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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Si j'avais inclus ce « la brume l'emportera » dans ma sélection lors de la dernière masse critique c'est parce que ce roman est édité par Mnemos, éditeur exigeant qui propose généralement des textes de qualité dans de jolis écrins. le roman de Stéphane Arnier ne démentira pas mon sentiment envers cet éditeur. Il s'agit là d'un très joli roman de fantasy.

Si j'ai trouvé que l'histoire peinait un peu à se mettre en place, le début du roman souffre de quelques longueurs, la suite est une belle réussite. Un des aspects primordiaux pour qu'un récit de fantasy soit réussi c'est le worldbuilding. Et la promesse est totalement tenue. Arnier créé un univers très immersif grâce à un talent descriptif remarquable. Ce monde, très visuel, prend vie dans l'esprit du lecteur immédiatement. La façon dont l'auteur imagine tout un background historique participe pleinement à ce worldbuilding. Sans que ce ne soit jamais assommant, Arnier parvient à évoquer des milliers d'années d'Histoire de sa contrée grâce à une construction narrative maîtrisée. le système de magie est excellent. Je l'ai trouvé original et amenant des développements passionnants dans l'intrigue et donnant lieu à des scènes d'action formidables, très visuelles, très dynamiques.
Les personnages ne sont pas en reste. La caractérisation des deux héros est remarquable. Tout n'est pas livré d'emblée à leur sujet, ils se dévoilent peu à peu et au fur et à mesure qu'ils prennent de l'épaisseur deviennent de plus en plus attachants.
« La brume l'emportera », grâce à ses superbes personnages et à sa belle intrigue, aborde des sujets très intéressants. Il y est question de deuil, de choix, des erreurs qu'on reproduit… Des thèmes qui auraient toute leur place dans un roman d'apprentissage, la subtilité étant ici que les héros ne sont pas des jeunes gens mais une femme et un homme mûrs. Comme quoi, toute sa vie durant on peut se tromper, apprendre, progresser.

Après un démarrage un peu difficile, j'ai été happée par ce très beau roman qui m'a procuré un grand plaisir de lecture. « La brume l'emportera » est un récit subtil et délicat tout en étant riche en action. Je remercie vivement Babelio et les excellentes éditions Mnemos pour m'avoir permis de lire ce roman et de découvrir un auteur dont je compte bien guetter les prochaines oeuvres.
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Keb habite dans les montagnes depuis toujours. Il cherche à grimper encore plus haut pour échapper à la brume. Cette fameuse brume qui a commencé des années plus tôt et qui engloutit tout sur son passage. Lors de son voyage il fait une mauvaise chute et frôle la brume. Il en ressort comme... différent. Il a l'impression de perdre la boule, c'est sûrement dû au fait qu'il est seul et vieux... non ? Mais il se rend vite compte que la brume lui a donné une faculté : celle de voir le passé lorsqu'il retient son souffle. Il utilise alors cette capacité pour récupérer une petite boîte au fond d'une cellule fermée. Sauf que tout ne se passe pas comme prévu et qu'il finit enfermé à son tour. Seul. C'est alors que Mara croise son chemin et va l'aider à sortir de là. Mais elle a quelque chose à lui proposer en contrepartie. Elle cherche sa fille et compte bien utiliser les nouveaux pouvoirs de Keb dans son périple. Keb va la suivre (malgré lui) dans un voyage qui va lui faire revivre de nombreux souvenirs.

J'ai beaucoup aimé ce roman. La raison principale et la force de ce roman ce sont ses personnages. Très attachants, hors du commun : Keb, un vieillard taciturne, peureux et solitaire. Mara, une femme forte, solide et bienveillante. L'opposé entre les deux est frappant et c'est aussi ce qui fait le charme du voyage : ils vont constamment confronter leurs idées.

Le souvenir et le deuil sont deux sujets fort bien traités dans ce roman. Keb lutte avec des souvenirs qu'il voudrait à tout prix faire revenir à la vie, mais, Mara, quant à elle, a une philosophie opposée : le passé appartient au passé, il faut aller vers l'avenir. Leur périple va être semé d'embûches mais leur lien va se développer petit à petit et devenir indestructible.

C'est une épopée fantastique grandiose dans un univers pointu qui fait la part belle aux émotions et à l'entraide. Un voyage fascinant !
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La Brume l'emportera nous emmène dans un univers à moitié englouti par une brume qui dévore tout sur son passage. Cette brume a tout emporté de la vie de Kreb, sa ferme, sa femme enceinte de leur premier enfant, et puis au début du roman son chien, dernier rempart qui le maintenait encore dans le présent. C'est dans ce moment d'isolement extrême que Kreb va faire la rencontre de Maramazoe, une guerrière issue d'un peuple contre lequel celui de Kreb a longtemps fait la guerre. Petit à petit un lien va se créer entre les deux personnages qui ont chacun besoin de l'autre pour avancer. Car Maramazoe connait certains secrets sur la brume et Kreb a depuis peu développé un pouvoir en lien avec celle-ci. À eux deux, ils ont un espoir d'arrêter cette brume avant qu'elle ne ronge complètement le monde. Mais entre Kreb qui vit au milieu des fantômes de son passé et Maramazoe qui avance vers son futur, les intérêts de ces deux personnages ont bien du mal à se rejoindre…

La brume l'emportera est un roman de fantasy à l'atmosphère sensible et intime dans lequel la voix des différents personnages a été extrêmement bien travaillée. L'évolution et l'enrichissement du lien entre Kreb et Maramazoe est particulièrement réussi et apporte une grande profondeur à l'ensemble du récit. Kreb et Maramazoe forment deux entités que tout oppose que ce soit dans ce qu'ils sont ou dans leur manière de penser. Et pourtant ils doivent s'allier contre un problème commun qu'eux seuls semblent pouvoir résoudre. Malgré leurs désaccords, Kreb et Maramazoe vont ainsi devoir s'ouvrir l'un à l'autre. S'ils sont au départ dans l'opposition franche, ils vont petit à petit apprendre à se connaître et développer un certain attachement l'un pour l'autre. Stéphane Arnier réussit à développer un lien fort et touchant entre ces deux personnages, en développant avec justesse et finesse leur psychologie. L'auteur utilise le vécu de chacun de ces deux personnages pour leur construire une évolution cohérente. Il aborde avec justesse le choc des cultures que constitue cette rencontre entre les deux personnages et la manière dont chacun doit remettre en question ce qu'il est pour avancer ensemble tout en respectant le vécu de l'autre.

Car La brume l'emportera est un roman qui parle de nos choix, des erreurs qu'on a commises et qu'on voudrait réparer. le récit est conté par le personnage de Kreb qui nous fait part de ses doutes, de ses peurs, de ses regrets et surtout des dilemmes moraux auxquels il est confronté. Kreb et Maramazoe avancent dans la même direction et pourtant ils sont en désaccords sur la manière dont ils veulent résoudre le problème de la brume. Kreb est tiraillé par le poids de tout ce qu'il a perdu et par le fait de devoir trahir Maramazoe pour récupérer la vie qu'il désire. Si le roman présente un univers de fantasy assez classique, il est construit avec un certain anti-manichéisme très rafraîchissant. Il n'y a pas de bon ou de mauvais choix, il y a seulement plusieurs choix qui présentent tous des avantages et des inconvénients. Et le passif des personnages est si bien développé que l'on ne peut que comprendre la direction où ils tendent. Ces dilemmes moraux sont ainsi un véritable moteur du récit apportant lourdeur et tension dans chaque choix que va faire Kreb. Et plus le récit avance, plus on est nous même tiraillé par l'attachement que l'on ressent pour ces deux personnages, par le fait de comprendre ce qu'ils se ressentent tout en sachant qu'ils ne pourront pas avoir tous les deux ce qu'ils désirent au plus profond d'eux et par l'envie de découvrir quels seront leur choix finaux.

En plus de la profondeur de son propos, La brume l'emportera est un récit riche qui nous emmène dans un voyage immersif au milieu de magnifiques décors. La beauté de la nature est très bien retranscrite et d'autant plus frappante avec la brume qui engloutit tout. La plume de Stéphane Arnier est visuelle et il n'y a aucune difficulté à imaginer les décors et à ressentir l'effet de la brume qui marche sur nos pas. Cette brume qui donne un sentiment d'urgence dans cette intrigue intimiste permettant de doser très efficacement le rythme du récit. Cette brume qui est aussi porteuse de nombreux secrets et mystères qui sont très plaisants à découvrir. L'auteur apporte la juste dose de magie afin d'étoffer son intrigue et il sait parfaitement gérer la mécanique de son univers. Les révélations sont placées au bon moment pour relancer l'intrigue quand il le faut, les scènes d'action sont très bien menées et les enjeux sont lourds de sens. Bref tous les ingrédients sont réunis pour offrir un excellent roman.
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Raconte cette histoire à ton clan.
Là, presque dans le noir, avant que la dernière flammèche ne s'éteigne pour de bon, fais-moi cette promesse : raconte leur, bâton-oiseaux à la main, comment Maramazoe A'oraza a dissipé la brume et partage avec eux cette aventure remuant les ombres au pays des regrets avec une sincérité puissante, une sincérité bordée d'espoir.

Stéphane Arnier nous convie au travers de ces pages dans un royaume où mystère et magie s'entremêlent comme des vignes anciennes à la rencontre de personnages qui résonnent au coeur, et plus particulièrement d'un duo : Keb et Mara, relié entre eux comme un fil peut l'être à un hameçon : besace contenant une poignée de souvenirs de sa vie d'avant pour l'un, arabesques à l'encre noire sur la peau en guise d'histoire pour l'autre.

Tout en se tenant en équilibre sur un pied (oui bon, c'est difficile à expliquer), nos deux protagonistes, adversaires d'hier mais alliés d'aujourd'hui, vont parcourir une longue route pour tenter de dissiper la brume rame à la main, rien que çà. Cette brume du passé, cette brume qui nous change même si nous ne le savons pas encore… Mais voyez comme je parle de celle qui a bien failli manger le monde entier à part quelques îles dispersées au milieu d'une mer de nuages.

Dix pas après l'autre, ce qui est à la fois beaucoup et fort peu, nous sommes entraînés dans un tourbillon d'aventures et de révélations. Chaque coup de crayon de l'auteur ajoute de la profondeur à cet univers, peignant un imaginaire qui invite le lecteur à se perdre dans son étreinte d'obsidienne et dépeignant des rencontres aux auras de perte et de rédemption dans une histoire où l'on doit parfois aller de l'avant contre son gré, le poids de ces erreurs comme un fardeau, pour retrouver ce qui a été un jour perdu.

D'ici la fin de cette chronique, vous aurez sans doute encore des questions sur la brume, sur Mara et Keb, sur ce chemin arpenté entre les deux versions d'un même monde.
Des questions qui resteront sans réponse parce que je ne les possède pas.
Mais je vous inviterai alors à lire ce récit, cette pépite de l'imaginaire, afin de comprendre ce que cache le passé. Avec ses sourires et ses larmes.

Kiza pe.
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