AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,28

sur 1144 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Jean-Claude Grumberg souhaite nous parler d'un thème qui lui est cher et qui a frappé sa famille de plein fouet : la déportation. Pour se faire, il a décidé d'utiliser le format original du conte.

On va suivre les aventures d'une enfant, fille de déportés, d'une famille paysanne sans enfant, d'un bucheron solitaire et rustre, d'habitants pleins de préjugés…Tous les ingrédients d'une fable sont réunis. L'auteur peut alors mettre en exergue tout ce dont l'homme est capable dans le meilleur comme dans le pire et tout ce qui finalement le caractérise. Derrière le destin de ses personnages à qui il arrive des évènements rocambolesques, se cache bien entendu une manière détournée de parler de cette page tragique de la seconde guerre mondiale et de l'Histoire de l'humanité.
Pour moi, le choix de la fable a des effets pervers. Elle permet à tous lecteurs un accès facile à une histoire, difficile de prime abord. Elle y apporte aussi un peu de légèreté. Mais, en même temps, elle réduit les évènements à de l'imaginaire, ce qui a tendance à adoucir les faits. La brièveté du propos (le livre se lit en moins d'une heure…) n'arrange rien à l'affaire et fragilise, elle aussi, l'impact sur notre sensibilité et sur notre mémoire.

Alors, à la question « Faut-il le lire ? », je réponds « Bien sûr ! ». La plume est magnifique et le message primordial. Seulement il ne faut pas l'aborder comme un livre essentiel sur cette période et plutôt comme une porte d'accès aux drames de notre l'Histoire. Je le trouve plus touchant par le contexte historique et par le passé de Jean-Claude Grumberg que par l'aventure en elle-même qui est, comme un conte, superficielle et irréaliste. de toute façon, un texte nous rappelant les horreurs dont nous sommes capables, ne peut pas être inutile !

Lien : http://leslivresdek79.com/20..
Commenter  J’apprécie          140
Arrive parfois ce grand moment de solitude du lecteur face à un texte qu'il est censé aimer, par lequel il est censé être ému. Un texte qui ne récolte que des louanges, des montagnes d'étoiles. Un texte dont le thème - la Shoah et sa mémoire - est pourtant un de ceux qui le fascinent, l'intéressent au plus haut point, le percutent à tous les coups. Arrive donc parfois ce grand moment de solitude pendant lequel le lecteur, perplexe se demande pourquoi ce texte ne provoque pas la réaction escomptée, bien au contraire.

Jean-Claude Grumberg a choisi la forme du conte pour raconter une histoire qui aurait pu être vraie, qui est peut-être vraie mais qu'il propose ainsi de considérer comme pure invention. Une histoire que l'on raconte à ses enfants afin qu'ils en tirent la substantifique morale censée prévenir la survenance de faits identiques dans la vraie vie. L'histoire d'un bébé, jeté par son père de l'un des convois qui rejoignaient un camp d'extermination pendant la seconde guerre mondiale, et recueilli par une "pauvre bucheronne" ignorante (de la destination du train et de la nature de ses marchandises) dans la forêt malgré l'hostilité marquée des autorités pour les "sans âmes". Ce bébé, "offert par le train" devient pour le couple de bûcherons "la plus précieuse des marchandises".

Honnêtement, je ne vais pas ici critiquer ce livre ou même le parti-pris de Grumberg dont j'admire nombre d'écrits. Non, j'essaye juste de comprendre ce qui m'a gênée dans ce texte et m'a mise mal à l'aise. Qui réside exclusivement dans la forme choisie, très courte, lapidaire, à mille lieux des nombreuses recherches, des écrits foisonnants nécessaires aux historiens, aux intellectuels et aux écrivains pour rassembler les faits et donner à voir de façon exhaustive la mécanique implacable, de l'idéologie à la mise en oeuvre, en passant par la complaisance. A mille lieux également de l'incarnation portée par la forme romanesque dans la mise en scène des victimes et de leurs bourreaux. Ils sont nombreux les romanciers à éclairer cette période en explorant les tréfonds de l'âme humaine, en questionnant toujours plus avant (parce que contrairement à ce que j'entends parfois, ce ne sera jamais assez) pour tenter de comprendre et peut-être d'éviter, une autre fois... Alors dans tout ça, qu'est-ce qu'un conte ? A quoi sert-il ? Je n'ai tout simplement pas compris.

Alors je lis les chroniques des autres, je me dis que je fais peut-être partie de ceux qui ont déjà énormément lu sur le sujet, alors ce petit texte ne m'apprend rien, ne suscite rien que d'autres lectures n'aient déjà largement provoqué. Et puis je me dis que tant mieux, si d'autres y puisent quelque chose d'utile, parce que parler d'amour, d'humanité, ma foi, ça ne peut pas faire de mal.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
Commenter  J’apprécie          130
Glaçant! Très difficile à lire pour moi. Toutes mes fibres de mère ont été émues.
Pourtant j'ai trouvé que l'auteur disait beaucoup en peu de mots. C'est un texte étudié en classe et je le trouve pertinent. Court pour les élèves qui peinent à lire de longs écrits et à la fois percutant. Néanmoins, il faut réellement l'accompagner, certains passages sont vraiment difficiles.
Commenter  J’apprécie          110
La plus précieuse des marchandises c'est la vie. Celle qui est donnée, celle qui est offerte, celle qui part en fumée à l'arrivée des wagons plombés dans les plaines au bout de la forêt, au bout de l'hiver, du froid et de la faim. Dans ces wagons passent hommes et femmes, vieillards et enfants, meurtris, bientôt oubliés du monde quand, à leur arrivée au camp, ils sont triés, puis pour la majorité d'entre eux envoyés à la mort.

Dans ce conte, il y a une grande forêt où chaque jour une vieille bûcheronne regarde ces trains qui passent dans un sens puis dans l'autre, elle rêve de voyages et d'ailleurs. Elle espère elle ne sait quoi, pourtant souvent tombent des trains des petits papiers qu'elle garde, sur lesquels sont écrit ces mots qu'elle ne comprend pas. Jusqu'au jour où tombe du wagon un petit paquet emmailloté dans un châle somptueux tissé de fils d'or.

Dans ce paquet, une petite fille, cadeau du ciel qu'elle va nourrir et élever contre l'avis du bucheron son époux, contre l'avis de la population alentour, avec l'aide de l'homme des forêts, prenant la fuite au péril de sa vie pour la sauver.

Voilà un contenu absolument émouvant pour dire la solution finale, la mort et que l'auteur a voulu rendre universel en choisissant de l'exprimer sous la forme du conte. Pour montrer sans doute aussi qu'au plus noir des hommes il reste parfois un espoir de vie. Ce texte qui parle à chacun de nous, partout, est à la fois sombre et empreint d'une grande humanité.
Lire ma chronique complète sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2019/06/06/la-plus-precieuse-des-marchandises-jean-claude-grumberg/
Lien : https://domiclire.wordpress...
Commenter  J’apprécie          60
court conte, bien écrit. le sujet par contre n'est pas nouveau, et se devine très vite avant même que Grumberg n'en dise plus. Lelouch en a fait un grand film Les uns et les autres. Peu importe, l'auteur illustre pour tous, et pourquoi pas pour les jeunes générations, une époque troublée, quand certains hommes ont oublié d'être humains, et dont sa famille fut la victime.
Commenter  J’apprécie          50
« La plus précieuse des marchandises » est un conte de Jean-Claude Grumberg, auteur notamment d'une trentaine de pièces de théâtre. Comme le veut la tradition, l'histoire commence par ‘Il était une fois', mais elle ne remonte pas à la nuit des temps. Pendant la seconde Guerre Mondiale, une ‘pauvre bûcheronne' recueille un bébé tombé d'un de ces ‘trains de marchandises' qui passent à proximité de son logis. Elle le nourrit, l'élève… Jean-Claude Grumberg nous offre un texte singulier, à la fois intime (comme le révèle l'Appendice) et terrifiant. S'y côtoient l'amour, le dévouement, la solidarité, et la hideuse réalité de la guerre et de la déportation. Un témoignage essentiel, rendu accessible à tous par sa simplicité : peut-être sera-t-il étudié dans les écoles, d'ici quelques années ?
Lien : https://bit.ly/2HYWjHX
Commenter  J’apprécie          50
Un tou petit qui fait un clin d'oeil Au petit poucet. Puis, On est très vite parachuté dans la guerre et ses horreurs.
Commenter  J’apprécie          50
Sélectionné pour une lecture scolaire en collège, le hasard a amené ce livre sous mes yeux d'adulte et m'a intriguée. Il correspond bien à l'annonce d'un "conte" mais nous relie à L Histoire et l'un de ses épisodes les plus tragiques.
Vite lu, -en moins d'une heure-, il retient l'attention par sa forme originale. Toutefois, il nécessite d'être déjà informé des atrocités de cette période pour bien en mesurer la portée. Bref, la lecture par un jeune ado ne garantit pas qu'il en saisisse toutes les finesses si le cours d'Histoire n'a pas déjà eu lieu.
La forme demeure originale et intéressante.
Commenter  J’apprécie          40
Très aimé au sein de mon club de lecture, je découvre Jean-Claude Grumberg avec ce titre qui en dit beaucoup sur le contenu du texte. la plus précieuse des marchandises. Un conte, selon l'auteur.

Une heure de lecture a tout cassé. Ruralité et Seconde Guerre Mondiale en toile de fond. Jean-Claude Grumberg épure au maximum. Les ingrédients du conte sont là et si vous voulez être ému par une histoire touchante, la plus précieuse des marchandises peut être pour vous.

Quand à moi, j'avoue que je suis exigeant à minima car j'attends d'être un peu plus remué, chamboulé, acculé, surpris ou simplement emporté dans une lecture et là… Je suis toujours étonné de voir que ce genre de contenu fonctionne aussi bien quand on use d'éléments aussi éculés et tire-larmes. Tout se déroule comme on peut s'y attendre et si sur le fond, c'est triste et beau, c'est quand même un peu trop facile de se servir de choses rebattus jusqu'à la moelle. Je ne peux pas me satisfaire d'évidence comme celle utilisées par Jean-Claude Grumberg. Il semble coutumier de ce genre là.
La suite sur le blog…
Lien : http://livrepoche.fr/la-plus..
Commenter  J’apprécie          42
J'ai lu des tonnes de choses, de récits, de témoignages sur la Shoah mais celui là, ce conte magnifique et tragique, est devenu en 128 pages incontournable. La plume est divine et facile à la fois et le drame derrière le conte est tragique.
Grimbert réalise sur ce thème une admirable performance littéraire ; il suggère le comble de l'horreur tout en en donnant le charme de l'imaginaire à une histoire où tout est transfiguration de réalités historiques précises et douloureuses, mais rendues lointaines par leur dilution dans l'univers des contes et par leur expression dans ce langage à la fois convenu et familier qui en est la marque ;
Belle réussite d'un travail stylistique sophistiquéA lire , à faire lire, dès 12 ans je dirais;
Lien : https://livre.fnac.com/a1297..
Commenter  J’apprécie          40




Lecteurs (2039) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3231 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}