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EAN : 9782742772254
269 pages
Actes Sud (03/01/2008)
3.64/5   59 notes
Résumé :
Illustre et décrié, vieillissant et proscrit, Gustave Courbet croise un soir à Genève une prostituée, Mona, en qui il croit reconnaître une amante de jadis, la belle Jo — celle qui donna naissance à L'Origine du monde, -l'oeuvre maîtresse de sa peinture...

Mona n'est pas Jo, mais qu'importe : ivre d'amertume et de solitude, devant cette femme de hasard, le temps d'une nuit Gustave Courbet se raconte, laisse déferler ses utopies et ses désillusions, sa... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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Quelle lecture intéressante et enrichissante, j'ai appris beaucoup sur Courbet. Je m'étais toujours contentée de regarder ses toiles sans me documenter sur elles ou sur sa vie.
François Dupeyron nous donne des tas d'informations sur Courbet qui était engagé politiquement et qui croyait au pouvoir du peuple. Ici, il nous relate son implication pendant « la Commune », son goût pour la vie, les femmes, l'alcool mais aussi nous donne quelques clés de lecture sur certaines de ses toiles.
Oui, j'ai passé un moment riche auprès de Courbet. Si comme le précise François Dupeyron, il ne s'agit pas d'une biographie, ce roman n'en reste pas moins instructif et plein de vie .
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Ce livre retrace les dernières années de la vie de Courbet. Celles où il se mêle de politique, où il rêve de la Commune, où il y prend part. Celles qu'il croit pouvoir changer car il croit en l'homme, il croit au partage, il croit au socialisme...
Mais il oublie qui il est est au plus profond de lui, un pacifique, un tendre qui n'aime ni les combats, ni les tueries, ni les morts inutiles. Et ce qu'il voit des hommes lui fait mal, lui fait peur et le fait reculer. Il n'en veut plus de cette Commune, il n'en veut plus de se pouvoir, il n'en veut plus de cette colonne Vendôme et de sa statue de Napoléon le sanguinaire. Il faut la détruire ! Mais est-ce bien lui qui a prononcé ces mots-là ou les a-t'il repris de quelqu'un d'autre ? Voilà qu'on les lui attribue. Et de ça non plus, il n'en veut plus. Lui, ce qu'il veut c'est qu'on le laisse tranquille, qu'on le laisse avec Adèle. C'est elle qu'il aime en ce moment. C'est avec elle qu'il se promène dans Paris en effervescence. C'est avec elle qu'il boit, beaucoup, beaucoup trop. Non, non, il faut qu'il laisse la politique aux autres, il faut qu'il se remette à peindre. Mais trop tard ! On l'a vu, on l'a entendu. La Commune, ce rêve, n'a pas pris. le voilà maintenant accusé, emprisonné, condamné. En prison ! Lui ! Mais on n'a pas compris. Il ne voulait pas faire de mal. Il croyait...
6 mois de prison, il s'en sort bien, d'autres ont été condamnés. Mais quand il est libéré ce n'est plus Courbet qui sort. C'est quelqu'un d'autre. Pendant 6 mois, la vie a continué sans lui. On lui a pris ses tableaux, on l'a volé. Adèle, sa soeur Zoé ? Il ne sait pas, il ne sait plus. Qui croire ? On lui demande de rembourser la destruction de la colonne. Cette fichue colonne. Avec quel argent ? Il n'en a pas, il n'en a plus. Alors il fuit. Il s'enfuit. Il s'exile. La Suisse sera sa nouvelle patrie. Ô il peindra bien encore quelques toiles, des fruits, des poissons, des paysages mais il a perdu sa flamme, cette petite flamme qui lui avait permis de briller plus fort que les autres peintres, celle qui lui avait permis d'atteindre des sommets comme "L'enterrement à Ornans" qui avait été refusé au Salon car ses proportions étaient hors norme, ou encore d'avoir osé peindre "l'origine du monde". Jamais plus, il n'avait réussi à égaler son art...

J'ai adoré et dévoré ce livre. J'ai vécu avec Courbet. le gros Courbet dont l'oeil s'égayait à la vision d'une jolie fille et qui perdait aussitôt ses repères parce qu'il était amoureux. Amoureux, il l'était aussi de la vie, du bon vin, de la bonne chère. Francois Dupeyron a su magnifiquement donner vie à ce bon vivant, excessif dans son art comme dans la vie. Excessif pour l'époque car il ne voulait pas suivre les codes des salons de peinture où ses toiles (dont les dimensions ne correspondaient pas à celles imposées) étaient refusées. Mais les amateurs étaient là et il vendait quand même. Son nom était connu, recherché.
Un beau portrait vivant d'un grand peintre dont j'ai pu apprécier les oeuvres au musée de Montpellier il y a quelques années. Un beau souvenir.
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François Dupeyron a disparu en février 2016, laissant une oeuvre cinématographie reconnue de la critique et du public.
Qui n'a pas été touché par son adaptation du roman de Marc Dugain, La chambre des officiers ?

Homme de gauche, intéressé par les problèmes de société comme les banlieues, le monde paysan, l'immigration clandestine, son travail fait preuve d'engagement et de réflexion. Par cet essai romanesque sur une personnalité publique dans un contexte politique, il se fait historien, remettant l'homme dans son époque.

Le peintre Gustave Courbet, républicain et socialiste, élu au Conseil de la Commune de Paris sera accusé responsable de la mise à terre de la colonne Vendôme. Proscrit et vieillissant, réfugié en Suisse, bien incapable de rembourser la somme astronomique pour réparations, le vieux peintre à la santé en berne, paye les excès de sa vie de fêtard et de libertin, trouve peu l'inspiration pour continuer à peindre et ne rentrera plus jamais en France.

J'ai aimé ce roman, plus léger qu'une véritable biographie, à l'écriture originale et à la documentation solide. le contexte historique est en filigrane et incite à compléter ses connaissances sur la Commune, sur l'oeuvre du peintre et son parcours d'homme engagé.
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Je suis bien embêtée pour rédiger cette critique car mon avis est vraiment mitigé. Je ne dis pas qu'il s'agit la d'un mauvais livre bien au contraire mais je suis passée totalement a coté.

L'écriture de l'auteur est complexe : tantôt des phrases longues avec beaucoup de ponctuation tantôt des phrases très courtes. Un vocabulaire très familier ou argotique qui colle parfaitement avec le personnage mais qui ont vraiment compliqué ma lecture.

Et puis des souvenirs du peintre qui se mélangent et que j'avais beaucoup de mal a resituer dans le temps. Encore une fois je précise que ce n'est que mon avis et que j'ai sans doute appréhendé ce livre dans une mauvaise période : début d'un nouveau travail avec horaire décalé, grosse fatigue....

Je vous le recommande quand même rien que pour découvrir un peu plus ce fabuleux peintre.
Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
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Parce qu'il a cru reconnaître en elle l'inspiratrice de ses oeuvres les plus célèbres, et parce qu'elle a fait remonter à la surface tout son passé d'illustre peintre, Gustave Courbet s'attache à Mona, une prostituée d'un bordel miteux de Genève.
Pendant toute une nuit, il se confesse à elle, laissant jaillir ses souvenirs.
Lui, le peintre célèbre et décrié, l'artiste vieillissant et malade, le naturaliste aux idéaux brisés, le communard exilé, le jouissif excessif, livre tout de ses utopies et de ses désillusions.

Le style particulier de François Dupeyron colle parfaitement à l'évocation du personnage Gustave Courbet, homme massif, haut en couleur, qui cache sous ses fanfaronnades une profonde sensibilité et une grande implication politique et humaine.
Les lignes de ce texte, singulier et beau, révèlent une urgence de la confession, un besoin de dire, une oralité très évocatrice de l'homme excessif, imbibé, populaire et populiste, tel qu'a pu l'être cet artiste profondément attaché aux hommes et à la terre et à qui l'on doit la magnifique toile "l'Origine du monde".
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Citations et extraits (45) Voir plus Ajouter une citation
Ce qui est terrible dans la chute d'un homme, c'est qu'il ne sait jamais quand il s'arrêtera de tomber, il s'accroche, il espère, il respire un peu et voilà que ça recommence, une fois, deux, sans fin... il en prend l'habitude, il se dit que c'est ça sa vie, il croit se battre alors qu'il tombe... il ne sait plus qu'il tombe, c'est le propre de la chute.
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Elles vont viennent au milieu des hommes, chienne, chatte, tigre, cheval, tout le bestiaire, tous les goûts... tout ce qui est bon pour les exciter, les monter, leur tirer un billet avant de les moucher.
Jamais elles ne s'arrêtent c'est la règle, la patronne y veille, jamais répondre à quelque saloperie, parce qu'ils en bavent, en écument, ils s'échauffent là, si près du but, les morts de faim... ils les boivent, se rincent, les yeux écarquillés, ils essayent aussi de tâter, pincer, ils se penchent pour frôler, humer et on dirait qu'ils ne se décident qu'à la toute dernière extrémité, presque à regret, comme s'ils allaient se jeter dans une eau trop froide.
Alors, ils prennent le bras d'une fille et se laissent conduire au pied de la chair... là, ils règlent leur dû contre un jeton que la patronne remet à la fille, et puis c'est l'escalier, tout de suite à droite, derrière la chair... pas qu'un escalier ! Il fascine, les hommes gardent toujours un oeil dessus pour savoir qui monte qui descend... et c'est pas triste ! il y a à voir là aussi, ceux qui descendent se croient obligés de commenter et ceux qui montent goguenardent, se gonflent... Il faut bien dès lors qu'ils sont en vue, mais à vouloir se cacher, ils se trahissent, y a plus de gueule que d'estomac, ici comme ailleurs.
Courbet s'est allumé, on dirait... une étincelle, une idée, il s'avance, se fraye, pour croiser le chemin d'une formidable crinière rousse. On ne voit que ça, rousse ! la masse mousseuse, orageuse presque, plus affolante que la chair pour celui qui s'y laisse prendre... et il est pris Courbet.
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On ne mesure jamais jusqu'où on s'expose, se met en danger, tous ceux qui s'arrachent livrent leur kilo de chair aux chiens et aux autres... À chaque exposition, Courbet retraversait le même mur, il le savait... il y a l'homme d'avant et l'homme d'après... il semblerait qu'une chimie s'opère. C'est l'émotion bien sûr de voir ses toiles pendues au mur, c'est surtout le regard des autres qui brutalement n'est plus le même. Tout vient de là, le peintre comme l'enfant qui vient au monde en dépendent corps et âme de cette lorgnette !
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Il y a une toile qui l'attend sur son chevalet, chaque jour il passe devant, s'il a un peu de courage, il s'assoit, il la regarde... mais ça reste tout vide à l'intérieur, il n'a plus de muscle, plus cette faim qui fait peindre... il l'a eue, il la connaît si bien, c'est elle qui ne vient plus.
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Courbet avait surpris son regard, c'était son père... Il avait un père ! qui venait s'occuper de son enfant, un père qui l'aimait. (...) ça ne le rendait pas plus fort, ça ne lui donnait aucun courage, ça l'apaisait... c'était comme une caresse, un morceau de chaud autour duquel il s'enroulerait la nuit.
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Videos de François Dupeyron (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de François Dupeyron
Entretien avec François Dupeyron .Entretien avec François Dupeyron à propos de la parution du livre "Chacun pour soi, Dieu s?en fout", Éditions Léo ScheerPlus d'information : http://www.leoscheer.com/spip.php?article2008
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