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EAN : 9791041414802
192 pages
Points (23/02/2024)
3.27/5   46 notes
Résumé :
Qui est le docteur Schütz, pauvre réfugié allemand, qui arrive à Paris à l’automne 1938 quand les lois du Reich nazi interdisent sa profession aux Juifs ?
Raymonde, jeune pharmacienne et mère de la narratrice, lui vient en aide jusqu’à ce que, les soldats allemands occupant la moitié du pays, il révèle sa véritable identité. Cet antinazi convaincu se portera au secours de la famille juive de notre autrice. Et, malgré tout, la tragédie se noue au fin fond de ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Dans ce roman vrai, la philosophe Catherine Clément trace la grande l'Histoire de la France et de l'Europe depuis l'avènement d'Hitler au pouvoir jusqu'à la Libération de la France et simultanément la petite histoire de sa famille de juste avant sa naissance, le 10 février 1938, jusqu'à la naissance de son frère Jérôme, le 18 mai 1945.

Central dans ce récit sont la persécution des Juifs par les nazis et l'étrange personnage du docteur Samuel Schütz.

La famille maternelle de l'auteure est juive, originaire de Romny en l'actuelle Ukraine, ayant fui les pogroms. Georges et Sipa Gornick se sont installés en France, où leur fille Raymonde (ainsi prénommée en honneur au président Raymond Poincaré) rencontra à la faculté de pharmacie de l'université de Paris, en 1937, l'étudiant Yves Clément qu'elle épousa la même année.

L'année suivante naquit leur fille et un an plus tard a commencé la 2ème guerre mondiale et en 1940 démarre le régime de Vichy.

Un jour, avant le déclenchement de la guerre, dans la pharmacie centrale du Cherche-Midi où travaille Raymonde se pointe le docteur Schütz, un médecin allemand qui se lie d'amitié avec le jeune couple.

Après l'Occupation de Paris, ce même Schütz retourna à la pharmacie, mais cette fois en grand uniforme d'officier allemand et explique qu'il n'est pas nazi mais appartient au service de renseignements de l'armée sous les ordres de l'amiral Wilhelm Canaris (1887-1945). Il propose d'aider Raymonde, sachant ce qu'elle risque comme Juive à la lumière de la politique nazie antijuive, qu'il désapprouve totalement.

Est-ce que le brave Schütz tiendra parole et comment se débrouilleront les parents et grands-parents de l'auteure pendant cette longue période de menace et fureur nazies ?

Le récit de 207 pages, sorti en février dernier, est écrit dans un style et langage sobres et ce sont précisément les multipliés renvois à des événements historiques réels et leur signification pour une famille juive en France qui constitue la grande valeur de cet ouvrage de Catherine Clément.
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Ce roman sert de prétexte pour rappeler les grandes dates de la Seconde guerre (quelques fois presque du copier coller de manuels d'histoire, mais on y apprend des détails, on révise d'Histoire ) , évoquer la vie des Français, la traque des juifs, les difficultés du quotidien pour tout un chacun. L'Intrigue est intéressante peut être trop romancée en ce qui concerne la personne du docteur Samuel Schütz.


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En 1937, Yves, catholique épouse Raymonde, juive.
De cette union naîtra Catherine
La guerre, le nazisme, tout devient insoutenable.
J'ai lu d'excellents livres de Catherine Clément, mais là, j'avoue avoir été déçue.
J'ai eu l'impression de lire un manuel scolaire, dates par dates, au milieu duquel on introduisant par petites touches l'histoire familiale de l'auteure.
De plus le titre est trompeur.
Ce fameux allemand dont on ne comprend pas bien les réelles fonctions, n'est pas spécialement l'allemand de sa mère.
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Grosse déception à la lecture de ce récit dont j'attendais, de la part de l'auteure particulièrement connue et reconnue, mieux et plus.

Je m'intéresse depuis de nombreuses années aux récits et témoignages évoquant la Seconde Guerre mondiale et la Shoah en particulier. Il y avait donc pour moi une logique à m'intéresser à l'histoire de Raymonde, la mère juive de l'auteure, et d'Yves son père catholique qui ont traversé sans encombres - mais quand même après beaucoup de frayeurs - la traque des Juifs à Paris, grâce à la complicité inattendue d'un médecin allemand, le Dr Samuel Schütz, initialement exilé juif réfugié à Paris et pourtant devenu soldat dans la Wehrmacht (on ne comprend pas bien d'ailleurs comment cela a été possible) et manifestement bien informé.

Ce livre est dédié par l'auteure à sa fille Cécile, une façon pour elle sans doute de faire son devoir de mémoire en lui transmettant, à elle et à ses descendants, ce qu'elle sait de l'histoire de sa famille évoluant, à un instant T, dans un contexte qu'il ne faut jamais oublier.

En fait, je crois que ma déception réside non pas dans le fond de ce récit mais bien plutôt dans sa forme. Car, force est de constater que l'auteure a assigné à cet ouvrage des objectifs multiples qui interagissent entre eux au risque de déprécier l'un ou l'autre de ces objectifs :

1/ raconter, par le biais d'un narrateur omniscient, l'histoire vécue de ses parents et grands-parents entre 1937 et 1945.

2/ informer, à la façon de courts extraits d'un documentaire factuel, les lecteurs sur l'actualité de la politique intérieure de la France durant cette période (contexte politique avant-guerre, politique de collaboration menée par Pétain et son gouvernement, le STO, la façon dont la traque des Juifs et autres indésirables s'est menée, la vie quotidienne des Français à Paris et en province, le rôle de la Milice, l'arrivée des Alliés, le retour des déportés, etc.), ainsi que celle liée à l'actualité internationale, tant en Allemagne qu'en Europe (Espagne, Italie...), en Russie, au Japon, aux USA, et autres théâtres d'opérations (Pearl Harbor, Algérie, etc.). Là encore, le narrateur est omniscient. Une partie particulièrement dense et documentée, mais qui me semble oblitérer le reste.

3/ Faire entendre, ici ou là, la voix de l'embryon, puis celle de la petite fille qu'a été Catherine Clément confrontée aux événements et exprimant avec son style et ses mots d'enfant son ressenti.

Donc, beaucoup d'informations qui renseignent (pour moi, rien de nouveau sous le soleil), qui s'entremêlent - certes selon une logique chronologique - mais qui, selon moi, cassent le rythme de la narration et la perception sensible des émotions susceptibles d'être ressenties à l'évocation de l'histoire familiale. J'ai eu le sentiment, peut-être à tort, qu'à trop se réfugier derrière des informations politiques et historiques factuelles nationales et internationales, l'auteure n'allait pas vraiment au bout des choses, tant pour un objectif que pour un autre. Pour ma part, j'aurais aimé que l'auteure dépasse l'évocation des seuls faits, en développant plus d'aspects introspectifs liés à ces faits (ou comment ils ont été vécus, dans leur chair, dans leur coeur, dans leur esprit en temps réel et analysés a posteriori, à la fois par ses parents et par elle).

J'ai le sentiment que certains aspects ont été vraiment survolés. On ne sait pas grand-chose sur comment à la fois son père et sa mère vivaient les événements subis. Rien non plus de leurs engagements respectifs.

Même si pour des générations plus jeunes, c'est très intéressant (et nécessaire) d'avoir accès à certaines de ces informations, on a plus le sentiment de lire les pages d'un livre d'histoire que le récit d'une histoire de famille.
D'où une légère frustration et le sentiment que ce livre ne marquera pas mon souvenir.


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« le 1er septembre 1939, la Seconde Guerre mondiale commença. Au thoureil, les hommes qui ne furent pas mobilisés étaient vieux par définition. »
Raymonde et Yves sont les parents de Catherine, l'auteure et narratrice du roman. Elle est juive, il est catholique… Ils étaient pharmaciens à Paris pendant l'occupation.
Le docteur Schütz est l'un de leur client… cet Allemand, chef médecin militaire, appartient à la fameuse 5ème colonne et va leur être d'une très grande aide.
« Quand je viendrai moi-même à la pharmacie, coiffé de ma casquette militaire, cela voudra dire que vous ne devez pas dormir chez vous… »

J'te vois venir ! Tu as lu le titre et tu as direct pensé à une histoire d'amour entre un Allemand et une juive pendant l'occupation… Rien à voir, pas de romance du tout !
« L'allemand de sa mère » est un médecin allemand antinazis qui porta secours à toute sa famille. »

Chronologiquement, L'auteure retrace le déroulement de la seconde Guerre Mondiale dans toute l'Europe et surtout en France : l'occupation, la chasse aux juifs, la France collabo, les camps, la riposte, le débarquement… Tous les grands évènements et faits historiques sont extrêmement bien détaillés.
Et elle évoque la vie de ses parents pendant les heures les plus sombres que notre pays ait connu. C'est un récit très personnel et à la fois universel.

Tout au long de cet ouvrage, et comme pour rendre hommage, elle liste des noms de juifs raflés… dont ses grands-parents déportés après avoir été dénoncés et qui ne sont jamais revenus des camps… Certains passages sont glaçants mais difficile de décrire la Guerre sans toute son horreur…

C'est une autobiographie très riche et passionnante signée Catherine Clément, qui a fait un travail monstre de recherches, à l'aide d'historiens français et de manuels d'histoires… Un immense bravo ! J'aime qu'on me raconte la Guerre, indispensable de la transmettre pour ne pas oublier…
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critiques presse (2)
LaLibreBelgique
16 février 2023
Sous un titre que l'on pourrait croire romanesque, L'Allemand de ma mère, Catherine Clément se livre à un parcours minutieux des faits et épisodes qui ont précédé et accompagné le dessein des dirigeants nazis d'éliminer le peuple juif lors de la Seconde Guerre mondiale.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
LeFigaro
09 février 2023
Un récit impressionnant, qui mêle une histoire intime au déroulement de la grande Histoire, quelques heures avant que le monde vacille.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Le 18 octobre 1940, une ordonnance allemande dite d’aryanisation plaça sous séquestre les biens des juifs absents ou arrêtés. Samuel Shütz n’avait rien exagéré. La boutique de fourrures de Georges Gornik fut cédée à un Aryen français pas trop malhonnête, avec l’assurance qu’à la fin de la guerre, sont bien lui serait rendu. Gabrielle Chanel fit de même avec la riche famille juive qui la finançait mais avait nullement l’intention de lui restituer quoi que ce soit.
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Le soir du 1 novembre 1938, pour expliquer la Nuit de Cristal, les autorités nazies annoncèrent par communiqué officiel une centaine de morts dus aux troubles à l'ordre public. Ce chiffre n'était pas suffisant pour faire autorité. On ne le crut pas.
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La vie de Raymonde en jeune femme cessa le jour de l'arrivée de la lettre. D'emblée, la signature de Tania sonnait comme la sirène d'alarme au coin de la rue du Regard, mugissante puis criarde puis hurlant à la mort. Fire quelque chose mais quoi?
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Yvonne, mère de deux fils dont Yves était l’aîné, arborait en toutes circonstances une beauté imposante à l’œil pieux, qu’on appelait parfois bleu panique, tant elle savait se faire obéir.
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A votre mari et à vous, j'expliquerai comment vous cacher. A ce soir, il la salua, talons droits. Sans trop claquer.
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Videos de Catherine Clément (11) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Catherine Clément
Jérémy Chaponneau, chargé de collection au département Philosophie, histoire et sciences humaines, vous propose un programme de lectures autour des voyages d'Henri Cartier-Bresson : « le Musée du peuple mexicain », Pedro Ramirez Vazquez, Vilo, 1968 https://c.bnf.fr/NKm « La Nuit de Tlateloco », Elena Poniatowska, Éditions CMDE, 2014 https://c.bnf.fr/NKp « Autobiographie ou Mes expériences de vérité », Gandhi, PUF, 1982 https://c.bnf.fr/NKs « Gandhi : la biographie illustrée », Kapoor Pramod, Chêne, 2017 https://c.bnf.fr/NKv « Gandhi, athlète de la liberté », Catherine Clément, Découvertes Gallimard, 2008 https://c.bnf.fr/NKy « Mahatma Gandhi », Romain Rolland, Stock, 1924 https://c.bnf.fr/NKB « Mahatma Gandhi : a biography », Bal Ram Nanda, Oxford India paperbacks, 1959 https://c.bnf.fr/NKE « Histoire de l'U.R.S.S. », Nicolas Werth, Que sais-je ?, 2020 https://c.bnf.fr/NKH « Staline », Oleg Khlevniuk, Gallimard, 2018 https://c.bnf.fr/NKK « U.R.S.S. », Jean Marabini, le Seuil, 1976 https://c.bnf.fr/NKN
En savoir plus sur l'exposition Henri Cartier-Bresson. le Grand Jeu : https://www.bnf.fr/fr/agenda/henri-cartier-bresson
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