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Citations sur Un été avec Jankélévitch (49)

De tous nos conformismes, le conformisme de non-conformisme est le plus hypocrite et le plus répandu aujourd'hui.

(p.19)
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Les fautes existent bel et bien, le mal n'est nullement accidentel comme il n'est nullement "inné" au sens où certains seraient ontologiquement méchants et d'autres préservés de cela. Nous tous sommes porteurs du mal. Pour autant, nous pourrions dire que la majeure partie d'entre nous sommes des porteurs sains. Il est là, latent, mais non déployé.
(...)
Contre le mal, il y a moins le bien que l'amour, au sens où ce qui protège chacun d'entre nous de la tentation du mal, c'est la mise à distance de son égo.
(...)
"C'est cette ouverture à l'autre qui permet au moi mesquin, ratatiné, ennemi de lui-même, divisé d'avec lui-même, de redevenir, comme il est dit magnifiquement dans La République, ami de lui-même. " (Philosophie Morale)


(pp.160-161)

Dans la vie ordinaire, économique, donner peut appauvrir, mais dans la vie morale, jamais. La donation enrichit et celui qui reçoit, et celui qui donne, miraculeusement.

(p.81)
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Seulement voilà, deux grands camps s'affrontent en philosophie, qu'elle soit métaphysique ou morale : d'un côté, ceux qui croient toucher du doigt la vérité et, de l'autre, ceux qui sont conscients de ses multiples voiles, qui perçoivent non la vérité mais le je-ne-sais-quoi et le presque-rien.
D'un côté ceux qui interdisent le mensonge car il est forcément contraire à la vérité, et surtout il est impossible de défendre l'universalité d'une morale si elle défend le mensonge... et de l'autre...ceux qui ne séparent pas la vérité d'une situation, d'un contexte, d'une relation à, d'une responsabilité ici et maintenant, non qu'ils défendent la relativité de la vérité, mais plutôt sa relationalité...il y a des mensonges qui sauvent les êtres et les âmes.
(...)
S'il y avait eu un résistant dans votre armoire et que les flics boches venant le chercher vous aviez dit "oui il est dans cette armoire" parce que c'est la vérité, vous l'auriez dit ?
-Ah non je ne l'aurais pas dit.
-Alors, vous n'auriez pas été pure.
-Non, je n'aurais pas été pure, mais comment concilier les inconciliables alors qu'au niveau d'une quête plus personnelle on vise tout de même à une harmonie dans la personalité ?
-Alors ca, madame, on fait ce que l'on peut.

(pp.54-56)
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L'ironie est ce "sublime à l'envers, cette négation infinie qui renvoient dos à dos la folie et la sagesse."

(p.50)
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A Louis Beauduc, en 1969, après l'épisode Mai 1968, il décrit une université qui s'écroule, réduite à l'ombre d'elle-même.
"Actuellement, on peut s'interroger sur l'avenir. Mais il n'y a plus, en ce moment, d'université française. L'université est détruite. Il n'y a que des ruines et des décombres... La Sorbonne, en tous cas, n'existe plus sauf sur l'en-tête de ce papier à lettres. "
(...)
Pourtant, Jankélévitch reconnaissait à Mai 1968 sa part essentielle : la contestation..."Le non-consentement, c'est le début de la morale."
(...)
Officiellement, Jankélévitch aura soutenu Mai 1968 avec enthousiasme et avec ferveur. Et même s'il est définitivement plus critique dans ses lettres intimes, la juvénilité de Jankélévitch plaide pour un soutien à l'esprit de 68, plus encore qu'à Mai 1968 en tant que tel.

(pp.136-137)
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« L’humour a été pour les Juifs un moyen de déjouer les persécuteurs, de ridiculiser le tsar et les pogromistes ; mais sans prétendre opposer une vérité à une autre ; car l’humour exigeait d’eux autre chose encore : qu’ils se moquassent aussi d’eux-mêmes, pour qu’à l’idole renversée, démasquée, exorcisée ne fût pas immédiatement substituée une autre idole ».

Citation de « Quelque part dans l’inachevé ».
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"Je suis du parti de ceux qui sont faibles, désarmés, délaissés, minoritaires. Je suis pour ceux que tout le monde oublie ou renie, que personne ne défend ni ne plaint (...) Il faut l'avouer, je me désintéresse un peu des causes triomphantes, appuyées par les clameurs de la multitude et les flatteries des lâches." ( Quelque part dans l'inachevé,pp.176-177)

(pp.62-63)
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Dans son Traité des Vertus...il occupe une place à part, comme s'il était la valeur pivot de l'engagement. Ce "il", c'est le courage. Jankelevitch en fait la vertu cardinale par excellence, autrement dit celle qui rend possible les autres vertus. Vous voulez être juste ? Il faudra être courageux. Vous voulez aimer? Il faudra l'être également. Le courage est déterminant chez le philosophe, parce qu'il détient la clef du sujet. Sans lui, pas de sujet, il n'y a qu'un "on" , une modalité anonyme de soi-même. Le "on" qui n'est personne, qui n'assume rien, aucune responsablilité...Parce que je suis courageux, parce que je fais preuve de courage, alors même que j'ai peur, que je puis être découragé, ainsi et seulement ainsi puis-je advenir en tant que sujet.

(pp.58-59)
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N’expliquez pas, écoutez. Tendez l’oreille vers la clarté de la note et l’impossibilité de la répéter par le discours. Eprouvez dans le for intérieur combien le langage est manquant, minuscule, et comprenez le désarroi de Jankélévitch qui ne sera pas pianiste mais philosophe, précisément celui qui doit faire dire au langage « tout ». Vous commencez déjà à comprendre comment naît un concept, car dire « tout » sera impossible, dire « rien » sans doute plus aisé. Jankélévitch choisira de dire le « presque rien ».
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Le printemps ne reste pas et l'été se meurt. Unique, chaque instant disparaît dans sa singularité d'instant.
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