Seize années seulement ont réussi à m'emprisonner en moi-même ; ça me rend tellement triste. Triste de constater que, même si je sais ce ressenti réversible, il n'y a que sa face diabolique qui m'apparaisse le jour comme la nuit.
Libéré d'une chute que je pensais inévitable, j'apprends désormais à ouvrir mes ailes, afin qu'elles me portent vers moi-même.
La culpabilité nous lie à ce qui nous répugne,
Ma confiance revient comme une vague étouffe les doutes qui me paralysent depuis des années.
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Ma confiance s'enfuit comme une vague, mes doutes reprennent de la force.
Ce n'est pas si facile de penser positif, quand on nous a tout donné, pour tout reprendre ensuite.
Le jour, je cours. Je retrouve ceux que l'aimerais appeler "amis".
La nuit je fuis. Je retrouve celui que je ne peux qu'appeler "ennemi".
Cet enfoiré de moi-même.
Je me rappelle le bonheur d'être vivant à chaque fois que l'envie de mourir me gagne.
Je me sens comme un oiseau. Un oiseau, c'est joli, ça fait la cour, ça vole. Sauf quand il est captif. C'est ce que je suis : enfermée dans cette putain de cage. Avec mes parents, dans cette maison à la campagne, à vivre de façon chiante et morne, comme mes ébats et mes coups de coeur. J'ai eu droit à une première fois horrible, à des copains trop collants. Quand Sébastien est arrivé, j'ai voulu m'y accrocher. Parce que c'était bien, tout cet instant présent ! Il me faisait respirer, planer. Puis la lourdeur de ses addictions a fait de cette chute l'une des plus douloureuses qui soient.
Est-ce que tu veux abandonner ? Je parle de maintenant, à cet instant. Quand l’envie de le revoir te prend aux tripes. Quand tu ne repenses qu’aux meilleurs moments passés avec lui. Quand, en imaginant rentrer, c’est la première personne que tu souhaites revoir. Je parle de ça. De ce que je vois sur ton visage, lorsque tu me parles de Sébastien. Tu le sais, au fond de toi, que c’est ce chemin et pas un autre. Alors, aime-le plus fort, Émilie. Comme tu ne l’as jamais aimé avant. Et si là, tu as toujours envie de laisser tomber, alors tu n’auras pas de regrets.
Au fond de soi dort toujours l'humain que l'on est réellement. Il faut juste le laisser sortir quand on le sent prêt à être accueilli tel qu'il le mérite.
Il existe en l'autre une part de nous. On doit se nourrir de ça pour grandir, franchir les obstacles. Jusqu'au jour où notre être entier sera assez fort pour escalader toutes les falaises. Même celles qui s'effritent. Même celles dont on ignore les secrets. On aura soif d'existence et on ne sera plus mis à terre par les épreuves