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Le premier poème de ce recueil évoque une naissance, dans une cuisine d'été, le dernier parle de l'avenir. Il m'a semblé que tout ce receuil se structurait autour de la vie, de la famille, de l'amour, du rêve.

En effet, c'est tout un univers onirique qui est déployé par Ovidiu Baron au fil des strophes, un univers où se mêlent rêve et réalité. J'ai particulièrement aimé "la fille de mes rêves", "les voix", "nature sauvage", "la paresse".

Les mots exprimés par Ovidiu Baron coulent comme des rivières, il exaltent aussi bien la nature que tous les mystères auxquels est confrontée l'enfance, ils sont évasion, invitation à suivre des chemins que nous avons forcément déjà parcourus auxquels cette poésie donne une dimension nouvelle.

Merci à Gabrielle de m'avoir permis cette découverte en m'adressant ce recueil.
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Parti de Roumanie pour ses études, Ovidiu Baron est revenu y mener une carrière artistique, entre organisation de festivals, expositions dans des musées et écriture. Il en a gardé les déchirures d'un transfuge, dont son dernier recueil de poésie, rédigé en français, se fait le reflet mélancolique.


La Roumanie de l'auteur, celle inoubliable de l'enfance, c'est la campagne simple et laborieuse, où entre vaches et récolte du maïs, on se couchait tôt le soir pour économiser l'électricité. Mais c'est surtout le souvenir enchanté de galopades pieds nus entre gamins, le goût des fruits, du jus de raisin fraîchement tiré et d'un dessert au lait, ou encore le paysage de vergers et de forêts depuis la fenêtre de cuisine de sa grand-mère. Chaque poème ou presque relie l'adulte à ses liens d'alors, parents, grands-parents, tantes, vieux professeur et premier amour, et dès le premier vers – « J'aurais pu naître et mourir là-bas et rien (…) ne m'aurait été étranger » –, apparaît le déchirement qui a tout transformé.


« devant la porte mes parents me font un signe de la main »
« y a des gens et des poèmes qui disent que les parents ne cessent jamais d'attendre leurs enfants »
« rien dans ma vie ne ressemble à leurs projections »
« je ne savais pas que les chiens tenaient à s'évader »


« je n'ai plus les clés de ma mémoire »
« trop de contrastes des moi antagoniques »
« et ma mémoire un coffre-fort dont j'ai égaré à tout jamais la clé »


« devant nous des promesses
derrière nous le temps
Il y a ceux qui partent et surtout ceux qui restent »


L'enfant que fut l'auteur aimait lire, fait grave puisque « ceux qui lisent quittent le village » et ensuite « on n'en [entend] jamais rien parler ». Lui est revenu, mais la voyante qu'avait consulté sa mère avait raison. Il est « devenu quelqu'un », mais « installé dans les histoires de [s]es livres / [il n'est] plus apte à comprendre le monde et tout le monde [le fuit] ». Ce monde qu'il aimait et qu'il a quitté ne l'a pas attendu. Son père est mort. Ses anciennes amours ont vécu. Et lui surtout n'est plus le même, transfuge éternellement ambivalent, un pied dans un vieux monde qu'il ne reconnaît et qui ne le reconnaît plus tout à fait, un pied dans une nouvelle identité dont les promesses avaient donc ce prix.


De cet écartèlement entre deux identités, l'auteur a fait une oeuvre poétique pleine d'une mélancolie universelle, qui parle de la fragilité et du temps qui passe jusqu'à vous voler vos affections les plus chères. Coup de coeur.


« j'ai été vraiment triste je vous le jure
j'ai creusé ma mémoire pour retrouver son visage (…)
je n'ai pas pu pleurer »


Un grand merci à Gabrielle Danoux (Tandarica) pour ce partage et cette découverte.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Ovidiu Baron, devenu un ami, est le directeur du prestigieux Musée ASTRA de Sibiu, lieu incontournable à visiter en Roumanie et berceau de nombreuses manifestations poétiques et culturelles diverses. Il est aussi écrivain et fin francophone et francophile.

Ce recueil, une promesse poétique qui ne décevra pas, a été écrit directement en français, dans un style volontairement direct, que j'ai beaucoup apprécié. Aussi, ai-je, sans hésitation, accepté de parrainer, de loin (ou de près, à vous d'en jugez) ce projet éditorial.

Un lyrisme subtilement instillé, dans une poésie sans virgules, qui se lit à bout de souffle. le lecteur se reconnaîtra peut-être lui-même dans ce désir ardent de ne plus faire de promesse autre que celle de renoncer à toute… promesse. Un autoportrait donc, avec, comme fil rouge, l'appartenance à cette nature immémoriale. Un recueil solaire.


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Tout d'abord , je voudrais remercier pour leur fidélité Gabrielle Danoux et les éditions Nombre7éditions qui , une nouvelle fois , m'ont projeté dans le domaine de la poésie roumaine .Il semblerait qu'Ovidiu Baron ait quelque peu évolué dans ses habitudes en oscillant entre prose et poésie , ce qui , je vous l'avoue ne me semble nullement stupide , bien au contraire , ce " nouveau genre " m'ayant permis , le plus souvent de bien me projeter à la fois dans le " moi " interne de l'auteur , dans ses sentiments et tout également dans les lieux ou situations décrites .J'ai éprouvé un trés grand plaisir à parcourir des textes émouvants et nostalgiques qui ont pu trouver écho en moi et donc me toucher .Certains textes , notamment comme , par exemple , "la fille de mes rêves " , village à quitter " , ou encore " amour " , voire de nombreux autres dégagent nostalgie , humour , émotion ...
Chaque soir , j'ai adoré me promener dans la mémoire de l'auteur puisque je me suis fixé une règle simple , faire de chacun des textes un moment de recueillement avant l'arrivée du sommeil .
Merci encore et à vous , amies et amis , si le coeur vous en dit ...C'est trés beau .
A trés bientôt .
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Promesses est un livre découverte pour moi, celui de la poésie d'Ovidiu Baron. Tous les poèmes qui composent ce recueil sont nés durant le confinement lié au virus de la Covid 19. Un temps d'isolement qui est aussi un retour à soi

Dans ce court recueil, les textes sont de longueur variable et sont tous en vers libres et exempts de ponctuation comme pour, peut-être, mieux souligner l'entièreté du propos qui va des mots jusqu'aux images. Met-on des virgules, des points finaux à nos souvenirs, même les plus intimes ?

Images de l'enfance, pleines de douces réminiscences, de regrets aussi, la poésie d'Ovidiu Baron s'offre telle quelle, comme dans une confidence.

Plusieurs poèmes m'ont beaucoup touché comme Sur le Pont, Racines, Dessert au lait (un texte qui m'a beaucoup rappelé une autre saveur, toute teintée de réminiscence elle aussi, celle d'une madeleine trempée dans une tasse de tilleul chaud...), ou encore Sagesse.

On tourne les pages de ce recueil comme celle d'un album de photos. On sent que les mots disent plus que ce qu'ils rapportent, que les images sont plus que ce qu'elles nous montrent. le souvenir porte en lui une émotion, qui remonte à ses origines. Il révèle les antagonismes du moi, des états de l'être qui ne sont pas, des années plus tard, encore tout à fait refermés.


" Mon père -

je me regardais dans le miroir
ce hall carré assez illogique
ce miroir rond
à côté d'un aquarium rond
d'où les poissons colorés n'arrivent jamais
à s'évader
je le voyais là devant moi
son visage
son regard triste et moqueur
les paroles non prononcées
je les entendais je les comprenais
j'ai trop voulu trop cherché trop évolué
j'ai trop repoussé la simplicité
lui sa simplicité
sa vision de la vie
ensemble ma maison et ta maison
en t'évadant de la simplicité
tu refuses le bonheur voilà tout
y a tous ces gens qui recherchent la simplicité après une longue vie
de richesses
de toutes sortes
évasions
mon sourire son sourire
je lui ressemble beaucoup
je ne le savais pas
je voulais être différent
je ne sais pas si je pourrais encore te regarder
je lui dis
tu es parfait dans ta simplicité
ton visage ton sourire moqueur tes reproches
ta souffrance
c'est trop pour moi tout ça
et où sont partis tous ces poissons
papa regarde l'aquarium rond est vide
ils sont partis papa ils l'ont fait
ils ont réussi à s'évader "



J'ai éprouvé un vrai plaisir à lire ce recueil d'Ovidiu Baron dans lequel les promesses semblent être comme des regrets et où l'auteur – comme le lecteur – se met à convoiter le présent dans l'évanescence des souvenirs de l'enfance.
Dans une très belle formule, l'auteur écrit : " J'ai constaté que la valeur des promesses s'accroît dans le temps qui passe ". On ne saurait mieux dire.

Promesses est le recueil des promesses perdues, celles d'"un enfant de la mélancolie égaré ", elles nous rappellent celles qui nous été faites enfant, celles aussi qui n'ont jamais été tenues.



Je tiens à remercier les éditions NomBre7 et Gabrielle Danoux pour m'avoir permis de découvrir, au travers de ce beau recueil, la poésie d'Ovidiu Baron.


.
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Je remercie Nombre7 Editions pour l'envoi de ce recueil de poèmes, projet parrainé par Gabrielle Danoux (alias Tandarica sur Babelio).
Promesses d'Ovidiu Baron nous emmène de ville en village, d'une promesse à l'autre.
C'est à la fois ancré quelque part et arachnéen. On ne connait pas les lieux ni les temps, pourtant on reconnaît comme si on avait déjà marché là, funambule entre les lignes. On écoute.
Des poèmes comme des ballons dans le ciel dont on attrape au vol la ficelle.

J'ai particulièrement aimé
"Village à quitter"




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Merci à Gabrielle Danoux pour cette découverte. Nombre 7 poursuit sa démarche de défrichage poétique. Cela ne peut que nous ravir. La langue d'Ovidiu Baron est orale, faussement facile, cérébrale tout en sachant faire tomber les filtres du politiquement correct. le poète nous livre ses confessions, impressions, souvenirs, auto-fictions, délires, qui sait vraiment à part lui ? La diversité des points de vue amène un rythme à ce recueil qui à première vue pourrait être plan-plan. Point du tout, la promesse est tenue, d'une puissante immersion dans un univers singulier, authentique, sincère et profond. du rythme de la nature aux travers humains, on zigzague, sans jamais oublier l'humour et l'intelligence qui changent tout. Les textes qui m'ont le plus marqué sont : "Le tatouage de la source", "Lire", "Des chiens qui aboient" et la brillante conclusion "Mon avenir". C'est dense, théâtral et parfaitement juste. Bravo.
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Superbe recueil écrit comme à bout de souffle (aucune ponctuation, mais une grande fluidité du récit) par un roumain, directement en français.
Si l'auteur ne nomme pas expressément le village tant aimé et hélas quitté (pour suivre la voie des livres ?) et se rendre à la ville (dont le ciel est moins riche en étoiles) on reconnaît néanmoins, à la fois une ruralité roumaine sublimée et une universalité des éléments naturels et humains qui le composent : la nature bienveillante et comme en osmose avec le poète, les animaux domestiques (le chien Tzuki), la source, la famille.
Une magnifique ode à la vie, à l'amour, aux parents et aux livres aussi avec leur rôle protéiforme.
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« Les promesses », les tenues dont l'importance s'étiole avec le temps, les avortées, nourries d'espoir à la valeur inestimable qui se pétrissent d'excuses, les oubliées qui nous sautent au visage dans la solitude, les mensongères qui nous blessent à vie.

Avec Ovidiu Baron, les promesses sont celles de l'existence, les yeux dans le futur mais le coeur et la plume dans les fragments du passé qui viennent par vague dans l'isolement.
Les vers tanguent et naviguent sans escales, ne reprennent leur souffle que par le saut d'une ligne ou par un nouveau poème tout aussi libre. Les mots embaument, caressent la moindre aspérité du souvenir et se gorgent de mille sensations répondant à nos sensibilités individuelles et par là-même à notre propre interprétation.
« Les promesses » est un livre ouvert, véritable invitation à un voyage délicieux dont nous devenons seul maître à bord. Il suffit parfois juste d'une carte richement illustrée et d'un guide pour trouver le chemin vers le coeur.
Merci à Tandarica d'avoir été ce guide. La découverte fut splendide.
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Promesses' est un recueil de poèmes écrit directement en français par l'auteur roumain Ovidiu Baron. Composé de 37 poésies, il nous transporte à différents endroits, que ce soit dans un village ou dans une ville, d'un personnage à un autre. Il y a beaucoup de tendresse dans ces vers sans aucune ponctuation, on y trouve des histoires de vie, des vies simples où l'amour pour la famille est bien présent. J'ai beaucoup aimé ce recueil ainsi que l'ironie qui m'a fait plusieurs fois sourire, comme dans les poésies ‘amour', 'l'important c'est de ne pas lire', 'racines'...
il était arrivé dans ce village
où l'ainée de ses soeurs habitait déjà
elle ou plutôt son mari lui avait trouvé un logement en fait il devait
s'occuper d'une vieille dame qui avait perdu son mari et son fils (…….)
cette vieille dame lui avait ensuite trouvé une femme en fait une fille
de seize ans
elle l'avait conduit chez elle
en arrivant il avait aperçu sa future belle-mère dans la cour
et il avait déclaré gaiement elle est belle
non pas elle avait répondu la vieille dame mais sa fille (……)

J'ai aimé la poésie ‘l'important c'est de ne pas lire' où on remarque la différence d'opinion des parents par rapport aux études. La mère préfère que son enfant fasse des études, pour le père les livres ne sont pas importants : et l'agriculture qu'est ce qu'on en fait demande mon père
qu'est-ce qu'il va donc manger
est-ce que les livres vont lui offrir de la nourriture (…..)
il n'apprend même pas ses leçons il lit répète mon père en
s'éloignant
alors mon garçon si tu lis seulement laisse tomber
il faut aller récolter le maïs
dehors mon arrière-grand-père nous attend
ne le laissez plus lire dit-il
cela les prédispose à fumer

Je remercie Gabrielle Danoux (Tandarica) pour l'envoi de ce recueil que j'ai beaucoup aimé.
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