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EAN : 9782848766058
287 pages
Philippe Rey (24/08/2017)
2.9/5   15 notes
Résumé :
Par un jour d’avril, Corinne V., psychiatre, reçoit dans son cabinet une quinquagénaire, Zoé B., désireuse d’entreprendre une analyse. Reconnaissant en elle une ancienne amie, elle s’apprête à l’adresser à un confrère, quand Zoé lui révèle qu’elle souffre d’une amnésie ayant effacé ses souvenirs de jeunesse. Et qu’elle est atteinte depuis toujours d’une « mélancolie » dont la cause, elle en est persuadée, réside dans la mystérieuse histoire de sa famille paternelle ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Une lecture toujours de pur hasard !
Roman assez inhabituel, parlant des amitiés de jeunesse, et surtout... de psycho-généalogie....

Une psychanalyste reçoit un jour une hypothétique future patiente...qu'elle reconnaît comme une camarade de lycée , peu banale...

Elle est évidemment ennuyée, car déontologiquement , la règle est de l'adresser à un confrère . Cette ancienne camarade lui explique son état intense de dépression et de mal de vivre, en lui précisant qu'à la suite d'essais
pharmacologiques dont elle a été l'objet, elle a des pans de sa vie, qu'elle a oubliés, dont la période du lycée , où elle se sont fréquenté...

la thérapeute, ennuyée... , mais prise par une vive curiosité, va transgresser pour la première fois les règles de sa profession...Elle se replonge dans l'histoire de cette camarade de jeunesse... va l'écouter, l'aider, tout en
réalisant qu'elle joue les "voyeuses" !!...

Cette thérapie commence à avoir des effets bénéfiques... En plus des séances, la patiente-camarade envoie des mémos, pour rendre compte de ses recherches personnelles sur l'histoire de sa famille, car dès le départ,
elle est sûre d'aller mal depuis toujours à cause des non-dits de sa famille..

Alors, elle débute , avec une obstination hors du commun, des recherches généalogiques...pour tenter de saisir le pourquoi de son mal-être ... Et la voilà plongée dans la période de la seconde guerre mondiale où l'histoire parentale a l'essentiel de ses traumatismes et de ses secrets !...

Des rebondissements, du suspens, des jumeaux cachés...des secrets, des non-dits comme dans beaucoup de familles !

Les retrouvailles impromptues avec cette camarade de jeunesse vont faire revisiter à la psychiatre, Corinne, sa propre vie... La thérapeute, ennuyée, encombrée par
sa propre culpabilité... va renvoyer sa patiente, Zoé, brutalement, et l'adresser enfin à un confrère..., prétextant que le travail analytique ne fonctionne
pas de façon satisfaisante avec elle, et qu'un autre psy serait plus efficace pour l'aider. La patiente continuera à lui envoyer des mémos, et les résultats de ses recherches généalogiques... et nous ne saurons qu'à la fin de
ce roman, le pourquoi de cette persistance !

Un livre que je retiens surtout pour un élément qui m'intéresse personnellement au plus haut point : la psycho-généalogie... les effets incroyables de nos aïeux, sur nos vies. Pour moi l'intérêt de cette fiction réside dans cette thématique, traitée de façon originale, avec
du suspens et des rebondissements.

Premier livre de cette auteure que je lis chez un éditeur dont j'apprécie en plus la qualité de son catalogue. Attirée par un autre roman de cette écrivaine, "Les Indomptées"...

Pour les amateurs d'introspection, d'histoires familiales, de psychogénéalogie... Vous passerez un moment intéressant et agréable !

Et je termine comme chaque fois par un extrait qui me paraît significatif !! :

"Selon Freud, les documents écrits ou photographiques, les -preuves-, ne jaillissent que si on les cherche vraiment (...) Zoé B. l'expérimentait à présent: incapable d'admettre l'hypothèse selon laquelle son père n'avait rien gardé de son passé, laissé délibérément ses enfants sans histoire, sans racines, sans repères, elle avait entrepris de fouiller l'appartement familial "(p. 65)







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N°1763– Juillet 2023

Les complicités involontairesNathalie BauerPhilippe Rey Éditeur.
Corinne V psychiatre quinquagénaire reçoit dans son cabinet Zoé B, envoyée par son médecin traitant. Elles furent amies du temps de leurs études déjà lointaines et l'analyste se prépare à la diriger vers un confrère mais apprend que Zoé souffre d'amnésie à cause de lourds traitements médicamenteux et d'une mélancolie qui remonte à l'enfance. Que Zoé ne reconnaisse pas son ancienne amie peut s'expliquer ainsi, même si nom de jeune fille de Corinne, accolé à son nom d'épouse, aurait peut-être dû attirer son attention. La psy revient donc sur son intention première et va accepter de mener sa thérapie en puisant dans ses souvenirs personnels pour la documenter parce que sa mémoire de cette période est intacte. Ainsi se met en place une situation bizarre, l'analysante, pour des raisons personnelles, peut avoir fait cette démarche en trompant l'analyste sur l'état de sa mémoire avec la volonté de la mystifier, ou cette dernière, en cours de traitement, peut parfaitement être reconnue, ce qui affecterait la démarche. Cette thérapie représentent-elle pour Corinne un défi personnel ? Il y a également de sa part un évident plaisir à bousculer les règles de sa profession tout en s'impliquant dans cette analyse d'une manière assez inattendue. Ce plongeon imprévu dans le passé va la précipiter dans la culpabilité, la nostalgie et les regrets. de plus ces séances, en principe est dédiées à la parole, sont majoritairement agrémentées et même remplacées, de la volonté même de Zoé par des photos et des écrits, les mémos, fournis par elle sur sa famille, ses conflits, ses haines, ses mystères qui sont autant de pièces d'un puzzle qui va, petit à petit dessiner une saga qui s'inscrit dans l'histoire du XX° siècle. Quant aux clichés qui accompagnent cette recherche, baptisés « pièces à conviction », ils confortent ce qui peut-être regardé comme une véritable enquête policière à des fins psychiatriques. C'est un peu comme si l'écriture et son supposé pouvoir exorciste prenait dans ce contexte le pas sur la voix. Était-ce cette ancienne amitié où la façon assez particulière avec laquelle se déroulent ces séances souvent repoussées, ou encore l'exploration du vécu de sa patiente, elles engendrent une sorte d'appétit de changement voire de compromission pour Corinne qui bouscule quelque peu son métier de soignant et sa vie de couple. le résultat en est assez éloquent, un peu comme si cette rencontre fortuite avait été longtemps attendue et agissait comme un révélateur, avec à la fois la volonté de transgresser les tabous et de donner libre cours à ses velléités de liberté. Elle se découvre aussi elle-même dans cette démarche.
Avec de nombreux analepses, la source de la mélancolie dont souffre Zoé est esquissée à travers l'histoire de cette famille, ses non-dits, ses silences, ses hontes, ses complicités plus ou moins volontaires et leurs conséquences sur les survivants dont elle fait partie. Il en résulte pour eux un mal-être où le désir de savoir et de comprendre le dispute à celui de pardonner. A titre personnel j'admets que pour elle un tel fardeau génère un état prégnant de solitude. Dans son cas, l'image de la mère n'en sort pas indemne, révélant de vrai visage d'une femme censée être transformée par la maternité. La démarche de Zoé auprès de Corinne n'est pas non plus banale, pas du tout celle envisagée par le médecin, pas innocente non plus et assurément manipulatrice. Elle a cet effet-miroir révélateur de leurs liens amicaux supposés et a permis à cette dernière une connaissance approfondie d'elle-même, pas forcément flatteuse !
Cette lecture constitue ma première approche de l'activité d'écrivain de Nathalie Bauer et m'encourage à poursuivre ce qui fut une belle découverte.
Lorsqu'on aborde un auteur étranger traduit en français on se souvient de son nom mais jamais, ou très rarement, de celui du traducteur. C'est pourtant grâce à lui que pourra se réaliser un éventuel intérêt pour la lecture et peut-être une complicité même passagère. Depuis que je lis des romans italiens traduits, c'est souvent Nathalie Bauer qui en assure la version française et j'ai toujours apprécié son style à la fois fluide et précis. A force de traduire les autres a-t-elle été tentée de mettre en oeuvre pour elle-même cette faculté de s'exprimer avec ses propres mots auxquels on confie toujours un peu de soi-même ou portait-t-elle en elle à la fois ce besoin et ce plaisir d'écrire? Quoiqu'il en soit j'ai bien aimé ce roman dans sa rédaction comme dans sa dimension analytique.

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J'avais envie de découvrir l'écriture de cette auteure. La parution de son dernier roman était l'occasion rêvée.

Corinne, psychiatre, reçoit dans son cabinet une ancienne amie, dépressive chronique, qui, apparemment, ne la reconnait pas. Elle va enfreindre les règles de sa profession et accepter de suivre cette patiente, sa curiosité ayant été aiguisée, puisque Zoé raconte qu'elle a été cobaye d'un laboratoire pharmaceutique, « étant donné qu'on lui avait administré des psychoanaleptiques à de telles doses qu'elle avait perdu kilos, cheveux et dents, ainsi qu'elle l'expliqua. »

Les chapitres alternent entre présent, passé et enquête sur le passé de sa famille par Zoé elle-même (Mémos qu'elle donne ou envoie à Corinne régulièrement). La partie au présent est focalisée essentiellement sur le personnage de Corinne qui se libère de sa terne vie personnelle pour gagner une liberté qu'elle prend un peu de temps à savourer et apprécier. Celle au passé est centrée sur les relations entre trois amies dans les années de jeunesse : Zoé, Corinne et une troisième jeune femme dont j'ai déjà oublié le prénom. Et enfin, les mémos narrent, bien maladroitement, l'histoire de la famille de Zoé pendant la seconde guerre mondiale.

Je suis allée jusqu'au bout, espérant découvrir un secret particulier, un truc fort qui m'aurait fait aimer le bouquin. Que nenni ! Je me suis ennuyée tout du long. L'écriture ne m'a pas subjuguée, je n'ai pas trouvé d'intérêt à l'histoire, ce roman n'était décidément pas fait pour moi.

Et pour continuer à argumenter, je sens bien que je suis un peu légère pour l'instant… Ce roman présenté comme une analyse, n'en est, en fait, pas une. Si Zoé apprend quelque chose de sa vie passée, c'est seulement grâce à elle-même et à ses recherches personnelles.

L'ultime retournement de situation, le dernier mémo, dont on se doutait finalement, n'apporte pas grand-chose. La notion même de complicité involontaire développée seulement à la fin du livre n'enfonce que des portes ouvertes. Non, vraiment, je n'ai pas été séduite.

Ce livre est peut-être trop fin pour ma fruste personne. Je n'y ai pas vu ce qu'il fallait y voir.
Lien : https://krolfranca.wordpress..
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Je ne la connaissais pas, j'ai eu envie de lire son dernier roman car le compte rendu sommaire qu'en avait donné le Monde des livres avait aiguisé mon intérêt. En fait il donnait quasiment intégralement le contenu de la quatrième de couverture.
L'écriture est agréable, mais la lecture m'a pas mal déçue. le roman alterne les chapitres sur le présent, le passé et le récit de l'enquête du passé de la famille de l'analysée, Zoé. D'abord le titre, qui est éclairé seulement dans les dernières pages du livre n'est pas vraiment probant surtout quand on sait que la narratrice est psychiatre. Puis le récit de la transgression professionnelle, rendu possible par l'amnésie supposée de la patiente, est assez plat. Et enfin, l'éclairage qu'apporteraient les supputations de l'analysée, sur le mystère entourant un des membres de sa famille, n'a rien à voir avec la prise de conscience de la psy qui la mènera à bouleverser sa vie. le présent est tourné sur les changements qui interviennent dans la vie de la psy. le passé raconte la jeunesse de trois jeunes filles de bonne famille et le lien qui les unissait, ou pas. Et l'enquête sur la famille de la patiente, ancienne condisciple de Corine la psy, est racontée à travers des "memos" qu'elle envoie par la poste à sa thérapeute.
J'ai trouvé le montage du livre assez lourdingue. J'attendais toujours la prochaine étape du bouquin qui pourrait m'éclairer sur ce que voulait démontrer l'auteure, et voilà je suis déçue...
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Corinne est une psychiatre renommée et mène une existence sans heurts. Sa quiétude est soudain remise en cause avec l'arrivée dans son cabinet de Zoé, une ancienne amie, qui souhaite suivre une thérapie. Professionnellement, elle sait qu'elle devrait l'envoyer chez un confrère, question d'éviter tout transfert ou toute partialité. Au détriment de la déontologie et tirée par une curiosité qui la démange, elle l'accepte comme patiente et se met en tête de dénouer les liens inextricables qui la plongent dans une mélancolie embarrassante. Elle est de surcroît persuadée que les causes de son mal se situent quelque part dans le passé. Puisque leur existence s'est plus d'une fois croisée, elle n'imagine pas à quel point elle se trouvera également confrontée à une histoire de famille qui devient de plus en plus tangible et dont les ramifications l'amènent à regarder dans le miroir de ses propres émotions. A mesure que le puzzle commence à prendre forme, elle prend conscience qu'elle a mis les pieds dans un engrenage dont elle ignore les aboutissants. Nathalie Bauer signe un livre sur la transgression et ballote le lecteur à travers l'Histoire du XXe siècle, pour mettre en évidence les nombreuses complicités qui unissent les êtres pour, ensuite, se jouer d'eux à leur insu. La quête de la vérité passera obligatoirement par des bleus à l'âme et au coeur. Un thriller psychanalytique mené comme un vrai polar !
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Voilà, je retrouvais celle que, après de si mauvais débuts, j'avais fini par apprécier, la fille fantasque, toujours en équilibre entre le chagrin et la gaieté, dont elle présentait tour à tour la face avec autant de rapidité qu'une feuille morte agitée, retournée par le vent (...) (p. 27)
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Soudain je compris que je n'aurais jamais dû me réconcilier avec elle : les vieux comptes en suspens ne s'effacent jamais, ils demeurent entre nous jusqu'à ce qu'on ait le courage de les purger. (p. 165)
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Il n'y a jamais une seule vérité. Nous ne sommes jamais totalement blancs, et les choses sont rarement ce qu'elles paraissent, ne croyez-vous pas ? (...)

L'ami de mon père, que je suis allé voir à Istanbul, il y a quelque temps, vous vous souvenez ? , m'a brossé le portrait d'un homme gai et plein de vie, qui ne correspond en rien à celui que j'ai connu. Je l'ai écouté dans son joli salon donnant sur le Bosphore, mourant d'envie de lui crier qu'il n'avait rien compris au personnage, puis je me suis rendu compte que c'était moi qui me trompais, qu'on ne saisit les uns des autres qu'une image valable à un moment donné dans un espace donné. Les êtres ne cessent jamais de changer. Cela s'appelle l'impermanence. (p. 141)
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(...) je savais qu'il aurait mieux valu mettre des mots sur cette rupture, que cela nous aurait aidés tous deux à refermer ce chapitre et à aller de l'avant : non seulement le silence laisse tout en suspens, inachevé, mais il recèle aussi une dose incontestable d'agressivité. (p. 234)
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Selon Freud, les documents écrits ou photographiques, les -preuves-, ne jaillissent que si on les cherche vraiment (...) Zoé B. l'expérimentait à présent: incapable d'admettre l'hypothèse selon laquelle son père n'avait rien gardé de son passé, laissé délibérément ses enfants sans histoire, sans racines, sans repères, elle avait entrepris de fouiller l'appartement familial (p. 65)
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Vidéo de Nathalie Bauer
Entretien mené par Gérard Meudal Dans le cadre du Festival Italissimo 2024
Comment saisir l'essence et les contradictions de notre époque ? Mario Desiati et Fabio Baca, deux des meilleurs écrivains de leur génération, s'y essayent avec bonheur. Les Irrésolus de Desiati, lauréat du prestigieux prix Strega, explore les questionnements et le désir de vivre de Claudia et Francesco, deux expatriés en quête d'appartenance, d'acceptation de soi et d'amitiés durables. En parallèle, Nova de Fabio Bacà, finaliste des Prix Strega et Campiello en 2022, suit Davide Ricci, neurochirurgien respecté, confronté à un événement inattendu qui dévoilera les pulsions latentes et le côté le plus sombre de chaque membre de sa famille. Deux oeuvres intimes et puissantes qui plongent le lecteur au coeur des questionnements existentiels, de la recherche de soi, et confrontent les aspects les plus complexes de la condition humaine.
À lire – Fabio Bacà, Nova, traduit de l'italien par Nathalie Bauer, Gallimard, 2024 – Mario Desiati, Les Irrésolus, trad. de l'italien par Romane Lafore, Grasset, 2024.
Son par Adrien Vicherat Lumière par Patrick Clitus Direction technique par Guillaume Parra Captation par Marilyn Mugot
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