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EAN : 9782752911872
576 pages
Phébus (03/01/2019)
4.21/5   45 notes
Résumé :
Clarisse Villain joue du violoncelle. Pour gagner sa vie, elle fait de la petite musique quand elle ne fait pas de la musique petitement : cachetons, dépannages… Plus rarement, elle interprète des œuvres éternelles dans des salles de province et des églises de banlieue.

Elle fut pourtant l’élève du génial Viktor Sobolevitz, à jamais marqué par le décès de son épouse. Et a pour amant occasionnel Rémy Nevel, un critique musical influent.
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Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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Trois concerts, c'est trois personnages, trois partitions,
Clarisse Villain joue de la musique, elle entend tout, tout le temps, avec une seconde d'avance, et quand quelque chose devient trop dur à penser, elle se cache sous l'escalier,
Rémy Nevel en critique,
Viktor Sobolevitz en joue aussi, il est un des plus grands violoncellistes du monde.

Sobolevitz, un virtuose que le destin va frapper dur. Retiré de la scène et réputé pour ne pas prendre d'élèves, il va pourtant finir par croiser le chemin de la petite Clarisse, sept ans, douée, très douée, si différente de la norme. Une rencontre insolite, une chance et un défi pour tous les deux, avec Remy en accessoire.
Clarisse, Rémy Nevel et Sobolevitz, “trois personnes, six relations”.......Le reste, je vous laisse découvrir......

Avec un style de narration à la deuxième personne du singulier, l'auteur tour à tour s'adresse à ses trois personnages, aux caractères totalement différents, et s'immisce dans leurs têtes et leurs âmes avec brio. Surtout qu'on est ici sur un terrain spécifique, celui de la musique classique et que Lola Gruber est dramaturge et non musicienne. Pourtant elle tient la route sans fausse note, bien que je dirais elle y a été un peu trop ambitieuse dans la multiplication des détails techniques. Pour qui n'est pas familier au langage musicale et au violoncelle, certains passages peuvent paraître un peu déroutants, du moins je le suppose, n'étant pas dans le cas.
Mais l'introspection psychologique est très réussie, surtout celle de Clarisse profonde sonne tellement juste, qu'on se demande s'il n'y a pas un peu ou beaucoup de l'écrivaine en elle. Beaucoup d'émotions aussi dans de nombreux passages comme avec le vibrato que la petite refuse d'exécuter, ou quand Solobovitz essaie de palier sa détresse suite à sa grande perte. Elle couche simplement et merveilleusement sur papier le mystère de l'émotion dans la musique, aussi bien dans l'interprétation que dans l'écoute, "...oublier la partition pour laisser place à la musique ", " Si vous laissez la musique vivre dans votre esprit , vous arriverez peut-être à sentir ce qui est juste." ,...... qui me font penser à la grande pianiste argentine, Martha Argerich.
Lola ici touche aussi un autre point primordial. La musique, de surcroît classique, n'est pas l'Olympe, la perfection n'est pas sa vertu, au contraire elle vient de la Vie, elle en fait partie, "Ce tourbillon c'est ça qu'il faut jouer, c'est ça une danse, écoute un peu ces trois musiciens qui boivent et qui s'en foutent de Bach, écoute, ils en savent plus que toi.". On a même droit à un zeste d'humour espiègle qui apparaît au détour d'une phrase, à l'improviste.

576 pages c'est long mais émouvant et passionnant, même si je ne me suis pas attachée aux personnages. Clarisse reste une fille gauche, où même son talent ne remédie pas à sa personnalité effacée dépourvue de séduction, Rémy, l'opportuniste, est franchement antipathique et Solobovitz , le tyran égocentrique, de même.....pourtant, ils sont si vrais, si humains. Je ne veux pas en rajouter plus, bien qu'il y a beaucoup d'autres choses intéressantes dans ce livre à noter et analyser sur le monde actuel et le marché de la musique et ses coulisses repoussantes, dont les critiques qui peuvent influencer à tort et à travers, un public souvent en manque de repères d'appréciation......pas facile de circuler et de se faire une place dans le Grand Monde, l'intelligence, l'honnêteté, le talent n'y étant pas d'un grand secours.
Je voudrais juste ajouter que Lola Gruber est douée, très douée, et ce livre qu'elle a mis sept ans à écrire, il faut le lire. le style narratif pourrait vous fatiguer mais le reste l'emporte ! Je souhaite à ce beau texte et à son écrivaine une excellente nouvelle année avec beaucoup de lecteurs et lectrices !

" Ce qui vient de se passer, tu le sens très fort, ce n'est pas une histoire de bien ou de plus mal.”

Un grand merci aux Éditions Phébus et NetGalleyFrance pour l'envoie de ce très beau livre.
#Trois Concerts#NetGalleyFrance
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Il est des livres qui, dès les premières pages, donnent à entendre une petite musique pas ordinaire. On ne sait pas exactement d'où elle vient : peut-être émane-t-elle de l'originalité de l'écriture, de l'organisation du récit, du portrait des personnages ou bien d'ailleurs encore. En tout cas, cette petite musique, c'est la première fois qu'on l'entend, qu'on la goûte, elle pique notre curiosité, retient toute notre attention et finit par nous lier, et pour longtemps, à l'oeuvre qu'elle nous dévoile...
Par où commencer ?... Car il n'y a pas à proprement parler de commencement ou alors, ils sont pluriels et se rattachent à différentes personnes, époques et lieux. « C'est en vain qu'on cherche le début des choses, on ne trouve jamais qu'une étape et on l'appelle « début », parce qu'on ne distingue que ce qui a déjà commencé ; nul ne conteste que la première note n'existe que par le silence qui la précède, mais personne ne peut dire avec certitude quand ce silence commence. »
Pour tenter de « commencer » tout de même, prenons la première page du roman : un certain « Paul Crespen écrivit à Londres dans sa maison de Tyndale Terrasse » trois Suites pour violoncelles. Ces trois Suites « furent écrites pour Viktor Sobolevitz et celui-ci ne les joua pas. »
Cet homme qui ne joua pas les suites de Crespen, on le découvre chez lui, à Paris, dans son appartement aux volets clos. Il est seul, vit coupé du monde, attend la mort  mais, avant cela, la visite d'un homme, un critique musical, un certain Rémy Nevel.
Ce Rémy Nevel (je ne l'ai jamais senti ce personnage), on le surprend au réveil. Il vient de partager sa nuit avec une femme, une certaine Clarisse Villain, violoncelliste, formée précisément auprès du grand maître Viktor Sobolevitz, qui a toujours refusé de former qui que ce fût.
Alors, évidemment pour Rémy Nevel, cette Clarisse Villain est tout de même un objet de curiosité. Pourquoi elle ? Qu'a-t-elle de si extraordinaire pour que le grand maître, l'ermite misanthrope au sale caractère, ait accepté de la rencontrer alors qu'elle n'était qu'une gamine et de lui donner des cours pendant douze ans ? À elle. À elle seulement. Pourquoi ? Et pourquoi cela intéresse-t-il tant le critique ? Que cherche-t-il ? Qu'attend-t-il d'elle (Clarisse) et de lui (Sobolevitz) ?
Maintenant, faisons la connaissance de Clarisse, je veux dire de Clarisse petite, pour comprendre. Repartir en arrière, à l'un des commencements de cette histoire, de ces histoires qui vont se mêler, s'imbriquer au point de n'en former qu'une. Il nous faut rencontrer cette petite de cinq ans qui entend le son quelques secondes à l'avance et qui joue sous l'escalier parental avec un meuble d'horloger pour faire de la musique. Qu'est-ce qu'on va en faire de cette môme muette bourrée de tics et de tocs, qui tient à l'envers son premier cahier de solfège et travaille toute seule des symphonies ? se demandent ses pauvres parents étrangers à ce monde de la musique. Consulter un spécialiste, le plus vite possible… Oui, c'est la solution...
Trois destins, trois histoires, trois personnages complexes et forts dont on suit les parcours sinueux, douloureux, trois personnages qui se cherchent, s'évitent, se complètent et se nourrissent l'un de l'autre.
Au-delà de ce trio étonnant et très finement analysé, ce roman étonne par sa forme.
Tout d'abord, il y a ce « tu » qui surprend le lecteur dès la page 27, un « tu » qui semble exprimer la grande proximité entre l'auteure et ses personnages dont elle sait les états d'âmes, les secrets, les moindres désirs, un « tu » qui nous conduit au coeur de leur être, de leur mal-être, de leurs tourments. Si ce « tu » m'a gênée au début (mais de qui est-il question ici ? d'elle, de lui, d'un autre ?), très vite, il devient indispensable, la seule et unique façon d'aborder les personnages dans leur intimité, leur mystère, leur ambiguïté.
Et puis, il y a aussi ce récit non linéaire, ces retours en arrière qui permettent de comprendre qui sont ces personnages, pourquoi ils sont devenus ce qu'ils sont, quel terrible événement les a construits, de quelle souffrance ils sont nés. Tout se met en place par petites touches, jusqu'à la fin. le puzzle prend forme, l'histoire prend sens.
Enfin, et c'est la première fois que je vis cela, lire Trois concerts, c'est plonger dans le monde de la musique, la vivre de l'intérieur au moment même où elle se joue, la sentir, la comprendre. Pour cela, l'auteure (qui n'est pas musicienne) s'est plongée (pendant plus de sept années) dans de très nombreux écrits de musiciens, a écouté leurs témoignages et elle a traduit leur vécu, leur quotidien, leurs sentiments, leurs impressions, l'enseignement qu'ils ont suivi, leurs expériences, leurs galères, leur carrière, leurs compromis, leurs plus grandes joies et franchement, c'est bluffant de vérité!
On découvre un monde, un milieu : celui des musiciens qui doivent vivre, gagner de l'argent, accepter de se vendre (ah la com!), de se produire dans des concerts parfois « alimentaires ». La rencontre entre le monde immatériel, idéal et pur qui est le leur et les préoccupations bassement matérielles auxquelles ils sont confrontés crée un choc terrible, une dualité presque insupportable mais certainement inévitable pour ceux qui tentent de vivre de leur art. Mais tout le monde n'y parvient pas…
Et surtout, l'auteure sait traduire la musique par des mots : on y est, on la vit, on l'entend de l'intérieur, on l'aborde du point de vue de celui qui la joue. Je n'avais jamais ressenti une telle proximité avec la musique à la lecture d'un texte littéraire. Quelle justesse et quelle puissance d'expression !
Lola Gruber est douée, vraiment très douée. Il ne faut surtout pas passer à côté de ce texte incroyable dont, à mon avis, on n'a pas assez parlé. Mais il est encore temps de se rattraper !
Quant à moi, je suis plus que conquise.
On tient là une grande, c'est certain !
Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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Bookycooky, merci de m'avoir fait lire cette oeuvre grâce à ta critique sur ce site.
D'habitude, je n'aime pas trop les textes à la seconde personne du singulier mais, ici, le 'tu' donne, à mon avis, une force inégalée, comme si l'auteur nous chuchotait, à nous seul à l'oreille, des confidences. Un bijou de prose, un gros travail d'écriture qui honore tout lecteur qui tourne ces pages. Trois personnages principaux : une violoncelliste, un maître musicien qui s'est retiré de la scène et un critique musical. Impressionnée par l'analyse des forces et des faiblesses des humains. de Clarisse face à : la musique, à son maître', à l'amitié avec Peter, à son amant, aux réseaux sociaux, aux médias, aux regards d'enfant. Toujours difficile de parler d'un grand roman. Comment le décrire avec mes pâles mots face à d'aussi merveilleux ?
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« Trois concerts » Lola Gruber (Phébus, 588 pages)
Tout simplement MAGNIFIQUE ! Ce « Trois concerts » est une oeuvre !
Clarisse Villain (sic !), petite fille tellement repliée sur elle-même que ses parents la craignent autiste, trouve dès son plus jeune âge dans la pratique du violoncelle le seul moyen d'apaiser ses fêlures les plus profondes. Elle est si douée qu'à 7 ans, elle finit par convaincre Viktor Sobolevitz, génie incontesté de cet instrument, de devenir son professeur, son maître. Retiré de la scène publique depuis la mort dramatique de sa femme, celui-ci reste aussi prisonnier de ses blessures, personnelles et musicales. le niveau d'exigence du vieil homme portera l'enfant puis l'adolescente vers les sommets de son art. Mais Sobolevitz cache aussi une mystérieuse partition pour violoncelle écrite spécialement pour lui par un très grand compositeur, une oeuvre mythique après laquelle depuis des décennies tout le microcosme musical court en vain. Clarisse pourra-t-elle, osera-t-elle interpréter cette pièce magistrale ? Jusqu'au moment où Rémy Nevel vient bousculer l'histoire de la jeune prodige ; célèbre critique musical à l'ambition sans limite, carriériste et séducteur, il n'hésite pas à manipuler Clarisse pour arriver à percer les mystères du vieil homme, sans soucis des dégâts qu'il provoque.
Ce roman est une pure merveille à bien des égards. Certes, j'imagine qu'il a au moins deux niveaux de lecture : l'un pour ceux qui maîtrisent les outils, les codes et le vocabulaire de la musique classique et de son univers, qui sont capables d'entendre intérieurement un morceau à la simple évocation de son titre ; l'autre pour ceux qui, comme moi, malgré une sensibilité mélomane, en sont dépourvus. Alors oui, les références sont nombreuses, les détails techniques fourmillent dans une terminologie qui m'est le plus souvent absolument inaccessible, et pourtant, bizarrement, cela n'a absolument pas freiné mon enthousiasme, je ne me suis jamais senti démuni ou exclu. Et profiter en fond sonore d'un quintette à cordes de Schubert en lisant le passage du roman où il est évoqué !...
Il faut dire que c'est d'abord une histoire, une vraie, particulièrement prenante, les surprises et les rebonds sont assez nombreux pour nous empoigner pendant les 600 pages, au dernier quart du roman on se rapproche d'ailleurs presque d'un suspense digne d'un polar. L'émotion est toujours très forte, permanente, les personnages parfaitement portraiturés – y compris les « personnages » instruments de musique. Lola Gruber en dévoile avec une extrême finesse les ressorts intimes. Il faut lire comment elle démonte avec humour les petites mesquineries d'un orchestre, d'un univers musical et de tous ceux qui gravitent autour, critiques, journalistes ou sponsors en mal d'image. Comment elle fouille avec un tel sens de l'observation ce qu'est un apprentissage, une transmission. Ce qu'est aussi un rétrécissement sur soi. C'est une histoire de musique certes, mais aussi de liens, de rapport maitre-élève, d'oubli de soi pour le meilleur ou pour le pire, de désir amoureux, de soumission et de manipulation, de blessure intime. C'est impressionnant de voir Clarisse tellement habitée par son jeu, comment elle résiste, se soumet, plie, se redresse, se bat, s'enferme et se libère. J'ai lu ici ou là que Lola Gruber n'était pas musicienne ; j'ai un peu de mal à y croire. Comme j'ai du mal à croire qu'elle n'ait pas une expérience profonde du repli sur soi, du rapport d'apprentissage dans un lien aussi fort qu'éprouvant de maître à élève, ou de passion amoureuse, tant son écrit est immédiatement convaincant, tant il touche par les vérités si profondément humaines qu'il analyse. J'ai du mal à y croire, mais il est fort possible que je me trompe totalement, peut-être est-il le fruit d'un énorme travail documentaire, mais adossé à un incontestable talent ; et quel talent ! Et c'est bien cela qui compte. Clarisse revisitant sa manière d'interpréter des danses hongroises sur son instrument après avoir dansé pour la première fois ; Clarisse cherchant, dans sa passion musicale, sa propre vérité, son absolu ; chacune des situations que décrit LG est criante de vérité, rien de sonne faux, c'est aussi cela qui touche le lecteur.
Construit par petites touches, avec des allers-retours dans le temps, des chapitres centrés sur les différents personnages, ce roman très bien structuré témoigne aussi d'un formidable travail d'écriture, plein de trouvailles, mais un travail qui se fait totalement oublier. L'expression est souvent assez orale, puisqu'elle passe par la voix, extériorisée ou pas, des différents protagonistes, des « Je » et des « Tu ». C'est facile à lire, parce que c'est peaufiné, débarrassé de tous les oripeaux inutiles, et pourtant c'est une belle langue, poétique, chaude ou âpre suivant les moments.
Et c'est plein de belles trouvailles
« - Ils sont venus au concert pour qu'il leur arrive quelque chose. Qu'il leur arrive à eux, et pas pour contempler ce qui t'arrive à toi. »
« - Sombre et flamboyant, Cesare Piacentino ferme la marche, flanqué de deux grands femmes lentes enroulées à ses pas. »
« - Bientôt ta propre personne ne suffit plus à loger le dégoût que tu éprouves pour elle, le dégoût alors se répand, jusqu'à te gouverner en maître et t'interdire sa société. »
Et cent autres…
Je ferme ce roman tout crayonné de mes soulignages, et je me dis à nouveau que lire est une chance, une grande et belle joie. Merci Lola Gruber.
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Un grand roman.
En tout cas à mes yeux.
La musique, le violoncelle, les sentiments humains.

Roman choral comme je les aime, où Lola Gruber nous entraîne aux côtés de Viktor Sobolevitz, musicien virtuose marqué par un drame personnel, de Clarisse, son élève par accident, que l'on voit grandir au fil des pages, perdre ses illusions en même temps qu'elle gagne en assurance, et de Rémy Nevel, critique musical aux dents plus que longues. Trois destins qui s'entremêlent, comme se mêlent les voix des instruments d'un concerto.

Même si la lecture se révèle parfois ardue, avec des changements de narrateur inattendus, des retours en arrière qui parfois nous échappent dans un premier temps, on prend malgré tout plaisir à suivre cette partition virtuose. D'autant qu'il y a une forme de suspense. Qu'est-ce qui relie ces trois personnages ? Quels sont les secrets cachés, enfouis qui affleurent parfois ?

Une très belle partition de Lola Gruber, avec une mention toute particulière pour la façon dont sont rendues les moments musicaux de l'ouvrage, la réflexion sur l'interprétation d'une oeuvre. Et qui sont autant de façons de questionner la personnalité de chacun des protagonistes et par ricochets, la notre.
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critiques presse (1)
LeSoir
01 juillet 2019
Avec Trois concerts, la lauréate du Prix AFD/Littérature-monde à Saint-Malo compose un roman miraculeux.
Lire la critique sur le site : LeSoir
Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
.....ça n'existe pas, "bien". "Bien" n'est qu'une opinion. Tu peux faire confiance, si tu veux , à la majorité, ou à moi, ou à quelqu'un d'autre. Ça ne vaut que ça vaut. À tes oreilles, aussi, tu peux faire confiance. Mais si tu cherches un "bien" universel qui serait le même pour tout le monde, alors là, ma petite....Tu vois, j'ai joué ce soir un ballet que je trouve épouvantable, une musique de kermesse, et deux milles personnes ont applaudi jusqu'au délire, parce qu'elles trouvaient ça, comme tu dis, "bien".....
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Damien Dupersey est un type qui a compris, et probablement très tôt, que hors la grâce, on ne peut pas se présenter devant le monde tel qu’on est. Qu’aux yeux de plus en plus nombreux, de plus en plus rapides, du monde, on se doit d’opposer quelque chose de solide, quelque chose de construit. Que le talent, le travail ne suffisent pas, et que la chance, on ne le ramasse pas par terre comme une pièce de dix centimes.
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Sur tout, ils veulent mettre un prix, toujours, sur ce qui n'a pas. Combien est-ce-que vaut l'émotion, cette chose indécente que nous ne pouvons ni compter ni mesurer ?
Qu'est-ce qui l'autoriserait, l'émotion, à vivre ainsi sans être évaluée ? La musique, Les arts, comme le reste, il faut mettre dessus un prix, une étiquette, classer par tarifs comme nos autres marchandises.
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Bizarrement, tu es plus solide que les frères. Certaines choses sont plus faciles à supporter pour toi. Les vexations, les crampes, l'église glaciale, l'acoustique qui réduit les notes en purée, rien n'arrive à gâcher ton plaisir et ni Daniel, ni Pietre ne peuvent comprendre pourquoi.
Ils ne peuvent pas se rendre compte, pas imaginer, ils ont été habitués, trop jeunes, trop bien, dès le début. C'est leur père, ils n'entendent plus. Mais toi, là d'où tu viens, il n'y a jamais rien eu d'aussi merveilleux, d'aussi subtil, d'aussi puissant et d'aussi souple que le violon de Josef Havasi.
Chez toi, il n'y avait pas de concerts, pas de disques, après il y a eu les disques de la médiathèque, qu'on ne pouvait même pas garder, il fallait les rendre, ils appartenaient à un autre monde, un monde qu'on ne devait jamais toucher en vrai, seulement en pensée ou en rêve, pendant que les autres écoutaient la télé ou braillaient après le foot. Et voilà que tu mêles ta voix aux leurs, éclatantes, instruites, raffinées. Cette musique inaccessible, maintenant tu en fais partie, c'est toi qui la fais, avec eux, devant tout le monde. Alors ils peuvent s'engueuler tout ce qu'ils veulent, tu n'entends pas vraiment, c'est toujours moins fort que la musique quand elle commence à naître, soulevée par les quatre archets ensemble. Chaque accord où ta voix s'unit aux leurs pour jouer Schumann ou Mendelssohn. La beauté, tu ne t'en remets pas. Ils ne peuvent pas se rendre compte.
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L’intelligence n’inquiète que ceux qui ne le possèdent pas. Incapable de la comprendre, ils y voient le moyen d’un pouvoir, alors qu’elle n’est souvent qu’un pouvoir de comprendre, ce qui n’est pas forcément souhaitable.
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