Quand tu lèves les yeux

Gros coup de coeur !
Cette bande dessinée offre deux récits en parallèle, dans deux styles différents.
Premières pages, le style est naïf, les couleurs légères, veloutées, pleines de nuances subtile, traité au pinceau, avec des superpositions de teintes, rehaussées par endroit de crayon de couleurs, c'est très sensuel, très doux, on passe de la planche en bande dessinée à l'illustration pleine page, puis la maison apparaît en coupe, avec toutes les pièces qui reprennent une mise en page de bande dessinée sans en être, on alterne avec les mises en pages différentes, comme dans un labyrinthe, ou une sorte de jeu de piste.
Lorenzo vient habiter dans une nouvelle maison, à la campagne, il découvre un cahier d'illustrations dans un secrétaire.
Changement de style radical, les illustrations sont maintenant celle du cahier, traité en découpage, sur des grandes surface de papier jaune, un jaune chaud et saturé, le graphisme reste naïf mais devient plus fantastique, onirique, les couleurs tranchent radicalement, la mise en page tient plus de l'album jeunesse, l'histoire que cette partie raconte est une sorte de conte animalier.
Les passages avec Lorenzo vont alterner avec les histoires du cahier. le premier conte est étrange, puis au fur et à mesure, une complicité s'installe entre Lorenzo et l'auteur du cahier, de même, un parallèle se construit entre la vie de Lorenzo et les contes du cahier. Avec deux styles différents, l'auteur crée une complicité troublante, la fiction et la vie vont se rejoindre dans encore autre chose : le plaisir de lire, de créer, d'inventer des histoire, de les confronter à la réalité, c'est un livre sur la lecture, sensible et subtil.
Chaque page est un émerveillement, et l'histoire est magnifique.
Ce livre est une pépite.

Coup de coeur pour cet album qui sort de l'ordinaire. Tout d'abord j'ai été un peu déroutée,ne comprenant pas s'il s'agissait de plusieurs petites histoires ou d'une seule. Cependant, très vite les liens se font et il y a un mélange très intéressant entre réalité et rêve. La construction s'opère un peu à la façon des poupées russes pour arriver au coeur d'un très beau message. le graphisme de Degur est naïf et alterne des dessins enfantins à d'autres qui imitent des collages à s'y méprendre. La façon dont des sujets très sérieux sont abordés ,permet d'éviter un abord trop direct qui serait violent pour les enfants et d'offrir à l'adulte le moyen d'adapter sa lecture aux capacités émotionnelles de l'enfant.

Un déménagement déprimant, loin des copains, dans une maison vide, isolée, sans wi-fi : ça commence mal pour le petit Lorenzo. En plus dans sa nouvelle chambre, la moitié de l'espace est occupé par un meuble monstrueux, dont sa maman lui apprend qu'il s'agit d'un secrétaire. Bon, ouvrons le monstre : plein de tiroirs, tous vides, avec chacun une odeur différente... On sent que le petit garçon accro à son portable voit naître, soudain, le goût de l'exploration ; et c'est à ce moment que le compartiment secret lui livre un cahier mystérieux, empli d'histoires et de merveilleux collages : la girafe qui rétrécit, la souris perdue en mer...
Le portable est oublié, l'enfant est entré dans le monde enchanté de la lecture, et c'est terriblement émouvant : qui de nous n'a pas le souvenir de ce premier livre magique, qui nous a fait aimer tous les autres ?
Très émouvante aussi la beauté des dessins de Guillermo Decurgez.
Un magnifique album, traduit avec fluidité par Anne Cohen-Beucher.
Challenge Bande dessinée 2022

J'avoue ne pas être entrée dans l'histoire, j'ai eu du mal et je me suis un peu forcé dans ma lecture.
C'est une histoire dans l'histoire, dans deux styles différents. Disons, plutôt au départ des petites histoires dans la grande histoire de Lorenzo, c'est un peu déroutant car au départ, on ne comprend pas l'intérêt de ce qui est conté dans le cahier trouvé par Lorenzo.
Lorsque nous sommes avec Lorenzo, le style est naïf, enfantin, je n'ai pas vraiment aimé ce dessin ensuite on entre dans le cahier et là les pages changent de couleur et le dessin devient assemblage de papier, petits collages, petits personnages collés sur la page et qui nous font vivre dans une autre réalité. Et là, non plus, je n'ai pas accroché. J'ai posé le roman et je l'ai oublié quelques jours, je me suis un peu forcé à le finir et je ne regrette pas. C'est un très joli conte, la rencontre de deux générations, la transmission du passé, le message laissé par l'ancien habitant de la maison. Ce qui est dommage c'est que le récit du cahier est beaucoup trop onirique et même si on en retrouve quelques bribes dans le présent de Lorenzo, personnellement, je n'en ai pas compris le message. Disons que j'ai compris à la fin le message général mais les indices des petits récits ne m'ont pas transporté.

Pris par curiosité au rayon jeunesse de ma médiathèque préférée, j'ai été happée par les premières pages qui nous permettent de faire connaissance avec un petit garçon solitaire au style bien à lui. La découverte du meuble secrétaire dans sa nouvelle chambre invite au voyage et éveille la curiosité.
Puis, j'ai été décontenancée par les pages jaunes, la première histoire dans l'histoire paraît si énigmatique.
J'ai continué néanmoins, jusqu'à ce que les liens se tissent dans mon esprit et dans le livre entre les pages qui paraissent ne pas en avoir.
Et j'ai été très touchée par les personnages rencontrés, leur solitude, leur humanité. le lien est tissé entre eux, et avec nous.
Le graphisme est recherché et singulier.
Une très jolie découverte qui vaut la peine d'être lue jusqu'à la fin.