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EAN : 9782378801953
L' Iconoclaste (08/04/2021)
3.7/5   80 notes
Résumé :
"On mériterait
des applaudissements
et les cris d'une foule en délire,
tant on fait ça bien,
l'amour."
Elle se retire seule, loin du monde, dans une maison comme une tanière. Chaque jour, elle
choisit un vinyle, écrit et prend des photos. Elle laisse venir les sentiments et les souvenirs,
elle fait parler les plafonds et les murs. Et cette maison tanière devient la nôtre.

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Critiques, Analyses et Avis (19) Voir plus Ajouter une critique
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Il est bon, parfois, de faire une pause et de trouver refuge dans un lieu loin du monde. Durant deux étés, en 2017 puis en 2019, Pauline Delabroy-Allard fera cette expérience de repli sur soi. Des amis lui prêtent alors, pendant trois semaines, une maison dont elle sort à peine, toute occupée à panser ses plaies comme à penser les mots pour les dire. C'est la "Maison-tanière". Une maison attachante et lourde de passé, dont les vieux murs se lézardent et les plafonds s'effritent. Mais cette maison, au fond, est comme Pauline Delabroy-Allard et comme chacun de nous. Elle a vécu, souffert, vieilli. Naît alors la belle idée de ce recueil. Pauline Delabroy-Allard va photographier, jour après jour, les failles et les fissures de cette "Maison-tanière". de l'imperfection peut naître une fragile beauté. le poète est celui qui la chante mais aussi celui qui la voit.
Pauline erre de pièces en pièces, écoute les vieux vinyles du propriétaire et se laisse surprendre, ouverte à toutes les sensations, Bach, James Brown, Michel Sardou... Ici, loin de l'agitation, tout l'inspire, les musiques comme le décor de cet endroit qui l'abrite. Elle peut enfin recommencer à écrire et nous dire l'amour, l'absence et la douleur. le plaisir, aussi.

Les lecteurs de "Ca raconte Sarah" retrouveront dans ces pages toute la sensibilité et la délicatesse de l'auteur. L'écriture semble jaillir spontanément et pétille d'humour et de sensualité. Pauline Delabroy-Allard est une femme qui aime une autre femme et qui le dit, avec un naturel et une simplicité qui nous touchent. Cette bulle de légèreté fait du bien et nous refermons le recueil sourire aux lèvres, fredonnant, qui sait, une chanson de Montand ou un air de West Side story.
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Pauline Delabroy-Allard, auteure de « Ça Raconte Sarah », se réfugie seule pendant deux étés dans une maison amie. Besoin de solitude, de s'absenter du monde. Cette maison tanière va devenir le refuge de ses souvenirs, de ses sentiments, de ses douleurs, de son besoin de sentir le corps de l'autre emplir le sien. Un huis clos silencieux que seuls les bruits de la maison et des animaux qui l'habitent viennent troubler. Mélange de musique, de photographies et de mots. Un recueil original, un vague à l'âme sensuel qui emporte le lecteur. Pauline se livre par petites touches, comme des murmures, il suffit de prêter l'oreille. Une sensibilité à fleur de peau, la mélancolie qui transpire à chaque page, les maux qui deviennent des mots, magnifique.
« La poésie c'est le plus joli surnom qu'on donne à la vie »
Cette phrase de Jacques Prévert donne tout son sens à cet ouvrage.
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La musique qui inspire Pauline Delabroy-Allard pour écrire les premiers poèmes de ce recueil imprègne ses vers, rythme ses mots tantôt doux, tantôt durs, entre douleur tenue à distance, "nostalgie-chienlit", et bonheur simple de se rappeler qu'être en vie c'est aussi la caresse de l'herbe humide sous ses pieds, les jolies surprises de l'aube et de l'amour, le pincement permanent de la tendresse maternelle, les oeufs à la coque et les "dimanches bourgeois" (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2021/04/09/maison-taniere-pauline-delabroy-allard/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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💿 « Le ventre vide peut-être
Mais
Les bras grands ouverts
Les yeux remplis
Le coeur plein
Tu fais salle comble dans mon corps »

💿 Maison-tanière ou maison-refuge. L'autrice se retire seule dans une maison, loin du bruit, loin de l'agitation. Chaque jour, elle choisit un vinyle qu'elle écoute et dont elle s'inspire pour écrire. L'art pour créer l'art, la musique pour laisser les sentiments submerger l'âme en peine, le corps à l'abandon, les émotions à fleur de peau. Elle regarde les murs et les plafonds, elle s'échappe par des fenêtres qu'elle imagine, des libertés qu'elle s'octroie, des interdits dont elle s'affranchit. Elle crée un monde absolument libre au sein de ces quatre murs, dans cette antre qui la ramène au plus profond de son être.

💿 Alors j'ai voulu essayer, et tenter l'aventure moi aussi, de regrouper toutes les formes d'art pour que chacune se nourrisse de l'autre, que se crée une dynamique, un tourbillon de création, une danse furieuse des sens, une conquête des émotions par les mots. J'ai choisi Bowie, Nothing has changed, record 2, side 4: where are we now?

💿 Where are we now?
Had to get the train
Courir après des trains
Courir après le temps
Courir quand c'est perdu
Mais courir quand même
A quoi bon nous dit-on ?
Mais la vie n'est ce pas cela?
Une course effrénée vers l'absolu, vers l'impossible
Malgré les quand bien même
Malgré les c'est trop tard
Y croire toujours encore
Car si on ne croit plus, ce ne sont plus les jambes qui nous portent
Tout est à l'intérieur, la foi, l'aveuglement, l'obsession, le courage,
Alors où sommes-nous je ne le sais pas,
Mais je sais que je suis
Avec toi.
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J'ai toujours aimé la poésie. J'en lis peu, trop peu certainement, mais c'est un format que j'affectionne beaucoup. On peut dire tellement de choses dans un poème, faire passer tant d'émotions en quelques lignes.

Pauline Delabroy-Allard, je l'ai découverte en 2018, lors de la sortie de son premier roman, « ça raconte Sarah », pour lequel j'avais eu un immense coup de coeur ! Trois ans plus tard, c'est avec « Maison tanière » que je l'ai retrouvée, pour mon plus grand bonheur. Ce recueil allie subtilement poésie, photographie et musique, pour un résultat plein de douceur.

L'été 2017, l'auteure passe trois semaines seule dans la maison d'un couple d'amis. Chaque jour, elle sort un vinyle de leur collection et l'écoute. le temps du disque, elle rédige un poème. Enfin, elle prend une photo de la pochette du vinyle. Tantôt en ce mettant en scène, tantôt de façon abstraite. Les poèmes évoquent la musique écoutée puis nous parlent de son quotidien, du manque de son amour, de nostalgie, de petits bonheurs et d'espérance. Pauline Delabroy-Allard nous enveloppe alors dans son cocon, nous ouvre les portes de cette tanière qu'elle fait sienne le temps de quelques semaines. Elle se met à nu et s'expose, montrant ainsi au lecteur que certains sentiments sont universels et vécus par tous à un moment donné de nos vies respectives.

La deuxième partie du recueil est écrite deux ans plus tard, alors que Pauline Delabroy-Allard revient dans son cocon après presque une année à sillonner les routes de France pour parler de son premier roman. Elle a besoin de s'ancrer dans sa nouvelle réalité, besoin d'avoir les pieds sur terre, et même plus que ça. C'est ainsi que tous les matins, elle s'allonge sur un des sols de la maison tanière, photographie le plafond et écrit un poème. Elle a besoin de se recentrer, de retrouver son équilibre. Elle a besoin de repos et de répit. Les poèmes sont tout autant personnels que ceux de la première partie. L'auteure se retrouve, se redécouvre. Elle se fond dans le décor pour à nouveau faire partie des murs (si j'ose dire).

C'est un recueil délicat et intime à savourer façon cocooning.
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critiques presse (1)
LeSoir
14 mai 2021
Un vinyle, une photo, un poème : l’autrice de « Ça raconte Sarah » sort un très beau recueil, « Maison tanière », à la fois grave et léger.
Lire la critique sur le site : LeSoir
Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
JEUDI 10 AOÛT

trente-deux hits
elvis forever
d'un king à l'autre
tous les habitants d'ici dansent un peu
moi je n'écoute que d'une oreille
la voix du roi du rock'n'roll
cette nuit
la porte de ma chambre s'est ouverte
j'ai demandé
c'est qui
et c'est ta voix qui a répondu
c'est moi
j'ai demandé
c'est qui moi
et tu as murmuré ton prénom
je n'en ai pas cru mes oreilles
il n'y a que toi pour faire ça
prendre des trains de nuit à travers la plaine
mentir avec dans tes bottes des montagnes de questions
ma rôdeuse ma brodeuse
il n'y a que toi pour faire ça
entrer dans une maison endormie où personne ne t'attend
à six heures du matin
et te glisser nue contre moi nue
laisser mes mains te caresser
mes mains qui n'en croient pas leurs yeux
je n'écoute que d'une oreille la voix du roi que tu détrônes
c'est toi la reine la reine de coeur
il n'y a que toi pour faire ça
la vie aussi rock'n'roll
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Ici pas de silence
la maison est plus vivante que moi
elle est plus vigoureuse plus affairée
elle m'entoure
elle me veille
moi qui garde le lit les lits les livres
elle me soigne
comme une mère
comme une mère comme un père
mes parents gardaient aussi les lits les livres
la maison me protège
elle me borde le soir
elle me caresse le front le matin
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SAMEDI 12 AOÛT

do brasil
c'est bien trop gai
cette musique
pour ton départ dans la brume
en chemin de fer
pour mon départ dans le brouillard
sur un autre chemin
clap de fin des jours ici
je ferme la porte de la maison tanière
merci pour
les orages rouges
les pierres complices
les esprits frappeurs farceurs
les parquets qui dansent
les silences qui pleurent
les absences les présents
les gestes échappés
les vivantes vivantes
les fantômes outrenoirs
merci
sur la pochette intérieure
du vinyle de musique brésilienne il y a écrit rangez vos disques verticalement et légèrement serrés
je ferme la porte je vais essayer face à ce qui m'attend
de me tenir
verticalement
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Dimanche 6 août

l’oiseau de feu
stravinsky dirige stravinsky
un vrai dimanche cette fois
la cloche de l’église le marché les fruits les légumes
le petit café de onze heures en terrasse
des invités invités à déjeuner dans le jardin
des miettes qui font une constellation
sur la nappe tachée de lumière
un bébé des chapeaux de paille peut-être une sieste
et même au loin le bruit d’un cirque
un dimanche bourgeois
je caresse l’idée de ne pas
revenir
de ne jamais rendre la maison tanière
princesse dans mon château fort
princesse autarcique
princesse aux ongles sales
sur la pochette du disque on peut lire cette histoire
Ravel ayant adoré le Sacre du printemps
composé après l’Oiseau de feu
dit à Stravinsky à propos de ce ballet
que voulez-vous
il fallait bien commencer par quelque chose
voilà
un vrai dimanche
il faudrait faire ça
oui
commencer par quelque chose
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A le friperie j'ai acheté
un pull comme u n tableau de Soulages
pour me souvenir
de ces jours ici
de ces jours couchés
animale dans ma tanière
passés à attendre que la vie passe
pour me souvenir
que les murs m'ont regardée
me remettre sur pieds
soulagés.
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Vidéo de Pauline Delabroy-Allard
La philosophe Claire Marin est la marraine de la 8e édition des Nuits de la lecture sur le thème du corps. Pour cette occasion, elle nous lit un extrait de son choix sur le pouvoir de l'écriture. Pauline Delabroy-Allard "Qui sait" aux Editions Gallimard (2022).
Claire Marin développe une pensée du sensible et interroge la notion d'identité à travers les épreuves existentielles que nous traversons au cours d'une vie : naissance et deuil, maladie et accident, rencontre et séparation amoureuse, rupture et découverte… qu'elle analyse comme les moments-clés de transformation de soi. Elle est notamment l'auteure de « Hors de moi » (Allia, 2018), « Rupture(s) » (L'Observatoire, 2019), « Mon corps est-il bien à moi ? » (Gallimard Jeunesse, 2020) ou encore « Être à sa place » (L'Observatoire, 2022).
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