Disséminé, aux quatre coins du monde, certains individus, dotés d'une singulière aptitude, ont le pouvoir de s'immiscer dans les rêves pour les contrôler. Avec
le Maitre des Limbes,
Olivier Bal nous transporte dans un monde onirique aussi fascinant que terrifiant, entre rêves et réalité. En tentant de maîtriser le secret de l'univers des songes, plusieurs personnages se retrouvent impliqués dans une guerre opposant CIA et NSA dans le but de prendre le contrôle des limbes pour influer sur les consciences et régenter le monde. Ils vont en parallèle décrypter un phénomène susceptible de transformer irrémédiablement l'histoire de l'humanité. L'auteur alterne les époques, entre thriller fantastique, roman d'espionnage et légende historique sur fond d'expériences pharmaceutique occultes, de secrets d'état et de théorie du complot. Un contexte dystopique, où les personnages semblent tour à tour vulnérables comme manipulateurs et fuir un mal qui les consume ou chercher à s'en emparer. Les situations dramatiques s'enchaînent au gré des chapitres, l'histoire se complexifie, riche en rebondissements, en suspense et en émotions dans une spirale ou la folie prend le pas sur la raison. Tout en multipliant les fausses pistes et les stupéfiants coups de théâtre, l'auteur nous livre peu à peu les clés du monde des Limbes, son origine et son terrifiant et infini potentiel mais, ses révélations sont trop souvent prévisibles. le récit peu faire penser à L'échiquier du mal, en beaucoup plus perspicace, mais surtout à Inception par son thème mais se révèle, sur le fond, beaucoup plus composite. En dépit de son originalité, l'histoire s'inscrit dans un registre plutôt classique quoiqu'efficace, mettant en exergue les angoisses inhérentes à notre époque et réserve néanmoins quelques épisodes passionnants et des moments épiques. La structuration est intéressante mais pour autant, l'ensemble est beaucoup trop long, trop tortueux, souvent répétitif et on finit par s'ennuyer dans ces improbables méandres. Un roman globalement convenable, plaisant, bien élaboré mais qui n'offre pas une approche suffisamment cohérente et approfondie du sujet ni des personnages véritablement inspirants pour entraîner une attractivité sans faille ni une adhésion totale.