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Critique de Valmyvoyou_lit


Dans son journal, Fayçal, un petit garçon de dix ans, raconte son histoire. Il a découvert la magie de l'écriture, grâce au Comte de Monte-Cristo. Il pense être un enfant un peu bizarre, car son esprit part dans tous les sens, il se pose beaucoup de questions et est très anxieux. Il vit près d'une cité, auprès d'un père paralysé, qui ne peut plus parler, d'une mère, qui ne s'adresse à lui que pour lui faire des reproches et de deux frères, indifférents à son existence.

Hors du foyer familial, Fayçal est à sa place. Avec Booba, son meilleur (seul) ami, ils n'ont pas les mêmes centres d'intérêt, mais leur amitié est authentique et sans jugement. Monsieur Zacharie, quant à lui, répond à ses questions avec une « philosophie automobile », déstabilisante et émouvante. Et depuis deux ans, les « Grosset », ses voisins « fachos », lui ont offert un nouvel univers.

Fayçal mène deux vies : chez lui, il s'efface de plus en plus ; à l'extérieur, il s'ouvre à lui-même, entouré de livres, de gâteaux, de mots, d'attention, il apprend la joie et l'insouciance. Il analyse le monde avec une innocence et une vérité déconcertante et touchante. Grandissant dans un milieu cosmopolite, il perçoit que l'intolérance prend différentes formes. Il espère que, quand il sera grand, il ne sera pas forcé de détester des gens, parce qu'ils ne lui ressemblent pas. « J'aime mieux, comme je fais aujourd'hui, de juste bien aimer les gens qui sont gentils, sans me poser de questions. » (p. 168) Nathalie Bianco s‘empare des clichés, les monte en épingle pour montrer ce que cachent les apparences. Elle dépeint les vécus derrière les rejets et les espoirs derrière les exceptions.

Fayçal m'a, énormément, émue. Doté de deux grandes intelligences qu'il ne perçoit pas, celle du cerveau et celle de l'émotion, il tente de comprendre son environnement familial et celui de son quartier. Il pose des questions, se triture l'esprit, mais c'est son coeur qui le guide. Sans en avoir conscience, il sonde les âmes, à la lecture de leurs actes. C'est aussi ce que fait Monsieur Zacharie. Tous deux savent gratter la souffrance qui empêche les vrais sentiments d'émerger. Fayçal, en attirant la compassion, révèle la vraie nature de ceux qui le côtoient. Grâce à lui, je me suis attachée aux autres personnages. Cependant, sa douleur qu'il ne peut pas nommer, car elle est antagoniste avec sa nature, m'a meurtrie. Ce petit bonhomme m'a attendrie et cette tendresse s'est étendue à ceux qui veillent sur lui, discrètement et avec bienveillance.

Le petit lynx est un roman tendre et lumineux qui traite de thématiques sombres et tristes, telles que la maltraitance psychologique, l'intolérance, le racisme, etc. La voix de l'enfant éclaire le récit de joie et d'espérance d'insouciance et de vivre-ensemble. J'ai adoré.

Lien : https://valmyvoyoulit.com/20..
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