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4.07/5 (sur 87 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Nogent sur Marne , le 25/11/1950
Mort(e) à : Toulouse , le 08/07/2019
Biographie :

Michel Baglin, né en 1950 dans la région parisienne, vit depuis ses onze ans à Toulouse. Après la fac et de nombreux « petits boulots », il devient journaliste. Guy Chambelland édite son premier recueil en 1974. Depuis, il a publié plus d’une vingtaine de romans, essais, recueils de poèmes et de nouvelles. Il est notamment l’auteur de Les Mains nues (L’Âge d’Homme), L’Obscur vertige des vivants (Le Dé bleu), Entre les lignes (La Table Ronde), L’Alcool des vents (Le Cherche Midi), Les Chants du regard, poèmes sur 40 photographies de Jean Dieuzaide (Privat), La Balade de l’escargot (Pascal Galodé) et De chair et de mots (Le Castor Astral).

Il a reçu le prix Max-Pol Fouchet en 1988. Critique pour divers journaux et revues et fondateur de la revue Texture, il anime aujourd’hui le site littéraire revue-texture.fr
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Bruno Doucey lit le texte "Merci à la vie" de Michel Baglin, extrait de l'anthologie "Courage ! Dix variations sur le courage et un chant de résistance", publiée aux Éditions Bruno Doucey en 2020.

Citations et extraits (149) Voir plus Ajouter une citation
Michel Baglin
J’écris pour tenir tête au silence établi,
pour rallumer des mots éteints par l’habitude
et les garder vivants face à cette hébétude
qui pétrifie le cœur et qui nous désunit.

(De chair et de mots - J'écris)
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Michel Baglin
Cette vie la porter
jusqu'à l'incandescence
comme un bouquet fragile
d'étincelles sauvées
dont seul l'éclat fertile
aurait un peu de sens.
La porter comme un feu
au temps des hommes nus,
comme un noyau de braise
à transmettre à tous ceux
qui refont la genèse
en paradis perdu.(...)

Cette vie l'enchanter
d'un sourire entrevu,
de ces bonheurs fortuits
du passant amusé
et des odeurs cueillies
par hasard dans la rue.
L'enchanter à l'envie,
à petits coups de coeur,
à petits coups de chance,
en quêtant l'âme soeur
ou la clarté d'enfance
dans un regard surpris.

(" De chair et de mots")
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Frères de terre

Je n’ai pas de frères de race,
j’ai des frères de condition,
des frères de fortune et d’infortune,
de même fragilité, de même trouble
et pareillement promis à la poussière
et pareillement entêtés à servir
si possible à quelque chose,
à quelqu’un, même d’inconnu,
à quelque frère de même portée,
de même siècle, ou d’avenir…

Je n’ai pas de frères de race,
ni de religion, ni de communauté,
pas de frères de couleur,
pas de frères de guerre ou de combat,
je n’ai que des frères de Terre
secoués dans la galère
des espoirs et désespoirs
des mortels embarqués,
des frères de rêve partagés
de peurs trop communes.

Je n’ai pas de frères de race,
j’ai des frères de condition,
bien différents et très semblables,
d’ailleurs terriblement interchangeables
dans l’égoïsme
ou dans la compassion…
Des frères tout pétris de l’envie
de partager leur solitude avec le pain
et parfois le bonheur insigne
d’apprendre ensemble à dire non…

Je n’ai pas de frères de race,
mais des frères dans le refus
de n’être qu’un passant,
des frères par l’art et par le chant,
et l’énergie déployée chaque jour
à tenir tête au néant.es frères à travers les âges,
la géographie et les frontières,
- et qui sait même, au-delà de l’espèce,
peut-être un frère en tout vivant…
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Tu vieillirais donc en distillant toujours la nostalgie sur les derniers chantiers du rêve. L'ultime passion de ta rancœur n'allumerait plus que des colères de paille.
Tes souvenirs ne feraient pas de bruit. Tes cimetières seraient peuplés d'éclairs. Blancs, comme ta vie.
Et tu mourrais comme on replie sur soi les draps, ayant éconduit les aventures offertes. Au fond d'une citadelle, d'un regret embué, d'une sagesse d'un autre age.
Sans avoir dit pourquoi, sans avoir dit pour qui, longtemps, tu auras eu si froid.
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Je rends grâce au gros temps qui trempa mes ferveurs de marcheur.
Au crachin des grèves de Bretagne
Comme au pin s’égouttant dans un brouillard d’automne.
A ces rochers du bout des terres où l’on se risque quand se mêle aux déflagrations d’océan
L’orgueil d’être sous les bourrasques un vivant qui contemple et qui tient
A cette envie qui me prend alors de me dissoudre sans cesser d’être une proue.
A cette ivresse d’écume venue de l’enfance dans les embruns du large
A jamais absorbé avec l’alcool des vents.
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Michel Baglin
Sois la passante, le reflet sur la cornée de l’homme qui marche.
Sois l’hirondelle dont on ne peut suivre le vol, la seconde qu’on ne peut caresser.
Sois un sillage. L’écume à la poupe des bateaux qui s’éloignent. Rien qu’un parfum, rien qu’un embrun de femme.
Ne laisse pas ton corps se dessiner trop longtemps dans l’œil des convoitises. Ne le pose dans aucun regard de vitrine. Qu’il se joue de ses formes comme un feu dans les yeux du désir. Qu’il danse déjà par le souvenir.
Passe, tu es pour un instant le sourire de la rue. Passe en mirage sur un décor trop connu. Passe en douceur, passe en fraude. Maraude entre les cœurs surpris qu’on les éveille.
Sois la rôdeuse qui devient la merveille. L’entraperçue qu’on n’en finit plus d’évoquer. Toute amante est passante en secret. Fuis pour mieux demeurer. Commence par être un regret.

Michel Baglin (De chair et de mots).
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Sillage.

Une vie, à peine un peu
d’écume dans son sillage,
guère plus de traces
que l’oiseau n’en laisse dans l’air qu’il fend.

Une vie, ce qu’il en reste,
cette traînée d’images
dans les mémoires amies
s’évaporant avec les ans.

Une vie, une voile, un vol,
un grain de lumière
dans les sillons du vent.
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Michel Baglin
Elles auront patienté des heures, des jours au milieu des cruches et des bonbonnes, assises sur un sac ou sur la pierre, écoutant les fontaines du temps abreuver le silence des places, l’été sous les arbres, quand l’eau promet au Sud sa fraîcheur.
Toujours ici cette besogne fut la leur. Parce qu’elles ne savent plus qu’attendre. Entre les bêtes et les gens, la vieille familiarité de choses rondes comme des outres. Parce qu’elles ne savent plus qu’attendre, avec derrière elles des charrettes, des gosses, d’autres femmes, les manèges laborieux de la poussière et de la pauvreté. Parce qu’elles ne savent plus que se parcheminer sous le fichu noir des paysannes. Et là, comme autour d’un feu, absorbées par le chant de la flamme liquide qui danse sur les jarres, remplir le jour de leur possible éternité.

Michel Baglin (Les Chants du regard).
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L'autre, c'est lui, là bas. Toujours là bas Parce qu'ici,
c'est moi, c'est toi, c'est nous, c'est du pareil au même.
L'autre, c'est la peur remontée du fond des ages qui
fabrique un étranger.
Qui fait serrer les fesses, et puis les poings, et puis les
rangs.
C'est quelqu'un qu'on attendait pas,quelqu'un qui
vient de loin,
quelque autre qui s'est invité dans nos jeux de miroirs
et s'y réfracte.
Il diffère, on le compare. Il se distingue, on sen méfie.
Et parce qu'il nous ressemble trop, les différences
s'exaspèrent.
L'autre se tient là bas, au delà d'une frontière.
Il est le nom d'une peur commune aux êtres dissemblables,
qui porte les peuples, depuis toujours aux solidarités
de clan, de tribu, de meute.
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Michel Baglin
Je rends grâce au poète en nous qu’une simple vague fascine,
à cette part résiduelle qui nous ressemble encore au bout de nos fatigues et des journées perdues,
à cette part que nous voudrions croire aussi irréductible qu’elle est rebelle aux injonctions des modes,
rétive aux rêves qu’on affrète pour nous perdre
et qui nous fait chercher des mots pour tenter dans la foule
d’aller réveiller en chacun le poète qui s’est tu.
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