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Citations de Pierre Bayard (233)


Il n'y a (donc) aucune raison, à condition d'en trouver le courage, de ne pas dire franchement que l'on n'a pas lu tel ou tel livre, ni de s'abstenir de s'exprimer à son sujet. N'avoir pas lu un livre est le cas de figure le plus commun, et l'accepter sans honte un préalable pour commencer à s'intéresser à ce qui est véritablement en jeu, qui n'est pas un livre mais une situation complexe de discours, dont le livre est moins l'objet que la conséquence.
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Etre cultivé, ce n'est pas avoir lu tel ou tel livre, c'est savoir se repérer dans leur ensemble, donc savoir qu'ils forment un ensemble et être en mesure de situer chaque élément par rapport aux autres.
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Alors même que je suis en train de lire, je commence à oublier ce que j'ai lu et ce processus est inéluctable, il se prolonge jusqu'au moment où tout se passe comme si je n'avais pas lu le livre et où je rejoins le non-lecteur que j'aurais pu rester si j'avais été mieux avisé.
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Pierre Bayard
On pourrait nommer bibliothèque intérieure cet ensemble de livres — sous-ensemble de la bibliothèque collective que nous habitons tous — sur lequel toute personnalité se construit et qui organise ensuite son rapport aux textes et aux autres. Une bibliothèque où figurent certes quelques titres précis, mais qui est surtout constituée, comme celle de Montaigne, de fragments de livres oubliés et de livres imaginaires à travers lesquels nous appréhendons le monde.
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La lecture est d'abord la non-lecture, et, même chez les grands lecteurs qui y consacrent leur existence, le geste de saisie et d'ouverture d'un livre masque toujours le geste inverse qui s'effectue en même temps et échappe de ce fait à l'attention : celui, involontaire, de non-saisie et de fermeture de tous les livres qui auraient pu, dans une organisation du monde différente, être choisis à la place de l'heureux élu.
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Chaque vie est une succession de bifurcations, plus ou moins nettement visibles, qui dessinent devant nous une multitude d'itinéraires virtuels [...]
Et où se seraient révélées peut-être d'autres personnalités potentielles que nous portons en nous et qui nous demeurent à jamais dissimulées.
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Tissé des fantasmes propres à chaque individu et de nos légendes privées, le livre intérieur individuel est à l'œuvre dans notre désir de lecture, c'est-à-dire dans la manière dont nous recherchons puis lisons des livres. Il est cet objet fantasmatique en quête duquel vit tout lecteur et dont les meilleurs livres qu'il rencontrera dans sa vie ne seront que des fragments imparfaits, l'incitant à continuer à lire.
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Au-delà de la possibilité de découverte de soi, le discours sur les livres non lus nous place au coeur du processus créatif, puisqu'il nous reconduit à son origine. Car il donne à voir le sujet naissant de la création, en faisant vivre à celui qui le pratique ce moment inaugural de séparation de soi-même et des livres où le lecteur, se libérant enfin du poids de la parole des autres, trouve en soi la force d'inventer son propre texte et de devenir écrivain.
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Où Graham Greene raconte une situation de cauchemar, dans laquelle le héros se retrouve face à toute une salle d'admirateurs attendant avec impatience qu'il s'exprime à propos de livres qu'il n'a pas lus.
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Certains évènements comme le naufrage du Titanic semblent posséder une telle charge émotionnelle qu’ils ne peuvent, selon le mot de Proust, tenir tout entiers dans le temps trop bref qui leur est imparti et qu’ils produisent des effets avant même de s’être produits, projetant derrière eux et vers les créateurs qui les précèdent et les écoutent, de fugitifs éclats de temps.
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D'après mon expérience, il est tout à fait possible de tenir une conversation passionnante à propos d'un livre que l'on n'a pas lu, y compris, et peut-être surtout, avec quelqu'un qui ne l'a pas lu non plus.
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Né dans un milieu où on lisait peu, ne goûtant guère cette activité et n'ayant de toute manière pas le temps de m'y consacrer, je me suis fréquemment retrouvé, suite à ces concours de circonstances dont la vie est coutumière, dans des situations délicates où j'étais contraint de m'exprimer à propos de livres que je n'avais pas lus.
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La vérité, nous allons le voir, est beaucoup plus prosaïque que le roman d’aventures inséré dans la lettre du juge. Je ne suis pas atteint(e) de folie meurtrière, je n’ai jamais conçu le projet esthétique de mettre à mort gratuitement dix personnes qui ne m’avaient rien fait (drôle d’idée…) et j’aurais même préféré, si cela avait été envisageable, en tuer le moins possible. Mais il fallait bien dissimuler la vérité sur ces crimes, et la passion des êtres humains pour les belles histoires a fait le reste.
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Personne, surtout parmi ceux qui détiennent une forme de pouvoir, ne semble tirer de conséquences pratiques de la capacité annonciatrice de la littérature. Devenue un lieu commun, cette prescience demeure en effet un fait abstrait dont un grand nombre d’observateurs reconnait l’existence, mais sans que lui soit octroyé pour autant le statut de découverte scientifique à part entière.
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Je ne lis jamais un livre dont je dois écrire la critique; on se laisse tellement influencer. Oscar Wilde
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Il n'existe pas de texte littéraire indépendant de la subjectivité de celui qui le lit. C'est le lecteur qui vient achever l'oeuvre et refermer le monde qu'elle ouvre, et il le fait à chaque fois d'une manière différente.
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Et dès lors que Le Chien des Baskerville, s'ouvre sur une erreur d'interprétation de Holmes, il est inévitable de se demander si celle-ci ne préfigure pas une erreur plus globale, portant sur l'ensemble du roman, et si, se glissant dans la marge étroite entre loi scientifique et généralité statistique, un assassin n'en aurait pas profité pour échapper à la police et pour couler depuis, en toute impunité, des jours paisibles.
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Toute la littérature théorique sur le roman policier d'énigme est dominée par un principe de dissimulation qu'Agatha Christie semble avoir porté à sa perfection, principe que se décompose en deux règles. La première est que la vérité doit être cachée pendant l'ensemble du livre. Le roman policier n'a de sens que si la vérité n'est pas révélée avant la fin du texte et, si possible, avant les toutes dernières pages. Cette dimension ludique est essentielle à la constitution même de l'aveuglement, qui prend d'autant plus de force qu'il est tardivement dissipé.
Second aspect du même principe : tout en étant cachée, cette vérité doit être accessible au lecteur, et même placée en évidence.
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L'île n'est donc pas dès le départ un lieu hermétiquement clos. Elle le devient au cours du roman, comme une pièce qui se refermerait progressivement sur ses occupants. C'est cette tempête et non l'île qui enferme les petits nègres et les condamne à mort. Et surgit alors la question qui ne semble pas avoir taraudé aucun des lecteurs du roman depuis sa parution : comment l'assassin pouvait-il prévoir qu'il y aurait une tempête ?

Chapitre III. La tempête, Contre-enquête, p. 85
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La vérité littéraire est en quête d'autre chose et les pays imaginaires auxquels elle donne accès n'impliquent pas, pour ceux qui les décrivent, de s'y rendre effectivement. Elle implique moins une fidélité littérale au réel que le souci de produire une certaine expérience affective, de trouver les moyens de la vivre soi-même, puis, ce qui est autrement difficile, de la faire partager au lecteur. (p. 84)
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