La ballade de Leïla Khane, comme le titre l'indique est un chant. Ce recueil ou pour mieux dire, ce long poème trace le dit de Leila, sa tendresse sur la réalité du monde et l'homme, qui l’habite depuis des siècles. Entre force et délicatesse, Leila rassemble la fragilité et la beauté de l'être qui navigue entre toute île et tout milieu naturel.
« Leila dit que longtemps elle a cru ne jamais mériter même la caresse d'un grain de sable
cherchant du bout des doigts l'amour sur son visage »
Il n'y a qu'une voie pour l'entendre : monter à bord et laisser le vent dérouter joliment le lecteur.
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Quelle puissance de résonance ont les mots de Beata Umubyeyi Mairesse ! Il s'agit pourtant d'une histoire qui n'appartient qu'aux survivants d'un génocide - un terme qui désigne une situation précise qui va bien au-delà des drames - celles et ceux qui ont échappé de peu à la mort violente mais dont le corps et le coeur sont imprégnés des effets de la barbarie incompréhensible (un jour, une nuit, ton voisin te retire ton statut d'humain). Et qui ne peuvent le partager parce qu'il faut trouver les mots pour le dire et des oreilles pour les entendre. Désir de vivre et besoin de paroles sont un long processus et un chemin sinueux, ceci est vrai dans tous les drames. L'autrice les écrit dans des romans (il m'en reste 2 à lire) et nouvelles, et ici en poèmes.
Une poésie du mot juste, pudique et volontaire, des mots qui chantent car même un cœur déchiré a sa musique.
Résonance de cœur à cœur, résonance des mots entre eux, tout ce qui me fait penser que la poésie est indispensable.
(Livre formé d'un prologue, du recueil Culbuter le malheur et d'une nouvelle version du recueil Après le progrès paru en 2019 aux éditions La Cheminante).
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