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240 pages
Henry Kistemaeckers (01/01/1883)
5/5   1 notes
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
C'est à la splendide librairie de livres d'occasion Diogène à Lyon, celle qui quoi qu'indispensable n'en est pourtant pas moins en danger, que j'ai déniché un véritable petit trésor :
le premier ouvrage de Lucien Descaves !
"Le calvaire d'Héloïse Pajadou" est un recueil de cinq nouvelles paru en 1883 aux éditions "Henry Kistemaeckers" de Bruxelles.
Le calvaire d'Héloïse c'est Étienne Pajadou, son mari.
Celui qui traverse le jardin en sifflant un petit air après lui avoir déversé dessus des tombereaux d'insanités.
Celui qui lui a fait quatre enfants en cinq ans et qui l'a trompée sans vergogne avec les ouvrières de la blanchisserie familiale.
Celui qui l'a trompée même avec la petite Reine Carniche qui est pourtant encore presque une enfant ...
Ce premier texte au titre éponyme est un drame sordide.
Le scandale est passé par Pajadou.
Ce premier texte possède déjà en plein toute la maturité de l'immense écrivain que deviendra Lucien Descaves.
C'est écrit de manière extrêmement moderne, et à la fois de façon très entre-deux siècles, de cet entre-deux siècles coincé entre la Commune et la première guerre mondiale, de ce temps de révolutions et de bousculades où la Littérature s'empara de la chose sociale.
Lucien Descaves brosse là des portraits sans concession.
Les mots sont terribles.
Ils s'emparent du récit afin d'en tirer des
situations insoutenables.
Déjà il y a ici, comme il y aura dans toute l'oeuvre de Lucien Descaves, des éclats d'humanité, des gouffres de malheur, des pièges de perversité et des instants de lueur d'espoir.
La vie est une ligne d'équilibre que seule la Littérature, lorsqu'elle s'en donne la peine, parvient à tracer.
Lucien Descaves, me semble-t-il, occupe une place à part dans cette littérature naturaliste foisonnante de l'entre-deux siècles.
Car si Zola disséque et analyse, si Mirbeau fulmine et tempête, Lucien Descaves, tout en dénonçant aussi puissamment, Lucien Descaves pénètre plus avant et sonde les coeurs, les reins et les âmes.
Il a conservé la même force de conviction et les mêmes revoltes mais il a su éviter les outrances de Mirbeau et se faire, à mon sens, plus authentique que Zola.
Il y a dans sa Littérature, me semble-t-il, des élans de commisération et des accents d'un féminisme affirmé qui font la différence.
Les quatre autres textes de ce recueil, plus courts que le premier, ont pour titres : "Dîner de fête", "Une histoire banale", "Lundi" et "Nestine" :
Le père Gervais et maman Balbine vivent des maigres rentes autrefois amassées dans leur petite mercerie près des fortifs.
Le jour de la fête du vieil homme, ils ont invité leurs deux enfants à dîner, mettant les petits plats dans les grands ...
Ballard dit "Ballard la disette" économise le superflu et le nécessaire sur les pauvres 1400 francs de son salaire de comptable pour élever sa dernière fille Irma.
Mais elle va rencontrer Monsieur Léon ...
Entre Adèle et Jean Pouttier avec qui elle vit maritalement, il il y a le jeune Arsène, et il semblerait qu'il ait du vice ...
La vieille marchande, la mère Pierre, rêvasse dans sa petite baraque.
Elle ne sait pas si elle doit être fière ou toute honteuse de sa fille Nestine, un peu cocotte sur les bords ...
Le style de Lucien Descaves est splendide et magnifique.
Pourtant il parvient à dégager l'évidence sans jamais surcharger son récit de mots inutiles.
Ce premier recueil est un premier pas d'écrivain qui d'entrée place Lucien Descaves comme une des grandes plumes préoccupées de son temps ...


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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Étourdi par un coup de fortune inespéré, Pajadou, la première ivresse dissipée, examina froidement la situation.
Il n'était pas entré de plain-pied dans la blanchisserie, il s'en rendit compte au bout de quelques jours.
La mère Vaillant paraissait décidée à lui disputer la position, d'où elle le dominait forte de son autorité ancienne, qu'elle ne voulait pas abdiquer.
Cette grosse femme, très vivante, très remuante malgré ses hanches roulantes et ses seins lourds, avait plutôt subi qu'accepté le mari de sa fille.
Il fallait un homme à la maison, c'était indiscutable, mais encore eût-elle désiré le choisir de pâte tendre, malléable, disposé à subir une couvaison lente ...
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Videos de Lucien Descaves (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Lucien Descaves
« Joris-Karl Huysmans (1848-1907) […] nous a donné sur lui-même […] les renseignements essentiels. […] de pères en fils, dit-il, tout le monde a peint dans sa famille […]. […] Il pratiqua toujours, en matière de régime, la plus complète indifférence. Il regardait comme le meilleur gouvernement celui qui ne tracasse personne. […] il lisait beaucoup, travaillait peu et cherchait sa voie. […] […] Huysmans fut, jusqu'à l'heure de sa retraite, après trente ans de services, un fonctionnaire modèle. […] Écrivain, sa distinction répugnait au mélange et se félicitait de rester privée. […] Huysmans avait des loisirs… Il versifiait, en s'inspirant de Villon (1431-1463) et de ses mélancoliques ballades, qu'il aimait alors par dessus tout ! […] il réunit sous ce titre : le drageoir à épices, quelques petits poèmes en prose […]. La critique fit assez bon accueil au Drageoir. […] Huysmans […] conclut « à la résignation, au laisser-faire », à l'acceptation, enfin, de la vie telle quelle, c'est-à-dire irrémédiablement mauvaise. « Le mieux n'existe pas pour les gens sans le sou ; seul, le pire arrive. » Schopenhauer (1788-1860) a raison : « La vie de l'homme oscille, comme un pendule, entre la douleur et l'ennui. » Ce qu'il faut démontrer. Huysmans s'y efforce. À quoi bon réagir, chercher et fixer les conditions du bonheur ? Il n'y en a pas. Rien ne vaut la peine de regimber. Et Huysmans, cependant, ne fait que cela ! C'est un pessimiste qui se complaît, comme beaucoup de Jobs de cette espèce, sur le fumier de sa philosophie. Lui, toutefois, râcle ses ulcères avec des mots précis et précieux, les tessons chatoyants d'un vocabulaire si riche, qu'il fait oublier l'horreur des sanies ! […] […] Il avait enseigné le prix de la phrase bien écrite et du verbe générateur remarquable entre tous les mots, comme le bêlier qui dépasse de ses cornes le troupeau mouvant. Il aimait les humbles et méprisait l'argent. Il en gagnait avec ses livres et négligeait de le toucher. […] Aussi le représentait-on revêche, amer, ombrageux, distant. […] Il observait bien la surface de la nature humaine ; il ne la pénétrait pas toujours. Il avait contracté entre les murs de sa chambre, devant la glace, la myopie des grands félidés en cage. […] Quel sort, dans l'avenir, aura l'oeuvre qu'il laisse ? Il est assez difficile de le dire. Néanmoins, soit qu'on l'envisage comme un acte de foi, soit qu'on la considère comme un merveilleux travail d'orfèvrerie, il faudra bien assigner un rang supérieur, dans la littérature du XIXe siècle, à l'écrivain qui n'humilia jamais l'indépendance de l'artiste le plus raffiné, devant les devoirs du chrétien le plus scrupuleux. » (Lucien Descaves, in J. K. Huysmans, pages choisies, Editions J. M. Dent et fils, 1913)
Des croquis de concert et de bals de barrière ; La reine Marguerite, un camaïeu pourpré ; Des naïades d'égout au sourire éploré, Noyant leur long ennui dans des pintes de bière ;
Des cabarets brodés de pampres et de lierre ; Le poète Villon, dans un cachot, prostré ; Ma tant douce tourmente, un hareng mordoré, L'amour d'un paysan et d'une maraîchère :
Tels sont les principaux sujets que j'ai traités : Un choix de bric-à-brac, vieux médaillons sculptés, Émaux, pastels pâlis, eau-forte, estampe rousse, Idoles aux grands yeux, aux charmes décevants,
Paysans de Brauwer, buvant, faisant carrousse, Sont là. Les prenez-vous ? À bas prix je les vends.
(J.-K. Huysmans, Sonnet liminaire)
0:00 - Ballade en l'honneur de ma tant douce tourmente 1:58 - À maître François Villon 5:28 - Générique
Image d'illustration : https://www.franceculture.fr/emissions/la-compagnie-des-auteurs/joris-karl-huysmans-14-le-forcat-de-la-vie
Bande sonore originale : Dream Machine - Colors Fade Colors Fade by Dream Machine is licensed under a CC BY-NC 3.0 license.
Site : https://icons8.com/music/search/colors%20fade
#JKHuysmans #LeDrageoirAuxÉpices #PoésieFrançaise
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