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EAN : 9782070374069
248 pages
Gallimard (01/10/1982)
3.75/5   364 notes
Résumé :
René Barjavel raconte son enfance dans la boulangerie provençale de ses parents. Au fil des pages et des souvenirs, parfois précis, parfois flous comme des couleurs dans la brume, nous voyons vivre un petit garçon naïf et ébloui, qui découvre les merveilles familières du monde. Autour de lui, c'est un bourg de Provence qui surgit, au temps de la Grande Guerre de 1914. Et si les hommes qui sont loin, au front, s'entre-tuent avec des moyens très modernes, à Nyons c'es... >Voir plus
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Récit somptueux empli de fraîcheur, de justesse, d'authenticité... Lire un tel livre est un grand bonheur pour le lecteur qui s'intéresse au passé et à la vie des personnes du début du 20 ème siècle. Il s'agit d'un texte très vivant, témoignage d'une autre époque. Je rapprocherais ce très beau texte de l'oeuvre de Pagnol, pour la zone géographique bien entendu, mais aussi l'époque et l'écriture... Que du plaisir!
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Quand je visite un endroit sympathique, authentique, j'aime écumer les petites librairies locales, les bouquinistes.
Récemment, à Nyons, le plein d'ouvrages sur la région fut fait et parmi mes acquisitions : La charrette bleue. (Récit autobiographique qui reçut le prix Saint-Simon en 1980)
Des souvenirs touchants, émouvants, une exploration dans la prime jeunesse de l'auteur. Un récit plein de fraîcheur, (cela fait du bien par ces temps caniculaires) d'où s'exhale le parfum suave, un peu suranné, celui de la Lavandula angustifolia, celui gourmand, irrésistible du pain frais.
Une incursion dans une enfance édénique malgré la guerre, les drames multiples, la simplicité, la rusticité de la vie à Nyons, en Drôme provençale, au début du siècle.
Ici René Barjavel, en avant-gardiste, laisse transparaître ses penchants, son militantisme pour l'écologie et sa nostalgie des valeurs ataviques.
J'ai noté, avec un plaisir certain, que le petit René lisait, enthousiaste, les aventures de Pardaillan, les mêmes lectures que celles du petit Albert (Camus). Toute une génération nourrie par les prouesses du preux chevalier.

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Quel régal que ces souvenirs !
Souvenirs d'enfance racontés avec un tel enthousiasme, un tel amour, un tel positivisme. Ça fait du bien par les temps qui courent où tout est fait pour nous pousser au pessimisme.
De quoi se plaint-on a-ton envie de dire.
Les gens à l'époque évoquée, ont connu le plus souvent des situations précaires, voire misérables, la guerre, des épidémies, ils eurent souvent du mal à joindre les deux bouts, et pourtant, il n'émane de ces lignes que du bonheur.
Nyons, la boulangerie familiale, les grands-parents, les oncles et tantes, les cousins et cousines, tout a contribué à faire de René Barjavel un enfant heureux.
Et avec son talent, il ressuscite merveilleusement tout ça.
Toute une époque, tout un lieu, toute une ambiance revivent à travers ses lignes.
De plus, j'ai toujours été admirative des gens qui avaient tant de souvenirs d'enfance.
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René Barjavel entame le récit sa jeunesse et c'est un chef d'oeuvre émouvant qu'il nous offre.
De sa plus tendre enfance jusqu'à son arrivée au collège de Cusset en 1925, il raconte sa vie d'enfant dans ce monde ancien qui a disparu.
Il fait revivre la boulangerie familiale où son père, de retour de la grande guerre, fait à nouveau "le meilleur et le plus beau pain du monde". Il nous présente sa mère, qu'il a tant aimé et embrassé avant qu'elle ne disparaisse, tragiquement emportée par une maladie terrible. Il se souvient de ses grands-parents et de leur ferme où l'eau est si précieuse qu'on a entamé la montagne pour aller la recueillir dans une grotte.
René Barjavel signe, là, un livre tour à tour tendre, drôle, éducatif et parfois d'une tristesse insondable.
C'est à mon sens son meilleur livre, beaucoup plus réussi que la suite qu'il y donnera 20 ans plus tard avec cet ouvrage intitulé "journal d'un homme simple".
L'émotion Qu'il réussit à faire passer au travers des mots et des images fait de "La charrette bleue" un livre rare et précieux.
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Quel bonheur de se plonger dans cette autobiographie. Construite tel un roman, aucun ennui, et tellement vivant. Tous les sens sont en alerte, quel régal de partager par exemple la première fournée de pain de son futur père en tant qu'ouvrier boulanger, c'est un bonheur. Une petite merveille à lire, on sent toutes ces odeurs de bon pain qui sort du fournil, les sons du pain qui craque. Cela me rappelle le poème de Rimbaud "les effarés" ces enfants accroupis à un soupirail qui se délectaient en regardant le boulanger oeuvrer. Et bien pour si peu, nous sommes lecteurs un peu comme ces effarés sans la misère à nos trousses, mais la misère de ne jamais vivre cette époque.
Et puis, on ne peut parler de la Provence sans les cigales, ce chant strident si particulier, parfois agaçant quand on tente de sommeiller à l'ombre des marronniers.
Nyons, j'ai eu l'occasion de découvrir par deux fois, une belle petite bourgade, et en lisant l'oeuvre de Barjavel, je retrouve bien cette ambiance, certes à une autre époque mais malgré tout, oui, ces petites ruelles, la place, cette chaleur accablante en plein été.

J'aime découvrir la vie des auteurs par leur plume, cela permet de lire autrement leurs romans. Etre plus proche de l'auteur en quelque sorte.

Une bien belle autobiographie pleine de poésie, parfois d'humour, qui se lit facilement et agréablement. Sans oublier les petites recettes que René nous a partagées. C'est une plongée dans le passé au coeur de la Provence, un moment aussi d'insouciance, malgré les drames qui jalonnent ce récit. Mais la vie n'est pas un long fleuve tranquille, il faudrait être aveugle pour croire que tout est rose. Chacun dans sa famille porte une pierre sombre et même si au coeur se cache un diamant, il faut pourtant faire avec cette noirceur pour mieux apprécier l'éclat du trésor enfoui quelque part en soi.

J'ai beaucoup aimé, et je lirai Barjavel avec en mémoire ce petit René qui aimait lire à tout va et qui a vécu somme toute une enfance plutôt paisible.

A lire sans contexte.
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Citations et extraits (48) Voir plus Ajouter une citation
M. Delavelle devint mon professeur de français quand j'entrai en cinquième. Un matin du premier trimestre, à ma grande stupéfaction, il lut en classe ma rédaction. C'est-à-dire le devoir qu'il nous donnait chaque semaine à faire à la maison. Je regrette de ne pas me rappeler quel en était le sujet. Sans doute quelque chose comme : "Quelle est votre saison préférée? Dites pourquoi." Ou bien : "Racontez votre partie de pêche avec l'oncle Jules."
J'appris ce jour-là que ce que j'avais écrit était bon, et j'en fus aussi surpris que si j'avais, sans m'en apercevoir, traversé la Manche à la nage.
A la sortie, M. Delavelle me retint, me regarda avec une espèce de curiosité étonnée, puis me dit :
- Barjavel, vous êtes intelligent, il faut travailler...
Je le crus, comme j'avais cru M. Roux quand il m'affirmait que je n'arriverais à rien parce que mon index ressemblait au pont d'Avignon.
Il est certain que ma "vocation" d'écrivain date de ce jour-là. Je découvris l'exaltation de savoir que je faisais quelque chose de bien, alors que jusqu'à ce jour, j'avais cafouillé partout et considéré l'encre, le papier et le porte-plume comme des instruments de torture.
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La remise était un débarras. Une charrette à bras déglinguée levait vers le plafond ses brancards dont l'un était cassé, quelques caisses vides avaient été jetées dans un coin les unes sur les autres, un balai de sorgho usé jusqu'au manche s'appuyait au mur à côté d'un arrosoir rouillé mais...
Mais je vis tout de suite l'incroyable, l'inespéré, l'inimaginable ; le long de la cloison de brique qui séparait la remise du hangar à fagots, des piles et des tas, croulants, abandonnés, de livres, de revues, d'illustrés, d'albums neufs ou fatigués... Tous les invendus du bureau de tabac... Un volume et un poids de lecture qui faisaient dix fois, vingt fois, mon propre poids et mon propre volume...
Mon émotion ? Imaginez une femme ayant soudain accès aux coffres de Cartier, et pouvant y prendre à pleines mains l'or, les diamants et les perles...
Il y avait aussi les rubis et les émeraudes des couvertures en couleurs, il y avait des années complètes de Lectures pour tous et de Je sais tout, des romans populaires : Vierge et grand-mère ou Flétrie le soir de ses noces, une foule de classiques en petites brochures, Le Père Goriot, L'Homme qui rit, Vigny et Musset, et Le Cid et Iphigénie, avec Nick Carter le grand détective, et les crimes du Petit Journal et le monde de L'Illustration et du Journal des voyages. Et les premiers numéros de Sciences et Vie...
J'en ai pris un échantillonnage, et je suis allé m'asseoir dans le trou-du-jardin. Et pendant des mois; peut-être plus d'un an, j'ai lu, j'ai lu, j'ai lu, sur les sacs, dans la terre ou au milieu des fagots. J'ai lu tout et n'importe quoi. Les romans sentimentaux m'ennuyaient, les grandes revues me passaient en grande partie au-dessus de la tête, mais je picorais partout, comme une poule qui fait son menu d'une graine, une sauterelle, un brin d'herbe, un escargot...
J'ai emmagasiné en peu de temps une quantité et une diversité extraordinaires de bijoux et de clinquant. Mais la pacotille aussi reflétait la lumière.
Je n'avais personne pour diriger mes lectures. Et je pense que ce fut bien. L'essentiel est de lire beaucoup. N'importe quoi. Ce qu'on a envie de lire. Le tri se fait après. Et même la mauvaise littérature est nourricière. La seule littérature stérilisante, la littérature prétentieuse, philosophisante, cuistre, est sans danger pour les enfants parce qu'ils ne peuvent pas pénétrer dedans. Ils la rejettent, comme ils tournent le bouton de la T.V. au moment des discours politiques. Ce sont des sages.

Edition France Loisirs, p 119 à 121.
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J'avais trois ans quand mon père partit pour la guerre. Il eut la chance d'en revenir. Entier. Du moins en apparence. Il ne fut démobilisé qu'au début de 1919. Quand il rentra rue Gambetta, j'avais huit ans. Je ne le connaissais pas. Je l'avais vu deux ou trois fois, en permission.
On me parlait toute la journée de lui, mais il restait pour moi un parent éloigné, qui venait rarement en visite.
A son retour nous fîmes vite connaissance, nous étions faits pour nous entendre, il était aussi enfant que moi, et il aimait rire.
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Un nouveau-né est un être écorché vif. Il vient d'être arraché à la douceur et la sécurité du ventre maternel qui était le prolongement de lui-même (...) Le sein était le grand consolateur non seulement par la nourriture qu'il dispensait mais aussi par son contact chaleureux et doux avec les joues et les petites mains nues qui cherchent le monde. Le sein aujourd'hui a changé de fonction. Il n'est plus nourrissant mais seulement érotique, réservé aux mains de l'homme. En tant qu'homme je ne m'en plaindrai pas, mais comme j'en ai été privé enfant !...
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Elle fut, je crois, un de ces "saints qui s'ignorent" dont parle la tradition soufie :
"Il existe toujours sur terre quatre mille personnes qui sont des saints sans le savoir... Des âmes loyales, douces, désintéressées, douées d'une intuition naturelle du bien et d'une inclination naturelle à le rechercher, soutien et réconfort de ceux qui goûtent la bénédiction de leur compagnie, et qui, lorsqu'elles s'en sont allées, sont peut-être canonisées dans le coeur d'un ou deux qui les aimaient..."
Dans le mien, oui.
La tradition soufie affirme que ces saints qui s'ignorent influent sans le savoir sur l'évolution du monde. Je le crois. Ma tante Lydie n'a jamais quitté son pays ni sa maison. Elle parlait peu, elle ne faisait pas la morale, elle ne conseillait pas, elle ne jugeait pas. Elle aimait. Doucement. En souriant. Pendant toute la durée de sa vie, à chaque instant, elle a donné et n'a rien pris. Je crois qu'elle a, sans le savoir, sans le vouloir, tiré un peu le monde du côté de la lumière. Mais ceux qui tirent de l'autre côté, par ignorance plus que par mauvais vouloir sont innombrables.
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