J'ai toujours aimé la poésie. J'en lis peu, trop peu certainement, mais c'est un format que j'affectionne beaucoup. On peut dire tellement de choses dans un poème, faire passer tant d'émotions en quelques lignes.
Pauline Delabroy-Allard, je l'ai découverte en 2018, lors de la sortie de son premier roman, « ça raconte Sarah », pour lequel j'avais eu un immense coup de coeur ! Trois ans plus tard, c'est avec «
Maison tanière » que je l'ai retrouvée, pour mon plus grand bonheur. Ce recueil allie subtilement poésie, photographie et musique, pour un résultat plein de douceur.
L'été 2017, l'auteure passe trois semaines seule dans la maison d'un couple d'amis. Chaque jour, elle sort un vinyle de leur collection et l'écoute. le temps du disque, elle rédige un poème. Enfin, elle prend une photo de la pochette du vinyle. Tantôt en ce mettant en scène, tantôt de façon abstraite. Les poèmes évoquent la musique écoutée puis nous parlent de son quotidien, du manque de son amour, de nostalgie, de petits bonheurs et d'espérance.
Pauline Delabroy-Allard nous enveloppe alors dans son cocon, nous ouvre les portes de cette tanière qu'elle fait sienne le temps de quelques semaines. Elle se met à nu et s'expose, montrant ainsi au lecteur que certains sentiments sont universels et vécus par tous à un moment donné de nos vies respectives.
La deuxième partie du recueil est écrite deux ans plus tard, alors que
Pauline Delabroy-Allard revient dans son cocon après presque une année à sillonner les routes de France pour parler de son premier roman. Elle a besoin de s'ancrer dans sa nouvelle réalité, besoin d'avoir les pieds sur terre, et même plus que ça. C'est ainsi que tous les matins, elle s'allonge sur un des sols de la
maison tanière, photographie le plafond et écrit un poème. Elle a besoin de se recentrer, de retrouver son équilibre. Elle a besoin de repos et de répit. Les poèmes sont tout autant personnels que ceux de la première partie. L'auteure se retrouve, se redécouvre. Elle se fond dans le décor pour à nouveau faire partie des murs (si j'ose dire).
C'est un recueil délicat et intime à savourer façon cocooning.