Laurence Plazenet et
Pierre Lyraud vous l'ouvrage "Pascal : l'oeuvre" aux éditions Bouquins-Mollat. Entretien avec
Christophe Lucet.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2754977/blaise-pascal-pascal-l-oeuvre
Note de musique : © mollat
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Quand elle s'installait dans son cabinet, Mademoiselle d'Albrecht commençait par poser dans une coupelle ses bagues, ses pendants d'oreilles, les bracelets qu'elle portait. Il fallait qu'elle sentit ses mains nues. Alors elle s'abandonnait au mouvement de la plume qui passe sur la page, à la jubilation de former lentement chaque lettre. Ses doigts étaient autour du tuyau de l'instrument qu'ils guidaient, son poignet réglait la cadence du tracé. Les caractères sortaient des limbes, dessinaient des mots, de la pensée. Cette pensée avait le grain du papier des livres, l'odeur des manuscrits qu'elle déroulait et de l'encre dont ils étaient imprégnés. Elle était vivante. Mademoiselle d'Albrecht pensait que les livres vivaient. p 104
L'histoire, toujours, chez lui se dérobe. Il n'y a de récit qu'embryonnaire [...]
Pascal ne récite pas l'homme.
On lit avec ses sens, autant qu'avec son intelligence. La lecture est un récital, un chant, une prière pure.
Nous n'avions jamais été seuls et silencieux, debout, le souffle entravé. Il ne fallait que du silence et du vide autour de nous. Nous nous sommes manqués pour du silence et du vide qu'à vingt ans nous n'avons pas su nous donner.
Simon : J'ai connu la grâce et la résolution de soi. Je suis dans les ténèbres ; j'ai été dépouillé. On m'a dérobé mon sourcillement d'extase. Mais on ne retire pas la grâce et la résolution. Elles reviendront me prendre. Je serai bercé. Je regagnerai la certitude échappée.
La nuit où je suis n'est qu'un passage, pense-t-il. Il n'y a que des passages. Il suffit d'oublier l'obscurité dans laquelle on m'a enfoncé, de croire aux résiliences, aux rameaux d'or, aux jardins. Nous aurons des néfliers, des cabanes où nous cacher du temps, des fleuves et l'éternité.
Simon a épousé le passé qui ne mourait pas. Il y débouche. Il est le Seigneur des choses. Avec le visage invisible qu'il tient contre ses lèvres, il arpente les terres qu'il faut avoir consenti à la cécité pour voir. Il vibre de grâce. Il lui tarde de sortir du souterrain, de courir, de reprendre à lui celle qui lui appartient. p 44
Il a su la ferveur et la stupéfaction, parce qu'il avait eu du désir, déjà, mais qu'il ignorait cette épellation lente, éblouie, d'un être qui n'est pas soi, épellation qui ne cessera pas, qui est le cri et la miséricorde et la trouvaille, dans la joie dévastée de se connaître et le concert des lamentations que cette joie élève à l'instant même de son triomphe : parce qu'elle n'est plus que soif et déchirement, entée sur l'absence, le silence. p 47
tes vérités ne sont pas des fragments, mais des vagues qui te balaient et qui se retirent. tu ne leur résiste pas et tu ne te défais pas, lorsque ce reflux te dépouille. tu pleures. tu maudit que les choses sont instables. Mais in s'agit de mourrir.
Ils lurent le Charmide, le Cratyle, et le Ménon, le Manuel d’Epictète deux fois, les Histoires d’Hérodote, Sapho , Maimonide, Anacréon (…) Catulle, Tibulle, la Cité de Dieu
le latin, le grec, l’hébreu, l’araméen. Elle avait aussi appris l’italien, l’espagnol et le portugais.