AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Corps et âme (161)

Musique, musique, pour un temps, apaise nos tourments.
Commenter  J’apprécie          502
Il inspira profondément, une sorte de soupir, et la musique commença, occupant instantanément tout l'espace, telle une fleur géante s'épanouissant à partir du néant en une fraction de seconde pour devenir aussi grande qu'une maison.L'air était dense de musique.
Commenter  J’apprécie          331
« La musique était là, simplement, sans qu’il y pense, sans qu’il se concentre sur elle. Il n’en était pas plus conscient que de sa propre respiration. Il n’avait pas l’impression qu’il la faisait mais qu’elle existait indépendamment, circulant dans un coin de son cerveau. » (p. 79)
Commenter  J’apprécie          330
Il joua presque sans savoir ce qui se passait. Dans le sous-sol de Weisfeld, Frescobaldi avait montré quelques variations au violon sur la mélodie originale, mais à présent il s’en éloignait presque entièrement – tombant en piqué, éclaboussant, pirouettant, lançant un nuage de spiccatos, faisant voler des staccatos, ricochant dans toutes les directions. Il donna des coups d’archet près du chevalet, près de la touche. Il frappa les cordes. Il produisit des douzaines de sons différents – de la flûte au banjo, jusqu’à quelque chose qui en vérité, ressemblait au bêlement d’un agneau – le tout formant une pièce d’architecture musicale qui retombait sur la partie de piano avec autant de précision qu’une tasse sur sa soucoupe. 
Commenter  J’apprécie          310
Claude voulu parler mais en fut incapable. Un calme étrange s'installait au fond de lui - encore que son cerveau galopât autour des conséquences de ce qui venait de se produire. Il avait joué ces vingt mesures des centaines de fois, écouté Menti, Sturm, et même Weisfeld les jouer, et, pourtant, il savait qu'il venait de les entendre et de des comprendre pour la première fois. Il se sentit au bord de quelque chose, il eut l'impression que chaque atome de son corps subissait une transformation subtile, un réajustement minuscule, le préparant à entrer dans un autre monde. Il se sentit vivant.

page 119
Commenter  J’apprécie          272
Monsieur Oliver s'assit, considéra les touches un moment, retroussa les manches de sa chemise et commença à jouer, laissant échapper un grommellement étouffé du fond de sa gorge, mâchonnant sa lèvre inférieure comme un homme dans la souffrance. Il joua sans interruption des strides et des boogies pendant plus d'une demi-heure, les mains martelant, les bras pompant, la tête et le torse immobiles. Une sueur légère perla à son front au bout d'un moment. Ce fut une tempête de notes et Claude, fasciné, regarda les bras de l'homme se croiser et se décroiser, se déplacer ensemble et séparément, et ses doigts, fonctionnant à une vitesse incroyable, arracher des thèmes limpides à une lame de fond presque irrésistible de musique.
"On dirait un orchestre", souffla Claude lorsqu'il s'arrêta.


page 83
Commenter  J’apprécie          260
Le son lui-même semblait l'envelopper d'une sorte de grande cape protectrice, l'enclore dans une bulle d'énergie invisible. (...)
Le sentiment de solitude le submergeait, provoquant moins la peur que du malaise. Il allait au piano, faisait du bruit, se glissait dans la bulle protectrice, s'oubliait. (p. 31)
Commenter  J’apprécie          260
(...) où qu'il se trouvât, dès qu'il s'asseyait au piano, le monde qui l'entourait n'avait simplement plus d'importance. Sa relation physique avec le piano était immuable. Tout le reste était transitoire. ses repères étaient là. (p. 210)
Commenter  J’apprécie          250
Le canapé bleu les mit à l’épreuve pendant plus d’un mois. Ils gardaient leurs vêtements, mais leurs mains et leurs bouches n’ignoraient rien de l’autre. Claude parvenait à se contrôler mais l’effort le rendait fou. Lorsqu’il atteignait le point de saturation – le corps tendu à la limite, les lèvres sensibles, gorgées de sang, le pelvis endolori, le pénis gourd et dur comme du bois, le cœur battant à coups redoublés dans sa poitrine – il se jetait en arrière et roulait sur le sol loin d’elle.
Puis un soir, alors qu’elle était allongée avec lui sur le canapé bleu, sa chevelure brune se balançant librement sur les temps de Claude tandis qu’elle lui mordillait la bouche, elle releva soudain sa jupe, dégrafa le jeans, prit le sexe de Claude dans sa main, écarta son slip, se coula en lui dans un gémissement tremblant. Il s’épanouit dans sa chaleur moelleuse.
« Ne jouis, pas, chuchota-t-elle, ne jouis pas, ne jouis pas… » tout en se mouvant de haut en bas avec une lenteur atroce. Cela s’était passé si vite – tout à coup il était en elle – que le cerveau de Claude eut besoin d’un moment pour rattraper son corps. Il se contrôla aussi longtemps qu’il put puis repoussa très vite des hanches du plat de la main et éjacula en l’air. Elle retomba, cramponnée à lui de toutes ses forces. Étourdis, ils restèrent étendus en silence un long moment.
Commenter  J’apprécie          250
Jouant pour Menti, il apprit à masquer ses émotions, à ne pas bouger, à se concentrer sur une exécution propre. Mais dans le sous-sol du magasin de musique, c'était différent. Il fermait les yeux afin de mieux percevoir le bain de couleurs, oubliait ses mains, s'oubliait lui-même, écoutait les structures, les lignes entrelacées. Il jouait sans se préoccuper des erreurs, tout à son désir de sentir l'éxaltation spéciale qui montait en lui lorsque la musique prenait les commandes, une émotion si intense que les larmes lui venaient parfois aux yeux.
Commenter  J’apprécie          240






    Lecteurs (3361) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Arts et littérature ...

    Quelle romancière publie "Les Hauts de Hurle-vent" en 1847 ?

    Charlotte Brontë
    Anne Brontë
    Emily Brontë

    16 questions
    1095 lecteurs ont répondu
    Thèmes : culture générale , littérature , art , musique , peinture , cinemaCréer un quiz sur ce livre

    {* *}