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Citations de Patrice Franceschi (256)


Mais l’on devine, derrière cette agitation du fleuve qui accepte toutes les activités des hommes, les immensités quasi désertes que cachent ses rives touffues.
Impénétrable et fascinante, la grande forêt conserve en son sein bien des secrets…

Admirer la jungle, l’un des plus beaux spectacles qui soit au monde.
Univers des sons aussi, la forêt retentit de cris et d’appels qui se répercutent en écho sous cette cathédrale antique où flotte l’odeur des sols mouillés après l’orage.
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Patrice Franceschi
avoir un livre dans la poche c'est n'être jamais seul (la grande librairie - France 5)
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Par association d'idées, je me mets à songer aux impressionnantes bibliothèques qu'il m’est arrivé de découvrir chez des ignorants aux noms célèbres.

Je me souviens ainsi d’un ancien président de la République ~ dont je tairai le nom par souci de charité chrétienne - chez qui j’avais été invité à dîner. La maison était majestueuse, la salle à manger splendide, les murs tapissés jusqu'au plafond d'ouvrages de la Pléiade. « II n'en manque aucun, me fit remarquer le président en me les désignant fîèrement d'un vaste geste de la main. J’ai toute la collection ; pas mal, non ? » Je hochai la tête d'un air faussement impressionné avant de répondre avec une pointe d’impertinence : «Quand je pense que vous avez eu le temps de lire tout ça ! C’est remarquable... »

Le président me considéra mi-figue, mi-raisin, esquissa un sourire contraint, et passa élégamment à un autre sujet de conversation.
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Le grand Cervantès écrivait il y a déjà quelques siècles : « Parler sans penser, c'est tirer sans viser. »

En ce qui concerne ce jeune serveur, j’ai envie de dire à l'inverse : « Parler en pensant, c’est viser juste. »
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Elle souriait sans arrêt, je m'en souviens. C'est étonnant quelqu'un qui sourit avec autant de constance, même dans les pires moments. Je lui ai demandé comment ça allait - le genre de choses dont on s'enquière banalement quand on n’a rien d'autre à faire, vous savez ça comme moi. Eh bien, elle m’a répondu comme si je lui avais posé une question essentielle ; et ce qu'elle m’a dit m’a laissé sans voix : "Tout le malheur des hommes vient de ce qu'ils craignent la mort. Si on chasse cette peur, le bonheur revient."
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(…) le poids des livres que l'on s'astreint à porter participe de la valeur qu'on leur donne, de l'estime qu'on leur attribue. Des décennies durant j'en ai donc transbahuté de toutes sortes et absolument partout : dans les jungles et les déserts, les plaines et les montagnes, et jusque dans les airs et sur les mers.

Je compte bien continuer. Car, de la même manière que ce qui est gratuit finit par être considéré sans valeur, ce qui ne nécessite aucun effort vaut peu.
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Je ne m'étais pas embarquée dans cette aventure parce que j'étais abreuvée de considérations géopolitiques ou idéologiques - et encore moins pour savoir ce qu'était la guerre, la vraie, celle qui se fait à hauteur d'homme. J'étais juste venue découvrir ce qu'avait pu être le destin de deux femmes remarquables dont je voulais raconter l'histoire - deux femmes qui déteignaient dangereusement sur ma vie. Je comprenais mieux maintenant ce qu'avait voulu dire Qaraman avec «les vérités qu'il faut aller chercher au péril de sa vie pour pouvoir les transmettre avec force». Cette phrase possédait plusieurs sens.
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Soyez encore comme l'arbre : ses racines ancrées dans le passé lui fournissent sa substance de vie, son tronc se nourrit de cette substance pour affronter le présent, ses branches poussent vers le ciel pour dessiner l'avenir de leur choix.
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Ce 23 décembre vers 19 heures, alors que la nuit était déjà largement tombée, le vent commença à tourner au sud - ce qui pouvait arriver de mieux à La Providence. Et ce vent daigna ne pas forcir. Toutefois, en regardant l’anémomètre dans la salle de navigation, Mackney grommela : « 10 Beaufort, nom d'un chien... Pour une tempête, c'en est quand même une » ; dans son coin Klavensko dit sobrement : « Par tous mes poils, je serais bien content si on en restait là » ; et Tim sur la dunette s'exclama : « Père, je crois que c'est gagné. Avant trois jours nous serons en Islande... » Flaherty, qui aurait bien voulu le croire mais se méfiait de la mer autant qu'il l’aimait, le prit par l’épaule et le serra contre lui : « Sûrement, fils, sûrement... »
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Mais, dans l’adversité, il arrive qu'un événement attendu avec trop d'espérance conduise à se réjouir prématurément. Dix heures ne s'étaient pas écoulées que, le 24 décembre au petit matin - dans l’aube infiniment triste qui se levait sur l’océan déchaîné -, le vent, tout en restant plein sud, se mit à forcir comme on ne pensait pas que cela fût possible. Il hurlait avec une telle hargne qu'il devint presque impossible de s'entendre à moins de deux mètres ; l’aiguille de l’anémomètre se bloqua au-delà de 11 Beaufort. Cette fois, l’ouragan était là - et il écrasa littéralement la houle et les vagues.
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Vous commencez à comprendre un peu mieux qui était Tékochine, madame Casanova ?

- De mieux en mieux, Bérivan. Je crois qu'elle va bien me plaire...

En tout cas, elle a rejoint très jeune notre révolution. Elle aimait défendre sa patrie, la démocratie, notre égalité avec les hommes, toutes ces choses, mais surtout, elle ne plaçait rien au-dessus de la liberté. Rien, vous comprenez ?

Je dis un peu bêtement : « Rien au-dessus de la liberté, bien sûr, c'est logique, c'est la révolution...» Bérivan secoua la tête de consternation en me regardant presque sévèrement : «Sauf votre respect, madame Casanova, vous ne connaissez rien à ces choses-là. Comment pourriez-vous, d'ailleurs ? Chez vous en Occident les libertés disparaissent petit à petit mais ce n'est pas par la force d'un destin contraire comme chez nous ; c'est seulement parce qu'il y a en vous une érosion de la volonté de vivre libre. Cela ne ferait-il pas de vous des sortes d'animaux domestiques ? Disons que Tékochine était un animal sauvage ; Je crois savoir qu'il y en avait beaucoup chez vous autrefois. »
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Je voulus interrompre mon boss, mais il était lancé: «On fera un feuilleton en plusieurs parties parce que cette histoire, pour moi, c'est une sorte de tragédie grecque en trois actes...» Il s'arrêta, attendant visiblement ma réaction, mais comme je me contentai d'un «Ah?» prudent, il reprit, vaguement vexé : «J'appellerai le premier de ces actes : "Kobané - le sursaut" puisque ça a été le tournant de la guerre. C'est parfait comme titre, non ? Vous ne dites rien ? Bon, très bien... En tout cas, j'intitulerai le deuxième acte: "Raqqa - la victoire", avec la prise de la capitale de l'État islamique deux ans plus tard. Pour le troisième acte, je ne sais pas comment vous sentez les choses, mais je ne vois qu'un titre possible: "Sérikani - la trahison" puisque cette bataille a été provoquée par notre abandon des Kurdes. Vous en pensez quoi de tout ça, Rachel ? »

Je fis attendre un peu mon boss, puis répondis, faussement mutine : «Jim, vous avez raté votre vocation ; vous auriez dû écrire des pièces de théâtre. »
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Cette fois, j'y suis.. . Le Fulmar est devant moi, amarré dans un coin paisible du port appelé le quai Roselys, dos à la rangée de maisons multicolores bâties au pied des collines pelées dominant Saint-Pierre.

Cet ancien chalutier reconverti en patrouilleur par la Marine il y a une vingtaine d'années n'a guère l'allure guerrière : mafflu, épais, trapu, il fait un peu pataud au premier abord; j’ai vu mieux. Je le trouve aussi trop haut sur pattes pour ses quarante mètres de long. Mais bon, c'est un navire, il va sur l'eau, et d'un point de vue poétique on peut dire de lui l'essentiel : voilà un bateau en partance pour l'autre côté de l'horizon. Que demander de plus ?
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«L'essentiel de la population fut évacué vers les zones kurdes de Turquie, et bientôt commença ce que la presse mondiale allait appeler "le Stalingrad kurde". Car cette bataille, nous allions finir par la gagner - après 135 Jours de siège et beaucoup de sacrifices. Moi qui les ai vécus, je peux vous assurer que ce furent 135 jours d'horreur et de malheur, de fureur et d'épouvante, de bruits et de désordres. Jusqu'à la fin, nous ne pouvions être certains de gagner - mais ce furent 135 jours qui ont renversé le cours de notre histoire.

«Comme tous nos autres bataillons, celui de Tékochine fit des miracles et subit de lourdes pertes ; au début de la bataille, Tékochine fut chargée de retarder l’avance ennemie dans le secteur sud de la ville. C'était encore le moment où Daech avançait comme un rouleau compresseur avec ses chars, ses blindés et ses milliers de combattants - de vrais barbares, hurlant sans cesse et vociférant à la moindre occasion ; les entendre et les voir ne serait-œ que cinq minutes, c'était comprendre en une seule fois ce que peut être la sauvagerie humaine : il y avait là des Tchétchènes arrivés en masse de Russie, des Ouïghours venus de Chine, des Saoudiens, des Pakistanais, toutes sortes d'Européens et je ne sais quoi d'autres encore...

«Je me trouvais au nord de Kobané, près de l'hôpital principal de la ville, à la lisière de la frontière turque; nous avions installé le noyau principal de notre direction politique dans les caves d'un grand bâtiment, organisant de notre mieux les aspects civils de la bataille ; autour de nous, la ville n était plus qu'un monceau de ruines et ces ruines fumaient comme des cheminées de volcans au milieu d'incendies qui s'éteignaient d'eux-mêmes après avoir consume tout ce qui pouvait l'être.
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Tékochine avait posé une question très précise à Bonnaventure, comme pour tuer le temps, mais avec beaucoup de sérieux. Elle lui avait demandé: "Colonel, c'est quoi un bon soldat à votre avis ?"

Bonnaventure avait répondu sans hésiter: "Un bon soldat est un littéraire mâtiné d'une once de mysticisme. C'est ma définition, commandante ; une définition hors cadre, naturellement." Vous voyez le genre de personnage, n’est-ce pas ?

Tékochine avait approuvé en applaudissant des deux mains comme une enfant et Gulistan s'était écriée avec une sorte de férocité joyeuse : "Bien dit, colonel, le reste vient ensuite, la technique et tout ça..?
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Entre les rêves et les cauchemars ayant hanté cette nuit quasiment initiatique, j’avais aussi échafaudé toutes sortes d’hypothèses sur ce qui pouvait arriver à une femme de mon âge jetée en pâture au destin. Car quoi : je m’apprêtais à partir pour des montagnes rebelles à toute autorité, sans cesse menacées par la guerre, des montagnes fermées à la plupart des étrangers et peuplées de maquisards irrédentistes dont plus personne n’avait idée ; tout cela était empli de mystère et sans doute de périls. J’entrais dans l’inconnu.
Dans l’escalier menant à la réception, il me revint à l’esprit une phrase lue dans les Mémoires de je ne sais plus quel écrivain qui assurait qu’il existait un lien consubstantiel entre existence et puissance : « Qu’il m’arrive n’importe quoi plutôt que rien », avait-il écrit quelque part.
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À 6 heures du matin, ce 25 décembre 1884, le vent commença à faiblir. L'ouragan s'éloignait. Mackney fit envoyer les voiles d'étai et La Providence continua sa route sous ce gréement de fortune.

À 7 h 45, les hommes du quart montant effectuèrent la relève de leurs camarades sur la dunette dévastée ; ils attendirent que le capitaine vienne prendre son poste avec ce pas lourd et rassurant qui avait jalonné tant d'années de leur existence, mais on ne le vit pas paraître.
(…)
Bientôt Ie soleil se leva par Ie tribord avant de La Providence et Mackney se résolut à faire éteindre les lumières du brick. Elles disparurent une à une et lorsque la lueur du fanal arrière mourut la dernière au milieu du jour boueux qui venait de remplacer la nuit obscure, tous surent a bord que Ie capitaine Flaherty était allé rejoindre son fils.
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(…) au début du mois d’octobre 2019, les Occidentaux ont trahi leurs engagements vis-à-vis de nous après cinq années de guerre commune contre l’État islamique et 36 000 tués et blessés dans nos rangs – à peine une poignée chez eux ; d’un seul coup, ils nous ont abandonnés aux mains des Turcs, nos pires ennemis. Probablement devaient-ils juger que nous ne servions plus à rien après avoir vaincu les djihadistes quelques mois plus tôt.
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De toutes les tragédies humaines que compte l'histoire des océans, celle vécue par le vieux capitaine Flaherty la nuit de Noël 1884 appartient sans nul doute à l'espèce la plus épouvantable qui soit. Que la fortune ait pu accabler à ce point un homme parmi les plus singuliers qui aient jamais navigué sur les océans est demeuré longtemps une énigme aux yeux de tous ceux qui furent mêler de près ou de loin à cette tragédie. Aujourd'hui encore, dans le petit port irlandais de Gillerney où vivait le capitaine entre deux embarquements, on raconte que l'horreur de son drame personnel a hanté les nuits des hommes de son équipage jusqu'à leur dernier souffle.
Un fanal arrière qui s’éteint
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Que voulez-vous, Monsieur O, le langage ne sert à rien pour dire la vérité, c'est comme ça.
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