Ophélie Surcouf à Mang'Azur 2022
" Jusqu'à aujourd'hui, je pensais que l'Est était le bout du monde. Dans le premier drama coréen que j'ai regardé, je n'ai pas aimé la langue et j'avais le doigt prêt à appuyer sur le bouton de la télécommande pour changer de chaîne. Mais je m'y suis habituée et aujourd'hui, regarder un drama est comme rentrer à la maison. J'étais probablement coréenne dans une vie antérieure..."
Témoignage d'une fan israélienne recueilli par Irina Lyan et Alon Levkowitz
De manière générale, le contexte fait qu'il est très facile de faire ce que l'on veut lorsque l'on est un homme. On ne réalise pas à quel point les deux genres ne sont pas sur un pied d'égalité là-bas. En venant de France, en tant que femme, on a des acquis, on est dans la révolte, l'émancipation, la transparence, il faut tout dire. En Corée, il commence à y avoir des mouvements pour l'égalité des femmes - mais on est encore loin de s'approcher de la liberté qu'on a acquise en France. Ce décalage pose d'autant plus problème lorsqu'on est étrangère et que l'on ne sait pas où l'on met les pieds. Les Coréens s'autorisent des choses qu'ils ne se permettraient jamais avec des Coréennes : à ce niveau-là, il y a un vrai manque de respect et d'éducation de la part de certains.
Lucie
Alors, avec ce livre, j'ai eu envie de vous proposer de partir en voyage, à leur rencontre. Pas à la rencontre du chercheur, du réalisateur ou du fan. Mais à celle, plus intime, de personnes dont la vie a profondément été changée par leur lien avec la culture de ce pays qui me fascine tant - et qui fascine la planète chaque jour de plus en plus.
Je ne m'étais jamais posé la question avant qu'elle n'apparaisse dans les titres de la presse : la K-pop pouvait-elle être subversive et révolutionnaire ?
Elle a certainement révolutionné ma vie. Grâce à elle, j'ai rencontré des amis, j'ai aimé, j'ai adoré, j'ai crié, j'ai pleuré, j'ai appris à avoir moins peur du monde et j'ai traversé le Pacifique jusqu'à l'autre bout de la planète. Je suis reconnaissante de tout ce que la K-pop a pu m'apprendre et m'apporter dans mon quotidien.
Constanza Jorquera
C'est probablement en partie pour garder contact avec leurs racines que les Coréens célèbrent les fêtes bouddhistes ou réinventent la dynastie Joseon dans les dramas - car tout avance si vite, tout est si souvent détruit et reconstruit que les fossés entre générations se creusent à une vitesse ahurissante.
Il m’a fallu du temps pour réaliser cela. Dans mes recherches. Dans ma vie personnelle. Je me suis rendue compte qu’il ne s’agit pas d’opposer les cultures, qu’elles se parlent, se mêlent, s’hybrident.
La Hallyu n'a fait que passer par moi, comme un virus se sert de son hôte, pour aller plus loin et toucher plus de monde...jusque dans les montagnes reculées bhoutanaises.
Je fais mon bout de chemin, je panse mes blessures. J’avance pas à pas. Et tous les jours, je continue à me demander : Pourquoi la Corée ?
La Corée avait enfin accepté que j’étais ici chez moi.
Le temps d’une parenthèse – comme au cinéma.