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EAN : 9782246815037
224 pages
Grasset (07/02/2018)
3.39/5   57 notes
Résumé :
2028. Depuis son observatoire de la cordillère des Andes, un astrophysicien identifie une planète jusqu’alors inconnue. Sur la surface parfaitement lisse du corps céleste, on peut lire en lettres noires : « Qui êtes-vous ? ». L’humanité tout entière se mobilise pour y répondre…
2056. Le premier « homme augmenté » conçu par Google voit le jour. Il court le cent mètres en 4,5 secondes, soulève six cent kilos au développé-couché et son esprit calcule à la vites... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
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STOP les amis, on arrête tout !!!
On se déconnecte des réseaux sociaux abrutissants, on essaye de sauvegarder ce qui nous reste de vie privée, on modère notre frénésie de surconsommation, et bien sûr on oublie les délires transhumanistes et les bidouilles génétiques, de toute urgence ! J'ai reçu quelques nouvelles du futur, et elles ne sont pas bonnes...

Dans le rôle du lanceur d'alerte, je vous présente Patrice Franceschi, aventurier, cinéaste, marin et pilote, et un peu écrivain aussi.
Alerte souvent loufoque, alerte en forme de fictions (plus ou moins réussies), mais alerte ROUGE quand même !

En ouvrant ce recueil de nouvelles, je m'attendais à quelque chose d'obscur et de glaçant, façon "Black Mirror" : je dois avouer que dans l'ensemble ces 14 textes assez inégaux n'ont pas tout à fait répondu à mes espérances. Je n'ai pas retrouvé ici la tension et la profondeur angoissante de l'incroyable série TV, mais j'ai découvert plutôt des fables un peu faciles et trop farfelues - des extraterrestres qui se payent notre tête en inscrivant à la surface de leur planète des messages géants visibles depuis la Terre ? Vraiment ? - qui ne m'ont pas véritablement convaincus.
Il n'en demeure pas moins que les dérives qu'elles pointent (restrictions des libertés individuelles, prolifération à outrance de la vidéo-surveillance, culte de la célébrité et de la performance, économie totalement virtualisée) restent malheureusement très plausibles, et que le monde devenu fou qu'elles dépeignent (où le joli mot de "citoyen" a été remplacé par celui de "consommateur"...) fait vraiment froid dans le dos.

Dans ce cauchemar, un seul motif d'optimisme : le mystérieux "Réseau Sénèque" qui fait office de dénominateur commun à tous ces textes et qui oeuvre dans l'ombre pour tenter de ramener l'humanité à la raison. Eux seuls ont compris que "le progrès technologique n'a de sens qu'accompagné du progrès humain". Cela va sans dire, n'est-ce pas, mais cela va encore mieux en le disant et Patrice Franceschi a le mérite de nous avoir prévenu en anticipant le pire.
Noble intention.
Dommage que la réalisation pêche un peu, notamment en ce qui concerne les dénouements de ces petites histoires. Chacun sait que la qualité première d'une nouvelle tient souvent dans sa chute, et ici bien souvent les chutes tombent à plat.
Un peu comme dans cette chronique, quoi ! ;-)
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C'est effectivement entre Orwell et Huxley comme il est dit en préambule. Et j'y rajoutrai aussi Globalia de Ruffin et toute la science-fiction que j'ai oubliée sur les sociétés totalitaires.
Au fil des chapitres nous assistons à un monde devenu totalitaire, dont tout le monde s'accommode, devenu invivable où les valeurs sont inversées.
En fait il ne s'agit tout au plus qu'une extrapolation de notre monde actuel. Sur le plan sécuritaire, écologique, sociétal… le monde décrit par Franceschi n'est que le résultat de nos erreurs actuelles.
C'est magistral et j'espère pas trop prémonitoire. Il est peut-être encore temps de réagir.
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Voilà une lecture qui m'a laissé un goût très amer en bouche. le futur que dépeint Patrice Franceschi à travers ces quatorze nouvelles a de quoi déprimer les plus jeunes d'entre nous ou ceux qui ont des enfants en bas-âge susceptibles de le connaître. En bon observateur du monde qui nous entoure et qu'il parcourt de long en large depuis de nombreuses années, il met le doigt précisément là où ça fait mal. L'avertissement de la première page précise que ces textes forment en réalité un tout et qu'il faut les lire comme un roman. C'est parfaitement exact et c'est subtilement fait, comme autant de scènes réparties au cours des cent prochaines années destinées à nous montrer ce que notre planète et notre civilisation risquent de devenir si nous continuons comme ça. Son précédent (et excellent!) recueil s'intitulait Première personne du singulier et mettait en avant des personnages à l'heure des choix ; ces Dernières nouvelles du futur sonnent un peu comme un ultime avertissement avant qu'il ne soit trop tard.

Les histoires que nous conte Patrice Franceschi se déroulent aux quatre coins de la planète, entre les années 2025 et les années 2125, grosso modo. On y retrouve un certain nombre d'ingrédients qui constituent une unité et une continuité dans cet espace-temps. Une gouvernance regroupée sous l'appellation de "Nations Unies Universelles" semble avoir institutionnalisé le concept de mondialisation ; la transparence a été érigée en règle de vie et tous les citoyens vivent sous l'oeil des caméras omniprésentes et des injonctions liées à l'exploitation de leurs data ; une forme de résistance persiste néanmoins par l'intermédiaire du "Réseau Sénèque" qui regroupe de rares défenseurs des libertés et de la préservation d'un monde plus tourné vers l'humain.

A travers ces quatorze textes, l'auteur imagine ce que deviendra notre société une fois que nous aurons poussé tous les curseurs jusqu'au bout. Celui de la surveillance et du contrôle permanent, celui de l'avancée technologique au détriment des ressources naturelles, celui de la surpopulation, celui de l'exploitation des données... par exemple. Et il met en scène des personnages parfois loufoques, souvent dépassés mais aussi quelques idéalistes qui veulent continuer à croire que la vie vaut mieux que tout ça. Comme cet alpiniste, dans les années 2060, qui risque une lourde condamnation pour avoir persisté à vouloir exercer son métier interdit au nom du principe de précaution. Comme ce technicien chargé de la maintenance des caméras de surveillance, prêt à risquer sa vie pour quelques minutes d'invisibilité. Ou cette jeune femme qui se retrouve sur le banc des accusés au motif de ne pas laisser assez de traces car "la vie privée est une anomalie depuis au moins cinquante ans (...), nous sommes en 2069 tout de même ! " et que ne pas s'afficher induit que l'on a quelque chose à cacher. Aucun sujet n'est laissé de côté. Les guerres et les attentats, les progrès scientifiques que ce soit à l'aune du transhumanisme ou de la médecine prédictive, le tourisme de masse.

Alors oui, on sourit beaucoup, mais jaune. Parce que chacune de ces courtes histoires (une quinzaine de pages à chaque fois) bénéficie du regard affûté de l'auteur et qu'on sait au fond de nous qu'il n'est pas loin de la vérité. J'ai personnellement adoré Les sept merveilles de l'écotourisme qui rassemble en très peu de pages à peu près tous les travers et les catastrophes vers lesquelles nous courons. L'auteur parvient à nous décrire un monde pris dans ses contradictions symbolisées par ses excès de modernité et son retour à des punitions moyenâgeuses.

Si ce recueil est très différent du précédent, j'y ai retrouvé la plume acérée de l'auteur et cette acuité si bien adaptée à la forme courte. Et j'en ai apprécié le fond autant que la forme, ce puzzle qui se dévoile à la fin et vous laisse un gros sentiment de malaise et cette interrogation : est-il encore temps et avons-nous les moyens d'éviter ça ? Choix de société, question centrale de la liberté, Dernières nouvelles du futur offre de multiples matières à réflexion, partant du principe qu'il faut parfois se projeter pour comprendre ce qui risque d'arriver. Et oeuvrer pour que ce livre reste de la pure fiction.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Déçu par ce recueil dont le sous-titre est : 14 fables sur le monde à venir ! L'auteur nous y montre notre société dans quelques décennies : Hyper-surveillance à la Big-Brother (mais pour le bien de tous bien-sûr ! Qu'avez-vous à vous reprocher ?), monnaie virtuelle, médecine prédictive à outrance, novlangue & sophisme*, mondialisation culturelle et économique en même temps que clanisme guerrier, un monde où le citoyen est nommé « consommateur », où une gloire débile n'est due qu'au hasard, une planète pourrie par ses déchets et le dérèglement climatique ... Bref tous les travers de notre civilisation actuelle ... à peine exagérés ! La déception vient de la tonalité de ces nouvelles ; sont-ce des fables ? Peut-on rire ou sourire de ces évidences ? Est-ce du sarcasme ? Et puis surtout, cela manque de finesse dans la narration ; On y trouve, certes, des descriptions mais peu d'histoires ; Juste un état des lieux, hélas trop prévisible.
Petite citation (p. 166, Les parois de verre) ; le propos d'un inspecteur-douanier à une voyageuse imprévoyante : « En fait, vous ne voulez rien partager par principe : vous voulez choisir. C'est toujours suspect de toujours vouloir systématiquement choisir ; et pas très productif. Cela discrimine beaucoup de monde. Mais passons sur cet égoïsme ... »*
Alors, la question d'Yves Simon en 1981 reste encore et toujours d'actualité : « qu'est-ce que sera demain, le début ou la fin ? ». L'espoir résiderait dans le « Réseau Sénèque », une sorte de résistance passive (donc soyons stoïque !?) ... Allez, salut.
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Le sujet abordé par Patrice Franceschi est complexe, celui du futur immédiat, c'est-à-dire, celui qui se déroulera d'ici quelques décennies. le jeu peut être séduisant, or il est facile de tomber dans le cliché, voire le ridicule. Alors, avant d'aller plus loin, je trouve que l'exercice a été bien mené. On est pas dans le chef d'oeuvre de l'anticipation (Fahrenheit 451, 1984 ou La Planète des singes), mais la lecture n'est pas désagréable.
On a cette sensation, durant la lecture de ces histoires relativement courtes, d'être plongé dans l'univers, devenu familier, de Black mirror. Un univers dans lequel la surveillance est omniprésente et où l'avenir ne peut être que sombre.
Les premières histoires nous plongent dans cette atmosphère étrange. Celles-ci se terminent d'ailleurs tel un couperet, laissant le lecteur un peu désarmé.
Dans d'autres histoires, on y voit les conséquences de nos inquiétudes actuelles telle la multiplication effrénée de nos déchets. Qu'allons-nous en faire ? Une île, voire même un continent. Faire dans l'anticipation, c'est d'ailleurs une manière de critiquer notre présent et d'exposer, avec exagération, nos peurs.
Dans ces histoires, on y discute également avec une intelligence extraterrestre. Je trouve cette partie là un peu ratée car elle sort du cadre des futurs possibles.
Les dialogues, sont souvent un peu niais « T'es vraiment fortiche, mon gros sucre d'orge » (p.91). Je trouve qu'ils ne collent pas au registre de la narration. Autre exemple « Vous filez un mauvais coton, vous savez ? » (p.154). Bof...
Ce monde, hostile, dans lequel les hommes auraient abdiqué est pourtant combattu par une société parallèle, le « Réseau Sénèque ». Je dois d'ailleurs avouer que les noms choisis sont plutôt bons, ce qui est relativement difficile dans les romans d'anticipation je trouve. On voit, à travers ce scénario, l'ombre de George Orwell. Cette société secrète, car divergente, s'oppose aux Nations Unies Universelles, disposant d'une police et d'une justice universelle oeuvrant pour démasquer tout esprit rebelle.
L'auteur s'est évertué à y intégrer chaque nation dans ces histoires, à travers les noms des personnages par exemple, même celles qui, aujourd'hui, ne pèsent pas lourds sur la scène internationale.
Deux dernières histoires viennent clôturer cette fresque futuriste, celle d'un Paris en proie à une guerre civile multidimensionnelle puisqu'on y retrouve des groupes nationalistes, religieux, genrés. Chaque groupe occupant un quartier de la capitale et chacun se livrant à une guérilla sans merci.
Je n'évoquerai pas la dernière histoire pour ne pas dévoiler la fin du livre, je laisserai les lecteurs la découvrir et en juger par eux-mêmes.
Dans l'ensemble, le livre se lit plutôt bien. le moment est agréable tout comme la lecture. Je reprocherais à l'auteur d'avoir fait dans le très (trop) conventionnel. D'être resté trop proche du monde actuel en poussant que trop légèrement le curseur vers un futur trop probable (hormis la présence d'extra-terrestres). C'est le risque pris lorsqu'on aborde le futur immédiat. de manquer d'audace et d'originalité...
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critiques presse (1)
Actualitte
14 février 2018
Les quatorze nouvelles de Patrice Franceschi, liées entre elles par cette omniprésence d’un humour désespéré, se feuillettent avec distraction.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
En ce début de XXIe siècle, une seule question vaut pour les consciences éveillées : que va devenir l'homme ? A l'heure du transhumanisme, de la guerre mondialisée, de la société de surveillance généralisée, des crimes de masse, de la production industrielle de l'insignifiance, ou de la fin de la vie privée, Orwell et Huxley ne sont jamais très loin ; l'ancienne vision de l'humanisme que l'on pouvait croire universelle par sa bienveillance et son ouverture est attaquée de toutes parts.
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- Quand on est net et clair avec les autres, comme avec soi-même, on n'a pas besoin d'intimité ou de vie privée ; c'est désuet. Une pareille libération de la solitude est sans prix.
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Enfin, il se décida à commettre l'attentat pour lequel il s'était si longtemps préparé. Il plongea la main dans sa sacoche et en sortir précautionneusement la bombe. C'était la plus extraordinaire que le « Réseau Sénèque » ait pu lui procurer : un recueil complet des Poèmes saturniens de Verlaine.

Il contempla le livre avec un mélange de crainte et d'émotion : être pris en flagrant délit de lecture de ce texte répertorié dans la liste des « inutiles » revenait à perdre son emploi et tous les acquis sociaux. Bien sûr, il aurait pu aller au bout des choses et se procurer un ouvrage classé « négationniste » ou « révisionniste », comme le Discours de la servitude volontaire de La Boétie dont il avait entendu parler, mais il n'avait pas osé ; la perspective des assises l'avait dissuadé d'aller trop loin - les juges auraient aisément démontré son refus des textes de « distraction pour le Bien Commun » produits industriellement par les cabinets techniques des grandes firmes de communication : il aurait pris au moins cinq ans d'isolement social en centre de redressement.
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Aston calculait à la même vitesse qu'un ordinateur de nouvelle génération, disposait dans sa mémoire artificielle de toutes les données existant au sein du « Cloud », et sa force physique avait pu être multipliée par onze grâce aux invisibles prothèses greffées au cours de sa croissance. Il courait le cent mètres en 4,5 secondes, soulevait six cents kilos au développé-couché et pouvait marcher 5,2 jours sans s'arrêter. Quant à son sommeil, il était désormais réduit à trente minutes par vingt-quatre heures.
Dans le domaine de la connectivité, les transhumanistes ayant conçu Aston Timan se montraient tout aussi heureux. Les capteurs et les réseaux de fibres optiques implantés dans sa moelle épinière lui permettaient de connaître en temps réel l'ensemble des évènements du monde, d'assimiler à chaque instant la moindre découverte scientifique - en lui évitant tout délai d'apprentissage et de mémorisation - et d'enregistrer la totalité des publications techniques et intellectuelles éditées électroniquement n'importe où sur la planète.
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Les syndicats enseignants se firent ensuite l'écho de ces demandes de transparence ; ils évoquèrent l'inutilité pour la communauté des consommateurs de consacrer une part importante de ses impôts à la formation de jeunes gens dont on savait pertinemment qu'un arrêt cardiaque ou un diabète viendrait perturber leur vie professionnelle. De leur côté, les services de santé avancèrent les coûts prohibitifs nécessaires aux soins des individus malchanceux pour se permettre de demander de manière à peine voilée s'il n'y avait pas moyen de les réduire drastiquement.
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