Je vais leur parler. Je vais dire à Ureshino qu'il me met mal à l'aise et je vais aussi discuter pour de bon avec Fûka. J'ai envie de tous leur parler. J'ai envie que quelqu'un me dise que je n'ai rien fait de mal.
Il faut énormément de courage pour parler, même pour décrire de simples faits, parce que les faits viennent avec des sentiments et des émotions et qu'il est compliqué de transmettre des émotions, comme la peur, à quelqu'un qui préfère penser à autre chose .
Il m'arrive de faire un rêve... Le rêve qu'un jour une porte s'ouvre devant moi vers un autre monde, différent d'ici...
Et qui me permette d'aller n'importe où.
Elles n'ont rien fait de mal, elles ne t'ont pas touchée. Allez, allez, ce n'est rien. Et voilà, les adultes régleraient la situation en quelques mots et ça n'irait pas plus loin.
Ce que j'ai vécu, l'expérience de la peur que j'ai eue, elle ne s'échangera pas contre quelques mots faciles. Il en faudra un peu plus. Pour m'en débarrasser, il faudra quelque chose de plus fort, de plus décisif, de plus fondamental.
Quand on ne sait pas où aller, ça fait mal de voir quelqu'un partir devant.
Se battre. Pour certains, c’est peut-être un mot banal. Les collégiens vivent chaque jour de toutes leurs forces. C’est peut-être ce qu’elle veut dire, parce que son travail, c’est justement d’aider les enfants.
On joue à la console toute la matinée en pleine semaine. C’est plus utile que d’écouter le bla-bla d’un prof débile !
Même mes parents pensent pareil. Ils disent que c’est pas le diplôme qu’ils ont obtenu qui les rend compétents.
Pour moi, c’est ceux qui vont à l’école sans poser de questions, juste parce qu’on leur dit de le faire, qui ont un problème ! Idem pour ceux qui les forcent à y aller !
Même si certains pensent que ce n’est pas grave, que ce n’est pas important. Il y en a pour qui c’est un sujet sensible.
Pourtant, moi, je n'ai vraiment rien dont les autres puissent être jalouses. Rien de spécial, aucune qualité particulière, je ne suis pas vraiment douée en sport, pas vraiment intelligente non plus. Je suis complétement banale, en fait.