Maîtres du jeu

Que dire de Karine GIEBEL??? C'est vraiment à mes yeux le talent a l'état pur.
Écrire des nouvelles n'est pourtant pas un exercice aussi simple qu'il n'y paraît, surtout lorsqu'on veut garder sa "patte". Et pourtant, c'est amplement réussi, elle nous saisit en l'espace de quelques lignes, nous implique et malgré ce format court, elle arrive quand même à nous retourner comme des pantins. La premiere nouvelle est tout simplement grandiose : vous avez compris à la moitié ce qui allait arriver à la fin...enfin, compris...pas tout à fait, n'oublions pas que l'auteur est Karine Giebel. Donc là, une fois qu'on a compris, on commence petit à petit à comprendre qu'on a rien compris.....enfin j'me comprends 😉
La seconde est un peu plus classique pour moi mais elle réussi encore une fois à nous embarquer et à nous faire douter, voir meme nous faire ressentir de la compassion envers des personnes qui ne faudrait pas. C'est quand même dingue!!!! Elle m'énerve à me faire ressentir de telles choses....
En clair, que vous connaissiez ou non cet auteur, si vous voulez vous faire une idée de ce que cette femme est capable de vous faire passer comme émotion à travers sa plume, c'est le moment où jamais. Attention toutefois, c'est frissons et addiction garantis, vous aurez été prévenus

Je n'ai lu que la première des deux nouvelles, Post Mortem, et c'est suffisant en ce qui me concerne. Une auteure qui s'abaisse à concocter ce genre de petites mécaniques artificielles ne vaut pas la peine que je m'y intéresse et que j'explore plus à fond sa production. Même en fouillant dans ce que l'humanité recèle de plus tordu, vous n'arriverez jamais à trouver une situation réelle où tous les personnages principaux, au nombre de quatre (en comptant le frère du défunt dont on nous narre les méfaits) sont à ce point dépourvus de toute qualité morale. Des êtres sordides qui au final n'inspirent aucune sympathie. Ces tares psychologiques extrêmes s'accompagnent de nombreuses invraisemblances au niveau de l'intrigue. Nous sommes ici dans le fast-food littéraire le plus indigent.