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Sabine Wespieser [corriger]

Sabine Wespieser éditeur est une maison d`édition créée en 2001 par Sabine Wespieser. Elle publie des ouvrages de fiction français et étrangers. Il n`y a pas de collections au sein de la maison, Sabine Wespieser éditant selon ses mots les livres qui lui plaisent, ne voyant pas l’intérêt de diviser. Le catalogue de la maison compte aujourd`hui plus de 140 titres et la maison publie une dizaine d`ouvrages par an.

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Les eaux du Danube

Un court roman d'une centaine de pages écrit sobrement et avec une délicatesse folle qui raconte ou plutôt suggère ces moments dans l'existence où la vie bascule et où les certitudes acquises se fissurent de toutes parts, notamment celles liées à nos origines et à la vie intime.

Dans les histoires de filiations, les pères ne sont pas toujours ceux que l'on croit, ni les mères d'ailleurs.

Il est un peu dommage que la quatrième de couverture dévoile tout ce qu'il faut savoir de ce récit qui voit un pharmacien sétois, un homme « sans passions », à la vie dosée comme les médicaments de son officine, être perturbé par un appel du professeur de philosophie de son fils de dix-sept ans et découvrir les origines hongroises de sa mère et d'autres pièces d'un puzzle bâti comme une pièce musicale de Schubert où « on sait lire les notes, mais on ne comprend pas ce qu'on entend pour autant ».

Agréable à lire, habile, musical, mais un peu léger.



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En vérité, Alice

Alice est une jeune femme amoureuse, mais sans doute pas de la bonne personne. Car cet homme exigeant, jaloux, violent qui la tient sous son emprise profite d’elle, de ses faiblesses, de son amour, de son besoin de tendresse.

Après l’avoir séduite, puis isolée des siens, il décide de déménager avec elle à Paris et lui demande de chercher du travail, elle qui n’est capable de rien, pas même de lui faire un enfant.



Voilà déjà plus de cinq ans qu’ils vivent ensemble, et malgré tout ce que son entourage essaie de lui faire comprendre, Alice s’obstine et pense qu’elle peut le sauver de ses démons, sans voir que c’est lui qui est en train de la perdre.



C’est de façon tout à fait improbable qu’elle tombe sur une annonce surprenante et y répond. Elle est embauchée à l’église et doit travailler au promotorat des causes des saints, en fait, sur les dossiers de béatification ou de canonisation des futurs saints.

Cet emploi pour le moins original, singulier et plutôt complexe lui fait rencontrer de belles personnes qui tentent en vain de la sauver des griffes de son persécuteur. Car c’est bien connu il n’est pas de plus grand aveugle que celui, ou celle qui ne veut rien voir.



Étonnant mille feuille qui alterne entre la vie fragile et sous emprise d’Alice et celle de tous ces saints qu’elle découvre et dont elle devrait s’occuper. D’un côté la violence intrafamiliale de l’autre la douceur et le pardon, l’amour, la solidarité.



Un roman que j’ai lu avec intérêt, me demandant à quel moment Alice allait pouvoir se libérer de ses entraves. Mais dont je ne sais pas dire si je l’ai aimé ou pas. Trouvant à chaque fois si désespérant cette femme qui souffre mais aime, qui espère et se désespère sans jamais réussir à comprendre ce qui est le meilleur pour elle. Ce qui est hélas souvent le cas dans la « vraie vie ».



Cette incursion dans le panthéon des saints de la religion catholique est originale et variée, évoquant des époques, des régions, des personnes très différents à chaque fois.



https://domiclire.wordpress.com/2024/05/09/en-verite-alice-tiffany-tavernier/
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En vérité, Alice

«En vérité, en vérité, je vous le dis...»



Dans ce roman sont juxtaposés deux univers très contrastés : le mal et la noirceur absolus dans un couple, où l’homme, manipulateur à l’extrême, tient sa compagne sous son emprise et, à l’opposé, une antichambre du paradis, le bureau où l’on examine les dossiers de candidature à la canonisation et dans lequel travaillent des personnes bienveillantes.



Alice, 29 ans, est tour à tour flattée ou dévalorisée et culpabilisée par son odieux compagnon, menteur et violent, avec lequel elle vit depuis cinq ans. Mais, en dépit des inquiétudes de sa famille, elle s’entête à croire qu’elle vit un amour unique et passionné et que, si cet homme a des crises en effet, elle saura l’en guérir par son immense amour.

Sommée par lui de trouver un emploi, elle en déniche un par hasard au bureau du promotorat des causes des saints, pour le classement des dossiers et le suivi des sessions. Cette découverte d’un autre monde, d’un type de comportement qui ne lui est pas familier, que ce soit la vie rayonnante des saints ou la générosité et les attentions de ses collègues, vont l’amener sur le chemin difficile du retour à la confiance en soi et à un certain esprit critique. Va-t-elle accéder à sa vérité ?



Le fil narratif du roman est interrompu par des monologues de notre héroïne, commençant tous par «Qu’est-ce qui m’a pris...», dans lesquels elle revient sur un incident dans son couple et s’accable de reproches, mais aussi par des extraits de psaumes et par l’irruption de la biographie de quelques saints. Ce qui provoque une mise en parallèle de la vie des saints, entièrement voués à Dieu, et de la relation conjugale d’Alice, cette dernière totalement dévolue et soumise à son compagnon toxique.



Un roman que sa documentation soignée rend très intéressant, sur la mécanique de l’emprise, mais surtout sur ce travail bien réel du promotorat des saints. Travail de Bénédictin, dont la procédure particulièrement complexe, établie dès le Moyen-Age, s’étend sur des décennies. On y apprend beaucoup de choses ; connaissez-vous par exemple la différence entre serviteur de Dieu, vénérable, bienheureux et saint ?



En dépit de nombreuses qualités, -ce portrait poignant d’une jeune femme fragile qui a accepté de s’aliéner et vit dans le déni, l’intérêt de découvrir un univers étonnant, l’originalité de cette obscurité traversée de rais de lumière-, j’émets quelques réserves : la fin, plutôt mystique et illuminée ; la part de magie et de fantastique ; le personnage d’Anne-So, un peu forcé peut-être (sept enfants, dont deux atteints de la maladie de Charcot, et toujours radieuse et bienveillante ?) ; enfin, cette épidémie des enfants endormis, qui finit par contaminer l’intégralité des enfants du monde, dont je comprends mal la place dans le roman.
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