« Pendant quelques secondes, j’hésite à répondre. Puis je me lance, non sans hésiter, à avouer ce qui me trotte en tête depuis quelque temps.
– Je sais bien que j’exagère, Caro. Le vrai problème… c’est que je ne pourrais pas lui en vouloir, tu comprends. Il mérite d’avoir des centaines d’admirateurs à ses pieds, et parmi eux la plupart seront plus beaux, plus jeunes et moins cons que moi. Surtout moins cons. Je ne supporterais pas qu’il me quitte pour un sale type comme ce Martin… Mais si un jour il devait me préférer un mec qui est tout simplement mieux que moi, je suis qui pour l’empêcher de partir ?
Caroline ne rit plus, elle me regarde avec compassion. Ou pitié peut-être.
– Comme d’habitude, tu devrais considérer les choses avec un peu plus de simplicité, Thomas. Et faire confiance à Julien quand il dit que tu es l’homme de sa vie. Tu sais…
Elle s’interrompt et regarde par-dessus mon épaule en direction de la porte du restaurant.
– Tu sais, reprend-elle, je crois qu’il est tout simplement follement, passionnément et irrémédiablement amoureux de toi.
– Et il se demande si tu vas enfin accepter de le croire, si c’est Caroline qui le dit, ajoute Julien qui nous rejoint. »
Je dois avouer que je comprends pas ce qui se passe entre vous, de mon temps, ça n’arrivait pas. Ou pas ouvertement en tout cas. Mais, c’est sûr que je n’ai jamais vu Thomas sourire comme il l’a fait ce week-end. Il a l’air… Il a l’air heureux.