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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
La plus résistante de toutes est un livre dont je n'ai pas raté une ligne. J'éprouvais le désir d'au plus vite connaître la suite, même en substituant quelques heures de sommeil par la lecture. Malgré toutes les tâches que j'avais accomplir, j'ai lu le livre en deux jours.

Nicole Bacharan a longtemps pensé écrire l'histoire de sa mère résistante, alors que la France était envahie en juin 1940 par l'Allemagne et que la France était divisée en deux sous le régime de Vichy. le maréchal Pétain a choisi de collaborer au régime nazi.

Nicole Bacharan a travaillé dix ans à la rédaction de ce récit. Elle s'est même rendue à la prison des Baumettes où est passée, Ginette Guy durant la guerre. Elle s'est même approchée la prison de ses tortionnaires. Ginette a été interrogée de façon musclée, cravache en main, par Delage, le Scharführer SS, la terreur De Marseille, le pendant de Klaus Barbie à Lyon. Scharführer est un grade dans l'organisation paramilitaire nazi. Son équivalant dans l'armée française est sergent-chef. Sergent, du latin, « qui sert ». Delage, sous la présidence de Vincent Auriol a été condamné à mort.

Ce livre montre comment une jeune fille de dix huit ans, pleine d'idéal et sensible aux éprouvés, condamnés, par le régime nazi, cherchait à alléger leurs peines. Elle a logé, au risque de sa vie, des juifs en déroute. Elle a transporté des messages véhiculés par la résistance. Une fois la guerre terminée, fidèle à elle-même, Ginette se porta volontaire pour soigner les rescapés revenant des camps. Elle découvrait peu à peu l'horreur dissimulée derrière les mots « déportation, camps de concentration ».

De temps à autres, au coeur du récit, Nicole Bacharan ouvre un paragraphe où elle communique son avis : ainsi nous pouvons lire : « Ginette était bien la fille de son père. Il l'avait formée par l'exemple plus que par des leçons. Par ses silences et ses révoltes, il lui avait transmis la conscience claire du juste et de l'injuste, de l'humain et de l'inhumain. Il lui avait montré qu'on ne pouvait déléguer à personne, puissant ou misérable, la responsabilité de ses actes. Mais je reste convaincue que, tout autant qu'une éducation, les choix de Ginette provenaient d'une qualité d'âme, une nature singulière, avec lesquelles elle vint au monde et qui n'étaient qu'à elle.

Revenue dans sa famille, Ginette ne parlait jamais de Delage. Ce qu'elle ne sut pas, c'est que le SS, lui, avait parlé d'elle… Delage a été interrogé. Ses paroles ont été consignées dans le rapport Antoine. Delage dit : « Elle a été interrogée par moi sans pouvoir donner la moindre indication utile. En réalité, elle a été la plus résistante de toutes les femmes de ce dossier, car, elle n'a rien indiquée du tout. »

Alors qu'elle était à Toulouse, Ginette vit son ami Simon accompagné d'un autre garçon, Jean Oberman. Leurs regards se croisèrent et ce fut immédiatement le coup de foudre. Jean sera incarcéré, accusé de vol alors qu'il aidait quelqu'un. Ginette fit ce qu'elle put pour qu'il soit libéré. Elle fusionnait au point de prendre tous les risques pour elle-même, ses efforts pouvant se solder par sa propre mort.

Ginette fut prise dans un piège, interrogée pour la faire avouer que les documents quelle transportait étaient en lien avec la résistance. Qui vous a confié ces documents ? Elle fut emprisonnée, jugée. La décision fut qu'elle monterait sous surveillance dans un train pour Paris et ensuite pour l'Allemagne. Les lignes de chemins de fer étaient bombardées par l'aviation alliée ce qui fait que prisonniers et surveillants devaient sortir aux passages des avions et se coucher à proximité des voies pour sauver leur peau. Ginette et les trois prisonniers qui étaient dans son compartiment s'enfuirent à la première occasion où les surveillants avaient l'attention porté sur la façon de se sauver eux-mêmes.

L'auteur dit que lors de ces recherches, elle est même arrivée à retrouver la famille Oberman, le neveu de Jean et les enfants de ce neveu ainsi que la famille d'Hélène Oberman, chez qui elle a été reçue comme faisant partie de la famille. Elle dit également que ces nombreuses recherches et ses déplacements sur place n'étaient pas toujours facile mais que subitement les portes s'ouvraient. Sa maman sur sa bonne étoile la suivait.

Nicole Bacharan termine ainsi son livre : « Je la revois encore, dans les années 1980, arborant sur le col de son manteau l'insigne de Solidarnosc… Elle n'avait pas changée.
Elle faisait partie de ceux pour qui le bonheur, la sécurité, la paix ne s'achète pas à n'importe quel prix, et surtout pas en se résignant au sacrifice d'innocents. de ceux pour qui la liberté et la justice sont des biens si précieux qu'il est normal de les défendre au péril de sa vie. Elle restera mon exemple et mon inspiration.

Elle restera mon exemple et mon inspiration, me rappelle que j'étais au chevet du lit de ma maman mourante. Nous étions en fin d'après midi et elle décéda à une heure de la nuit. J'ai eu l'occasion de lui dire : « Ta vie, tous ce que tu as fait étaient remarquables. Je prendrai exemple sur toi.

Ce livre me fait penser à une autre lecture : « L'épreuve : Condamné à mort à vingt ans, en Malaisie ». le contexte et le pays où ça se passe est différent. Béatrice Saubin à connu les avances d'un chinois aisé lors d'une escale. Ils ont nouer un immense bonheur durant quelques jours. Vient l'heure de l'embarquement. le chinois s'en va. Il a offert une valise à Béatrice. Il n'a communiqué, ni son nom, ni son adresse Et pour cause, à l'insu de Béatrice il a glissé de la drogue dans le double fond de la valise. Ils était convenu qu'ils se retrouveraient à Zurich. La douane à l'embarquement tombe sur la drogue, accuse Béatrice et l'incarcère pour trafic de drogue. Les points commun des deux histoires : elle sont jeunes, innocentes, accusées et vivent des interrogatoires musclés et des conditions de détention immondes.

Ce livre me fait également pensé à Jean Moulin, interrogé et martyrisé par Klaus Barbie à Lyon, sans lâcher un mot. Je vous recommande de lire : « Jean moulin, l'homme derrière le héros paru chez Perrin.

J'aurais aimé que plus souvent, il y eut des dates dans le texte, celles-ci faisant office de repères. J'ignorai qu'il y eut, outre le débarquement en Normandie, un débarquement en provence et que peu après les portes de la prison Saint-Michel à Marseille s'ouvrirent et que les captifs amaigris, craintifs, mais pourtant euphoriques se retrouvaient sur le trottoir et parmi eux André Malraux.

Nicole Bacharan est née à Saint Gaudens en 1955. Elle a épousée en 2010 Dominique Simonnet. Elle a coécrite avec lui des livres en rapport avec la politique américaine et des livres pour la jeunesse. Elle est politologue, conférencière, consultante en radio et télévision en matière de politique.

Je ne la connaissais pas avant d'avoir lu : « La plus résistante de toutes ». C'est une personne intelligente, pleine de sensibilité et d'ouverture. Je vous recommande vivement la lecture de ce livre.
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Tout d'abord, je tiens à remercier les Editions Stock et Netgalley pour ce partenariat.

Dans ce témoignage, à travers Nicole Bacharan, sa fille, nous découvrons la vie de Ginette, jeune fille pendant la Seconde Guerre Mondiale, éperdument amoureuse de Jean, juif. Elle s'engage alors dans la Résistance et mène un combat pour la liberté, sans relâche, au péril de sa vie, sans vraiment réfléchir aux conséquences, ou du moins, minimisant son rôle afin de sauver le maximum de personnes possible.

Quel coup de coeur en ce début d'année 2023 ! Je ressors bouleversée de cette lecture. Moi qui lis énormément sur ce sujet, j'avoue que c'est un autre pan de l'histoire dont j'ai encore beaucoup de choses à découvrir.

Je me suis beaucoup attachée à Ginette, d'apparence insouciante et qui pourtant a eu un rôle tellement important pendant cette guerre ! de Lézignan à Toulouse, en passant par Marseille et autres, j'ai accompagné Ginette, retenant parfois mon souffle, ressentant aussi l'angoisse lors de ses actions. J'ai eu peur pour Ginette lors de son arrestation par la Gestapo à un tel point que j'ai tourné les pages assez rapidement, ne pouvant m'empêcher de savoir ce qui allait se passer. Comment une si jeune fille peut entreprendre de passer du côté de la Résistance sans sourcilier ? Quelle force, mais quelle force ! Si seulement il y avait eu plus de personnes comme Ginette...

Je remercie Nicole Bacharan pour l'écriture de ce livre qui, je me doute bien, n'a pas été chose facile. Dans le choix de ses mots, de ses tournures de phrases, elle fait passer tellement d'émotion et retranscrit d'une très belle manière sa maman et tous les faits... On sent véritablement le travail dans son témoignage, autant émotionnellement qu'au niveau des recherches faites pour relater l'histoire de sa mère qui, comme beaucoup de personnes ayant vécu l'horreur, taira un certain nombre de choses...

La plus résistante de toutes m'a tiré les larmes et je ne suis pas prête d'oublier Ginette et son courage, sa force et sa puissance.
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Je connaissais Nicole Bacharan comme journaliste, spécialiste des Etats Unis, et écrivain de documents sur La Maison Blanche, ou les First Ladies dont j'avais bien apprécié la lecture. 

Elle nous livre ici un ouvrage beaucoup plus émouvant, beaucoup plus personnel, beaucoup plus proche, mais extrêmement fouillé et soutenu par des recherches auprès de certains protagonistes mais aussi en archives.

Dans son style fluide et vif, elle nous fait revivre l'histoire de Ginette Guy, sa propre mère, jeune fille d'à peine 20 ans qui quitte son Lézignan natal pour aller travailler à Toulouse, tombe amoureuse d'un beau jeune homme et s'indigne du sort fait aux juifs.

Puis tout doucement, sans même y réfléchir, devient courrier et porte message et directives aux quatre coins de la zone sud. 

Jusqu'au jour où, en 1944, elle sera arrêtée à Marseille, et passera entre les mains de la Gestapo, sans dire un mot, sont tortionnaire la décrivant comme 'la plus résistante de toutes'. 

Une vie ordinaire qui par les hasards de l'histoire a connu des moments extraordinaires, qui l'ont blessée, dont elle a peu parlé mais que sa fille a réussi ç reconstituer, retrouvant même la famille du beau jeune homme, beau parleur et séducteur qui resta le grand amour de Ginette, même si elle ne renoua pas avec lui après guerre !

Une biographie passionnante d'une femme ordinaire, un document qui se lit comme un roman En très beau livre qui figure d'ores et déjà dans mon best-of de 2023.

Je remercie NetGalley et les Editions Stock qui m'ont fait parvenir cet ouvrage . 

#Laplusrésistantedetoutes #NetGalleyFrance
Lien : http://les-lectures-de-bill-..
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Ce livre est un ouvrage magnifique, bouleversant, inspirant. Nicole Bacharan est partie sur les traces de sa mère Ginette qui s'enrôla dans la Résistance à l'âge de dix-huit ans dans la France occupée par les Nazis, fut arrêtée en 1944 alors qu'elle portait du courrier pour son réseau, et se retrouva face au chef de la Gestapo de Marseille, le pire des tortionnaires. L'auteure reconstitue ainsi l'histoire de cette jeune femme incroyablement courageuse, ses missions risquées dans les réseaux du sud de la France, et son amour pour un jeune Juif séduisant qui va la conduire devant les pires périls. L'écriture est belle et légère, et le livre se lit comme un roman d'amour et d'aventure. Il nous plonge dans la vie quotidienne de la France sous l'Occupation, et dans les missions de « l'armée de l'ombre ». Au fil des pages, Nicole Bacharan, qui a visité tous les lieux où s'est déroulé l'intrigue, a retrouvé les archives et même des documents secrets, nous emmène au coeur des actions des résistants, dans les locaux de la Gestapo, ou dans le couvent où on cache les enfants juifs pour les mettre à l'abri des Nazis. L'auteure nous invite ainsi subtilement à nous interroger sur la grande question de l'engagement et de liberté : pourquoi cette petite Ginette a-t-elle fait le bon choix ? Comment a-t-elle eu autant de courage et de lucidité ? Est-on prêt à tout affronter pour défendre la liberté ? Une fois que l'on a ouvert cet ouvrage, on ne peut plus le quitter. Et on découvre à la fin des prolongements stupéfiants de cette histoire aujourd'hui. Comme les commentatrices précédentes, je l'ai lu les larmes aux yeux, ému par la détermination de cette petite Ginette, et par l'amour évident que l'auteure éprouve pour sa mère (depuis longtemps disparue) qu'elle fait ainsi revivre avec un immense talent. Un superbe hommage par-delà les années, et un livre magistral à ne surtout pas rater.
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#Laplusrésistantedetoutes #NetGalleyFrance
Merci beaucoup à NetGalley France et aux Editions Stock pour m'avoir permis de découvrir cette auteure, Nicole Bacharan, au travers de son écriture, et seconde découverte, celle de sa maman.
Ce livre est un magnifique hommage témoignage pour l'action de résistance de sa maman, mais c'est également un hommage à toutes les personnes qui ont décidé d'aider la résistance, parfois même au prix de leur vie.
J'ai découvert une auteure avec une plume très agréable, fluide, humaine, empathique.
La composition est bien rythmée. Ce livre nous parle de Ginette Guy, enfant, puis jeune femme très humaine, très touchée par les injustices, qui n'aura pas à réfléchir longtemps pour intégrer les réseaux de la résistance pour se sentir utile, pour tenter de sauver n'importe quelle personne qui risquait sa vie à cause de la politique d'Hitler, mais aussi celle de Pétain et de Laval..
Beaucoup de tact, de respect dans le récit des évènements vécus par sa maman. Une immense démonstration d'amour filial, en présentant l'amour universel de Ginette. Un immense courage également pour le choix du titre, qui se trouve expliqué à la toute fin du livre. Un livre fort qui marque énormément.
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« Ce livre est l'histoire d'un engagement. C'est aussi l'histoire d'un amour. Ginette Guy et Jean Oberman, le jeune Juif flamboyant pour qui elle affronta tant de dangers.
[…]
Ce livre qu'ils n'ont pas écrit, c'est à moi qu'il revient aujourd'hui d'en remplir les pages. J'ai longtemps hésité à en changer le titre, mais l'évidence s'est imposée: c'est bien Ginette qui en est l'héroïne. Celle qui, naïve et téméraire, à l'été 1944 - la période la plus brutale de la répression nazie - quittait, menottes aux poignets, la petite boutique A l'Art marocain pour être emmenée au siège de la Gestapo, et qui allait devoir affronter ce qui lui faisait le plus peur. Celle qui, dans les aveux de l'un des pires tortionnaires de l'époque, est ainsi qualifiée : « Elle fut la plus résistante de toutes
Cette phrase est toute la quête de ce livre. »

La plus résistante de toutes, Nicole Bacharan @nicolebacharan @editionsstock #rentreelitteraire2023 #rentreelitteraire #janvier2023

Je n'irai pas par quatre chemins, autant l'annoncer d'emblée, sans suspense, sans détours et longs discours: ce livre est mon coup de ❤️ de cette rentrée littéraire!

Quand l'autrice, cette grande dame, nous raconte sa mère, sa vie sous occupation allemande pendant la guerre 40-45, son entrée en résistance et tout son parcours jusqu'à la fin de la guerre, on ne peut être que subjugué par la beauté de sa plume, sa justesse, cette manière, tellement intime et intense à la fois, de raconter cette période ô combien connue et que l'on redécouvre pourtant sous un angle nouveau, authentique, puissant!

Cela tient simplement au fait que bien vite on s'identifie à Ginette à travers les mots et l'hommage que sa fille lui rend; on a l'impression de vivre à ses côtés, ou même à sa place, ses choix, sa manière de vivre, son engagement quotidien… c'est le côté personnel et réel de ce récit qui m'a tout simplement touchée et conquise!

Ginette, ce prénom à lui seul est symbole de tant de courage, de détermination, d'héroïsme… Ginette Guy, la plus résistante de toutes!

« «J'ai l'impression d'être dans un film américain ! » lança-t-elle dans un éclat de rire, opposant aux hommes qui l'encerclaient toute la fraîcheur de ses vingt ans, et sa réaction désarçonna un moment le ramassis de truands remontés des bas-fonds marseillais qui, avec l'accent du Sud, hurlaient « Pôlice allemannnde !!! » pour terrifier leur proie. »

Mais avant d'être une histoire de résistance, ce roman est aussi celui d'une rencontre, d'un grand amour… qui changea à jamais la vie de cette incroyable jeune fille!

« C'est une étrange et très tendre émotion que de raconter le grand amour de sa mère. Les souvenirs et les âges se superposent, les espaces entre les générations se dissolvent, des reflets tremblent dans l'eau trouble de la mémoire. Des rêveries enfouies au coeur des strates obscures de l'enfance remontent à la surface. le visage que j'ai tant aimé se confond avec les photos anciennes qui dormaient en silence dans la boîte verte, rangée dans une commode qui garde encore, malgré les années, comme un parfum de forêt. Les traces du passé retrouvent souffle et couleur. »

Au-delà du récit, brillamment conté, j'ai été portée par les mots de l'autrice, ses émotions, sa manière tellement belle de poser ses souvenirs, d'esquisser le portrait tout en lumière de cette pétillante jeune femme qui fut, bien des années plus tard, sa mère.

« S'engager. Agir. Jusque-là, elle n'avait pas réalisé qu'au cours des années précédentes, en accueillant chez elle des fugitifs, en rendant de si fréquents services à des Juifs pourchassés, elle s'était déjà engagée. Cela lui avait semblé si naturel... Mais cette fois, elle participait directement au combat pour un monde meilleur, un monde où elle n'aurait plus peur, où les enfants ne seraient plus persécutés… »

Une femme inspirante et tellement réelle, entière; une jeune fille solaire qui contribua à écrire l'Histoire, de toute sa fraîcheur héroïque et sa détermination exemplaire!

Merci @nicolebacharan pour ce portrait inspirant et ce bel hommage à cette héroïne qui fut, votre maman! 🙏🏼
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Quel ouvrage !
Ma passion pour la période de l'Histoire couvrant la 2nde guerre mondiale est sans limite. Je lis beaucoup à ce sujet et, parfois, des récits nous touchent en plein coeur. C'est le cas de l'Histoire de Ginette Guy, la mère de Nicole Bacharan.
Cette dernière a décidé d'ouvrir une à une les pages restées opaques de son existence.
Par pudeur ou par douleur, Ginette n'a pas tout raconté, ni à sa fille ni à ses parents.

Ginette est née à Lezignan Corbières, dans l'Aude. Elle partira découvrir le monde à Toulouse. C'est là que les premiers questionnements sur l'occupation nazie, le sort des Juifs notamment naissent. Ginette glissera peu à peu mais sûrement vers la Résistance. A Marseille, ce sera l'instant de tous les dangers, l'arrestation et la torture dans les mains de la Gestapo.

L'Autrice remonte le fil des rencontres effectuées par sa mère. Des rencontres amicales déterminantes, d'autres amoureuses qui changeront sa vie, certaines mauvaises aux conséquences durables et désastreuses.
L'émotion est palpable tout au long du roman. Nicole Bacharan nous livre sa quête et j'ai eu l'impression de découvrir en même temps qu'elle ce qu'avait vécu sa mère.
J'ai été emportée sur les terres de mon quotidien : Lezignan Corbières, en passant par Castelnaudary, Toulouse et j'ai appris des éléments inconnus sur la période de l'occupation dans ma région.

J'ai terminé ce livre bouleversée par le courage et la modestie de Ginette Guy qui n'a jamais revendiqué quoi que ce soit.
Sa fille l'a faite sortir de l'ombre. C'est amplement mérité et terriblement beau.

Je vous conseille totalement, intensément de découvrir ce roman ainsi que le parcours de Ginette Guy. Et je veux bien croire qu'elle ait été "La plus résistante de toutes".
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Résistante en effet, elle l'a été, la plus résistante sans aucun doute puisque c'est un expert en torture qui l'a ainsi nommée lors de son procès d'après guerre.
Résistante depuis son plus jeune age, Ginette Guy veut faire des études, aller plus loin que le certificat d'études, en est empêchée par la guerre mais trouve les moyens de devenir secrétaire pour sortir de Lezignan Corbières où habite sa famille et rejoindre Toulouse, enfin une grande ville !! pour travailler dans un atelier de fourrure où elle est très heureuse et enfin libre de voir du monde, de sortir, de meubler à moindres frais son petit appartement, enfin sa chambre !!
Peu résistante au charme de Jean Oberman cependant, un beau jeune homme d'origine juive, ce qui va la mener directement à la résistance, vraie celle là, celle des environs de Toulouse et la conduire a traverser la France en portant des courriers capitaux, aux adresses et expéditeurs multiples, ce que lui permettent pendant un certain temps son allure juvénile et son sourire permanent.
Elle sera arrêtée cependant, à Marseille et passera de longs moments de torture dont elle taira l'ampleur toute sa vie à sa famille proche : seules ses compagnes de prison sauront !

L'engagement de cette jeune femme pendant ces années noires est exemplaire d'autant plus qu'il a mis sa vie en danger, éventuellement celles de sa famille et qu'il a perduré dans l'éducation donnée à ses enfants, à ses filles et petites filles malgré un mariage malheureux, mais un amour permanent pour ce Jean qu'elle n'épousera pas ! Et avec qui elle n''écrira ni sa vie ni son livre !

L'admiration de l'autrice bien connue, spécialiste des États Unis pour sa mère est manifeste, à peine teinté des regrets de n'avoir pas posé LA question qui la taraude : A quoi sa mère a t-elle résisté physiquement et psychologiquement, Jusqu'où les bourreaux sont ils allés ?
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Le portrait touchant d'une jeune femme. Une vie ordinaire dans un monde extraordinaire, avec des gens qui ont dû se battre pour la liberté, la leur mais aussi celle de leur famille à venir. J'aime beaucoup ces livres témoignages et récit de vie, ils sont très souvent remplis de résilience et d'amour. C'est une vision vivante de l'histoire avec un grand h.
J'ai eu la chance de choisir ce livre sur le site « Netgalley », c'est en premier sa couverture qui m'a poussé à regarder le résumé. Une simple photo de Ginette, peut-être dans les années 50, une femme qui parait dynamique et souriante. Une image derrière ont ne se doute pas des douleurs et des inquiétudes qu'elle a traversé.
L'histoire de Ginette m'a particulièrement émue, je trouve qu'il y a trop peu de livre racontant la vie dans la résistance, ces jeunes femmes et hommes qui pendant quelques années ont mis leur vie entre parenthèses pour une vie futur meilleures. Ce roman a été un véritable coup de coeur. Nicole Bacharan ne pouvait pas mieux rendre hommage à sa maman. Elle a mis en valeur toute la vie de sa maman et pas seulement ses actes. J'ai beaucoup aimé découvrir Ginette petite, puis adolescente et enfin adulte, avec en parallèle le monde qui l'entoure et dans lequel elle doit survivre.
Mille mercis à Nicole Bacharan et à tous ceux qui ont fait ce livre, qui aujourd'hui nous font rencontrer tous ces personnages aussi fort qu'attachant !
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Nicole Bacharan signe ici un magnifique hommage à sa mère, figure de la Résistance durant la Seconde Guerre Mondiale.
Et c'est pour moi un gros coup de coeur pour cet ouvrage plein de sincérité et d'émotion.

On voyage dans le temps avec le récit de la vie de Ginette Guy, maman de l'autrice, durant 5 années de guerre et de résistance, une vie parsemée de privations, d'actes de courages et d'héroïsme, d'emprisonnements, certainement de tortures mais nous n'en saurons pas plus.

L'histoire est racontée avec un ton plein de justesse et d'authenticité.
On suit et on participe à ce destin de vie, on ressent le grand Amour de Ginette pour Jean, un jeune juif téméraire, « rebelle et fantasque » pour lequel elle est prête à braver tous les dangers, on participe à ses choix de vie et à ses décisions prises qui pouvaient être fatales à cette époque, on vit son basculement dans la Résistance, on survit à son emprisonnement et aux peines encourues durant quelques semaines après son arrestation.

On y découvre Toulouse durant ces années d'occupation; le réseau Saliège, nom de l'évêque de Toulouse qui sauva de nombreux enfants juifs; Marseille et son monde de la pègre et de la Mafia qui durant la guerre collaboraient avec les nazis.

L'autrice a mené des recherches particulièrement fouillées et s'est rendue sur les traces de sa mère, durant de longues années, de Lézignan à Toulouse, en passant par l'Aveyron jusqu'à Marseille, au 425 rue de Paradis, siège de la Gestapo durant la guerre.
Ce voyage dans le temps lui a permis de retracer avec le plus d'exactitude possible, cette vie de résistante, « la plus résistante de toutes ».
Par ce choix d'engagement et d'action pour la liberté de son pays, la vie de Ginette est exemplaire et cette retranscription de ce parcours par sa fille est un très bel hommage et un acte d'amour immense. Certains passages où est évoqué ce que Ginette a pu subir sans pour autant être dévoilé en posant des mots sont particulièrement émouvants.

Pour ne pas oublier, pour ne pas mettre de côté ces années, pour ne pas occulter tout ce qui a pu exister et surtout pérenniser la mémoire, de tels récits sont essentiels et indispensables.
Ne jamais oublier surtout !

« La plus résistante de toutes » a reçu le prix littéraire Simone Veil 2023, décerné en mai dernier, qui
récompense un ouvrage écrit par une femme (roman, essai, historique) ayant comme intérêt principal de faire connaître ou de révéler une ou des femmes marquantes, engagées ou non, de leur époque. C'est tellement mérité !
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