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La Nuit est mon Royaume" est un album brut de décoffrage, intense, comme peut l'être la vie.
Nawel et Alice se rencontre de manière explosive, dans la banlieue de Paris. Alice est blanche, et elle subit pas mal de brimades, c'est bien triste.
Elle se défend. Nawel est algérienne, par un simple fait, Alice devient intéressante pour elle, et elle va la protéger.
Paul Mac Cartney, les Beatles, leur passion pour la musique lient ces deux jeunes femmes, meilleures amies pour le meilleur et pour le pire.
Comme bien des fois, chacune envie la famille de l'autre, et tout le monde apprend à se connaître.
En pleine adolescence, elles se rebellent, elles rêvent en grand, que la musique porte leurs rêves, et qu'elles deviennent des Rock Stars, aussi connues que les Beatles.
C'est charmant et plein de passion, d'énergie, de volonté quand elles sont dans leur musique. Elles vont se produire sur des petites scènes, rencontrer le public, créer des réseaux sociaux,
tout donner pour la musique. Mais il faut aussi vivre, payer le loyer.
Éventuellement, choisir des études. Qui dit qu'elles vont réussir ? Les parents sont inquiets.
Nawel veut vivre, elle explose, se dispute avec ses parents, compose, elle aime en entier, sans demi-mesure, elle est exigeante envers elle-même.
Alice joue de la guitare, mais elle est plus dans la demi-mesure, et tente de faire sa vie, elle est toujours là pour son amie.
C'est compliqué de faire des choix, de savoir à qui se fier, de vivre d'une passion comme la musique.
Mais la nuit, elles peuvent être elles-mêmes, se défouler, faire résonner leurs sons, leurs musiques, des rencontres de toutes sortes, êtres libres, profondément et totalement libres.
La nuit est leur royaume.
Une lecture intéressante, actuelle, ces deux jeunes femmes sont attachantes, la vie n'est pas facile. Ce désir de liberté, d'être soi-même est compréhensible. On voit les différentes
visions, car on ne vit pas non plus d'amour et d'eau fraîche. Et pour vivre d'une passion comme la musique il faut avoir du talent, le travailler, mais aussi rencontrés les bonnes personnes.
Nawel est celle qu'on va suivre le plus dans son processus de création, aussi beau que dévastateur, où elle livre son âme.
Le graphisme est également très agréable, coloré, il se met dans le ton du moment raconté, de la période de la journée.
Une belle surprise chez Rue de Sèvres, signé Claire Favel. C'est dommage de ne pas en savoir plus sur ce que devient Nawel néanmoins, et d'en savoir également un peu plus sur Alice.