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    Verteflamme le 24 mars 2024
    Bonjour ! J'ai vingt deux ans et fais donc partie du public cible de la YA, une appellation des USA. Et honnêtement, je n'ai jamais lu d'ouvrage catalogué "YA", même si je l'ai peut être accidentellement fait (en lisant des ouvrages qui pourraient s'y classer). J'ai quelques préjugés, non à l'encontre des livres en eux mêmes (et évidemment pas à l'encontre des lecteurs) mais à l'encontre de cette étiquette. Je n'en reviens pas à l'éternelle question des genres littéraires et de l'intérêt de la taxonomie, c'est une très grande question. Mais je me demande si ce n'est pas une simple construction éditoriale à la sauce "public cible". J'en ai discuté avec mon père et voici ce qui en est sorti : 

    D'une part, un jeune adulte, étudiant, vivant en coloc par exemple, ou commençant à travailler, se construisant comme jeune adulte... n'a pas les préoccupations d'une personne d'âge mur, un conjoint, deux enfants , une maison et un labrador. En cela, une littérature spécifique peut être légitime. 

    Mais d'autres part, je trouve dommage que l'on cloisonne les cibles au point de prêter une sensibilité particulière aux jeunes adultes. Jacques Charpentreau disait que les meilleurs poèmes en français à faire lire à l'enfance et à la jeunesse sont simplement... les meilleurs poèmes français. (et lui ciblait des enfants ou des ados, un public qui pour le coup bénéficie vraiment d'une littérature spécifique). En termes de personnages, coller des personnages de jeunes adultes pour des jeunes adultes, afin qu'ils s'identifient, c'est oublier que l'identification 1) ne fait pas tout, et 2) peut fonctionner au delà de l'âge, du genre... Ainsi, quand j'ai lu Joseph de Marie-Hélène Lafon, moi, c'est à dire une jeune bourgeoise parisienne de 22 ans, je me suis identifiée à un ouvrier agricole de 60 ans vivant dans le Cantal. 

    Et puis, mon père pense que l'intérêt d'un bon livre, c'est de pouvoir être relu à différents âges, et marqué de différentes manières. Il m'a donné l'exemple du Joueur de Dostoïevski, dont il a retenu l'aspect "jeu" à l'âge de seize ans, et l'aspect conquête amoureuse une fois adulte. Au delà des différents niveaux de lecture, il y a aussi l'expérience personnel, les autres livres qu'on a lus, les choses qu'on a vécues... qui influencent la perception.


    Donc je me demandais : 

    - de manière générale, que pensez vous de la Y A  ? De l'étiquette ? 
    - Si vous en lisez ou avez lu, et appréciez le genre, ou voyez son utilité, pourriez vous essayer de me faire changer d'avis ? 

    Merci !
    emdicanna le 24 mars 2024
    Je suis contre ce genre d'étiquettes, de même contre le classement des livres de jeunesse par âge en librairies (7 à 9, 9 à 12, etc, quand ce n'est pas filles 9 à 12, garçons 8 à 10). Je suis contre les livres classiques "pour la jeunesse", réduits à un résumé, appauvris de tous les mots supposés non connus des jeunes lecteurs. Il est bien évident que s'ils ne rencontrent jamais ces mots, ils ne les connaîtront jamais. Misère !
    Verteflamme le 24 mars 2024
    Merci de ta réponse ! 

    J'ai fait de l'acquisition du langage, dans un autre registre que littéraire, et rien que la détermination de "tranches d'âge" (à tel âge l'enfant fait ci, à tel âge il sait dire ça) fait débat. Alors en littérature, où l'expérience, les préoccupations, la personnalité, l'éducation comptent énormément, je n'imagine même pas. 

    Concernant les classiques, j'émets une réserve. J'ai lu Jane Eyre et les Misérables dans la collection l'école des loisirs, en classique abrégé, à l'âge de neuf ans. Après, je sais que si les livres de l'édition étaient beaucoup plus fins que les originaux, le texte n'était pas défiguré (j'ai aussi lu les originaux ado). Enfin, ils écrivent qu'ils veillent à conserver le style de l'auteur. Et du vocabulaire complexe peut s'expliquer par une note de bas de page ! (ex. je me souviens de haridelle = mauvais cheval trop maigre). Eh bien, ces deux lectures m'ont passionnée et m'ont initiée aux classiques. 

    Quand à fille/garçon, il y aurait beaucoup de choses à dire, notamment sur le genre et le caractère daté de ce type de classement.

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