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Critiques de Nathalie Bianco (188)
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Les petites

C’est une jolie histoire. Une histoire d’aujourd’hui. Dans une cité HLM où il fait souvent gris, où on ne naît pas tous égaux, il y a l’amitié qui nous prend par la main. C’est l’histoire des petites. Elles sont trois, Faouzia, Myriam et Kadi. Intrépides, joyeuses, elles avancent dans la vie en sautant dans les flaques de l’enfance, tout sourire.



L’histoire c’est Kadi qui nous la raconte. Aujourd’hui elle a cinquante ans, elle travaille comme assistante pour une actrice en vogue. Elle a perdu de vue ses amies d’enfance. Elle a un peu oublié comment on passe dans les mailles du filet,

alors elle se rappelle comment c’était la vie avec des couettes et un costume de fée. Jusqu’au jour où sa vie prend une nouvelle tournure. Qui appelle-t-on quand rien ne va ? Sa meilleure amie d’enfance quand on en a une… Mais que sont devenues Faouzia et Myriam ?



Il y a beaucoup de fraîcheur dans ce roman, des parfums d’enfance, de gaieté, des souvenirs auxquels il faut tenir, des promesses qu’on tient. On sourit, on s’émeut, on voit que la vie n’épargne personne. Il y a souvent quelque chose qui cloche. On a tout et rien à la fois. Parce que petite, on n’a pas eu la chance d’être aimée. On est aimé mais parfois mal, avec des bleus sur le visage. Et parfois c’est la vie qui vous amoche. Nathalie Bianco nous les fait aimer ces petites.

Certains passages m’ont beaucoup touchée. Peut-être que je me sentais proche de ces petites, de ces femmes cabossées mais bien en vie.

Moi aussi souvent je me pose cette question comme Kadi:

« Qu’est-ce qui fait que certaines personnes sont aimées suffisamment, vraiment ? Et que d’autres ne le sont jamais qu’à moitié, de loin, avec distance ? »



Toutes les réponses ne se trouvent pas dans ce livre, elles planent dans le mystère de la vie.

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Le petit lynx

Je remercie infiniment Babelio et les éditions Sixième pour m’avoir donné l’occasion de déguster cette pépite.



On y fait connaissance d’un vilain petit canard, un enfant « pas comme les autres », pénible pour ses proches, issus d’Algérie, pénible particulièrement pour sa maman qui ne semble pas avoir la fibre maternelle à son égard, pour ses frères, deux jumeaux, des enfants particulièrement choyés par leur mère, un pauvre môme qui tente de se faire une place dans cette famille peu accueillante. Sa particularité, c’est qu’il a appris à lire seul et a découvert un refuge, celui des livres. N’ayant pas accès à la bibliothèque (sa mère refuse de lui permettre de s’inscrire), il est accueilli par les Grosset, ses voisins : une bibliothécaire qui comprendra son malaise, et son mari, un homme qui en veut à la terre entière et lui fera comprendre sa colère et son racisme.



Enfants anxieux, qui perçoit bien les malaises des autres et comprend que de grands secrets pourraient expliquer le comportement des adultes, c’est là un des aspects qui captent le lecteur. Mais ce ne sont pas les seuls : un grand nombre de personnages vont et viennent dans le roman, avec leur tempérament, leurs croyances, leur façon de communiquer, leurs maladresses. On y ajoute un héros charmant et pas si pénible, un enfant qui essaie de comprendre la vie et les gens, un enfant qui a pour projet de devenir écrivain et qui nous livre son premier roman, celui de sa vie encore courte mais si remplie.



Des passages humoristiques liés à sa naïveté, à son envie d’apprendre avec en fond, des sujets graves qui font réfléchir.



Bravo à l’autrice, qui a su se mettre dans la peau de l’enfant et reprendre des expressions et des tournures qui font sourire et qui ne sont pas sans rappeler le petit Nicolas.



Belle découverte, excellents moments de lecture.
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Ceux des quais

Deux personnages, Malik un jeune livreur et Roxanne qui a du quitter le foyer où elle vivait le jour de ses 18 ans vont venir s’intégrer au groupe qui vit dans la rue près des berges de Rhône. Ils vont rejoindre Nono, Vava et les autres. Un roman qui n’est pas du tout pessimiste comme on pourrait le croire. Nous passons de bons moments avec ces personnages totalement loufoques. On dirait qu’ils forment une famille où chacun à sa personnalité.

Une histoire bouleversante qui met en avant ceux qu’on ne voit pas. Une histoire remplit d’humanité où l’autrice a su leur donner une place avec respect.

« Ceux des quais » est disponible depuis le 1er septembre dans vos librairies.

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Ceux des quais

Malik vient de se faire agresser par des voyous. Il est sauvé in extremis par un flamboyant clochard, Nono.



Roxanne a atteint sa majorité et doit quitter le foyer de l’aide sociale à l’enfance. Passé le premier moment de joie à l’idée de se retrouver libre, il lui faut se rendre à l’évidence, elle n’a nulle part où aller.



J’ai trouvé l’intrigue plate en le lisant, mais je dois avouer que je n’oublierai pas ce livre de sitôt, sans doute grâce au choix de l’auteur de nous parler de gens trop souvent escamotés, même s’il y a des clichés.



J’ai aussi déploré la brutalité narrative de ce qui arrive à un des personnages. C’est tellement brusque que je ne parvenais pas à y croire. Je suis revenue en arrière pour être certaine que j’avais bien compris.



Les personnages sont le point fort du roman, impossible de ne pas s’attacher à certains d’entre eux, Malik, Roxanne, Vava, Six dix, et les Ragondins.



Merci à Nathalie Bianco pour cette lecture


Lien : https://dequoilire.com/ceux-..
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Ceux des quais

Chacun des personnages a sa personnalité et ensemble ils constituent une sorte de tribu qui se retrouve sur les quais du Rhône à Lyon.

On pense alors aux membres de la famille Malaussène.

Nono se “vante d’user d’un français très correct”.

Roxanne est allée de foyers en familles d’accueil avant d’être “remise en société” à 18 ans.

Les autres ont pour nom Vava, Six dix à cause de sa posture penchée, le Russe, Malik et les Ragondins.



Il faut un peu de temps pour installer les personnages, faisant douter du caractère romanesque au profit du genre sociologique et puis tout s’anime.

Des histoires touchantes et féériques se déroulent alors au bord du drame.



Nathalie Bianco éclaire ses personnages car : “les invisibles des quais, eux aussi ont une vie, des aventures, des rêves, des histoires, des tourments et des passions sous leurs oripeaux”.

Elle réussit à donner à ces SDF leur part de poésie et d’humanité. “Ce n'est pas parce qu'on n'a pas de toit sur la tête qu'on ne peut pas vivre des histoires magnifiques…”



On ne peut que s’attacher à ces personnages de la cour des miracles de la cloche.



Cela ressemble à un conte qui aurait les accents d’une vérité sociale implacable. Il y a même du Cyrano en nono.



C'est une jolie histoire avec des joyaux d’humanité dans la déchéance, qui risque de vous tirer les larmes.

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Ceux des quais

Cette magnifique histoire se situe entre le rire et les larmes !



Emotions multiples !



Je ne m'étendrais pas sur le fait que, encore de nos jours, tout le monde n'a pas un toit ,digne de ce nom ,sur la tête, un chez soi , aussi petit ou vétuste soit-il pour se réfugier le soir venu !!!!



* Celui qui m'a offert ce livre ne m'a pas prise en traître, il me l'avait dit ... Mais j'ai pleuré au-delà de ce qu'il pensait !*



Nathalie Bianco a su trouver toute l'humanité, le respect et l'empathie nécessaire pour nous faire plonger avec elle parmi "Ceux des Quais" ; et nous raconter leur quotidien, le pourquoi et le comment qui les a fait arriver là.

L'enlisement inexorable de ces laissés pour compte, devant lesquels , bien souvent, nous détournons le regard.



La description des personnages est criante de vérité, parfois drôle et souvent touchante.



Ne vous détournez pas ! Regardez cette Société qui côtoie la nôtre !



Ecoutez Nono, amoureux fou de Cyrano, de la poésie et du langage, déclamer des tirades entières, le nez au vent, habillé comme un épouvantail mais avec des manières de Prince d'un autre temps.



Découvrez ses compagnons d'infortune, tous avec un passé et une histoire de vie, des êtres comme vous et moi,

un noyau de "paumés" soudés par une franche amitié.



Bouleversante histoire, merveilleuse et triste à la fois, comme seule peut l'être la Vie.



J'ai terminé ce livre dans le brouillard ; brouillard qui troublait ma vue sur ce monde "d'invisibles" !
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Ceux des quais

Ceux des quais, écrit par, Nathalie Bianco .

Une très belle histoire.

Un très beau roman qui décrit assez bien la pauvreté et la difficulté à vivre de nos jours, avec malgré tous beaucoup d'humour. Une très belle histoire d'amitié et de solidarité , avec des personnages touchants et émouvant de tous âges et de tous horizons . Un roman a lire pour tous les lecteurs.

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Ceux des quais

C'est avec un regard plein d'empathie que Nathalie Bianco nous invite à rencontrer "Ceux des quais". A travers un récit drôle et émouvant, vous ferez la connaissance d'une tribu particulièrement hétéroclite, condamnée par le destin à vivre sous les ponts lyonnais en bordure de fleuve.



Il y a le grandiloquent Nono, le rockeur Jony, le Russe, Six Dix, Gero l'indien, les Ragondins, l'indispensable Vava, accompagnés bien sûr d'une flopée de chiens. Le hasard va mettre sur leur chemin Malik, un jeune livreur à vélo trafiquant de drogues, et Roxanne qui, à 18 ans, après être passée de famille d'accueil en famille d'accueil, décide de quitter le foyer qui l'héberge pour prendre son envol. Aucun problème pour accueillir les nouveaux venus, le peu qu'ils possèdent, ils le partagent. Leur quotidien n'est que solidarité au service de leur amitié. Il faut bien ça pour affronter les vicissitudes de l'existence.

La plume de l'autrice (que je découvre) reste lucide : il y a la saleté, la drogue, l'alcoolisme, la maladie. Pourtant en jonglant entre humour et émotions, elle nous force à poser un regard nouveau et bienveillant sur ceux que la société actuelle a exclus de ses rangs.



Merci à Babelio et aux Éditions "Sixième(s)" pour l'envoi de ce titre lors de la dernière opération Masse Critique. Un roman si lumineux et tendre que l'on termine la larme à l'œil. Un 20/20 assurément.
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Ceux des quais



Je suis entrée dans cette histoire à pieds joints. J’ai sauté sur les berges du Rhône et fait la connaissance de Nono, Vava, Six dix, Malik, Roxanne et tous les autres.

Une magnifique galerie de portraits. Oui c’est un peu, non complètement, la cour des miracles mais ils sont tous tellement attachants !

Ce sont les marginaux, les clodos, les SDF, les invisibles, les laissés pour compte. À qui Nathalie Bianco redonne l’humanité que la société leur dénie avec beaucoup de justesse et de bienveillance.



Je n’ai pas la larme facile mais cette histoire bouleversante m’a beaucoup émue.

Car Nathalie Bianco est une conteuse. Elle sait choisir les mots, les aligner, les égrener pour qu’ils convoquent des images. La beauté, la douceur, la poésie même s’invitent dans l’environnement crasseux, aviné et nauséabond que l’autrice décrit aussi sans complaisance.



Aussi vais-je m’empresser de lire ses deux autres romans, dont je vous parle bientôt !
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Les courants d'air

Nahéma vient de s'installer dans un nouvel appartement avec ses trois enfants. Son divorce est tout récent et elle découvre sa vie de maman célibataire, entre son ainé ado, sa toute petite fille qui devient grande, son dernier qui abandonne l'enfance, sa soeur un brin autoritaire, ses conquêtes sur Tinder, un chat donné par leur père à ses enfants. Pas facile tous les jours.

Alors Nahéma écrit : à son amie Béatrice, à sa sœur, à son ex Gregory, à son père qui vit en Tunisie, et à quelques autres. Dans des mails aux tons variés, elle leur raconte des tranches de vie. Toute maman se reconnaitra par moments dans ce que partage Nahéma. C'est très souvent drôle, parfois un peu répétitif, mais aussi souvent émouvant.

Un livre qui se lit très vite, un mail après l'autre. On vit ainsi quelques années au côté de Nahéma : les mois passent tout doucement, les enfants grandissent, les préoccupations changent et retrouver Nahéma devient un rendez-vous. Mais le dernier mail arrive. Et, je me retrouve toute bête devant une page vide.

Bien sûr, j'ai beaucoup ri par moments : certains des mails sur ses enfants résonnent tellement justes. Mais je garderai surtout le souvenir de ceux qui m'ont émue. Il m'est arrivé deux ou trois fois de trouver le procédé de mails sans aucune réponse jamais, un peu lassant, et puis voilà, je découvrais un de ces mails au ton plus grave par exemple celui écrit à son père pour lui dire qu'elle l'aime, ou celui écrit à ses amis pour raconter la mort d'un autre et j'étais à nouveau sous le charme.

Comme le dit Nahéma elle-même, dans ce tout dernier mail : Un jour elle écrira pour de bon un livre, un vrai. Ce jour-là je pense que je le lirai ;-)

Merci à l'auteure pour ce partage

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Les printemps

C’est à travers les réseaux sociaux que j’ai eu le plaisir de découvrir Nathalie Bianco, dont les publications, tranches de vie ou coup de gueule, me plaisent. J’aime cette franchise qui émane de sa personnalité.



À travers ces différents échanges, j’ai eu le plaisir de m’intéresser à son livre « les printemps », dont la parution post premier confinement me faisait un peu peur.



Je ne suis pas friande des différentes chroniques du confinement que j’ai pu voir publiées par plusieurs auteurs… Je ne parle même pas de celle de Laïla Slimani…



J’y allais donc avec quelques réserves, tout en me disant qu’au vu de ce que j’avais constaté, cela pouvait être abordé d’une manière différente. Et je dois dire que cette lecture a été très intéressante et un vrai plaisir.



L’angle choisi n’est pas une narration simple de cette période que nous avons vécu comme un choc, mais bien une tranche de vie de trois personnages.



Des personnages, que tout oppose en principe, que rien n’aurait dû mettre sur le chemin des unes et des autres. Dont le seul point commun est suite de balcons, qui fera le lien entre elles.



Céline, vit seule avec ses enfants, se sent seule, grosse, mal-aimée. Manava, la bimbo de la téléréalité a une vie superficielle, elle s’invente une vie pour se faire aimer et ne plus se sentir seule. Chacune se trouve sur un balcon opposé. Entre elles se trouve, Esther, vieille dame qui se sent seule depuis que ses enfants ont quitté le nid pour partir vivre à l’autre bout du monde.



Tout les oppose, mais ensemble elles apaisent leurs craintes, leurs doutes, malgré certaines incompréhensions au départ, chacune s’interroge sur sa voisine, et les spéculations vont bon train… Pour finalement, se comprendre à demi-mot… La gestuelle est aussi importante que les dialogues, ils sont l’expression de ce qui ne se dit pas, de ce qui se devine et c’est vraiment bien amené.



Certaines scènes sont causasses et hilarantes, notamment, lorsque l’incompréhension générationnelle s’invite et c’est ce que l’on souhaite le plus, lorsque le quotidien s’effondre. Les habitudes et l’organisation de chacune, sont scrutées minutieusement, sans jamais y déceler une pointe de voyeurisme. C’est emprunt d’empathie et de bons sentiments et ça fait du bien.



La complicité qui va finir par unir ces trois femmes est émouvante, chacune à tour de rôle raconte les événements de leurs quotidiens, avec des respirations pour le lecteur, à travers les dialogues via SMS, entre Hugo, le fils ainé de Céline et son père, reflet de l’amour filial, de l’entraide au sein de la famille, et de révélations face à la pandémie.



Une lecture pleine d’optimisme, malgré le fond tragique de l’actualité traitée d’une manière plus légère, pour exorciser les peurs.



Spéciale dédicace au jeune infirmier Asperger, qui met tout son cœur à décrypter les émotions, malgré l’absence de décodeur.



Un livre à lire pour passer un très bon moment en compagnie de ces personnages et pour apprécier la plume pleine d’humour de l’auteure.



A l’image de ce printemps 2020, trois générations de femmes, trois printemps vont se côtoyer pour leur plus grand plaisir et le nôtre.
Lien : https://julitlesmots.com/202..
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Les printemps

Deuxième lecture de Nathalie Bianco et deuxième coup de coeur !



Les printemps, c’est le printemps 2020.

Notre pays est « en guerre » et la population confinée pour une durée indéterminée.

Confinée, c’est-à-dire assignée à résidence et privée de libertés élémentaires, comme celles de se déplacer et de se réunir.



Un balcon « filant » relie les les appartements de Manava, star de télé-réalité et icône des réseaux sociaux, d’Esther, une ancienne institutrice au coeur d’or et aux manières délicates et de Céline qui suite à deux divorces se retrouve à devoir « gérer » seule des jumeaux de quatre ans et un ado davantage passionné par les jeux en ligne que par ses cours en distantiel.



Sans ces « événements » qui perturbent notre pays de façon inédite, ces trois femmes n’auraient certainement pas échangé davantage que des sourires polis.



Seulement voilà : au printemps 2020, les repères sont brouillés et les cartes redistribuées. On se retrouve isolé ou en trop grande promiscuité, on doit inventer de nouvelles façons de travailler ou de s’occuper, on redécouvre certains petits plaisirs simples, on compose avec l’imprévu, les contraintes et les privations.



J’ai adoré ce roman est ses personnages attachants, trouvé rafraîchissants les échanges entre Damien et Hugo, et les réflexions de David m’ont fait bien rire, moi que très peu de textes réussissent à faire sourire.
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Le petit lynx

Dans son journal, Fayçal, un petit garçon de dix ans, raconte son histoire. Il a découvert la magie de l’écriture, grâce au Comte de Monte-Cristo. Il pense être un enfant un peu bizarre, car son esprit part dans tous les sens, il se pose beaucoup de questions et est très anxieux. Il vit près d’une cité, auprès d’un père paralysé, qui ne peut plus parler, d’une mère, qui ne s’adresse à lui que pour lui faire des reproches et de deux frères, indifférents à son existence.



Hors du foyer familial, Fayçal est à sa place. Avec Booba, son meilleur (seul) ami, ils n’ont pas les mêmes centres d’intérêt, mais leur amitié est authentique et sans jugement. Monsieur Zacharie, quant à lui, répond à ses questions avec une « philosophie automobile », déstabilisante et émouvante. Et depuis deux ans, les « Grosset », ses voisins « fachos », lui ont offert un nouvel univers.



Fayçal mène deux vies : chez lui, il s’efface de plus en plus ; à l’extérieur, il s’ouvre à lui-même, entouré de livres, de gâteaux, de mots, d’attention, il apprend la joie et l’insouciance. Il analyse le monde avec une innocence et une vérité déconcertante et touchante. Grandissant dans un milieu cosmopolite, il perçoit que l’intolérance prend différentes formes. Il espère que, quand il sera grand, il ne sera pas forcé de détester des gens, parce qu’ils ne lui ressemblent pas. « J’aime mieux, comme je fais aujourd’hui, de juste bien aimer les gens qui sont gentils, sans me poser de questions. » (p. 168) Nathalie Bianco s‘empare des clichés, les monte en épingle pour montrer ce que cachent les apparences. Elle dépeint les vécus derrière les rejets et les espoirs derrière les exceptions.



Fayçal m’a, énormément, émue. Doté de deux grandes intelligences qu’il ne perçoit pas, celle du cerveau et celle de l’émotion, il tente de comprendre son environnement familial et celui de son quartier. Il pose des questions, se triture l’esprit, mais c’est son cœur qui le guide. Sans en avoir conscience, il sonde les âmes, à la lecture de leurs actes. C’est aussi ce que fait Monsieur Zacharie. Tous deux savent gratter la souffrance qui empêche les vrais sentiments d’émerger. Fayçal, en attirant la compassion, révèle la vraie nature de ceux qui le côtoient. Grâce à lui, je me suis attachée aux autres personnages. Cependant, sa douleur qu’il ne peut pas nommer, car elle est antagoniste avec sa nature, m’a meurtrie. Ce petit bonhomme m’a attendrie et cette tendresse s’est étendue à ceux qui veillent sur lui, discrètement et avec bienveillance.



Le petit lynx est un roman tendre et lumineux qui traite de thématiques sombres et tristes, telles que la maltraitance psychologique, l’intolérance, le racisme, etc. La voix de l’enfant éclaire le récit de joie et d’espérance d’insouciance et de vivre-ensemble. J’ai adoré.


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Le petit lynx

Selon le journaliste Nicolas Blondeau, le petit lynx est un cousin lointain du petit Nicolas de Sempé, une bien jolie référence… que tout le monde connaît.



Pour moi le petit lynx est un cousin de L’éberlué d’Oriane Gassan et de Marwan, le personnage principal de Ceux que je suis d’Olivier Dorchamps, deux pépites que je vous invite à découvrir si vous ne les avez pas encore lus.



Le petit lynx de Nathalie Bianco en est une autre (de pépite). Je ne suis pas surprise, car j’ai beaucoup aimé ses précédents romans, Les printemps et Ceux des quais.



La plume de Nathalie marie avec subtilité émotion, humour et tendresse.

Ses personnages sont toujours extrêmement attachants.



C’est particulièrement le cas du jeune Fayçal, 10 ans, qui n’aime pas son prénom qui rime avec « fesses sales ».

Le petit lynx, c’est lui. Le narrateur, qui par un habile procédé d’écriture, nous dévoile son histoire comme s’il la confiait à son journal.



De cette histoire je ne vous dirai rien. À vous de la découvrir, et je vous promets une très jolie palette d’émotions.



Nathalie, un immense bravo, vous m’avez une fois de plus conquise et convaincue.

Je vous souhaite d’être invitée par le présentateur aux jolis yeux clairs pour venir parler de votre roman.
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Ceux des quais

Roxanne a dix-huit ans et doit quitter le foyer dans lequel elle vivait, depuis trois ans. Elle est majeure et sa demande de contrat jeune majeur a été refusée. Elle est à la rue avec 18,62 euros en poche. Sa première nuit dehors se passe mal, mais elle est, heureusement, défendue par Nono. Ce dernier est un SDF, épris de liberté et de la langue française. Auprès de lui, différents personnages ont trouvé refuge. Il a, par exemple, sauvé Malik, un livreur à vélo, tabassé par des dealers et qui vient, tous les jours, rendre visite à ses nouveaux amis. Le jeune homme a été soigné par Vava, une femme généreuse, avec qui la vie n’a pas été tendre, et qui, pourtant, prend soin de ses acolytes des quais. Parmi eux, se trouvent un jeune garçon qui ne demande qu’à être rassuré sur l’amour que l’on lui porte, un homme traumatisé par un drame, un couple, etc. et des chiens choyés par leurs maîtres. Lorsque ce petit monde rencontre Roxanne, ses membres estiment qu’elle peut encore être sauvée. Ils peuvent lui apporter un réconfort et un abri temporaires, mais son destin peut encore être changé. Aussi, elle devient leur mission.





Tous, je les ai aimés. Nono, pour qui « une vie ne doit pas être saine, elle doit être flamboyante » (p. 65) ; vêtu de sa cape noire, il met de la couleur et de la poésie dans l’existence de ceux qu’on appelle les « invisibles ». Il m’a rappelé deux SDF, connus dans ma ville de jeunesse. L’un avait fait le choix de la rue et était philosophe. Nono m’a rappelé ses tirades et les débats qu’il lançait sur notre monde. Le deuxième était un monsieur, à la sortie de la gare, qui avait toujours un mot aimable et qui était ému, quand je prenais le temps de parler avec lui. Je me souviendrai toujours de ce jour de forte pluie : il voulait me prêter son parapluie pour rentrer chez moi. J’avais été très touchée. Ceux des quais donnent, eux aussi, tout ce qu’ils ont pour aider un des leurs, mais également, les personnes qui croisent leur chemin. Vava utilise toutes ses ressources pour panser les plaies, le Russe, lui, tente de protéger d’une générosité trop grande, Malik essaie d’adoucir le quotidien de ses nouveaux amis, etc. Ils veillent les uns sur les autres.





Au milieu des épreuves, flamboient les rires, l’entraide et la poésie du patriarche. Mon cœur s’est ému de la beauté des sentiments, de la volonté d’apporter de la joie, malgré le froid et la faim, de cette envie de se tourner vers les autres, quand ses derniers détournent le regard. Au sein de la crasse, c’est la dignité qui éclate. Cependant, j’ai pleuré, car malgré les aménagements, les rires et l’amitié, l’existence au bord des quais n’est pas un conte de fées. Dans l’anonymat, la vie assène ses coups durs et Ceux des quais sont une de ses cibles privilégiées.





Ceux des quais, c’est l’histoire d’un coup de coeur. Ce sont des tranches de vie qui nous font regarder ceux que l’on ne voit pas. C’est la rencontre avec des êtres emplis d’humanité, que la société cherche à oublier. C’est un mélange de rires, d’émotion, de tendresse, d’humour, de perte d’espoir et de flamboyance. J’ai souri, j’ai pleuré et j’ai aimé ; j’ai aimé ces êtres que la vie a cassés, sans parvenir à éteindre la flamme de leur cœur. J’ai été bouleversée par ce roman.




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Les printemps

Manava, est une jeune star de la télé-réalité qui se fait plus bête qu'elle ne l'est. Venant tout juste de se faire implanter des implants fessiers, elle cherche chaque jour tant bien que mal à prendre la photo la plus instagramable.



Esther est une ancienne institutrice de 86 ans, vivant seule depuis le décès de son mari. Ses enfants étant trop loins, elle ne peut compter que sur son jeune infirmier Asperger pour se remettre de sa récente fracture du col du fémur.



Céline, la quarantaine, mère célibataire d'un ado en pleine rebellion et de deux jumeaux à l'énergie débordante a bien du mal parfois à suivre le rythme imposé par ses enfants.



Leur point commun ? Elles sont voisines et s'apprêtent à traverser une drôle de période en ce printemps 2020...



Plus nous lisons plus les coups de cœur se font rare... et pourtant, il y a de ces livres qui se mettent sur notre chemin, dont nous tournons quelques pages, qui nous happent, et que nous finissons par ne plus refermer. Les printemps fait indéniablement partie de ceux là. Je me suis retrouvée à commencer sa lecture tout doucement puis je me suis rapidement attachée à ces trois femmes et à cette période si particulière qu'a été le confinement. Je me suis laissée emporter par un tourbillon de sentiments ! J'ai retrouvé avec plaisir l'humour de l'autrice, ses personnages hauts en couleur particulièrement marquants. Elle nous invite à rentrer dans cette parenthèse hors du temps ô combien anxiogène pour des millions de gens mais pendant laquelle les coeurs de ces trois voisines se sont ouverts. J'aime toujours autant les références distillés partout dans ses romans. C'est un livre qui respire la joie de vivre, plein de justesse, écrit avec le cœur ! Sous son apparente légèreté, il pose le doigt sur des sujets complexes, il vient nous chercher, nous interroger, nous bouleverser... Il m'a profondément touchée, j'ai tellement ri, tellement pleuré que j'ai eu beaucoup du mal à m'en remettre et à quitter ces trois femmes. Réussir à nous faire passer du rire aux larmes c'est un pari réussi ! C'est un bonbon qui donne envie de croquer la vie à pleines dents, lisez le vous ne le regretterez pas !
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Les petites

Fouzia, Myriam et Kadi sont inséparables ! Elles passent leur enfance au sein d'une cité populaire où elles se prennent pour les trois drôles de dames.



35 ans plus tard, Kadi a quitté la cité pour devenir assistante de célébrités. Alors qu'elle se trouve dans une luxueuse villa du Cap Ferret, un événement la pousse à retourner dans sa ville natale pour retrouver ses copines qu'elle n'a pas revu depuis de nombreuses annees. Que sont-elles devenues ?



Les petites c'est avant tout le portrait de trois femmes aux caractères bien distincts : Myriam la grande rêveuse, Fouzia la téméraire et Kadi la réservée. Cette dernière nous raconte leur enfance, leurs différences mais surtout leur insouciance. Elles viennent d'une famille nombreuse ou monoparentale, de confession juive ou musulmane, mais elles n'ont que faire de leurs différences! Ce qu'elles aiment par dessus tout c'est dénicher un nouvel accessoire dans le dernier Pif Gadget pour mener leurs petites enquêtes ! Et puis, elles grandissent, le temps passe et la vie ne les épargne pas. On a parfois le cœur léger, parfois le cœur serré mais une chose est sûre on s'attache rapidement à ce merveilleux trio. A travers leurs histoires, l'autrice dresse une fresque sociale émouvante mettant en avant l'amitié et la diversité culturelle. Avec beaucoup d'humour, elle aborde les maux de notre société tels que le racisme ordinaire ou la violence conjuguale. C'est aussi une belle immersion dans les années 80, on retrouve notamment  beaucoup de références cinématographiques. C'est un roman rempli de douceur qui met du baume au cœur, une bouffée d'oxygène dans un monde qui n'est pas toujours tendre !

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Les printemps

17 mars / 14 juin 2020



Ces dates, nous les avons tous en tête… Il y a à peine deux ans, le cataclysme du COVID nous contraignait à une privation de liberté(s) comme jamais nous en avions connus… Pour raconter ces deux mois surréalistes Nathalie Bianco prend le parti d'une chronique à trois voix principales fort réussie.

Elles sont trois, trois voisines que rien ne destinait à se rencontrer, et même plus, à se fréquenter ! Entendons nous bien : avec le respect des distanciations sociales bien sûr (ce qui donne lieu à quelques situations cocasses notamment à l'occasion d'un apéro partagé !) ! Ces trois femmes, Esther, Céline et Manava partagent un balcon filant au cinquième étage d'un immeuble haussmannien à Paris. Esther est veuve, elle a quatre vingt six ans, Céline la quarantaine, deux fois divorcée, un ado de seize ans et deux jumeaux de trois ans, et Manava, star en devenir de la téléréalité, a vingt ans. On ne peut pas faire plus différentes que ces trois là ! Et pourtant, miracle du confinement, elles vont lier connaissance sur leur balcon, s'apprivoiser peu à peu et forger une réelle et belle amitié.

Gros coup de coeur pour ce roman positif et pour ces trois femmes tour à tour émouvantes, drôles, agaçantes, et tellement vraies finalement.

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Les petites

Trois petites filles, Faouzia, Myriam et Kadi, grandissent dans une cité HLM comme il y en a tant. Inséparables, fantasques, aventurières, elles jouent à être des détectives hors pair, par le biais de Fantômette d'abord, par celui des drôles de dames ensuite.

Très différentes aussi bien que physiquement, que culturellement, que de par leur caractère, ces petites s'aident et s'aiment plus qu'elles ne peuvent l'imaginer.

Quand Kadi déménage, le lien se rompt, pour Kadi surtout qui n'imagine pas qu'on peut continuer à l'aimer.

Le temps passe. Kadi a 50 ans, un travail intéressant, mais elle est seule, encore et toujours. Une déception sentimentale va la pousser à se tourner vers ses racines, les seules qui comptent, ses amies d'enfance.

L'occasion pour les trois amies de se retrouver, de revivre les bons moments du passé, de se rédécouvrir, de s'entraider, comme avant.

Une très jolie histoire, trois personnages très attachants. L'écriture est très fluide et pleine d'émotions, je me suis sentie présente aux côtés de ces trois petites, dans le hall de l'immeuble, dans les appartements pas très grands, dans la chaleur des familles, dans la solitude familiale de Kadi.



Je recommande vivement ce très joli roman, plein de nostalgie, de vitalité, de sincérité et d'espoir.
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Le petit lynx

Allez viens, lecteur, on va se faire éclabousser par l’insouciance. C’est pas parce que t’as tes démons qui te prennent que t’as pas droit d’assister au spectacle, hein. Viens, on va se faire des métaphores avec les fachos du cinquième, et si t’es pas une poucave, on essaiera de dompter le monstre que t’as dans ta tête. Viens, on va pleurer dans les gros nénés de la grosse bibliothécaire, on va se laisser surprendre par le rire tonitruant de madame Massoko qui porte des tissus aux couleurs improbables, le père Zacharie sera là à philosopher sur les carrosseries de bagnoles éventrées et on s’en foutra de savoir si on est feuj ou bougnoules ou rom. On sera juste des mômes dans une cité multicolore et on crèvera d’insouciance.



Nathalie Bianco te propose ici un roman tendre et terriblement touchant. Sa plume s’est aguerrie, son verbe s’est étoffé, son style s’est affirmé. Elle se renouvelle à chaque parution mais porte avec toujours autant de justesse son regard bienveillant, un peu amusé, sur ceux qui seront toujours en marge. C’est avec beaucoup d’émotion qu’elle a réveillé en moi des souvenirs endormis depuis des siècles.



Entre Monsieur Hibrahim et le Vilain Petit Canard, ce sont les thèmes de la filiation, de la misère sociale, de l’immigration, de l’homosexualité et de la paix entre les Hommes qu’elle traite. Voilà ce qu’elle te propose, aujourd’hui que nos vieux démons judéo-musulmans nous éclatent à la gueule sous les yeux d’enfants qu’ont rien compris au truc et qui demandent juste à grandir un ballon de foot entre les pieds.



Et toi, lecteur, t’as pas l’impression, des fois, d’avoir dans le cœur un moteur de Porsche dans la carrosserie d’une Clio ?

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