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Marchialy [corriger]

Les éditions Marchialy, fondées en 2016 par Clémence Billault et Cyril Gay, publient au rythme d`une dizaine de titres par an des histoires vraies portées par une exigence littéraire : grands reportages aux limites du roman d’aventures, enquêtes romancées, épopées gonzo, récits d’exploration. Du désert aux mégalopoles, Marchialy combine l’acuité du journaliste et le talent du bonimenteur.

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Le Prince de Kalmoukie : Un étonnant voyage d..

Vous connaissez la Kalmoukie? Cette petite République de Russie où les ruines soviétiques cohabitent avec les temples de bonzes? Monter à bord de la Lada-AvtoVAZ de la journaliste Marine Dumeurger pour découvrir la vie suspendue de cette enclave bouddhique prise entre le Caucase musulman et la Russie orthodoxe. Durant son périple, elle fait la rencontre de Serge, un français descendant de Pouchkine venu s'installer sur les terres de ses ancêtres Kalmouks. Pour les nostalgiques du pays, il réunit à lui seul la noblesse tsariste et les cavaliers nomades mongols dignes de Gengis Khan. Même si la Grande steppe devient désertique et que la Russie sombre dans la décadence, ce «nouveau prince» adulé par ses pairs a su se créer une identité magnifiée par le passé. Avec ce premier livre, Dumeurger réussit à redonner vie à une bagatelle de personnages ballotés par les conflits politiques. On visite même Elista, une ville dédiée au jeu d'échecs (Chess City) qui a accueilli en son centre un unique tournoi, celui de Karpov-Kamsky en 1996. C'est pitoyable par moment, mélancolique aussi, mais toujours stupéfiant de sincérité.
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Les Fantômes du lac : Mémoires d'un village meur..

Lorsque j’ai choisi de lire ce livre, je n’avais pas d’attentes particulières, si ce n’est me lancer enfin dans la lecture d’un « true crime ».



Manon Gauthier-Faure, écrivaine et journaliste – elle fut notamment journaliste dans le service Faits divers du "Parisien" –, se penche ici sur un fait divers survenu dans les années 70, à savoir la disparition de deux fillettes, retrouvées noyées dans un étang dans un petit village de la Marne.



Si, comme je l’ai déjà dit, je ne m’attendais à rien en particulier, je m’attendais néanmoins à un style journalistique, bref, à une approche directe, un récit reposant uniquement sur les faits, rapportés par une écriture claire et concise. Et, ma foi, j’ai été agréablement surprise en découvrant le style de l’autrice. Certes, on perçoit la journaliste qui se cache derrière les mots, toutefois, sa plume enlevée, voire poétique, dévoile une conteuse passionnée.



L’enquête menée par Manon Gauthier-Faure ne nous révèle pas plus que ce que les journaux ont livré à l’époque, c’est-à-dire pas grand-chose, mais son récit est si captivant qu’il m’a été difficile de reposer ce livre sans découvrir le fin mot de l’histoire. Confrontée à l’absence de souvenirs de la plupart de ceux qui ont connu ou côtoyé les deux sœurs et leur famille, l’autrice cueille, par-ci par-là, quelques bribes lui permettant, si ce n’est de résoudre l’affaire, de livrer un portrait plus aimable et plus fidèle de cette famille que les rumeurs ont souillée. Forte de ses mots dépourvus de jugement, elle nous raconte les difficultés qu’elle a rencontrées, les moments de doute et de découragement quant à son dessein d’écrire un livre sur cette histoire, mais aussi et surtout l’histoire d’une famille – ceux qui ne sont plus et ceux qui vivent encore –, d’un bourg, au travers notamment des événements étranges que rapportent certains résidents de l’EHPAD du coin.



Si vous êtes mordus de faits divers et de true crimes, de livres regorgeant de détails plus sinistres les uns que les autres, il se peut que ce livre n’étanche pas votre soif de sang. Par contre, si vous aimez vous perdre dans les circonvolutions de phrases qui tutoient le lyrisme, vous assoir quelques instants sur une branche de l’arbre qu’est la langue française pour admirer l’horizon, alors ce livre saura vous emporter loin du brouhaha des grandes villes, tout en rendant hommage à ces deux petites filles cueillies par la mort alors que la sève de la jeunesse bouillonnait à peine dans leurs veines.
Lien : https://www.instagram.com/al..
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Les Otages : Contre-histoire d'un butin col..

Taina Tervonen est une journaliste française d’origine finlandaise. Elle a vécu au Sénégal entre ses 7 et 15 ans, a été à l’école sénégalaise, parle le wolof.



En 1890 le colonel Archinard de l’armée française entre dans Ségou (Mali actuel) et y met la main sur un butin composé d’objets divers, de bijoux en or et argent et d’un sabre attribué à El Hadj Oumar Tall (1794.97-1864), érudit musulman, chef religieux et chef de guerre. Archinard capture aussi des femmes et des enfants dont le jeune prince Abdoulaye, petit-fil d’El Hadj Oumar Tall, enfant d’une dizaine d’années qu’il ramène avec lui en France.



Les otages ce sont les objets volés et l’enfant enlevé. Taina Tervonen est partie à la recherche de leur histoire au Sénégal et en France. Au Sénégal elle rencontre des descendants d’El Hadj Oumar Tall qui lui disent l’importance réelle et symbolique des objets ayant appartenu à leur ancêtre, elle va sur les lieux où se sont déroulés une partie des faits -elle n’a pas pu aller à Ségou à cause de la situation politique. Au Sénégal et en France elle explore les archives et interroge des historiens de la question coloniale avec lesquels elle aborde le sujet de la restitution des objets volés à leur pays d’origine.



Nombre des objets du butin de Ségou ont d’abord rejoint la collection privée d’Archinard avant d’être donnés à des musées. Muséum d’histoire naturelle du Havre dont était originaire le colonel, musées de l’armée, des colonies ou de l’homme avant de passer au musée du quai Branly où ils dorment dans les réserves quand ils n’ont pas été volés ou perdus. Un des arguments des personnes opposées à la restitution des biens spoliés pendant la colonisation est qu’ils seraient plus en sûreté en France. Taina Tervonen montre que cette croyance est pour le moins à nuancer. Le sabre attribué à El Hadj Oumar Tall a été rendu au Sénégal par Edouard Philippe en 2019. Au musée du quai Branly on travaille aujourd’hui à établir la provenance des collections, tâche colossale.



Quant au sort du jeune Abdoulaye enlevé à sa famille, élevé dans les principes de la République française mais qui finit par se rendre compte qu’il est traité en fils de vaincu, je le trouve bien triste.



J’ai trouvé cet ouvrage fort intéressant et tout à fait accessible. Taina Tervonen raconte de façon vivante les étapes de son voyage au Sénégal, ses rencontres avec des personnes ressources, ses recherches dans les archives. J’apprécie le regard post-colonial qu’elle porte sur son sujet.
Lien : https://monbiblioblog.fr/ind..
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