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La mal aimée

Or l'hiver s'évasait; les arbres dont elle avait dégrafé les blessures bénignes et les soudaines cicatrices, tournaient lentement sur leurs gonds. Il ne gelait plus : les haies se couvraient de lettres d'amour qu'elle savait écrites par une femme encore trop émue pour être vraie.
Il y avait en elle un feu tiède de trèfles rouges. Rien ne bougeait à l'entour du bûcher. Dans l'eau, blanche, froide, sans doute amère : aucun précipité. Les ruines étaient noires; aucune pousse nouvelle n'en écartait les pierres. Pas le moindre épineux où elle pût piquer les derniers flocons.
Il y avait aussi sous les sables grossiers et les laines grisâtres des vins qui, de roses qu'ils étaient depuis que la lumière étroite avait lancé ses lames, viraient au bleu foncé, cela se devinait à sa façon de rire, tout en coups d'ailes, autant qu'en brouhaha timide qui sourdait d'en-dessous des ardoises mouillées.
Son avenir était un jeu d'osselets sur la mousse. Et elle découvrait des éclats de craie dans le creux des baies où s'ouvraient ses yeux pers, bien qu'il lui suffît encore d'un regard pour tuer les tourterelles et les geais dont les couleurs étaient trop crue et que la nuit fût toujours d'encre sous ses aisselles.
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(...)

Cette douceur dont tu prétends qu'elle réveillerait un mort, ce tremblement contre ta tempe

Quand l'amante achève sa page et suit la ligne de partage de l'infini et de l'instant.

(p.54)
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Plein champ

La nuit macère de nouveau autour des vernis et des lampes, et cela rampe de nouveau, que l’on ne saurait nommer mieux, sous les pierres et les tapis.

Comme si la neige n’occupait jamais longtemps la place, et que l’on avait aux lèvres enfin ce peu de poussière qui autorise à vibre, ou condamne…

Soudain audible sous le vent, un fracas d’ailes. Visible au ciel, ou sur la ligne de partage, une fontaine d’oiseaux blancs, goélands sans doute,

Sauf égarement des gens ou trucage, échappés à quelque décharge... Une forme pâle s’accoude entre ombre et soleil, un poignet se casse, et l’on ne modèle

Qu’un rêve de pierre à creuser ou fendre. Il n’y a peut-être, de l’autre côté de la haie barbare, un cheval couché qui ne bouge plus, et des mouches noires

Recouvrant un dôme en forme de corps ; il y a aussi, quand l’œil et l’objet qui piège l’image reniflent la mort, un reste de femme entre deux sillons,

Des bouts de charrue jetés au hasard, au vent et au sable, et un vieil enfant blond qui singe, en riant plus loin que ses larmes, l’ivresse et l’extase.

Robert Nédéléc, Plein champ, page 48, éditions Aspect 2014.
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Que l'on s'acharne donc, aussi et avant tout, à séduire ou piéger cette image de soi qui n'est qu'épure, d'ombre ou de graphite - que l'on se donne d'une voix, même s'il est sûr que se gauchira le trait de clarté et qu'apparaîtrons surtout ces vains résidus dont l'auront chargé inutilement l'amante et le rite...
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