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Verdier [corriger]

Les Éditions Verdier ont été fondées en 1979 par Gérard Bobillier et Colette Olive et Michèle Planel. Elle est spécialisée dans la littérature, la poésie, le théâtre, les arts et l`architecture, les sciences humaines, la philosophie et spiritualités. La maison s`est d`abord fondée sur la collection de grands textes de la tradition juive Les Dix Paroles, puis s`est étendue à la littérature, française ou étrangère, avec des auteurs comme Pierre Michon, Varlam Chalamov ou Junichirô Tanizaki.

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Cher instant je te vois

Un poème par jour, Margarida, c’est peu et c’est beaucoup pour notre tendresse captive de ton corps mangé par le crabe sournois.



Ainsi commence ce texte comme un long poème narratif en vers libres, l'histoire d'une amitié, hommage à la vie écrit par Caroline Lamarche juste après la perte de son amie Margarida Guia.



Un poème par jour pour accompagner une fin de vie, partager leur passion pour Pessoa, Rimbaud, emprunter une phrase de Beckett pour titre, pour ce texte très émouvant. L'émotion est palpable à chaque page.



Margarida d'origine portugaise était compositrice sonore, passionnée de poésie. Une collaboration en 2014 pour "Crimen Amaris" relatant l'incarcération de Verlaine à la prison de Mons et le début d'une amitié. Margarida meurt d'un cancer à l'âge de 48 ans en juillet 2021, nous sommes en pleine pandémie, la solitude, l'isolement, seul ce fil, ses poèmes comme contact au jour le jour lorsqu'elle rejoindra un centre de soins palliatifs.



La poésie pour exprimer la lumière, toujours l'espoir c'est ce qui m'a frappé, Margarida reste positive malgré sa, ses douleurs intense.s. Un corps qui brûle, des douleurs à l'intérieur, l'image du Delphinium rongé en une nuit comme ce mal qui la ronge. Elle veut rester dans l'instant présent, dans la vie malgré tout, malgré les pertes de son frère, de ses amis rongés du même mal, une des causes peut-être de cancer, tout comme la pollution, les pesticides. Elle combat contre sa maladie comme elle a combattu pour ses amis, les migrants, son engagement dans la société.



Les mots sont choisis à merveille, ce texte est magnifique, un bel hommage à l'espoir, à ses combats. Après tout que reste-t-il à la fin? Une ode à la lenteur, à la poésie avant la disparition de notre monde en profitant des dernières gouttes de beauté que nous n'avons pas détruites.


Lien : https://nathavh49.blogspot.c..
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Au diable vauvert - Alatyr

Zamiatine est à présent bien connu d'un public adepte du genre dystopique — en deuxième rideau derrière Orwell et H.G. Wells — avec son roman « Nous Autres ».

Cette notoriété est bien l'unique conséquence positive de la sempiternelle multiplication des traductions, Gallimard venant de répondre à Actes Sud, adoptant également ce « Nous » — certes plus proche de l'original (« Мы »), mais dépouillant le titre francophone de cet oxymore si riche en sens… — dans une édition, toujours dans la collection « L'Imaginaire », traduite par Véronique Patte et préfacé par Giuliano da Empoli. Seule la postface de l'incontradictible Jorge Semprún reste (« la tyrannie, c'est mal ») alors qu'est ajoutée pour faire passer l'addition la toute première nouvelle de Zamiatine publiée, « Seul » (1908), précédemment disponible dans la traduction du très sûr Bernard Kreisse chez Payot.



Passées ces nouvelles du petit monde de l'édition, quittons la grande ville, ses bruits et ses odeurs, sa grouillante vacuité, et direction Lagrasse dans l'Aude, à la maison jaune, à l'écart, aux éditions Verdier.



Le calibre, ou plus justement le tonnage, d'un tel écrivain inciterait à finalement traduire l'entièreté de son oeuvre ; il faudra encore attendre pour son théâtre ; ses romans et principales nouvelles n'ont pas encore fini de nous arriver ; ces deux longues nouvelles parmi ses premières ( publiées dans les années 10 ), réunies comme une évidence sous la précieuse couverture monochrome, au milieu des années 2000…



Et sa traduction a même été primée…un vrai métier…



Ceux qui ont déjà apprécié un texte de Zamiatine retrouveront sa capacité à dépeindre une situation et des personnages en extrêmement peu de lignes.



Ces deux textes ont également en commun leur côté farce, carrément burlesque pour le premier, laissant librement s'exprimer cette mordante ironie, jamais absente de ses écrits.



Les censeurs impériaux puis bolchéviques n'ont jamais pu encadrer ce génie, éternel rebelle, qui entre deux textes fort différents, et avec un égal talent, a exercé bien des métiers… on en reparlera… de ceux dont on lit tout ce que l'on rencontre…

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Vu d'un cercle

"Vu d'un cercle", le spectacle d'un alpiniste en pleine descente mortelle. C'est ce que contemple et commente avec une longue vue un couple de touristes de leur hôtel.

Les autres nouvelles du recueil utilisent le même procédé. L'auteur regarde comme dans une lunette télescopique les faits et gestes de gens simples dans leur métier ( quincaillers, chaudronnier, ouvrière dans une mercerie industrielle ) ou leurs loisirs. Qu'ils remplissent des cartouches, fabriquent des bols en céramique ou affrontent des glaciers, il saisit la précision des gestes, l'art du mouvement, et toutes les sensations qui s'y rapportent.

Pour chaque récit, l'histoire des lieux, la généalogie de la famille donnent corps aux personnages et leur sort en est d'autant plus émouvant. C'est la vieille Jacotte sur son lit de mort, le Breton Laurent, condamné injustement pour désertion alors qu'il ne comprend pas les questions du tribunal, le jeune ado humilié et traumatisé par ses camarades.

13 nouvelles qui plongent le lecteur dans 13 univers admirables d'humanité avec , pour piment, une pointe d'humour et de cruauté.
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