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Sliv Dartunghuver tome 3 sur 3
EAN : 9782070147854
528 pages
Gallimard (12/03/2015)
3.89/5   313 notes
Résumé :
Sliv Dartunghuver vient d'accéder aux instances dirigeantes du Consortium de Falsification du Réel, organisation secrète internationale qui s'efforce de maintenir une harmonie relative sur la planète en construisant de toutes pièces les légendes dont l'humanité a besoin. Or le CFR est dans la tourmente, menacé par la divulgation de documents internes et décrédibilisé par plusieurs échecs (dont la création d'Al-Qaida, pure fiction née des cerveaux des falsificateurs ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (37) Voir plus Ajouter une critique
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Désormais au Comex, Sliv gère avec les autres membres les dossiers les plus délicats du CFR. le groupe doit maintenant composer avec internet et les réseaux sociaux qui ont pris une place prépondérante dans l'information et le déroulement d'évènements. Mais même si la menace de la révélation de leur existence plane au-dessus de leurs têtes, cela n'empêche pas Sliv, Lena et les autres de mettre leur grain de sel dans l'actualité pour influer sur des élections présidentielles ou tenter de rassembler le genre humain...

C'est avec satisfaction qu'on termine cette trilogie intelligemment menée, hyper ancrée dans l'actualité et teintée d'un réalisme foudroyant, quand bien même nous évoluons dans une histoire fictive. le rapport entre les évènements historiques, eux réels, et l'impact du CFR inventé par Bello se révèle fascinant car extrêmement plausible tant la manipulation de l'information aujourd'hui fait et défait l'Histoire de manière déconcertante.
Cette fois, on aborde l'élection d'Obama via surtout la candidature de Sarah Palin en tant que n°2 du candidat républicain McCain (ce qui nous vaut de belles analyses bien envoyées sur le parti politique en question), la crise des subprimes, la grippe H1N1 (qui nous offre en exclusivité des commentaires anticipatoires sur la pandémie du Covid 19), ainsi que l'éruption du volcan islandais d'Eyjafjallajökull (faut pas rêver, j'ai fait un copier-coller de Wikipédia). Pour qui a été impacté par l'un ou l'autre de ces évènements graves et marquants, la lecture ne laisse absolument pas indifférent.
Ce tome 3 développe surtout, et peut-être à mon grand regret, la création d'un pan de la civilisation maya dans le but de rapprocher les êtres humains. C'est louable, mais l'entreprise constitue le nerf principal de l'histoire et lui apporte sa finalité. On assiste à de très nombreuses pages qui développent les tenants de cette société perdue qui sont vraiment trop longs pour ce que ça apporte au récit, sachant que le plus intéressant, avec le CFR, c'est toujours la manipulation des faits pour faire croire à l'authenticité. Sur la fin, cette partie du roman apporte suspense et adrénaline. Mais à cause du temps passé à la création d'un élément totalement fictif plutôt qu'à réécrire de manière uchronique une portion de notre Histoire à nous comme Bello l'a fait dans le tome 2 avec Al-Qaïda, le livre perd sensiblement de son charme initial.
Néanmoins, on continue d'apprécier les personnages, les phrases et blagues bien placées, les boutades, l'humour simple mais qui fait mouche. On quitte Sliv avec un sourire, et encore plus quand on a lu la postface dans laquelle l'auteur se joue bien du lecteur.
"Rien ne résiste à la littérature"...
Lien : http://livriotheque.free.fr/..
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Voilà la suite, et sans doute malheureusement la fin, de la formidable saga du Consortium de Falsification du Réel (CFR) d'Antoine Bello, commencée avec Les Falsificateurs (2007), poursuivie avec Les Éclaireurs (2009). Même si les premières pages des Producteurs sont consacrées à un résumé des volumes précédents de façon à pouvoir apprécier celui-ci indépendamment des deux autres, il serait vraiment ballot de se priver du plaisir de lecture des deux premiers romans de la série (disponibles en poche).

Quand nous le retrouvons au début des Producteurs, le héros-narrateur islandais, Sliv Dartunghuver, travaille depuis seize ans au CFR, l'organisation secrète mondiale qui « fait » l'Actualité ou « refait » l'Histoire, en montant des scénarios originaux, et surtout en créant de toutes pièces les sources sur lesquelles reposent les inventions de ses agents (juste un exemple parmi beaucoup d'autres : les fausses cartes du XVème siècle qui attestent que les Vikings ont découvert l'Amérique...).
Depuis sa cooptation en 1991, Sliv a brillamment gravi tous les échelons de l'organisation, jusqu'à siéger au comité exécutif, à Toronto. Alors que la grande affaire du moment (2008) est l'élection américaine et la candidature Obama (le CFR pousse McCain à prendre l'effarante Sarah Palin pour colistière, et précipite ainsi l'échec du candidat républicain), une sacoche contenant des dossiers CFR est malencontreusement égarée à Londres. Le Comex s'inquiète de voir les activités du CFR rendues publiques, ou pire, détournées à des fins malveillantes.

Ce n'est pas la première fois que le CFR tremble sur ses bases idéologiques. En 2002 (in: Les Eclaireurs), il n'avait tenu qu'à un fil que le Consortium se saborde, comprenant être à l'origine de rapports trafiqués sur lesquels les États-Unis avaient fondé leur décision de faire la guerre en Irak. Sliv en avait profité pour se faire révéler le secret de l'origine du Consortium, et surtout le pourquoi de son existence, sa finalité.

Le temps passe, le monde change, dans les romans aussi. Les réseaux sociaux, les blogs, les forums, sont les nouveaux supports de l'information et de la communication, et de puissants outils pour la manipulation de l'opinion. Au CFR, c'est la belle danoise Lena Thorsen, amie et rivale depuis toujours de Sliv, qui est la spécialiste des opérations d'influence à grande échelle de la communauté internet.

A quarante ans, la vie affective de Sliv n'est pas un désert, non, mais plutôt une morne plaine. Son hyperactivité professionnelle et son empathie pour ses collègues et amis ne lui font pas complètement oublier sa déconvenue amoureuse avec Lena qui rejette ses avances. Dépité, il rejette à son tour celles de la charmante Nina toujours prête à le consoler. Peu rancunier, incorrigiblement optimiste et chevaleresque, Sliv apporte son concours au nouveau projet de Lena : inventer une civilisation antique proche des Mayas, disparue au VIIIè siècle, basée sur les préceptes humanitaires de conciliation et de concorde, et sur la volonté de se mettre à la place de l'autre pour le comprendre. Épave, trésor, codex : Lena et Sliv se lancent avec enthousiasme dans une superproduction avec acteurs, décors, accessoires, mise en scène, et surtout, plan médias. Suspense, action, coups de théâtre, jusqu'au générique de fin : une postface fameuse dont je ne peux rien révéler ici !

La trilogie « Sliv Dartunghuver » est une construction romanesque totalement originale où la fiction et la réalité sont étroitement intriquées pour notre plus grand plaisir. Antoine Bello, en plus d'être doté d'une imagination incroyable, est un mécanicien de la narration hors pair. Grâce à l'humour et à la dérision, il rattrape sur le fil certains scénarios proches de verser du côté de la théorie du complot, ou de l'apologie du maniement de la rumeur (par exemple, entre autres, le réchauffement climatique, ou l'épidémie H1N1). Tout en amusant le lecteur, Antoine Bello l'invite à réfléchir sur le sérieux et l'indépendance de l'information livrée au grand public sur les sujets géopolitiques actuels. A réfléchir aussi sur la mémoire, les souvenirs, vrais, faux, recréés volontairement ou non. Dans Les Producteurs, c'est par la voix d'un second rôle haut en couleurs - mon préférré (Ignacio Vargas, inénarrable coach hollywoodien) - qu'il démonte les rouages de la crédulité humaine, et les multiples facettes de la vérité historique.

Divertissement et réflexion : la combinaison idéale pour une lecture d'été jubilatoire !

Lien : http://tillybayardrichard.ty..
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Suite des romans Les falsificateurs et Les éclaireurs.

Sliv Dartunghuver a donné un nouveau sens au Consortium de Falsification du Réel : il s'agit désormais de porter la vérité au lieu de la modifier. Or, avec l'essor d'Internet et l'explosion des réseaux sociaux, il devient de plus en plus difficile de délimiter ce qui est vrai. « le concept de vérité n'avait jamais semblé si relatif. [...] Tout était vrai et donc rien n'était vrai ; tout était faux et donc rien n'était faux. » (p. 24) Alors que le CFR s'attache à faire élire Barack Obama et s'interroge sur la véracité des données qui semblent annoncer un réchauffement climatique à l'échelle mondiale, Sliv assiste une nouvelle fois Lena Thornsen sur un projet ambitieux. La belle Danoise veut créer une civilisation maya prônant la concorde. « Raconter une énième histoire me semblait irrémédiablement vain. » (p. 55) Pendant des mois, les deux falsificateurs préparent un scénario complexe, entre créations d'artefacts antiques et plan médiatique complet. le Consortium le sait : les humains aiment les belles histoires. « L'homme moderne est le fruit de millions d'années d'évolution ; s'il continue à raconter des histoires, il en tire forcément un bénéfice. » (p. 77) Hélas, une fois encore, la pérennité du CPR est menacée lorsqu'une valise contenant des dizaines de scénarios est égarée par un agent, et d'autant plus quand certains de ces scénarios commencent à se réaliser. « Mais qu'est-ce que ça veut dire ? Que nous ne faisons qu'anticiper l'actualité ? / [...] Pourquoi ferions-nous advenir des événements dont nous pensons qu'ils arriveront de toute façon ? » (p. 401)

Avec le troisième et dernier volet de sa trilogie, Antoine Bello achève d'explorer les mécanismes de construction et de réception de l'information, sans cesser de souligner le volet politique et économique de ce que L Histoire choisit de retenir comme la vérité. La postface fictive du livre est surprenante et donne une dimension nouvelle à l'oeuvre. Je ne doute pas que l'auteur aurait pu produire encore quelques tomes autour du Consortium de Falsification du Réel, mais comme l'a souvent constaté Sliv Dartunghuver, la qualité prime sur la quantité.
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Ce tome clos la trilogie des Falsificateurs. J'avais adoré les 2 premiers. L'histoire est originale et le style est bien maîtrisé. le troisième tome n'est pas moins bon, mais ça se répète. L'histoire tourne en rond et une lassitude s'installe. J'ai mis un peu plus de temps à le lire que les 2 autres. Mais ça m'a quand même fait plaisir de retrouver Sliv, Lena et Gunnar, je les aime bien. J'ai apprécié les intrigues qui tournent autour de faits d'actualité récents comme l'élection d'Obama et l'éruption du volcan islandais en 2010.
Malgré ce dernier tome un peu moins attractif, je garde un avis très positif sur l'ensemble de la trilogie.
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Ce livre est un petit pavé (+/-500 pages) mais un pavé qui se dévore comme rien. J'ai été de nouveau complètement embarqué par l'histoire (les histoires) de Sliv et du CFR. Mêler fiction et réalité politique, économique et culturelle, décidément cela fait banco chez moi. L'élection d'Obama et la montée de Sarah Palin, la plateforme pétrolière au large du Mexique, l'éruption du volcan en Islande (non, ne me demandez pas le nom, et puis je n'ai plus le livre sous les yeux). Ce livre m'a totalement transporté quelques années en arrière et n'a pas fait du bien au côté paranoïaque qui somnole quelque part au fond de moi. Par ce que toutes ses manipulations ont l'air plausibles ! c'est ça qui est si énorme ! Mais pas que ! Parce que le peuple Maya lui sort tout droit du cerveau de Bello (en tout cas il me semble). Et bien cela ne m'a pas empêché d'y sauter à pieds joints, et même en ce qui concerne le jeu de balle. J'aurai pu croire que ce sujet me passerait totalement au-dessus, mais en fait non. le talent de conteur de l'auteur a fait le job et a réussi à m'intéresser à un jeu de balle vieux de plusieurs millénaires avec une partie des règles fictives en plus.
Franchement : chapeau !
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critiques presse (1)
Chro
31 mars 2015
Des scénarios ludiques et bien agencés, un goût prononcé pour les miroirs et mises en abyme, une écriture simple, précise et entraînante, neutre.
Lire la critique sur le site : Chro
Citations et extraits (45) Voir plus Ajouter une citation
Mes meilleures expériences de voyages avaient souvent démarré sous de calamiteux auspices.
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Mais le danger principal d’Internet était selon moi d’une tout autre nature. La rumeur lancée par un gamin sur son téléphone portable avait presque autant de chances de faire le tour du monde qu’un dossier ayant demandé des mois de travail. Les théories du complot fleurissaient dans les forums recueillant un succès inversement proportionnel à leur plausibilité. Des sites en recensaient des pages entières, parmi lesquelles le visiteur pouvait choisir celles qui confortaient ses préjugés ethniques, politiques ou religieux : le FBI avait orchestré les attaques du 11 Septembre, un petit nombre de patrons présidait aux destinées du monde, le gouvernement américain avait favorisé la propagation du sida au sein de la communauté noire, etc. Ces sornettes ne dataient pas d’hier mais Internet avait à la fois accéléré leur propagation et assis leur légitimité. Le concept de vérité n’avait jamais semblé si relatif. La Toile fournissait des arguments aux champions de toutes les causes, aux sionistes comme à ceux qui cherchaient des raisons de casser du Juif, aux tenants de l’évolution comme à ceux du créationnisme. Tout était vrai et donc rien n’était vrai ; tout était faux et donc rien n’était faux. Pour le CFR, dont le fonds de commerce reposait sur cette distinction fondamentale, l’essor d’Internet représentait une catastrophe.
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- La vérité n'existe pas Sliv. Elle est constamment recréée. Vous connaissez l'adage "l'histoire est écrite par les vainqueurs" ?
- Oui, tout de même, dis-je, vexé. Son petit cours commençait à tourner à l'humiliation. Je ne l'aurais pourtant interrompu pour rien au monde.
- C'est une phrase d'une grande justesse. Imaginez à quoi ressembleraient nos manuels d'histoire si Hitler l'avait emporté. "L'un des grands bénéfices de la guerre aura été de débarrasser le monde des juifs, une race nuisible qui tenait tous les leviers de la finance internationale." Je vais plus loin : l'Histoire est écrite par quiconque tient la plume. L'Histoire est une histoire. C'est pour ça qu'elle change tout le temps, au point qu'étudier la Révolution française revient moins à reconstituer la façon dont les sans-culottes ont pris la Bastille qu'à comprendre quel regard les époques nous ayant précédés portaient sur ces événements.
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P99 l’homme moderne est le fruit de millions d’années d’évolution s’il continue à raconter des histoires, il en tire forcément un bénéfice. Lequel ? Pour faire simple l.histoire est un simulateur de vie, semblable dans le principe au simulateur de vol sur lequel s’entraîne un pilote. Les anecdotes qui émaillent nos conversations, les livres que nous lisons , les films que nous voyons nous préparent aux situations que nous allons rencontrer, nous évitant de coûteuses erreurs et nous permettant de vivre plusieurs existences à la fois. un adolescent a vécu par procuration des dizaines d’histoires d’amour avant de dire «  l love you » pour la première fois. Un soldat recevant son ordre de déploiements sait à qoi s’attendre grâce à Full métal Jacket ou Catch 22 . Et tous les maris du monde connaissent les risques d’une aventure extra conjugale depuis qu’ils ont vu Liaison dangereuse.
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- Peut-on savoir ce qui vous amène à Hong Kong ? demandai-je en m'asseyant dans un fauteuil en bambou tendu de cuir rouge.
- Oh, trois fois rien, une rencontre avec des laboratoires pharmaceutiques. Nous lançons une épidémie de grippe.
- Pardon ? demanda Lena que j'avais oublié de prévenir.
- Mes clients commercialisent des vaccins, expliqua Vargas. Une épidémie mondiale ferait exploser leurs ventes.
- Et tuerait des milliers d'innocents !
- Mais non, nous ne contamineront personne. Nous allons juste rapprocher quelques cas ici ou là, en donnant l'illusion que le virus se propage.
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Une revue de la trilogie d'Antoine Bello (Les Falsificateurs, les Eclaireurs et les Producteurs).
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