- Votre enfant est le plus magnifique des hommes que j'ai eu la chance de rencontrer durant mon existence entière. Il possède une âme si parfaite que ça m'achève de devoir essuyer les larmes que vous pensez être en droit de lui dérober. Vous lui prenez tellement sans jamais rien lui rendre, vous subtilisez sans jamais offrir. je l'observe qui s'agenouille face à vous, dénué de fierté, destitué de sa dignité, écrasé par vos reproches et je me questionne sur la profondeur de votre amour pour lui. J'ose parfois espérer que vous en ressentez au moins un minimum parce qu'il vous confie l'intégralité de son être et qu'à moi, il ne laisse que des miettes. Si vous tenez juste un petit peu à lui, permettez-moi d'être son foyer les jours d'orage, son manteau quand il pleut et son roc lorsque la tristesse l'assaille.
Je n'ai jamais eu peur de la mort. Elle m'a réchauffé un petit coin quelque part en enfer. Il y a longtemps qu'elle scande mon prénom et qu'elle prépare mon arrivée.
« Ça me ronge d’avoir un besoin viscéral qu’il m’embrasse alors que c’est indécent. D’être en feu tant sa proximité est source d’une tension si intense à l’intérieur de moi que je dois me contenir pour ne pas fondre sur lui. Il y a cette étincelle entre nous. Ce truc qui me hurle que c’est immoral et dangereux, mais que ça pourrait parfois me plaire…. »
Je ne savais pas que le monde était ravagé par les Black Baccara. Du noir partout. Sombres, et douces. Exquises, mais d'une amertume si intense que j'en suis devenu complètement accro. Un vrai drogué, je les ai toutes offertes à Hayleen, scellant un amour que je ne confierais à personne d'autre, représentant mon être que je lui lègue en intégralité.
Peu importe la distance qui nous sépare, les kilomètres qu'il enchaîne sans m'avoir à ses côtés, cette part de moi le porte, le berce, lui permet de respirer même en ne trouvant plus aucun oxygène dans l'air. Personne ne peut rien y changer, nous sommes simplement deux individus ne formant qu'un unique humain. Nous sommes reliés.
Ma langue glisse sur une des gorges tranchées, suçant la sève et la nuit éternelle, m'abreuvant de ce nectar puissant et inestimable. C'est si beau et réconfortant. Il n'y a plus de mensonges ni d'espoirs merdiques. Simplement moi, ce monstre aux milles facettes.
Il m'appartient. Je ne suis complète que lorsqu'il me touche et me caresse. Je suis née pour embrasser sa bouche et lécher sa peau. C'est ainsi que le destin m'a créée. Dysfonctionnelle. Détraquée. Anormale.
Tu chuchotes tes adieux au passé,
Mais tu dois les hurler.
Tu murmures tes au revoir à l'enfant saccagé,
Mais tes mots sont pernicieux.
Petit garçon, ouvre les yeux,
Ta chute ne fait que commencer.
Hayleen est mon héroïne. Et je ne parle pas de superhéros aux pouvoirs grandioses. Ma sœur est ma drogue dure. Délicate évasion. Subtile euphorisation. J'y suis dépendant.
— Je suis tombé amoureux de toi, Black Baccara. C'est arrivé naturellement, comme on apprécie le bruit de la pluie avant de s'endormir.