Comment imaginer le futur d'Israël et de la Palestine après le massacre du 7 octobre et les bombardements qui meurtrissent depuis la bande de Gaza ? L'idée d'un État binational est-elle définitivement devenue obsolète dans chaque camp ?
Pour en parler, Guillaume Erner reçoit :
Shlomo Sand, historien israélien
Alain Dieckhoff, sociologue
Visuel de la vignette : Ólafur Steinar Rye Gestsson/ Ritzay Scanpix / AFP
#israel #palestine #géopolitique
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On ne tue pas quelqu'un parce qu'un livre nous énerve. Certes, cela s'est produit au Moyen-Âge dans la civilisation chrétienne -Morkus venait de voir le film Le Nom de la rose-, mais dans le monde démocratique, si l'on aime pas un livre, on le jette, tout au plus, à la poubelle, et le lecteur vraiment retors en fait cadeau à un ami.
J'ai été particulièrement impressionné par les tableaux de meurtres, Rubens, David, Delacroix... Saviez-vous qu'ils ont tous peint en détail des scènes de crime, comme s'ils étaient des spécialistes de la police scientifique?
- Non, je n'y ai jamais pensé.
- Je me dis que seuls les flics, les auteurs de polars, et peut-être les assassins, peuvent se montrer attentifs à ces tableaux.
Les convictions rationalistes d'Émile eurent sur lui deux effets: une allergie instinctive à la bêtise et une adhésion totale à la laïcité. Le manque d'intelligence dans les comportements humains ne cessa jamais de le tourmenter, et même davantage au fur et à mesure qu'il avançait en âge. Il se résignait tant bien que mal à l'irrationalisme quand il ne nuit pas à son prochain, mais il demeurait intransigeant face à la stupidité et à l'aveuglement qui portent préjudice à autrui. C'est pourquoi, il détestait les institutions religieuses et, davantage encore, la flamme de leurs croyants convaincus.
L'absence de séparation entre l'État et le rabbinat en Israël n'est jamais venue de la puissance réelle de la religion, dont les fondements profonds et authentiques se sont au contraire amenuisés au fil des ans. Cette absence de séparation résulte directement [...] de la faiblesse intrinsèque d'une idée nationale précaire qui, faute de mieux, a emprunté à la religion traditionnelle et à son corpus textuel la plupart de ses représentations et de ses symboles, dont elle est restée, pour cette raison notamment, entièrement prisonnière.
Apprendre la communication pour s’armer contre les médias dominants ce n’est pas une tâche principale de l’école et du lycée ?
Tous les monothéismes recèlent un potentiel immanent d'esprit missionnaire. Alors que la tolérance caractérise le polythéisme, qui accepte la cohabitation avec d'autres dieux, le fait même de croire en un Dieu unique a pour corollaire la négation du pluralisme et incite les adeptes à propager le principe de l'unicité divine qu'il aurait propre.
Dans un État qui se définit comme juif, mais dans lequel il n'existe aucun signe de reconnaissance culturelle permettant de définir un mode de vie juif laïque universel, à l'exception des restes épars et laïcisés d'un folklore religieux, l'identité collective a encore besoin de la représentation floue et prometteuse d'une ancienne origine biologique commune. Derrière chacun des actes étatiques en matière de politique identitaire en Israël, on voit encore se profiler la longue ombre noire de l'idée d'un peuple-race éternel.
"si l'on peut aujourd'hui, recourir sans difficultés aux termes "peuple français", "peuple américain", "peuple vietnamien", et aussi "peuple israélien", on ne saurait en revanche faire référence, de la même manière, à un "peuple juif". Il serait tout aussi bizarre de parler d'un "peuple bouddhiste", d'un "peuple évangéliste" ou d'un "peuple bahaïe".
On peut supposer que l'expansion du monothéisme juif, avant qu'il ne devienne rabbinique, joua un rôle relativement important en posant les bases spirituelles qui permirent l'épanouissement de l'islam. Bien que ce dernier se fut heurté de front à son aîné, le Coran témoigne de la centralité du défrichement idéologique amorcé par le judaïsme.
Il est vrai qu'à l'origine de toute nation « occidentale » et en fait dans l'évolution de toute idéologie nationale on retrouve des mythes ethnocentristes qui se concentrent autour d'un groupe culturel et linguistique dominant, idolâtré comme le peuple-race originel.