Brindille

"Pavlina était son prénom.
C'est joli, Pavlina, mais tout le monde l'appelait Brindille. Il faut dire qu'à la maison il n'y avait que des hommes ; pas vraiment méchants, juste un peu lourdauds. Des carrés. Des costauds."

Pavlina vit avec son père Sergueï et ses frères Oleg, Ivan et Vlad. Au sein de cette fratrie, elle est la plus petite et aussi la seule fille. Les trois garçons usent de leur force physique pour attribuer à Pavlina toutes les tâches ménagères. Mais celle-ci ne compte plus se laisser faire. Elle décide de laisser le piano de côté quelques temps pour s'inscrire à la boxe.

Dans ce très bel album de Rémi Courgeon, j'ai aimé l'originalité des dessins et la recherche du texte. Brindille cherche à s'affirmer et à se faire respecter sans pour autant être arrogante. C'est un personnage attachant et courageux.

Assez !
Pavlina rend les gants de cuisine et chausse les gants de boxe qu'elle juge plus utile !
Son père Sergeï est inquiet lorsqu'il aperçoit à son oeil une ombre noire.
Mais il ne s'agit là en réalité que d'une négociation musclée avec ses frères pour le tour de vaisselle ou de cuisine.
Un bras de fer, une lutte gréco-romaine et hélas, toujours au tapis, la pauvre « Brindille ».
La frêle petite, fille unique d'une famille de garçons, souffre de ne pas avoir les mêmes privilèges que ses frères aimées, Oleg le fan de foot, Ivan le costaud gourmand et Vlad le geek pressé, qui néanmoins donneraient un bras, tendraient le poing à quiconque oserait offenser leur petite soeur chérie.
Pavlina délaisse l'art délicat du piano pour la boxe, afin que la petite « poids plûme » surnommée à son grand agacement « Brindille » puisse faire le juste partage des tâches au combien indispensables de la maison.
KO les frérots ! 3 pour Brindille !


: Un album très intéressant de Rémi Courgeon, une histoire sur le ton de la facétie pour alléger le sujet, qui au travers du "combat" de Pavlina va évoquer le sexisme dans la société.

L'auteur aborde son sujet avec habileté, sans diabolisation d'un genre, mettant simplement certaines réalités du quotidien en évidence.

Dans l'album, les frères de Pavlina sont très protecteurs et aimants, pourtant leur rapport viril fait que ces grands gaillards jouent le partage des tâches selon leur règle, tout en sachant évidement, on le devine, qu'ils ne peuvent que les gagner les petits sacripants -ceci ne remet pas en question directement le parent dans l'histoire qui n'est pas au courant de l'arrangement, donc pas de stigmatisation parentale-.

Pavlina décide donc courageusement de gagner l'affaire sur leur propre terrain, celui de la force et elle y arrive.

Nous reconnaissons et profitons pleinement du style crayonné et des couleurs pastel tant prisées par Rémi Courgeon qui fait sa signature et son succès.

Nous avons là un personnage déterminé qui inspirera les jeunes "brindille", d'ailleurs filles ou garçons, cela dit aussi que l'on peut se montrer fort et courageux malgré sa faible constitution. Non pas qu'il faille sortir les poings nécessairement mais cet exemple démontre aux jeunes générations la mesure des possibilités de ce sexe (féminin, ici!) en se lançant sur des activités réservées aux garçons.

A l'inverse, comme nous le voyons dans l'album, les frères apprendront à canaliser leur énergie aussi dans les tâches domestiques.

Cela ouvre la porte donc à de nombreux exemple où les genres s'effacent au profit du seul plaisir par exemple, le Football féminin commence à se distinguer aujourd'hui et évidement la Boxe féminine!

Pas facile d'être la seule fille dans cette famille
de trois grands frères et d'un papa
Tous grands, costauds carrés .
Pavlina aime jouer du piano..
Mais elle n'en n'a pas le temps
car il faut toujours cuisiner, laver ,nettoyer..
Tout se décide à la lutte gréco-romaine
Elle perd toujours contre ses frères..
Alors, elle décide d'apprendre la boxe..
Afin de pouvoir reprendre le piano..
Petit manuel féministe à l'usage
des petites filles exploitées
par leurs grands frères.

Un joli album au grand format d'une fille féministe entourée de frères qui va arrêter le piano et faire de la boxe, dégoûtée d'être assignée aux tâches ménagères. Idéal pour lire à voix haute et faire admirer aux enfants les magnifiques dessins parlants.

Un bien bel et grand album.
Comme souvent avec Rémi Courgeon, on sort de sa lecture moins bête qu'en y entrant, et grandi. Cela pourrait paraître gonflant et moralisateur, mais non.
Pourtant on part de loin ! Brindille dernière et seule fille d'une fratrie de 4, se voit attribuer toutes les tâches ménagères. Pour se rebeller contre ce machisme, elle décide de se mettre à la boxe. Et là miracle : ça marche ! Alors oui, ça paraît gros. Mais l'art et la manière y est, et de jolie façon. le grand format est parfait pour une "brindille" justement ! Les dessins sont vifs et percutants. le texte est sobre et efficace. On a de l'humour, de la force, de la sensibilité. Et si ce livre peut mettre, même un tout petit, crochet du gauche au sexisme et aux préjugés...