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4,13

sur 13751 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ce que Edmond Dantès avait fait avec finesse, Heathcliff l'a fait avec rudesse... Ce que le premier avait réalisé avec une ruse magistrale, le second a fait dans le registre bestial.

De quoi je parle ? de vengeance, pardi ! Mais là où je donnais raison à Dantès (le comte de Monte-Cristo), l'approuvant, même, je ne suis pas du même avis pour la vengeance d'Heathcliff.

Ce roman, il traînait dans ma PAL depuis tellement longtemps que son prix était encore en francs belge, c'est vous dire ! Acheté en 1997 ou 98, je l'avais entamé avant de le refermer. Je n'étais pas prête à le lire à ce moment là.

Profitant de deux challenges (voir fin de la critique), je me suis décidée à le sortir pour enfin le lire.

Bien que je l'ai moins apprécié que "Jane Eyre", la lecture m'a entrainé dans cette ambiance sombre et morose, sans que j'éprouve de l'amitié pour les personnages principaux, hormis Hareton.

Attention, je ne veux pas dire que les personnages manquent d'épaisseur, non, que du contraire !

C'est que certains m'ont tapés sur les nerfs, tant ils étaient susceptibles de déclencher chez moi de l'amour, de l'amitié, de la colère, voire de la haine... Oui, tous ces sentiments à l'égard de chaque personnage.

Catherine Earnshaw est une petite fille fort gâtée, assez égoïste, nombriliste. Pourtant, elle aura de l'amitié pour le petit bohémien ramené par son père, par un soir très sombre.

Bien qu'étant tout le temps avec lui, bien que l'aimant, elle le sacrifiera pour un mariage avec un pâle type nommé Edgar Linton. Là, je l'ai maudite, moi aussi. Pourtant, j'ai souffert avec elle.

Son frère, Hindley, fut un salaud avec Heathcliff, et lorsqu'il deviendra veuf, il finira alcoolo, brutalisant son fils, le tuant, presque.

Le fameux Edgard Linton est, limite, une couille molle, le vieux Joseph récite la Bible mais ne l'applique guère et le pire sera le fils d'Heathcliff, une sorte d'hypocondriaque gémissant à qui j'aurais bien collé un coup de pied dans le fondement.

Quand à Cathy, la fille de Catherine, elle se comportera bien sottement avec la gémisseur de service, ne s'améliorant que sur la fin du roman.

Pareils sentiments contradictoires pour Heathcliff, qui, bien que je l'ai approuvé dans la première partie de sa vengeance, sur Hindley (le frère aîné de Catherine, pour ceux qui ne suivent pas), je n'ai pas aimé qu'il laisse le petit Hareton (le fils de Hindley) sans éducation, faisant de lui presque une bête.

Heathcliff n'a aucun scrupule et comme il a juré de se venger des deux hommes qu'il estime être les responsable de l'empêchement de son amour pour Catherine (Hindley, le frère ennemi, et Edgar, le mari de Catherine), il ira jusqu'au bout, détruisant tout sur son passage, ne rêvant que d'asservir le descendant de la famille Earnshaw afin que le fils du maître soit un serf sur ses propres terres. Violent !

La destruction de ces deux familles et de leurs descendances constitue alors son seul objectif, son leitmotiv, et au final, j'éprouvais une sorte de gêne car il pousse la vengeance trop loin, même sur l'unique fille de son amour, Catherine.

Ce livre m'a remué les tripes, oppressé, dérangé, presque.

Heathcliff est comme un vampire qui veut sucer la vie de ses ennemis à petites gorgées, les faisant mourir à petit feu.

Pour ce qui est de la description des lieux, c'est tout simplement magnifique, on a l'impression d'être sur la lande et je comprend mieux quand Phoebe, personnage de la série "Friends" qui, parlant de ce livre, disait à Rachel que "la lande symbolise le caractère sauvage d'Heathcliff" (Saison 5, épisode 9).

Ce que j'ai aimé aussi, c'est la narration. Toute l'histoire étant racontée par Helen Dean (dite parfois Nelly) à Lockwood. C'est une narration qui se fait même "en tiroir" parfois, Nelly racontant ce qu'un personnage lui a raconté ou écrit. C'est spécial, mais terriblement efficace.

Par contre, les mariages entre cousins, ça passe moins bien chez moi, même si la loi tolère les mariages au quatrième degré.

Ici, on sent bien que la série Dallas a dû s'en inspirer, parce que Heathcliff qui épouse la soeur d'Edgar (le mari de Catherine, son amour), son fils Linton qui épousera la fille qu'Edgar a eu avec Catherine et celle-ci qui, veuve, se remariera avec le neveu de sa mère...

Bigre ! Comment diable une fille de pasteur, sortant peu (Internet loin d'être inventé) et d'à peine trente ans, a donc telle bien pu nous sortir un roman aussi noir ?

Pas de sexualité "apparente", mais on frôle la nécrophilie lorsque Heathcliff avoie avoir fait ouvrir le cercueil de Catherine, des années plus tard, pour contempler son visage.

Bref, une lecture éprouvante, remuante, oppressante, la lande et son brouillard envahissant votre corps, sans oublier les fantômes qui parcourent les lieux. Un seul rayon de soleil dans tout le roman : la fin.

Aucun regret d'avoir attendu si longtemps pour le lire, ça en valait la peine. Il me fallait juste attendre le bon moment. Ne passez pas à côté.

Livre lu dans le cadre du challenge "Romans cultes" organisé par Métaphore ainsi que dans le challenge commun "PAL Noire à Zéro - Vingt mille lieues sous mes étagères" où je suis en partenariat avec "Les livres de Georges".
Lien : http://the-cannibal-lecteur...
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Cette relecture plus de vingt après ma première découverte des Hauts de Hurle-Vent a été la bienvenue car je me suis rendue que mes souvenirs de l'intrigue étaient vraiment très parcellaires. J'avais presque oublié la violence qui se dégage de ce grand classique de la littérature romantique : Emily Brontë nous raconte un amour passionné et malheureux, qui entraîne la perte de deux familles.
Passions implacables, vengeance, maladie ou folie hantent sans répit cette histoire peuplée de personnages tourmentés, au premier rang desquels Heathcliff qui voue un amour sans concession à Catherine, même après la mort tragique de cette dernière. J'ai trouvé difficile de s'attacher à ces personnages marqués par le malheur au point de devenir méchants à leur tour. Mais heureusement les derniers chapitres apportent une lueur d'espoir avec les liens qui se tissent peu à peu entre Cathy et Hareton....
Les Hauts de Hurle-Vent est un texte magnifique et poignant, mais j'avoue avoir préféré parmi les romans des soeurs Brontë, Jane Eyre dont l'histoire m'a paru moins sombre...
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Heathcliff, un jeune garçon adopté par les Earnshaw, devient rapidement le souffre-douleur de Hindley, le fils de la famille. Une situation aggravée par la mort du père mais compensée par les sentiments que partagent Catherine, la soeur du tourmenteur, avec Heathcliff. Un amour qui ne se concrétise pas par un mariage, car Catherine décide d'épouser Edgar, un riche héritier, prétextant bizarrement que l'avilissement qu'a subi Heathcliff ne peut que retomber sur elle. Un choix qui mènera Heathcliff à se consacrer à une vengeance visant les deux hommes qui ont empêché la réalisation son amour, Hinley et Edgar, portant sa haine jusqu'à leur descendance.

Ce roman de l'amour contrarié engendrant vengeance, folie et mort est remarquable par la finesse de son analyse psychologique. Une compréhension des passions et des tourments de l'âme humaine, surprenante de la part d'une auteure vivant presque recluse, qui a probablement été induite par ses lectures et l'observation de sa famille. Une oeuvre unique, originale et puissante, qui bien qu'exempte de manichéisme, la cruauté peut toucher tous les personnages même les plus gentils, s'achève par la victoire du bien sur le mal.
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J'ai vraiment aimé ce livre mais je n'ai pas mis 5/5 parce que ,tout le long du livre ,il est surtout question de mépris et de vengeance ,de sentiments destructeurs donc on sort de cette lecture un peu triste !
Je ne connaissais pas du tout l'histoire et c'est vrai que j'ai été surprise par Heathcliff ,qui veut se venger de tout ceux qu'il estime responsable de son éloignement avec Catherine. Jusqu'à s'en prendre à la fille de celle-ci et de façon violente ,il faut vraiment n'avoir aucune pitié et que de la haine en soi . Si on comprend Heathcliff au début ,on finit par se rallier à l'opinion général qu'il est un monstre .
C'est bien écrit et rapidement il est difficile de lâcher le livre . Il faut juste être prévenu que l'auteur n'épargne pas ses personnages ...
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Un grand roman où Heathcliff, ce gamin recueilli par le maître, détesté par le fils et la mère, aimé par la fille, deviendra un adulte pétri de haine et de violence, écrasant par son argent venu d'on ne sait où.
Il devient un homme éperdu d'amour pour Catherine Earnshow , la fille de la maison. Ils sont tous deux animés d'un amour irraisonné , impossible.
La narration commence en 1801 avec Mr Lockwood, le voisin qui loue la ferme à Heathcliff et découvre Hurlevent à l'ambiance et aux personnages étranges, avec des fantômes même.
C'est ce début qui fait vraiment penser aux romans gothiques du 18ème siècle
La gouvernante, Nelly Dean, intervient comme informatrice auprès de Mr Lockwood. Elle devient ainsi notre deuxième narratrice pour nous faire le récit des années 1770 à 1801.
Une narration qui vient se greffer sur une narration naissante, je n'en avais jamais vu en littérature.
Les personnages se révèlent complexes et vus avec une grande profondeur d'analyse qui les rend plausibles.
Un gamin détesté comme Heathcliff a peu de chances de devenir un adulte épanoui. Il occupe la place principale dans le récit même si les personnages sont nombreux.
Tous sont étranges sauf peut-être le voisin de 1801, trente ans après le début de l'histoire et Nelly Dean.
Emily Brontë, née en 1818, a situé son roman de 1770 à 1801.
Morte jeune de la tuberculose en 1848, on constate que la mort de jeunes femmes occupe une grande place dans les Hauts de Hurlevent.
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Livre lu dans le cadre du "pioche dans ma PaL", j'avais en tête de lire un jour ce classique mais comme tous les classiques je redoute toujours un peu le style.

Erreur, ce livre est fort bien écrit, la qualité de la narration et de l'histoire est très agréable. Cependant j'y ai trouvé certaines longueurs qui auraient pu être évitées.
Les personnages sont insupportables à souhait et très bien décrit aussi bien physiquement que moralement.

Mais j'aime cette ambiance de l'Angleterre rurale du XVIIIeme siècle, avec ces grandes bâtisses, ces domestiques et finalement que peu de divertissements dans la vies de ses jeunes gens. Mon édition avait une petite généalogie qui n'a été utile car je me perdais un peu parfois.

Bref un très bon roman que je recommande vivement.
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Avant d'aborder ce livre, demandez-vous si vous êtes en grande forme psychique. Pour ceux ou celles qui habitent le Québec, il est certainement à proscrire en ces longs mois d'hiver où la moitié de la population déprime dû au manque de lumière. Revenez-y donc au printemps, frais et dispo. Parce que dans ce roman, on y décortique la folie sous toutes ses formes. Et il ne serait pas exagéré de dire qu'en réalité, il offre en soi un synopsis assez précis et juste ¤££¤19Emily Brontë 10¤££¤pour autant un roman médiocre? Pas du tout, bien au contraire… Seulement, le style est lourd et les personnages aussi malsains les uns que les autres.

Il m'est difficile de faire une brève critique sans en comparer le Rochester de Jane Eyre (Charlotte Brontë) avec le Heathcliff de celui-ci, tous deux, étonnants de ressemblances. Si Rochester est mystérieux, solitaire, antisocial, autoritaire, sec, froid et méprisant, Heathcliff présente les mêmes traits, auxquels j'ajouterais la violence, l'irrespect, la cruauté, la tyrannie et la hargne. Vous tenez le coup? Personnellement, je n'étais pas certaine d'avoir envie de poursuivre cette lecture, d'autant plus que les autres personnages ne m'offraient pas un portrait beaucoup plus reluisant. Dans l'ensemble, les psychés sont morbides et dysfonctionnelles. Certaines y voient des fantômes, des spectres, des diables et Satan. Les dialogues sont teintés de pleurs, caprices, hystérie et menaces. Aucun état d'âme ne nous est épargné. Les rapports sont tordus et malsains. de plus, on se perd complètement dans les noms. Heureusement, un tableau généalogique en début de livre vient secourir nos amnésies momentanées.

Paradoxalement, je suis heureuse d'avoir mené à terme cette lecture. C'est l'oeuvre d'une femme qui a défié les pensées de son époque pour s'ouvrir sur un monde alors mal compris : la folie. Rappelons qu'Emily Brontë est née en 1818. Il ne fait donc nul doute dans mon esprit que son roman a fait l'objet d'indignation et de soulèvement populaire. Je crois que pour s'y connaître aussi bien sur les déviations de la psyché, il faille les avoir côtoyées de près dans son environnement immédiat. Je n'ai pas analysé son histoire familiale, ni les liens qui unissaient ses membres, encore moins n'ai-je cherché à savoir si ce livre s'offrait, au même titre que Jane Eyre, comme une autographie de l'auteure. Mais les traces de son propre héritage transpirent à chaque page. Elles sont bourrasques de vent, fidèles au titre de ce grand roman…

Lien : http://www.lamarreedesmots.c..
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Les Hauts de Hurlevent, sinistre bâtisse isolée au nord de l'Angleterre, battue par les vents, a tout pour inspirer la tragédie. Et on est servi.
Alors que la famille Earnshow y élève difficilement ses deux enfants, le père ramène un jour un garçon abandonné, Heathcliff. Autant dire le Diable.
L'enfant se lie à la petite fille, Catherine, et tous deux deviennent complices, alors que son frère, Hinley développe à son égard une jalousie qui va se transformer en haine à la mort du père.
Mais alors que Catherine devient une jeune fille bien éduquée au contact de deux amis, Edgar et Isabelle, Heathcliff s'enferme dans la crasse et la sauvagerie et se sent méprisé par la seule personne qu'il aime. Il s'enfuit et jure de se venger.

De retour quelques années plus tard après avoir fait fortune, il s'installe aux Hauts de Hurlevent, décidé à s'emparer du domaine. Hindley a sombré dans l'alcool suite au décès de sa femme et son fils Hareton est un sauvageon. Catherine vit à la Grange avec son mari Edgar mais le choc du retour de Heathcliff que Edgar va bientôt lui interdire de voir va l'entrainer dans la folie. Heathcliff se venge en épousant Isabelle pour l'avilir. Catherine meurt en mettant au monde une petite fille également prénommée Catherine.

Heathcliff poursuit sa vengeance sur la deuxième génération, dont son fils Linton pour lequel il n'a que du mépris, mais finit par abdiquer et obsédé par le fantôme de Catherine, la rejoindre dans la tombe. Après la mort de son cousin Linton qu'elle avait épousé, la deuxième Catherine, contrairement à sa mère, saura éduquer Hareton et trouver l'amour…

Histoire très sombre racontée à M Lookwood, locataire de la Grange, par la servante, Nelly Dean, personnage le plus humain du roman, qui assiste aux destinées tragiques de tous ces jeunes gens morts prématurément, dévorés par l'alcool, la folie, le désespoir amoureux, vaincus par la solitude et le huis clos. de là la grande actualité de ce récit qui plonge ses racines dans le drame parfois douloureux de la jeunesse et de l'amour contrarié. Un chef d'oeuvre intemporel que j'ai eu plaisir à redécouvrir.
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Lire un roman des soeurs Brontë, c'est comme regarder un film des frères Coen: on est sûrs de se faire transporter dans un univers unique, riche, rempli de folie et d'actes inconcevables.

On sait qu'on ne sortira pas indemne de cette expérience.

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J'ai apprécié ce livre sombre et illuminé par les éclairs des orages déchaînés par les sentiments et les passions.
L'histoire est magnifiquement servie dans des décors âpres et rustiques.
Même si quelques passages m'ont semblé assez peu vraisemblables (limite de l'expérience d' Emily Brontë) l'ensemble du récit tient la promesse faite par le titre abrupt et rude de l'ouvrage.
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