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Seule en sa demeure

Quand j’ai commencé cet ouvrage, j’étais en panne de lecture. Je connaissais de nom l’auteure et je savais qu’elle était considérée comme une enfant prodige de la littérature – la dame a écrit son premier roman à l’âge de seize ans…



Seule en sa demeure est un véritable conte forestier, un conte noir. Ici, tout devient très vite sombre, menaçant, glaçant et on est bien loin du classique « ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants » ! Dès les premières pages, le décor est campé, on se retrouve plongés dans la société du XIXe siècle. Cécile Coulon offre ici à son lectorat une vision de cette société corsetée dans de vieilles croyances et coutumes. La femme attend sagement son mari à la maison et son rôle principal est d’enfanter.



Ce qui est drôle, c’est que sous ses aspects très puritains, il s’agit en réalité une histoire très charnelle, puisque l’auteure s’attèle à narrer le difficile apprentissage du devoir conjugal, les émois interdits de deux mains qui se frôlent. Avec une écriture gracieuse et sensuelle, l’auteure donne à ce conte forestier des allures de romance qui font vibrer notre cœur.



Le lecteur va de surprise en surprise. Moi qui croyait avoir affaire à une histoire simplette, à la moitié du livre tout se complique… Adieu la romance, bonjour le polar aux allures psychologiques ! C’est addictif, la recette de Cécile Coulon marche parfaitement et il est impossible de quitter ses personnages et ce Jura si sombre.



Ça se déguste lentement autant que ça se dévore avidement. C’est beau autant que c’est sombre. Vous l’aurez compris, on a affaire à une démonstration de la part de l’auteure et on en prend plein les yeux !



À lire d’urgence !
Lien : https://ogrimoire.com/2024/0..
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Reste

Adeline Dieudonné à su une nouvelle fois me donner des frissons et l'envie de dévorer "Reste" à toute vitesse.

Avec "La Vraie Vie" j'étais tombée en amour devant sa plume, sa sensibilité, son intelligence.

Avec "Reste" il en va de même. Aborder l'amour à travers la mort, réussir à ne pas tomber dans le glauque malgré le macabre de la situation, faire passer des messages forts et touchants sur ce que cela signifie d'aimer... ce sont les prouesses techniques de l'autrice dans ce roman.

Ce serait dommage de divulgâcher quoi que ce soit alors lisez le !
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Nos pères, nos frères, nos amis : Dans la tête de..

Mathieu Palain est un journaliste, romancier que j’ai découvert avec « Ne t’arrête pas de courir » que j’ai utilisé pour mon atelier dans le cadre de la Nuit de la Lecture 2024 à la maison d’arrêt de TOULON-LA FARLEDE.



Il m’est arrivé d’avoir des participants à mes ateliers d’oralité qui étaient détenus pour violences physiques, harcèlement moral et physique. Lire l’enquête de Mathieu Palain était un bon moyen de tenter de comprendre la genèse et les causes de ces actes de violence.



Le journaliste a assisté pendant quatre années à des groupes de paroles, des auditions judiciaires. Il a aussi recueilli la parole de victimes dans une Maison de femmes.



Ce qui surprend dès le début, c’est le déni dans lequel ces hommes se trouvent : minimisation de leurs actes et de leur culpabilité . En effet, c’est leur victime qui les a poussés à bout….



Un « cycle de la violence conjugale » a été identifié, une sorte de rythme cyclique :



» Première phase, un climat de tension s’instaure, l’homme se met en colère, multiplie les reproches envers sa compagne, puis il passe à l’acte et violente sa victime, qui est traumatisée, désemparée. Dans la troisième phase, il lui reproche ce qui vient d’arriver ; puis dans la quatrième phase, il s’en veut, présente ses excuses, se dévalorise, offre des cadeaux et menace, parfois, de se suicider. Cette phase dite de lune de miel laisse penser qu’un nouveau départ est possible. Mais le cycle se remet en branle. »



J’ai découvert avec intérêt la thèse de l’épidémiologiste américain Gary Slutkin. Selon lui, la violence doit être traitée comme une épidémie. La pauvreté, si souvent incriminée, n’est pas toujours l’élément déclencheur de la violence.



» Les enfants exposés à la violence, qui l’ont subie ou en ont été témoins, sont contaminés. La tuberculose vous l’inhalez et elle attaque vos poumons. Le choléra, vous l’avalez et vos intestins font le reste. La violence pénètre votre cerveau une fois que vous y avez été exposé. Et ensuite vous copiez, parce que nous sommes des machines à copier. (…) La solution ? Bloquer l’épidémie. Vous pouvez vous démener pour sortir un enfant de la merde, aucune étude scientifique ne prouve que ce que vous avez fait pour lui a une influence quelconque sur son environnement. C’est donc sur son environnement qu’il faut agir. Vous changez l’environnement, vous changez les gamins du quartier, parce qu’on ne grandit pas seul mais dans un bain d’influences. »



Cette enquête passionnante devrait être lue par tous les professionnels travaillant sur le terrain.
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