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4,03

sur 435 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Quand on travaille en lycée ou en collège comme moi, un sujet revient régulièrement dans les discussions entre profs : comment faire pour ne pas léser les élèves brillants, ceux qui comprennent vite et ont de bons résultats, tout en ne laissant pas à la traîne ceux qui ont plus de mal, ceux qui "tirent le niveau de la classe vers le bas" (expression que j'entends fréquemment) ? La solution est toute trouvée : créer des classes par niveaux, où les élèves progresseront tous au même rythme en fonction de leur capacités d'apprentissage. Une idée adoptée dans la société presque actuelle que nous décrit Christina Dalcher, aux Etats-Unis.
Dans la famille Fairchild, tout va bien, leur fille aînée Anne fréquente une école "argentée", bien nommées puisque la grande majorité de leurs élèves proviennent de familles plutôt favorisées, et Freddie, la cadette, une école "verte", où les profs sont un peu moins qualifiés et les élèves dans la moyenne. Elena, la maman et narratrice est prof dans une école d'élite, et Malcolm, le papa, est un proche collaborateur des hautes autorités qui ont mis en place le fameux systèmes des trois tiers, répartissant les enfants dans des écoles argentées, vertes, ou jaunes selon leur score Q. Mais en fait, que recouvre ce score Q ? Pas seulement les capacités intellectuelles, comme on pourrait le croire, d'autres éléments entrent également en ligne de compte, comme la situation familiale (parents divorcés, ou parents de même sexe, origines ethniques...), et là, on se dit que ça commence à puer un peu. Et puis, Elena va l'apprendre à son corps défendant, il suffit parfois de peu de choses pour qu'un score jusque-là satisfaisant (au-dessus de 8 ou 9 sur 10) bascule en-dessous de la note requise pour rester dans la même école. Un test raté, le comportement jugé problématique d'un membre de la famille, et hop, voilà votre gamin envoyé dans une école "jaune", c'est-à-dire un internat à perpète-les-oies d'où il ne rentrera plus qu'exceptionnellement et où l'enseignement est disons "basique". C'est ce qui va arriver à Freddie, et malgré les supplications d'Elena, Malcom va rester inflexible et refusera d'intercéder auprès de Madeleine Sinclair, chargée du Département de l'Education dont il est le plus proche collaborateur. Dès lors, Eléna va tout en mettre en oeuvre pour rejoindre sa fille, quitte à saborder son couple et sa carrière.

Ce qui est absolument terrifiant dans cette histoire, c'est que le système décrit pourrait très vite s'imposer dans notre société, on en est d'ailleurs pas loin dans certains pays asiatiques ou même aux USA, où il faut postuler dès le projet d'enfant pour obtenir une place dans les écoles les plus convoitées. Et les enfants subissent une pression considérable pour rester au niveau...Et bien sûr la catégorie socio-professionnelle des familles joue énormément, tous n'ont pas les moyens de payer pour ces écoles prestigieuses. Là on est juste un cran plus loin, il est acté qu'un enfant "déficient" (avec un handicap, issu de parents soi-disant "inaptes" à assurer une bonne éducation à leur progéniture, ou simplement issus de l'immigration) soit casé dans une espèce de pensionnat-prison où on lui assurera ses besoins fondamentaux et un enseignement réduit au strict minimum. Cela fait frémir, et bien sûr on pense aussitôt à l'eugénisme pratiqué par les nazis il n'y a pas si longtemps. D'ailleurs l'un des personnages, Oma, la grand-mère d'Eléna, essaie vainement d'alerter depuis longtemps sur les dérives de la politique d'éducation. Mais elle n'est pas entendue, parce tout s'est fait de façon si insidieuse et persuasive que la population n'a rien vu venir.

On se questionne beaucoup au fil de cette lecture, parce qu'il suffirait vraiment de pas grand-chose pour que la société décrite ici devienne notre prochaine réalité, on sait bien que certain(e)s en rêvent, de se débarrasser des indésirables comme les immigrés, les homosexuels, les défavorisés en tout genre, pour bâtir une civilisation "d'élite", bien blanche et bien formatée. J'avoue que dans mes moments de pessimisme, je crains le pire !
Heureusement, dans le livre comme dans la réalité, il y a encore des personnes pour se dresser contre ce type de système, nous avons donc une chance d'y échapper.

J'ai été happée par ce roman, auquel je n'ai qu'un seul petit reproche à faire, c'est qu'on n'a que le point de vue d'Eléna, j'aurais aimé entendre d'autres voix, y compris celle du père. Mais à part cette légère réserve, je recommande, d'ailleurs j'ai lu un autre livre de l'auteur directement à la suite : "Vox", une dystopie également. Mais c'est une autre histoire...
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Sélection.

États-Unis dans un futur proche. Désormais chaque élève est trié en fonction de son score Q. Celui-ci détermine son potentiel. S'il est élevé, l'élève ira dans une école d'élite, à l'inverse, il ira dans un internat fédéral avec peu de débouchés.

Lecture très intéressante. Cette dystopie prend pour cadre le milieu éducatif. Elle se base sur l'éternelle question : "Faut-il faire des classes de niveaux ?". L'idée est ici accentuée à l'extrême. Pour les élèves brillants tous les moyens sont mis en oeuvre pour les faire réussir, quant aux élèves médiocres ils sont mis dans des écoles de bas niveau.

L'héroïne enseigne dans une école d'élite. Quand sa plus jeune fille est envoyée dans un internat fédéral, elle décide de la récupérer coûte que coûte. Cette quête lui fera découvrir l'effroyable vérité derrière le système des internats fédéraux.

Ce roman aborde diverses questions. En premier lieu les discriminations liées à la couleur de peau/ milieu social/ orientation sexuelle. Plus une personne sera d'une autre communauté, d'un milieu pauvre voire d'une autre orientation sexuelle, plus son score Q sera bas. A cela s'ajoute la question de l'eugénisme. Jusqu'où la société est-elle prête à aller pour créer des individus "parfaits" ?

J'ai beaucoup aimé ce roman. Il est glaçant et alerte sur les dérives élitistes du système éducatif. En effet, un système comme celui-ci pourrait se mettre en place si nous ne sommes pas vigilant. Je met toutefois un léger bémol sur l'antagoniste principal. Je l'ai trouvé caricatural et sans nuances.

Bref, une très bonne dystopie.
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J'avais déjà lu Vox du même auteur que j'avais bien aimé. C'est donc naturellement que j'ai décidé de lire ce livre. Et je dois avouer que j'ai été un peu déçu par QI. J'en attendait beaucoup sûrement trop. Qi reste tout de même une très bonne dystopie. On se pose tellement de questions sur le fonctionnement de cette société qu'on est incité à continuer notre lecture. Cependant, j'ai trouvé la lecture un peu monotone par moment, il y avait peut de péripéties. Dans l'ensemble, j'ai trouvé cette histoire très intéressante. Elle m'a beaucoup fait réfléchir sur le système scolaire français.
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Trier la population en fonction de son Quotient. Si plus de 9, des cartes exclusives, des écoles premium, une existence privilégiée, si moins de 8, une éducation au rabais, aucun passe-droit et des jobs utilitaires dont personne ne veut.
Assez vite, le malaise s'installe, on oscille entre un hypothétique futur effrayant et un passé attesté tout aussi atroce.
J'ai lu il y a peu un roman qui, bien que fort différent, traite le même sujet Prends ma main , j'avais donc déjà creusé un peu l'histoire de l'eugénisme aux Etats-unis
Dystopie diablement efficace au début, les personnages par trop caricaturaux, un manque de rythme dans la partie centrale et la fin attendue m'ont un peu déçue.

Le mot de l'autrice en postface « Si ce à quoi le roman fait référence vous dérange, alors j'aurais accompli ma mission. »
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Eugénisme- éducation- famille
Si votre enfant réussie les tests, il étudiera dans une école d'élite, s'il les rate , il ira dans une école fédérale, isolée de sa famille. C'est ce qui arrive à Freddie, la seconde de la famille Fairchild. La maman, enseignante se rend compte alors de l'horreur de ces tests surtout que son mari Malcom travaille avec les hautes autorités et a participé à la mise en place de ce système.
Le couple est prêt de l'explosion, dans l'incompréhension. L'ainé, Anne est performante et est tout pour son père, il ne regarde même pas sa petite dernière Freddie qui est plus lente .
La maman va tout faire pour récupérer sa petite fille.
C'est un roman fort qui montre la pression d'un système, une société d'élit, une société qui fait peur mais nous en sommes pas très loin, on y parle d'eugénisme, des propos qui font froid dans le dos.
Perturbant mais très bon.
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Cette dystopie éducative atteint parfaitement son but : nous montrer ce que pourrait être une école qui voudrait gommer toutes les différences en regroupant entre eux les élèves selon leur niveau scolaire. L'idée est d'abord séduisante : les meilleurs élèves, dans les meilleures écoles, avec les meilleurs professeurs, et les autres, un peu plus loin, hors des villes, dans les champs de maïs. Mais quand tout repose sur les tests et la sélection, à quel moment dépasse-t-on les bornes ? C'est bien ce que comprend Elena Fairchild, la narratrice, quand sa fille de neuf ans échoue au fameux test de quotient et doit quitter son école, sa maison, sa famille, pour un internat dans le Kansas. Elle comprend aussi pourquoi ce brillant système qu'elle a pourtant contribué à mettre en place, était un leurre.
Outre ces questions, le roman interroge aussi sur ce qu'une mère est prête à faire pour son enfant, sur la manière dont le passé éclaire le présent et peut annoncer l'avenir, sur les limites éthiques à poser à la recherche scientifique, le tout dans une société américaine qui montre certains parallèles avec l'Allemagne des années 1930.
L'autrice de Vox nous donne à nouveau à lire un puissant roman, qui n'est pas sans rappeler aussi certains passages de la Servante écarlate, notamment dans les courts chapitres qui montrent comment on passe très vite et très simplement d'un "avant" que nous connaissons bien pour vivre quelque chose d'approchant, à un "aujourd'hui" de fiction qui pourrait bien être notre "demain" dans lequel l'humanité trébuche et sombre dans la folie.
A nouveau, ce sont essentiellement des personnages féminins (mère, grand-mère, arrière-grand-mère, soeurs, voisines, copines de lycée, amoureuses...) qui sont dépeints ici comme pour montrer que les femmes ont bien plus de pouvoir qu'elles ne le pensent, quand les hommes ne brident ni ne dévoient leurs actes.
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Imaginez un monde où tout se fait en fonction de votre QI. Imaginez un monde dans lequel vos enfants devraient passer un test de QI pour déterminer à quelle type d'éducation ils auraient droit. Imaginez un monde où avant la naissance de votre enfant, on en calcule le QI.
Ce monde, régi par ces tests, est celui que nous décrit Christina Dalcher.
Mais une enseignante, Elena Fairchild va bouleverser tout ce bel équilibre!

Le moins que l'on puisse dire, c'est que ce livre fait réfléchir...
L'écriture de l'auteure est fluide et les mots bien choisis. le thème d'un monde régi par des tests nous interroge forcément car des tests, nous en passons tous dans notre vie... mais attention aux déviances!
Une lecture coup de poing tout comme "Vox" de cette auteure, sorti il y a quelques années.
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Après Vox, une dystopie où la femme perd ses droits et surtout la parole (à lire, surtout si vous êtes fan de la servante écarlate), Christina Dalcher s'attaque à l'éducation. Elle évoque un monde où tout est régit par son chiffre Q (calcul par algorithmes en fonction de ses capacités intellectuelles) qui permet de distinguer 3 groupes distincts. L'héroïne, issue de la caste privilégiée, adhère au système, jusqu'au jour où l'une de ses filles se voit déclassée au niveau inférieur.
Un futur imaginaire qui semble pourtant imaginable ! C'est ce qui rend l'histoire encore plus terrible. Un monde qui met en avant ses élites et où seule l'intelligence compte. Un roman qui pose les bonnes questions et qui interroge.
Elle traite aussi de la domination et de l'emprise masculine, insidieuse mais pourtant bien réelle. Un thème phare de Christina Dalcher.
Pas assez de visibilité à mon goût pour ce roman déroutant qui parlera à tous, même si on peut déplorer quelques longueurs.
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Tout le long de ce livre, je me suis répété un mantra :
« C'est une dystopie.
Ça ne pourra jamais arriver.
C'est une fiction. »

2 de ces affirmations sont vraies.
La première et la dernière.
Pour celle du milieu, en revanche, je ne peux pas l'affirmer avec certitude.

Ce livre est une demi-dystopie.
Demie car, ce qui se passe dans le présent du livre, est une fiction.
En revanche, ce qui se passe dans le passé du livre, est bel et bien arrivé.

« Ne pas vouloir laisser d'enfants à la traîne, c'est tous les pénaliser ! »
Qui n'a jamais entendu cette phrase ?

Une solution simple s'impose :
Créer des classes spéciales pour les meilleurs élèves.
De cette manière, chacun avance à son rythme.
Superbe idée non ?

Sauf que suivant où l'on place le curseur, cela peut vite dégénérer.
L'eugénisme et la stérilisation forcée ne sont pas des pratiques réservées à l'Allemagne Nazie.
Les Etats-Unis, avec l'aide de consoeurs européens, possèdent eux aussi cette partie sombre de leur histoire.

Un livre glaçant, encore plus efficace qu'une glace pour supporter les chaleurs estivales !
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Je pensais que c'était un livre léger et finalement il traite d'un sujet sérieux, grave. N'empêche que la lecture est fluide, facile (au bon sens du terme) et agréable. C'est ce qui fait un bon livre à mon sens.
Vraiment je ne m'attendais pas à cette fin. D'ailleurs, alors qu'il devait me rester une cinquantaine de pages à lire, je me suis demandée comment l'auteur allait pouvoir s'en sortir. J'avais peur que ce soit un de ces livres sans vraie fin, où on laisse le lecteur imaginer lui-même la fin; j'ai beaucoup de mal avec ce genre de livre. Et bien ce n'est pas le cas avec celui-ci. Il y a bien une fin et elle a réussi à me surprendre.
J'ai passé un bon moment en lisant ce livre.


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