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Anouk Grinberg (Autre)
EAN : 9782743653569
64 pages
Payot et Rivages (19/05/2021)
4/5   16 notes
Résumé :
Disséquer le verbe formé dans le cerveau et que la bouche peine à expulser pour devenir parole. Voilà le projet de Babouillec dans ce court texte incisif et poétique.
En surveillant les échanges chimiques au niveau de ses synapses, en scrutant son reflet dans le miroir, en analysant les mots qui se forment sur son lobe frontal, l’artiste s’interroge sur ce qui crée la différence et observe, perplexe, la course des messages nerveux sous sa peau qui l’isole. P... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
"Comme un funambule, j'ai arpenté les fils secrets du mystérieux balancement des pensées en équilibre entre le plein et le vide."
Funambule, un des très beaux mots de la langue, un des plus imagés : le murmure-t-on, on se trouve déjà en équilibre, on trébuche, on tremble, on se rattrape, on retrouve l'aplomb, on avance... en silence.
Le funambule marche sur le fil au lieu de choisir le sol ferme, il communique en utilisant une autre façon d'évoluer, presque une métaphore pour penser qu'il s'exprime en utilisant d'autres mots, d'autres phrases, il est autre, il est différent...
Babouillec est funambule et elle en est la sensible incarnation dans sa fragilité et sa détermination (in)consciente.

Dans l'art, ce qui sort de la banalité est convoité, devient précieux. Si la nature crée une perle plus grosse, plus irisée que ses voisines, on l'admire pour son côté unique, pour son originalité et les trèfles à quatre feuilles, étrangetés au pays du végétal, portent bonheur car ils sont rares…
Babouillec est un joyau dont l'éclat nous aveugle.

Chez les humains, celui qui n'a pas franchi la porte de ce qui a été érigé comme normalité, celui qui marche sur les chemins de traverse, celui qui qui oscille sur le fil de sa vie est banni, rejeté... Pourquoi ?
La différence crée funambule, la différence devrait, loin d'exclure, obliger celui qui la repousse.
"Je crie ligotée dans vos yeux, paralysée dans votre visage à miroir déformant."

On n'apprend rien de la banalité, de celui qui se tient pieds sur terre, persuadé de la légitimité de sa valeur. On peut tout recevoir du funambule si on lève les yeux vers lui, recevoir sa leçon de fragilité, sa mesure de l'éphémère.
Le rencontrer en vérité nous fait l'accepter, découvrir un monde, le funambule, cet "autre" qui nous tend imperceptiblement mais perpétuellement la main et qui nous convie à le suivre et à cheminer d'une autre façon qui nous est inconnue. A ses côtés, deviennent disponibles les clefs d'un monde dans lequel le regard contemple d'autres images ou les mêmes de manière différente, d'autres couleurs…
A le suivre, on ne peut que s'enrichir, quitter l'uniformité et ses codes et explorer de nouveaux territoires, poser les yeux sur de nouveaux paysages, ceux d'un monde autrement perceptible.
Apprenons, ce sera notre liberté, comme l'autiste silencieux construit ses rêves qu'il ne dévoile, apprenons à esquisser un pas sur le fil…
"Voyager dans l'infinie dimension d'un ailleurs inconnu jette l'homme dans sa mémoire de déraciné. En équilibre suspendu, ombres et silhouettes se cherchent dans cette déportation de leur identité, loin des repères appris, enregistrés."

En lisant le texte de Babouillec, j'ai au départ eu l'impression de pénétrer un monde étranger, de découvrir une langue que je ne possède pas mais en même temps, je ne cessais de m'extasier devant sa force, sa richesse, sa subtilité toute incisive à dire et décrire ce monde qu'elle ressent. Une admiration pour ces mots et ces phrases telle qu'il me fallait lire et relire comme pour m'en imprégner, m'y enfouir, m'immerger dans cette perception et cette mélopée qui la décrit. Cette langue, s'écrivait ainsi en évidence, et un peu comme la langue étrangère apprise nous ouvre les portes d'une culture à découvrir, celle de Babouillec m'a irrésistiblement attirée vers cet ailleurs où tout s'écrit ou se ressent autrement, vers des contrées inexplorées où tout se colore arc-en-ciel parce qu'en perceptions beaucoup plus vives, plus intenses, vers cet ailleurs qui nous oblige à quitter l'environnement codé et les pensées formatées, vers cet ailleurs qui m'a enlacée mais je l'étais sans doute déjà… un peu…

Soixante pages pour lire une invitation à la compréhension d'un autre regard, d'une autre attitude, lire ce petit livre de Babouillec nous remplit d'une certitude : c'est dans notre monde et non dans celui des autistes que les pieds s'emmêlent dans les fils tendus et que le funambule tombe de sa légèreté.
Soixante pages de poésie, soixante pages d'apesanteur….
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«Les bodhisattvas qui ont compris l'Éveil parfait et pur savent, grâce à cette conscience d'Éveil pur, que la nature de la conscience d'Éveil, les organes des sens et les domaines des sens sont des métamorphoses illusoires. Ils produisent des illusions pour éliminer les illusions (…) Comme celui qui contemple l'illusion n'est pas identifié à l'illusion ni à la contemplation illusoire dans laquelle tout est illusion, il est dégagé pour toujours de la marque de l'illusion.»
(Bouddhisme Mahayana / Madhyamaka : Sutra de l'Eveil parfait)


VOYAGE AU CENTRE D'UN CERVEAU D'AUTISTE, que son auteure, Hélène Nicolas, alias Babouillec, née en 1985 et «diagnostiquée autiste très déficitaire» en 1999, nous présente comme étant «une parenthèse obscure sur les entrailles du cerveau», est un objet littéraire hybride, inclassable et, de mon point de vue, absolument fascinant. Une oeuvre touchée par la grâce, tissée par une de ces écritures rares qui arrivent « à illuminer le trou (du réel) et permettent de jeter un coup d'oeil rapide à l'intérieur», selon la superbe formule employée par Rosa Montero. Ecritures qui réussissent à se faufiler en quelque sorte derrière les mots, là où d'habitude il n'y que cette immense vacuité que nous persistons à combler, à rhabiller avec d'autres mots, créant cette ronde interminable des définitions du dictionnaire, boucle lexique circulaire autour d'une réalité dont nous nourrissons la plupart du temps l'illusion d'en posséder les… «mots de passe»! Je pense notamment, ici, à certains poètes ou grands mystiques -tous bords confondus-, ou encore à des auteurs tels Simone Weil ou Clarice Lispector (des femmes aussi, serait-ce pure coïncidence?), que je tiens tout près de mon coeur sauvage (sic) et auxquelles Babouillec m'a fait beaucoup songer durant cette lecture. Tenez, à propos de « mot de passe » par exemple:

« J'arrive à l'altitude de pouvoir tomber, je choisis, je tremble et renonce, et, finalement, en me consacrant à ma chute dépersonnelle, sans voix propre, finalement sans moi – voilà que c'est tout ce que je ne possède pas qui est à moi. Je renonce et moins je suis plus je vis, plus je perds mon nom plus on m'appelle, mon unique mission secrète est ma condition, je renonce et plus j'ignore le mot de passe plus j'accomplis le secret, moins je sais plus la douceur de l'abîme est mon destin. Et alors j'adore. » (Clarice Lispector)

Et,

«Une petite lumière rouge clignote dans la boîte crânienne, explose l'espace libre pour réfléchir et mot de passe s'affiche. Sûr d'avoir choisi le bon vous essayez à nouveau différent. Petit moment de répit, rien ne se passe, peut-être que le cerveau s'habitue. Illusion passagère, l'alarme repart de plus belle pour éradiquer définitivement cet espace inadapté. La lumière rouge clignote de plus en plus fort dans la boîte à penser comme une cote d'alerte transgressée. le moment est douloureux et la mémoire s'active. Les souvenirs remontent à la surface. Vous l'avez vu tout à l'heure après les infos dans une pub, le médicament qui éteint la lumière rouge qui clignote dans le crâne. Vous allez à l'armoire à pharmacie et avalez sans plus attendre le fameux mot de passe qui guérit tous les mots. » (Babouillec)

Une condition me semble néanmoins indispensable à toute possibilité d'immersion dans ce type d'écriture : procéder à une lecture, elle aussi, par moments quasiment mot par mot, à l'image de ce que fait ici leur auteure, qui, privée de tout accès à la verbalisation et à l'écriture cursive, s'est servi d'un jeu de lettres en carton découpé, confectionné par sa fidèle assistante et mère, pour les assembler, lettre à lettre, l'une après l'autre, les forgeant au fur et à mesure dans leur matérialité propre, puis, les uns s'agrégeant aux suivants, pour détacher enfin les phrases de la masse concentrée et indistincte de l'esprit. C'est pouvoir donc, en tant que lecteur, s'investir en une entreprise permettant de soulever délicatement («métamorphoses illusoires des sens»…?) un petit coin de ce lourd voile de Maya recouvrant chaque mot de la langue, afin d'épier, derrière ceux de Babouillec, l'empreinte fugace laissée par le réel, imprimée grâce aux circuits neuronaux atypiques régissant le traitement de l'information et la parole chez elle. «Dans la file d'attente des mots, certains ne verront jamais la lumière du jour, d'autres sont la lumière du jour».

Au cas où lecteur n'aurait néanmoins pas compris que, à défaut de les rejeter comme étant tout simplement des mots abscons, alignés sans-queue-ni-tête, son esprit, en les soupesant avec patience et bon soin, risque de s'égarer et de «sillonner la ligne de démarcation entre le réel, l'imaginaire, l'obscurité, la lumière», pour enfin «se faufiler dans les limbes, assoiffé de visiter le paradis dont il ne connaît pas l'adresse», l'auteure prend tout de même le soin de nous prévenir : «Attention, cerveau aux territoires acquis, je pourrais t'aimer, te polir, te démunir, te dévêtir»…
Car s'abandonner à la connaissance directe du « centre d'un cerveau d'autiste » en train de pratiquer l'écriture et, par cette ruse, d'habiter l'illusion d'un Je (« Sans crier gare, je suis née en apnée de corps dopaminé poète. L'écriture rode dans mes circuits »), nécessite, en contrepartie, de nous autres lecteurs, détenteurs précautionneux du «code secret de nos corps», de pouvoir accepter de l'oublier momentanément, et de s'expatrier provisoirement de notre Je afin de partir, en compagnie de Babouillec, en «randonnée à ciel libre d'esprit».


Petit livre hors norme (!?), cosmogonie personnelle à géométrie lilliputienne, mais aux résonnances cependant multiples et universelles, VOYAGE AU CENTRE D'UN CERVEAU D'AUTISTE relève à la fois du témoignage autobiographique, de l'exploration métaphysique, de la «narration poétique», voire même, à certains de ses passages, de la diatribe politique («Pourquoi certains nous reniflent comme des êtres à enfermer. Pourquoi dans la classification ethnique un humain est un humain et dans la classification sociale le mot classe est mis en lumière, le mot humain est éteint»).

«Bip, bip. À toi déchainé du vivant, capteur ascensionnel du subtil d'être au monde,
je suis honorée d'être née dans ta tête»

Bip, bip. Oui, Babouillec, en ce qui me concerne, moi, Eduardo, alias Creisifiction, le message est très bien reçu. Cinq (étoiles) sur cinq! Bienvenue à une grande auteure!


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« Je me sens prisonnière dans un bocal, un aquarium à taille humaine. » Difficile de parler de ce petit livre d'Hélène Nicolas, surnommée Babouillec. Cette trentenaire a été diagnostiquée autiste très déficitaire dès son plus jeune âge. Elle est enfermée dans le silence, incapable d'écrire, de parler, du fait d'une habilité motrice insuffisante. C'est sa mère qui va lui apprendre pas à pas, durant des années, à utiliser les 26 lettres cartonnées qu'elle lui a confectionnées, pour lui permettre d'exprimer ses pensées. Un documentaire a d'ailleurs été réalisé sur cette expérience d'un « apprendre à apprendre » inédit ; « Dernières nouvelles du cosmos ». Il a été nominé aux Césars 2017 du meilleur film documentaire.

« Toutes ces années à user tes fonds de culotte sur les bancs de la certitude ne racontent pas toujours la profondeur, ni la taille des espaces aménagés pour comprendre. » Babouillec a tout à fait conscience de sa différence. Elle a suivi l'école maternelle durant deux ans, et elle sait que c'est dans les établissement scolaires que l'on est censé apprendre. Là où elle ne peut pas aller. Mais aucun regret : elle a compris que son cerveau n'était pas modelé comme le voudrait la « norme sociale ».

« le cerveau stimulé depuis la naissance dans le processus de ressemblance apprend.
Il apprend la grandeur de l'autre dans sa loi des limites humaines, la survie sociale. » La jeune femme est capable de formuler une analyse extrêmement éclairée de ce qu'elle vit au quotidien. Et c'est troublant !

« Tout est noir dans l'escarcelle du cerveau reptilien. Pas de croas, croas dans ma mémoire animale. » Babouillec assume sa différence ; la regarde même avec humour. Ce n'est pas parce qu'elle ne peut pas parler à voix haute, ni écrire d'un geste fluide sur une feuille ou sur un ordinateur qu'elle va refreiner ses envies de s'exprimer, de partager ses réflexions sur le monde, sur ce qu'elle ressent dans son corps, dans son âme.

« C'est tous feux éteints que sans crier gare, l'esprit se faufile dans les limbes, assoiffé de visiter le paradis dont il ne connait pas l'adresse. » Emplis de poésie, ces courts textes m'ont fait sourire, m'ont fait réfléchir, m'ont perdue aussi parfois, mais je ressors de cette lecture très émue, et troublée. Une auteure à découvrir !
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De loin, la meilleure découverte de l'année. Un petit livre de 50 pages . Une écriture unique, complexe , poétique et déroutante
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L' histoire d'une autiste qui ne parle pas , n' a jamais appris à écrire, un vrai fardeau jusqu'à l' âge de 14 ans , où elle découvre la pince pouce index et donc la possibilité de piocher les lettres en carton bricolées par sa mère . Et là, surprise ,elle se met à écrire lettre par lettre le résultat est bouleversant. Je l'avais emprunté à la médiathèque , je l'ai acheté version papier car c'est un livre qu'il faut lire ligne par ligne .Vous pouvez aller sur You Tube pour découvrir cette « handicapée » atypique
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"Pourquoi doit-on punir les errances mentales nées d'un cerveau différent. Pourquoi certains nous reniflent comme des êtres à enfermer. Pourquoi dans la classification ethnique un humain est un humain et dans la classification sociale le mot classe est mis en lumière, le mot humain est éteint.
Quelle est la classe des énergumènes répertoriés très déficitaires mentalement dont le mutisme renforce l'obsolescence. […]
Dans le mystère des ombres palpite l'incandescence.
Les êtres loin du regard ouvrent le secret d'une existence."


Ouvrir un roman de Babouillec, c'est ouvrir une porte sur l'infini. Un plongeon dans l'incommensurable, dans le grandiose, le grandiloquent, le merveilleux, la différence.


Le Je, le Elle, le Chaos, se croisent, se décroisent dans ce ballet aux règles non définies. Où le validisme n'est rien, où la normalité n'a rien de normale, où la différence n'est qu'un reflet d'une société à sens unique.


Babouillec s'arme de ses plus mots pour transcrire sa vie avec un oeil critique. Babouillec vous invite dans son monde où le rien et le tout ne forment qu'une idée vague et subjective. Un monde où les questions affluent où les réponses résonnent, limpides et foudroyantes.


Babouillec aime explorer l'infinité de son monde silencieux, de son monde si majestueux et si juste. Elle piétine nos idées reçues, nos idéaux, nos convictions comme une vulgaire poussière. Elle nous pousse dans nos retranchements intérieurs, intimes et nous ouvre la voie de la bienveillance.


Lire Babouillec c'est intégrer un univers plural. Un univers de couleurs, de rire, de larme, de maux.


Lire Babouillec c'est se donner la chance de rencontrer une personne unique.


En bref :
* Un court roman immersif
* Une plume exceptionnelle
* Une lecture que je vous invite à lire à voix haute, vous serez transpercez par la sonorité des mots
* Un voyage exceptionnel où la différence prend toute sa valeur
* Un regard critique et sarcastique sur notre société
* Une auteure de génie à découvrir sans faute


Une ode puissante à la liberté, à la pluralité de notre société et à l'acceptation d'un monde mouvant. Babouillec détonne dans ce monde presque aseptisé.


"Comme une funambule, j'ai arpenté les fils secrets du mystérieux balancement des pensées en équilibre entre le plein et le vide."
Lien : https://misschocolatinebouqu..
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Attention, cerveau aux territoires acquis, je pourrais t'aimer, te polir, te démunir, te dévêtir.
Je pensais que l'asservissement était d'un autre siècle, que la délimitation du savoir orchestré ne pouvait pas mettre en pratique la quintessence de son pouvoir établi pour étouffer, enfermer, dominer, maîtriser les exilés, les réfugiés d'un autre lieu.
Comment raconter une histoire des neurones insoumis à la loi des bâillons, insoumis à la loi des limites ?
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Edifice du destin d'atterrir tous feux éteints dans l'archipel fantomatique d'une vie qui ne colle pas à la réalité. Tirées à pile ou face de l'intérêt général, illusion et élection, être élu à la fonction, être éjecté de la fonction.
Tout doit rentrer dans le tiroir à codes. Pas un chiffre qui déraille, qui manque à l'appel, être le calque de la transparence, être habité de la fonction.
Eclore un jour d'obsolescence, d'une série à défauts, tombée en panne à l'état neuf sans garantie. J'ai démarré le voyage comme ça, dans le flou des codes et l'ignorance générale de la route à poursuivre.
Être, devenir, paraître, disparaître, la grande épopée du commun des mortels.
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Etalage inconditionnel d'un ratage d'embarquement dans l'envol du commun des mortels.
Être cette fille sans passeport pour occuper un territoire aménagé par la civilisation en place m'a propulsée dans les méandres du désir, Être soi.
Cet instant envolé par-dessus bord par la seule envie de persister dans l'existence, m'a fabriqué le rêve. J'ai tout de suite appris le rêve.
Rêver de me faire minuscule, invisible, compatible.
Rêver de désactiver les consciences en alerte d'information pour ressembler.
Rêver de la couleur transparente de la présence au monde pour être libre de sa trace.
Rêver d'un instant de sommeil dans l'intervalle insomniaque des bobines du futur.
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En route pour nulle part,falsifiés d’ identité, libres de disparaître, les expatriés mentaux sillonnent la ligne de démarcation entre le réel,l’ imaginaire, l’ obscurité, la lumière.
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[Anouk Grinberg] "Rêver d'être l'enfant chérie d'une culture écervelée". Oui, ce n'est pas usurpé de l'écrire. On est avec toi à la source de l'écriture. Les poètes professionnels devraient se déchausser.
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Vidéo de  Babouillec
26 juin 2021 Rencontre en ligne Un endroit où aller du 25/06/2021 avec Babouillec pour son récit "Voyage au centre d'un cerveau d'autiste", paru aux éditions Rivages.
Elle est interrogée par Frédérique Deghelt et accompagnée par Véronique Truffert. Accueil par notre chevalier libraire d'Un endroit où aller, Nathalie Couderc.
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