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4.05/5 (sur 64 notes)

Nationalité : France
Né(e) le : 02/07/1964
Biographie :

Pascal Blanchard est un historien français.

Chercheur au Laboratoire Communication et Politique du CNRS , ancien chercheur au GDR 2322 du CNRS Anthropologie des représentations du corps (à Marseille), Pascal Blanchard co-dirige le Groupe de recherche ACHAC | Colonisation, immigrations et postcolonialisme depuis 1989 (www.achac.com).

Il a réalisé plusieurs expositions sur le thème de la colonisation et de l'immigration, dont Images d'empire (1996), L'appel à l'empire (1997), Images et Colonies (1993). En 2012, il a été le co-commissaire d'exposition avec Nanette Snoep et Lilian Thuram de Exhibitions. L'invention du sauvage au Musée du quai Branly (prix Cristal de la meilleure exposition de l'année).

Il a publié ou co-dirigé une quarantaine d'ouvrages collectifs aux éditions La Découverte dont Zoos Humains (2002), la Fracture coloniale (2005), Ruptures post-coloniales (2010), le Grand Repli (2015) et Vers la guerre des identités ? (2016).

Il a réalisé plusieurs documentaires télévisés (Les Zoos humains (Arte, 2002) ; Paris couleurs (France 3, 2005) ; Des noirs en couleur. L’histoire des joueurs afro-antillais et néo-calédoniens en équipe de France de football, (Canal +, 2008), Noirs de France (France Télévision, 2012) et a collaboré à plus d’une dizaine de films de fiction ou documentaires. Il a également co-réalisé avec Rachid Bouchareb les séries Frères d'Armes, puis Champions de France (France Télévision, 2014 à 2016), deux séries retraçant le parcours de combattants et de sportifs issus de la diversité.

Outre son activité de chercheur et d’historien (docteur en histoire de l’Université Paris I en 1994), il assure une expertise dans le domaine des médias, de la production audiovisuelle et de la communication en tant que concepteur-réalisateur de musées aussi bien en France qu’à l’étranger.

En 2014, il publie avec les journalistes Claude Askolovitch, Renaud Dély et Yvan Gastaut "Les années 30 sont de retour".


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Bibliographie de Pascal Blanchard   (44)Voir plus

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Carte blanche à l'ACHAC Modération: Emmanuel LAURENTIN, journaliste et producteur à France Culture Intervenants: Quentin DELUERMOZ, professeur à l'université de Paris Cité, Laurent JEANPIERRE, professeur à l'université Paris 1, Eugénia PALIERAKI, maîtresse de conférences à Cergy Paris Université À l'occasion de la publication de l'ouvrage : Une Histoire globale de la France coloniale dirigé par Nicolas Bancel, Pascal Blanchard, Sandrine Lemaire et Dominic Thomas (Éditions Philippe Rey) Les travaux sur l'histoire coloniale de la France se sont multipliés ces vingt dernières années. Après la publication l'ouvrage Une Histoire globale de la France coloniale, quels sont les enjeux historiographiques et épistémologiques d'une histoire coloniale (et postcoloniale) saisi au prisme de l'histoire transnationale et globale et au regard des enjeux dans les autres en puissances coloniales en Europe ? Comment articuler les différentes trajectoires des empires et les connections multiples qui les lient aux métropoles coloniales et aux autres aires géographiques ? Comment apprécier les flux – hommes, idées, produits – qui circulent au sein et entre ces espaces ?

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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Pascal Blanchard
Ce qui m'intéresse dans les statues qui existent, c'est de pouvoir en parler, de dire qui ils étaient. Si vous enlevez toutes les statues de nos espaces publics qui viennent du passé, vous ne pouvez plus rien expliquer. C'est comme brûler les livres et les images : à un moment, vous n'avez plus le matériau.
[La grande librairie, 20 octobre 2021]
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L’artiste sénégalais Fodé Camara se réapproprie le personnage publicitaire Banania, image symbole de la période coloniale en France. Son « Y’a Bon » devenu clown blanc renvoie à l’Occident l’image de sa vaniteuse volonté de domination (peinture de 1992).
(page 95)
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En Indochine, le concubinage entre hommes français et femmes indigènes s’avérait être le type de rapport sexuel interracial le plus pratiqué. Au début de la conquête, cette forme de cohabitation était assez bien tolérée dans la colonie car elle procurait à l’homme blanc, prétendait-on, un « foyer » temporaire où il pouvait avoir des relations sexuelles sans risques et jouir de la compagnie féminine et du confort domestique.
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La mise en scène du corps des femmes maghrébines et orientales, dans une perspective érotique, se fixe dans la production visuelle et érotique constituée par la carte postale dans les années d’entre-deux-guerres, destinée au grand public.
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Pour éviter le métissage et permettre aux relations interraciales de rester ponctuelles, la prostitution est considérée comme nécessaire à l'entreprise coloniale.


(Leïla Slimani, dans "Regard sur une image")
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« Le colonialisme porte en lui la terreur. Il est vrai. Mais il porte aussi en lui, plus néfaste encore peut-être que la chicotte des exploitateurs, le mépris de l’homme, la haine de l’homme, bref le racisme. Que l’on s’y prenne comme on le voudra, on arrive toujours à la même conclusion. Il n’y a pas de racisme sans colonialisme. » Aimé Césaire, La nouvelle critique, 1954
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Abandon

Sentir sa raison qui paresse
Et petit à petit s'abaisse
Devant les assauts du cœur
Sentir depuis les profondeurs
Jaillir un torrent de chaleur
Vouloir que jamais il ne cesse
Sentir un ruisseau de tendresse
Déferler en vagues de caresses
Avoir le cœur qui déraisonne
La raison qui s'abandonne
Et tout à coup s'étonne
Devant le cœur qui se donne
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Cette invention de l'indigène consacre « la transformation de la figure de l'Autre-colonisé, devenue centrale dans l'imaginaire collectif français depuis la grande expansionniste coloniale » (cf suite) des années 1880-1885, puis 1890-1910, à la suite d'un « long processus de métamorphose de l'Autre-dominé, qui commence avec celle de l'esclave au XVIIe siècle, pour évoluer, trois siècles plus tard, vers celle de l'immigré-type ». Plusieurs auteurs précisent que ce phénomène trouve sa source dans le conflit mondial de 1914-1918 et prend des formes spécifiques, différentialistes, en fonction des populations stigmatisées. « Trois figures de l'indigène au service de la défense de la mère patrie semblent alors s'imposer : celle du tirailleur – du « noir » -, dont la sauvagerie est retournée contre plus barbare que lui – le « boche » - et dont la bravoure, la puissance physique et la « bonhomie » (« y'a bon banania ») se sont mises au service de la France ; celle du cavalier maghrébin, perpétuant une tradition magnifiant la valeur guerrière de « l'Arabe », mais qui fixe définitivement sa fonction, sa perception et les craintes (islam) qu'il inspire dans un champ étroit du politique ; enfin celle de « l'Indochinois » (et mêmes des populations chinoises « importées » pour les usines d'armement), perçu depuis la conquête comme un piètre combattant – un archétype qui ne s'évanouira qu'avec la guerre d'Indochine … - et comme tel restant cantonné au rôle de main-d’œuvre industrielle importée et supplétive, très peu utilisée au front. Dans cette trilogie coloniale « utilitaire », dans cette segmentation du « type », on remarque une catégorisation très nette : au premier le champ du ludique et du corporel, au deuxième l'univers du politique et du revendicatif, au dernier l'espace économique et l'invisibilité. Autant de règles qui vont fonctionner tout au long de la colonisation et même après les indépendances, jusqu'à aujourd'hui. »
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La mémoire s'est transmise, comme l'écrivait magnifiquement Aimé Césaire, de "l'homme-famine, l'homme-insulte, l'homme-torture". Cent soixante ans après l'abolition de l'esclavage, le sentiment de ne pas toujours être entièrement accepté comme citoyen donne une force à ce passé. Dans les outre-mers, on se souvient : des décennies pour obtenir l'égalité des droits sociaux 'demandée en 1946, elle n'est finalement obtenue qu'à la fin des années 1990) ; le long mépris pour les langues créoles et les pratiques vernaculaires ; le discours sur les "danseuses de la France", les "assistés", les territoires qui "coûtent" ; l'indifférence aux apports culturels, artistiques et dans le domaine de la pensée venant des sociétés postesclavagistes ; les inégalités, le chômage et le faible développement...
Comment ne pas penser que deux siècles d'esclavage et un siècle de colonisation ne sont pas en grande partie responsables du présent ? C'est en encourageant la recherche sur l'anthropologie et la sociologie de ces sociétés , sur la ligne de couleur qui traverse l'identité nationale, sur la survivance d'inégalités dans le foncier, dans l'accès au capital, à l'entreprise, etc., c'est en cessant de traiter ces sociétés comme des sociétés de mendiants que l'esclavage colonial prendra sa place comme organisant le passé sans occulter le présent et l'avenir.
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« […] il est aujourd'hui devenu difficile d'ignorer la "postcolonialité", tant elle porte des tensions extraordinairement fortes : l'extension, dans les quartiers, de la comparaison entre les situations de relégation (sociale, économique, culturelle, éducative, religieuse...) et la situation coloniale ; la législation sur la bonne manière de construire et de transmettre le "bilan globalement positif" de la colonisation ; les revendications mémorielles des "enfants de la colonisation" dans un contexte de "reprise en main" de l'histoire coloniale ; la montée du "sentiment d'insécurité" face aux immigrations postcoloniales et l'incompréhension des élites républicaines devant les identités "hors normes" qualifiées de "communautaristes" ; les les dénonciations médiatiques d'un "racisme anti-blanc" au moment même où nous assistons à une crispation du modèle d' "intégration à la française" ; les phobies anti-islam exprimées lors du débat sur le voile ; le rejet de la France en Afrique francophone et les politiques de la francophonie... Autant de signes qui font de la fracture coloniale une réalité multiforme impossible à ignorer. » (p. 11)
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