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Critiques de Ken Liu (468)
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L'homme qui mit fin à l'Histoire

Un sujet très difficile, une narration singulière, une dimension philosophique marquée... On ne peut pas dire que Ken Liu ait choisi la facilité en écrivant "l'homme qui mit fin à l'Histoire". Et c'est un miracle qui se produit sous la plume de l'auteur. En à peine plus de 100 pages, Liu livre un récit d'une richesse, d'une intelligence, d'une subtilité, en un mot d'une excellence peu commune.



La forme narrative consiste en un enchaînement de témoignages, conférences, exposés et interviews formant un documentaire. Ce procédé aurait pu donner lieu à un récit d'une froideur clinique. Ce n'est pas le cas, on ne lit pas "l'homme qui mit fin..." comme un lit un article de journal. Le récit de Liu n'est absolument pas désincarné, il a de la chair et une âme.



L'auteur prend son temps pour exposer le contexte de l'expérience du voyage dans le temps, ses implications, les questionnements que cela induit. Retarder l'apparition des passages au cœur de l'unité 731 permet au récit de bien exposer les enjeux et d'éviter toute gratuité ou tout voyeurisme. Etonnamment, même lors de ces scènes, le récit est d'une grande pudeur. Et cela tout en n'atténuant pas l'horreur absolue de ce que fut le camp 731. Liu dit les sévices, les tortures, les abominations. Pourtant, ces descriptions n'avilissent jamais les victimes. Au contraire, Liu leur rend l'humanité qui leur a été déniée.



"L'homme qui mit fin..." est une charge contre le négationnisme. Mais Liu n'est pas animé par une rage vengeresse. L'enjeu n'est pas une quelconque réparation (d'ailleurs impossible), c'est la vérité et le souvenir qu'il réclame ici. La mémoire est au cœur du récit. Le voyage dans le temps n'est pas vraiment une façon de revivre des événements passés mais plutôt un moyen de se souvenir, de ne pas oublier. Il ne s'agit pas de désigner des coupables, il s'agit de ne plus nier notre capacité à tous à faire le mal, et ainsi retrouver l'humanité à travers la reconnaissance des victimes en tant que frères humains.

Et loin de tout simplisme, l'auteur n'hésite pas à pointer du doigt la part de responsabilité de la Chine dans cet oubli collectif.



"L'homme qui mit fin..." est aussi une réflexion passionnante sur le métier d'historien. Le récit nous incite notamment à réfléchir sur la subjectivité de cette science (humaine donc par définition inexacte), sur la frontière parfois ténue qui peut séparer l'historien de l'activiste. Ken Liu évoque également le paradoxe du métier d'archéologue qui, pour découvrir l'Histoire, est aussi contraint de la détruire en partie.



La formation de juriste de l'auteur transparait également au détour de questionnements éthiques ou juridiques. Ainsi, un professeur de Droit se demande : "puisque la maîtrise d'un territoire passe d'une souveraineté à l'autre au gré du temps, sous quelle juridiction doit se trouver le passé du territoire en question ?". Plus loin, un archéologue s'interroge en ces termes : "la souffrance des victimes relève-t-elle du domaine privé, ou participe-t-elle de notre Histoire collective ?". On le voit à travers ces réflexions, "l'homme qui mit fin..." a une dimension philosophique forte.



Le côté science-fiction, loin de n'être qu'un prétexte, façonne tout le récit. Cette dimension science-fictionnelle ne fait pas de "l'homme qui mit fin..." un récit futuriste éloigné de toute actualité. Au contraire, les éléments science-fictionnels renforcent le caractère universel et intemporel des thèmes traités.



"L'homme qui mit fin..." continue de vivre dans l'esprit du lecteur une fois le livre fermé. Je sais déjà que ce texte restera toujours imprimé en moi, pour l'émotion qu'il suscite, pour les questionnements qu'il suggère et surtout pour l'humanité bouleversante qui l'habite.

Chapeau Monsieur Liu pour avoir écrit un si beau, si grand livre !



Challenge Multi-défis 2016 - 44 (un roman inspiré d'une histoire vraie)

Challenge Petits plaisirs 2016 - 38

Challenge ABC 2016-2017 - 2/26

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L'homme qui mit fin à l'Histoire

Un livre court (100 pages) ,condensé mais terriblement bouleversant.

Il marque déjà par son originalité. En effet, ce n'est pas une narration continue mais un ensemble de témoignages, d'interviews, .., ce qui forme au final un documentaire, et pourtant la lecture en est fluide et agréable.



Deux chercheurs, mari et femme, réussissent a créer des voyages dans le temps. Une période historique touche particulièrement l'un d'eux. La relation sino japonaise lors de la seconde guerre et tout particulièrement ce qu'il se passait dans l'unité 731. Les Japonais ont utilisé des prisonniers chinois afin d'expérimenté toutes sortes de choses.



Ce roman est très fort il arrive a mobiliser en peu de pages tout un état de questionnement. L'intérêt historique des voyages dans le temps. Quels preuves sont autorisées pour accepter que des faits deviennent historiques ?



Mais l'essentiel réside surtout sur le questionnement du négationnisme. Des intérêts des différents états de reconnaître ou non un fait , de s'en excuser. Et de savoir si les malversations faites par le passé sont a mettre au compteur du présent ou du futur. Sommes-nous responsables des actes de nos ancêtres ?

Mais ce documentaires est tellement bien étayé et maîtrise une certaine neutralité que chacun des personnages et des lecteurs peut se faire sa propre opinion.



Un petit roman qui devrait être d'utilité publique a mon sens.
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L'homme qui mit fin à l'Histoire

"L'homme qui mit fin à L Histoire" constitue une expérience de lecture rare, je ne suis pas sûr d'avoir déjà lu un livre proposant, en à peine cent pages un tel concentré de réflexions sur autant de thématiques distinctes.

L'auteur va commencer par nous instruire d'un fait historique aujourd'hui avéré, à savoir que le Japon a largement rivalisé avec le régime nazi dans l'horreur pendant la seconde guerre mondiale. Je ne sais pas pour vous, mais pour ma part je ne connaissais pas l'unité 731, soit l'équivalent d'Auschwitz au pays du soleil levant.

Maintenant, imaginez qu'une machine à remonter le temps vous donne la possibilité d'être le témoin oculaire d'événements tels qu'ils se sont réellement déroulés dans le passé, de voir de vos yeux ce qu'on vous a caché. Imaginez le fait d'assister à l'agonie de vos grands parents sur une table de dissection dans un laboratoire secret.

L'utilisation de la science fiction va permettre à l'auteur non seulement de nous instruire, mais de nous démontrer l'imposture des états concernant le devoir de mémoire, il nous parlera de négationnisme et des manipulations rhétoriques pour étouffer ou minorer la vérité, une vérité que deux scientifiques idéalistes voudraient faire éclater à la face du monde en donnant la preuve irréfutable de ce qui s'est réellement passé.

Qui pourrait être contre la vérité ? Personne à n'en point douter, c'est d'ailleurs la première impression générale qui va prévaloir et je dois dire que jusque là je n'étais pas plus impressionné que cela par ma lecture.

Ce qui m'a fasciné dans cette lecture tient dans la démonstration que toute vérité n'est pas bonne à dire, que le temps qui passe estompe les souvenirs et la volonté de les raviver. Ce qui m'a troublé aussi, c'est que les arguments pour le droit à l'oubli, surtout 60 ans après sont recevables d'un certain point de vue, autant que l'exigence du devoir de mémoire auquel je crois résolument, les deux points de vues étant bien sûr incompatibles et irréconciliables.

L'ambiance de ce roman passe de l'exaltation à la plus noire des mélancolies, car à la noblesse d'un idéal peut s'opposer la plus farouche hostilité usant de procédés le plus souvent déloyaux, et suivre les états d'âmes contrariés de nos scientifiques (à la façon d'un documentaire je le rappelle) va se révéler une lecture finalement très triste.

Je sors de cette lecture émerveillé par la subtilité de ce scénario qui, en plus de nous instruire, nous propose une vaste réflexion sur la complexité de nos convictions les plus profondes, cette façon d'opposer l'émotion à la raison nous donne à ressentir la finalité de ce que nous sommes, j'aime les textes qui favorisent l'introspection, ils nous aident à nous connaître mieux.
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L'homme qui mit fin à l'Histoire

« Pour lui, ignorer l’histoire, une histoire qui déterminait de biens des façons qui il était, constituait un péché en soi ».



Si vous pouviez voyager dans le passé, où remonteriez-vous ? Dans un épisode de votre propre passé, personnel et intime, afin d’en savourer de nouveau toutes les saveurs à présent estompées, voire totalement fanées ? Dans un épisode historique plus lointain et collectif afin de mieux le comprendre, être témoin de ces grands épisodes étant plus parlant pour vous que parcourir les insipides phrases des livres d’histoire ? Dans un fait divers marquant qui a changé ensuite la face du monde afin d’en modifier le cours, sorte d’uchronie vous donnant un sentiment de puissance incroyable et le statut envié d’héros œuvrant pour le meilleur ?

Étant en train de lire l’incroyable 22/11/1963 de Stephen King, voyage temporel dans lequel le héros tente de changer l’histoire en revenant à chaque voyage, compteur remis à zéro, en septembre 1958, je me suis intéressée à cette nouvelle de Ken Liu qui propose également un voyage dans le passé. @Indimoon m’avait parlé d’un uppercut. Un uppercut ce fut.



« Voir et entendre le passé vous interdirait de rester apathique »



Evan Wei et Akemi Kirino sont deux scientifiques en couple dans la vie. Lui est historien, spécialiste sino-américain du Japon de l’époque de Heian, elle est physicienne expérimentale. Tous deux sont américains mais lui est d’origine chinoise, elle d’origine japonaise. Lorsqu’ils découvrent par hasard, lors d’une séance de cinéma, l’existence de la terrible et effroyable Unité 731 dans les années 1930, centre d’expérimentation des japonais sur des prisonniers chinois, la vie de l’historien est bouleversée.

Le couple met alors ses compétences respectives en commun et élabore un procédé révolutionnaire permettant de retourner dans le passé, de voir l’histoire se dérouler comme si on assistait à une pièce de théâtre. Une seule et unique fois par période visitée, pour une seule et unique personne, et sans aucune possibilité pour l'observateur d'interférer avec l'objet de son observation. Une révolution qui promet la vérité sur les périodes les plus obscures de l'histoire humaine. Plus de mensonges. Plus de secrets d'État. Un procédé révolutionnaire.

Le silence et le déni, sont tels concernant l’Unité 731 que Wei veut, avec ce procédé, pouvoir réhabiliter les victimes et les familles de victimes, sensibiliser les gens, recueillir les excuses du Japon et la reconnaissance de ces crimes de guerre. Une lutte contre le négationnisme, sans pathos ni haine.



« L’histoire écrite n’a qu’un but : concevoir le récit cohérent d’un ensemble de faits. Nous sommes restés enlisés trop longtemps dans la controverse sur la justesse de ces faits. Le voyage temporel mettra la vérité à portée de vue, comme si on regardait par la fenêtre ».



Cette Unité a vraiment existé, je suis allée faire quelques recherches, je ne connaissais absolument pas ce centre, c’est effrayant à l’image des camps de la mort. Créée en 1932 sous mandat impérial japonais, dirigée par le général Shiro Ishii, l'Unité 731 se livra à l'expérimentation humaine à grande échelle dans la province chinoise du Mandchoukouo, entre 1936 et 1945, provoquant la mort de près d'un demi-million de personnes… Vivisection sur des sujets vivants et non endormis, viols, démembrements, expérience de gel, de feu, d’eau bouillante…L'Unité 731, à peine reconnue par le gouvernement japonais en 2002, passée sous silence par les forces d'occupation américaines pendant des années, est la première cible de cette invention révolutionnaire. La vérité à tout prix. Quitte à mettre fin à l'Histoire qui est toujours histoire de narration et de points de vue.



« Tenter de rajouter l’empathie et l’émotion aux recherches historiques lui a valu l’opprobre de l’élite universitaire. Or, mêler à l’histoire la subjectivité du récit personnel renforce la vérité au lieu d’en détourner».



En une centaine de page, Ken Liu nous offre un récit d’une humanité, d’une richesse, d’une intelligence stupéfiante narré sur la base d’un ensemble de témoignages, d’interviews, de conférences de personnes tant chinoises que japonaises. Un documentaire dans lequel, au-delà des atrocités dont nous prenons connaissance, sont interrogées les questions relatives à la reconnaissance des crimes de guerre, celles relatives aux méthodes utilisées par les historiens et au rôle de l’histoire, celles liées à la valeur du témoignage personnel. Les crimes commis par le passé sont-ils à mettre au compteur du présent ou du futur ? Sommes-nous responsables des actes de nos ancêtres tant d’un point de vue collectif que personnel ? Quelles auraient été nos réactions dans les ténèbres et sous la pression ?

Toutes ces questions juridiques, scientifiques, philosophiques et éthiques, donnent beaucoup de profondeur au récit en lui évitant un certain voyeurisme, écueil dans lequel il est facile de tomber lorsque nous parlons d’atrocités. Sans pour autant passer à côté du côté effroyable des exactions perpétrées. Il y a un équilibre subtil qui nous permet à la fois d’être choqués et en même temps de nous interroger posément. Le cœur côtoie la raison avec gravité. Touchés et posés, nous sommes en même temps, ce jusqu’à la fin qui m’a personnellement beaucoup marquée.

En cela, en cette balance délicate, le texte est un très grand texte. Percutant et enrichissant en très peu de pages. Un uppercut pour ne jamais oublier !





« Ce texte est dédié à la mémoire d’Iris Chang et de toutes les victimes de l’Unité 731. L’idée d’écrire un récit sous forme de documentaire m’est venue à la lecture de la nouvelle : Aimer ce que l’on voit : un documentaire, de Ted Chiang »…



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Le regard

Sur la quatrième de couverture, Ellizabeth Bear dit" Ken Liu est un génie".

Et franchement je n'ai aucune peine a le croire.

C'est le second roman que je lis de cet auteur et je suis sidérée par son efficacité. Deux fois ou ses romans sont extrêmement courts, celui-ci ne fait même pas 100 pages. Et pourtant, Ken Liu arrive a nous pondre une histoire prenante, efficace, et portant a réflexion.



C'est au travers d'un roman de SF policier que l'auteur pose les bases du transhumanisme ou comment les améliorations technologiques peuvent avantager ou désavantager le corps et l'esprit humain. Bien sur c'est le lecteur qui décidera de sa propre opinion l'auteur ne faisant que poser les bases.

Mais je reste bluffée par cette efficacité en si peu de pages. L'auteur va a l'essentiel pas de fioriture avec Ken Liu... et si j'aime les romans descriptifs, parfois ça fait un bien fou de n'avoir que l'essentiel et tout le temps de se concentrer sur les thèmes du texte.



Je vais sans doute garder un œil sur cet auteur incroyable.

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Toutes les saveurs

Quelle surprise inclassable : Voici un western…à la sauce pékinoise !



Parmi les nombreuses novellas de la collection « Une heure-lumière » des éditions du Bélial', j'ai choisi celle-ci tout particulièrement car j'apprécie les nouvelles de Ken Liu, auteur américain d'origine chinoise.

Et contrairement à ce que je croyais il ne s'agit pas du tout d'un récit de science-fiction, de fantasy ou un récit fantastique (SFFF) comme c'est le cas pour la plupart des tomes de cette collection, mais un livre étonnant mêlant western et légendes, entremêlant un moment de l'Histoire des Etats-Unis et la force des contes.

Un western à la sauce aigre-douce, touchant et poétique. Je ne cessais d'attendre le moment où l'auteur allait nous entrainer dans une autre dimension, de guetter le pas de côté faisant basculer l'histoire dans le fantastique, ce moment arrive parfois tardivement dans une novella, je pense notamment à « 24 vues du mont Fuji, par Hokusai » de Roger Zelazny où la facette SF ne se dévoile que vers la fin de livre. Mais pas du tout. Cela m'a perturbée je dois avouer. Puis j'ai compris que cette histoire est inspirée de l'Histoire des Etats-Unis et nous montre avec délicatesse comment des étrangers peuvent s'intégrer sur un territoire, comment ils peuvent devenir citoyens d'une nouvelle contrée…en en dégustant toutes les nouvelles saveurs tout en conservant précieusement leurs racines grâce aux chants et aux légendes de leurs origines.





L'épilogue nous explique que les Chinois représentaient un pourcentage conséquent de la population du Territoire d'Idaho à la fin du XIXe siècle. Ils formaient une communauté dynamique de mineurs, de cuisiniers, de blanchisseurs et de jardiniers qui s'intégrait aux populations blanches des villes minières. Le livre souligne ses aspects et pose la question du travail parfois pris à la population locale. C'est intéressant et explique, entre autres, pourquoi un fort sentiment anti-chinois va se développer au point de proscrire les mariages mixtes et de promulguer des lois d'exclusion des Chinois.





Avec ce récit, nous sommes précisément dans l'Idaho, au XIXe siècle. Dès les premières pages, le registre du western est convoqué, depuis la structure de la petite ville, les façades des maisons, la présence de hors-la-loi que l'on expulse d'un saloon, les Smith & Wesson qui sifflent… En pleine effervescence, la ville accueille une forte minorité chinoise exploitée dans les mines d'or par des Blancs. Faisant fi des préjugés et du racisme, de certaines pratiques pour le moins surprenantes aussi (comme manger du chien sauvage), Lily Seaver, fille d'un notable de la ville, se lie d'amitié avec un Chinois prénommé Lao Guan et surnommé Logan. Ce dernier lui raconte alors des histoires sur Guan Yu, le dieu chinois de la guerre tout en lui faisant déguster des plats aux saveurs totalement inédites. Nous écoutons et savourons à ces côtés tout en découvrant comment, avec courage et une certaine philosophie, ses amis chinois sont arrivés en Amérique et comment ils ont appris à aimer ce nouveau lieu. C'est ainsi qu'alternent la légende racontée et le récit western, les deux se mariant étonnamment avec subtilité, s'imbriquant même.



Ce texte est savoureux tant par les histoires épiques racontées, par la confrontation de deux cultures, par la découverte du jeu du Wei Qi, « jeu d'encerclement » stratégique de conquête de territoires, très important dans la culture chinoise, que par les plats culinaires présentés dont on devine les odeurs et les gouts, mais aussi par la description de paysages bucoliques mettant à l'honneur la nature sauvage de l'Ouest américain.

Les plats qui ponctuent le récit m'ont souvent fait saliver en effet…Riz au tofu et au porc enrobés d'une sauce rouge mélangés à des cives et des tranches de margose, raviolis, une cuisine bruyante où « l'huile crachotait, grésillait, le tranchoir martelait la planche à découper, le tout formant un rythme syncopé. Et non content de résonner fort, elle sentait fort : la fumée issue de la porte ouverte du logis charriait une odeur piquante d'épices et de légumes qui traversait la rue, faisant gronder l'estomac de Lily ».

La cuisine élaborée et subtile chinoise met à l'honneur les cinq saveurs du monde, le sucré, le salé, l'aigre, l'amer et le piquant, que nous retrouvons dans la vie, toutes les joies et les peines venant de leurs mélanges. Une question d'équilibre à avoir en cuisine comme dans la vie.





Ce livre mérite-t-il donc de faire partie de cette collection dédiée à la SFFF ? Nous pouvons nous le demander. Si la part de l'imaginaire est ténue, elle constitue cependant un aspect fondamental du récit : les légendes, racontées dans le détail, sont les textes fondateurs, les mythes, d'un peuple permettant de lui procurer force, consolation et repères lorsqu'il quitte sa terre natale.

Par ailleurs, la confrontation des légendes chinoises et du western américain est la rencontre de deux cultures, de deux légendes, de deux imaginaires totalement différents mais se mêlant avec subtilité, confrontation qui s'inscrit complètement dans une lecture de l'imaginaire.

Enfin, il s'agit de Ken Liu, auteur de science-fiction, à qui les éditions ont laissé carte blanche lui permettant, par le biais de ce beau récit, de faire honneur à ses ancêtres qui ont émigré aux États-Unis. Il a voulu montrer combien un tel voyage, une telle décision est éprouvante, combien il est délicat de faire fi des préjugés et de garder confiance en soi, et combien s'intégrer peut s'avérer difficile. Combiner les saveurs du pays d'origine et celles du pays d'accueil s'avère être une recette délicate mais ô combien savoureuse. Ken Liu en est ici l'excellent cuisinier.



Citons Alexis de Tocqueville pour conclure :

« Échanger les plaisirs purs et tranquilles que la patrie présente au pauvre lui-même contre les stériles jouissances que donne le bien-être sous un ciel étranger ; fuit le foyer paternel et les champs où reposent ses aïeux ; abandonner les vivants et les morts pour courir après la fortune ; il n'y a rien qui à leurs yeux méritent plus de louanges ».

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La ménagerie de papier

J'avais déjà lu les deux (micros) romans, il ne m'en fallait pas plus pour attaquer ce recueil de nouvelles.



Ce que je pensais déjà de cet auteur se confirme. Il est incroyable de justesse et percutant. Ce qui me bluffe a chaque fois c'est son efficacité sur un si petit nombre de pages.



Ici ses nouvelles vont de plusieurs pages à 2 pages. Comment peut-on sincèrement faire quelque chose de prenant et d'incisif sur 2 pages ? Et bien Ken Liu l'a fait !!

Bien sur j'avoue quand même que ce n'était pas mes nouvelles préférées.

Ce que j'aime donc chez l'auteur c'est déjà qu'il est percutant, mais surtout qu'il fait réfléchir. Certaines de ses nouvelles m'ont menée a avoir la chair de poule par leur intensité.

Je n'ai pas envie de les détaillées car elles sont toutes intéressantes. Bien sur un recueil de nouvelles se picore de-ci delà....



Un auteur que je ne peux que conseiller vivement...

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L'homme qui mit fin à l'Histoire

Il y a des livres tellement denses qu'ils nous prennent dans l'intensité de leur champ gravitationnel sans nous laisser aucune échappatoire... On est immédiatement happé et, après quelques pages, on arrête de respirer pour continuer notre lecture en apnée !



Pourtant au départ, je n'étais pas partie pour une lecture qui me laisserait complètement KO !



Il me fallait juste un livre "tampon" (court et vite lu) avant de partir à la découverte de Terra Ignota d'Ada Palmer... et L'homme qui mit fin à l'histoire de Ken Liu me paraissait parfait pour ce rôle ! Alors je me suis lancée tête baissée sans prendre le temps de lire le 4ème de couverture...



Et c'était peut-être aussi bien... le choc n'en a été que plus violent !



L'homme qui mit fin à l'histoire est la contraction des 570 minutes du film Shoah de Claude Lanzmann et des livres de Jonathan Littell et de Primo Levi (Les Bienveillantes et Si c'est un homme)... Sauf que ça ne concerne pas les atrocités commises par les nazis au cours de la 2ème guerre mondiale mais de celles perpétrées par les japonais au cours de cette même guerre et pour lesquelles il n'y a jamais eu d'actes de contrition.



L'homme qui mit fin à l'histoire est un livre puissant et INDISPENSABLE qui interroge sur notre façon de détourner les yeux d'événements qui se passent ou se sont passés loin de chez nous.



Une lecture qui a été au-delà du coup de cœur pour moi !
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L'homme qui mit fin à l'Histoire

Le titre rappelle une de ces théories bidon sortie de l'esprit d'un intellectuel resté trop longtemps assis. Même avec de la science-fiction, la fin de l'histoire ? Ts même pas peur ! Mais n'allons pas trop vite...



Ce roman n'est qu'une nouvelle en fait (mais vendue au prix d'un recueil). Vite lue. Vite oubliée ? Pas si vite. C'est vrai, c'est un reportage, mis en scène avec témoignages, micro trottoirs, interviews d'experts, extraits de commission parlementaires, etc. Ca fait tellement vrai par moments que je suis allé vérifier si tous ces gens n'existaient pas vraiment.



En fait cette nouvelle est une simple dénonciation des crimes de guerre japonais, avec des témoignages d'atrocités à vous faire dresser les plumes sur la tête ? Mais non, en fait, plutôt une dénonciation du négationnisme, de la recherche de la vérité ensevelie par la raison d'état ? Il y a de belles analyses des relations entre Chine populaire, Japon et Etats-Unis (mais il n'a pas un peu oublié la Russie ?). C'est ça ? Oui, mais non.



L'histoire se réduit-elle aux témoignages ? C'est quoi le devoir de mémoire ? La preuve historique peut-elle mettre en péril la paix ? Quel respect doit-on au passé ? Aux familles du passé ? Cette nouvelle ne nous mâche pas la tâche, comme l'indique cette critique décousue. C'est moralement complexe, dialectique dans la forme, ça pousse à réfléchir



Pour en revenir au titre. Fukuyama, va te coucher. Ken Liu dans mes bras. Les outils permettant de décrire précisément l'histoire n'existent pas, même dans la science-fiction, même ce qu'on en connaît. On ne peut pas décrire la réalité sans s'y impliquer, sans l'interpréter, voire la déformer. Ce qui ne nous empêche pas de chercher, heureusement, de tailler de nouvelles facettes dans la gangue du diamant. Et puis tant que le monde durera il y aura toujours des négationistes, des révisionistes, et même des platistes et tout ce que vous voulez.
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Jardins de poussière

Ni coutumière des nouvelles, encore moins de la science-fiction, qu'est-ce qui m'a pris de lire Jardins de poussières de Ken Liu, recueil de vingt-cinq nouvelles de SF ? Sans aucun doute la magie de Babelio, celle d'ouvrir notre horizon de lecture et de nous inciter à sortir de notre zone de confort. En l'occurrence, la critique passionnante du premier recueil de Ken Liu « La ménagerie de papier » par Sandrine (@Hundreddreams). Séduite et intriguée, j'ai donc voulu aborder son deuxième recueil de nouvelles.



J'imagine la science-fiction comme une grande demeure aux multiples pièces : l'uchronie, la fantasy, le Hard SF, la SF plus habituelle traitant de l'impact du progrès technologique en accélération constante, la SF du cosmos et de l'espace infini, la transition apocalyptique de notre espèce vers une existence post-humaine…et Ken Liu semble avoir ouvert toutes les pièces, en grand, dans ce recueil. Tous les genres sont convoqués, nous passons de l'un à l'autre au fil des nouvelles, subtilement agencées. Personnellement cela m'a permis d'avoir un vaste panorama et de sentir ce que j'aime et ce que j'aime moins. J'ai envie de creuser certains genres désormais. le fil conducteur de ces nouvelles est l'écriture de l'auteur, fluide et riche, tout en finesse, ses nombreux questionnements philosophiques présents dans chaque nouvelle, et certains thèmes récurrents qui parlent, en filigrane, de l'auteur : la double culture sino-américaine, les liens familiaux, notamment les relations parents-enfants, la filiation, les souvenirs, la quête d'identité.



Ken Liu est né en Chine, fut diplômé en droit à Harvard aux Etats-Unis où il émigre à l'âge de onze ans. Attaché à ses racines, on retrouve dans de nombreuses nouvelles ce mélange de culture chinoise et de culture américaine (notamment dans Une brève histoire du tunnel Transpacifique : le Japon, craignant son voisin soviétique, et les Etats-Unis, dont la situation économique se dégrade, se mettent d'accord pour construire un tunnel favorisant les échanges entre l'Asie et l'Amérique. Cette nouvelle dégage une atmosphère de mélancolie tout à fait particulière, car un ancien ouvrier du méga-tunnel, travail sous terre titanesque, se souvient de l'Histoire, la véritable histoire que l'on cache. Il refuse d'oublier et veut apporter ce souvenir particulier aux autres, notamment à Betty. le récit en devient poignant). Ce mélange de culture est présent tout au long du recueil : « On dit que la Chine est cultivée, mais pas civilisée, et qu'en Amérique, c'est l'inverse. Aux États-Unis, la politesse est toute de surface. le respect n'existe pas. Nul ne vous honore. Quand j'entre dans un bureau, je vois les traits s'affaisser, les regards se durcir. On déteste les Chinois. ».



Je ne vais pas présenter toutes les nouvelles mais seulement quelques-unes, celles que j'ai le plus aimées ou qui m'ont le plus marquée :



- « Ailleurs, très loin, de vastes troupeaux de rennes » (Renée Tae-O, une humaine post-Singularité habitant un monde virtuel part à la rencontre de l'univers réel avec sa mère, une Ancienne de chair et de sang qui souhaite lui faire partager son mode de vie et sa vision avant de quitter la planète), et son écho plus loin dans le recueil « Souvenirs de ma mère » [Amy se rappelle les sacrifices consentis par sa mère malade pour la voir grandir en utilisant la théorie de la relativité] et enfin « 48 heures dans la mer du Massachusetts » : une ancienne chef d'entreprise qui vit sur la mer nous fait visiter la ville de Boston engloutie par les eaux. J'ai été émerveillée par la poésie qui se dégage de ces textes liés (mais non présentés ensemble dans le recueil), notamment la poésie du dernier texte : « le soleil levant révéla peu à peu un fond sableux ponctué de ruines massives. Ces monuments à la gloire des victoires oubliées depuis longtemps de l'Empire américain s'élançaient vers la surface, évocateurs des fusées d'antan  ; des tours en pierre et béton vitrifié abritant autrefois des centaines de milliers de personnes se dressaient comme des montagnes sous-marines, leurs innombrables portes et fenêtres réduites à des grottes désertes et muettes d'où des bancs de poissons chamarrés s'élançaient tels des oiseaux tropicaux  ; entre les édifices, des forêts d'algues géantes oscillaient dans les vastes défilés qui étaient jadis des avenues et des boulevards grouillant de véhicules fumants, les hépatocytes apportant la vie à cette ville immense ».





- « Long courrier », uchronie qui montre ce que serait le monde si les dirigeables étaient restés le principal moyen de communication aérien. La description de cette technologie différente que celle que nous utilisons est également l'occasion pour l'auteur de donner sa vision du couple et du mariage : « Chaque mariage possède son moteur, son rythme, son carburant, son langage et son système de contrôle – un bourdonnement qui témoigne de son bon fonctionnement. Parfois, cependant, le bourdonnement est si bas qu'on le sent plus qu'on ne l'entend, si bien qu'il faut tendre l'oreille pour le percevoir ». Et pour éviter les disputes, la femme du couple a recours à une solution héritée de la culture chinoise : en réorganisant les casseroles accrochées et les assiettes empilées dans la cambuse, les photos dans la chambre, les habits, les souliers, les couvertures, elle améliore l'énergie qi, et lisse le feng shui. Influence de la culture chinoise là encore.



- « Animaux exotiques » : Les werks sont des animaux génétiquement modifiés (on mélange les gènes de deux animaux donnant de nouveaux animaux complètement inédits comme des chien-chèvre par exemple), des êtres artificiels. Quand on commence à faire des werks mélangeant les gènes d'animaux avec le génome humain, de façon illégale cela va de soi, cela permet d'assouvir des besoins malsains tant affectifs que sexuels. Un d'eux, mi grenouille-mi humain, cherche à découvrir le possesseur des souvenirs humains qui lui ont été implantés. C'est une nouvelle triste qui parle en substance du clonage, de ce que les hommes sont prêts à faire illégalement pour satisfaire leurs besoins primaires, de l'hypocrisie des politiques.





- « Empathie Byzantine » véritable nouvelle pédagogique sur la blockchain aux mains d'ONGs manipulatrices utilisant la réalité virtuelle pour mieux faire appel aux émotions et donc aux dons. de nombreuses questions sur les rapports entre émotion et rationalisation sont posées avec subtilité ainsi que, une fois de plus, la confrontation des visions chinoises et américains sur ces questions.



- « Vrai visage » est bien d'actualité. A l'heure où l'on désire de plus en plus neutraliser les discriminations raciales, de genre, lors du processus d'embauche, cette nouvelle montre que l'uniformisation peut être dangereuse et absurde, la race ou notre genre définissant autant notre parcours que notre moi intime. Est-il si judicieux de vouloir séparer les deux ?



La réflexion de Ken Liu n'est jamais donneuse de leçon, manichéenne ou simpliste : il ouvre les questions sans forcément apporter de réponse : dans « Messages du berceau... » par exemple, l'humanité du XXVIIème siècle semble avoir les moyens de refroidir la planète… Mais ce refroidissement est-il souhaitable ? Quelles conséquences va-t-il avoir pour les humains et les espèces qui se sont adaptés à une Terre plus chaude ?



Passer d'une pièce à l'autre sans arrêt, d'un genre à l'autre, m'a donné parfois le tournis. Sans doute n'aurais-je pas dû le lire d'une traite, comme je peux lire un roman mais savourer chaque nouvelle, m'arrêter pour la digérer, lire autre chose, pour ensuite commencer une autre nouvelle. Chaque nouvelle est d'une telle richesse que j'ai l'impression d'avoir fini le livre trop rassasiée, d'avoir mangé trop vite. Aucune nouvelle n'est mauvaise, toutes m'ont donné à réfléchir. Je sais à présent que je suis attirée par la SF post-apocalyptique, les nouvelles sur ce thème m'ont frustrée tant j'aurais aimé en lire plus.



Pour finir, je suis admirative de la traduction de ces nouvelles par Pierre-Paul Durastanti, il a su garder intactes la poésie et la finesse d'écriture de Ken Liu !
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Jardins de poussière

Ce magnifique recueil de 25 nouvelles confirme, si besoin était, que Ken Liu est un des meilleurs nouvellistes actuels de science-fiction.

La plupart de ces récits sont tout simplement remarquables, ils frappent l'imagination et suscitent la réflexion par leur diversité et leur originalité.

De nombreux textes prennent évidemment pour thème « l'impact des progrès technologiques en accélération constante » (préface de l'auteur) sur tous les aspects de la vie humaine : « l'amour, l'éducation, la politique, la guerre, l'individu vont tous se trouver modifiés en permanence». le monde dans lequel l'humanité est appelée à vivre va devenir aussi instable et fugace que le « jardin de poussière » extraterrestre qui donne son titre au recueil...

Quelques exemples parmi les récits que j'ai préférés :

- « Une brève histoire du Tunnel transpacifique »(nouvelle uchronique déjà parue dans la revue Bifrost) : le Japon, craignant son voisin soviétique, et les Etats-Unis, dont la situation économique se dégrade, se sont entendus en 1929 pour construire un tunnel favorisant les échanges entre les deux pays.

- « Messages du berceau : L'ermite : 48 heures dans la mer du Massachusetts » : dans ce récit très poétique, une ancienne chef d'entreprise qui vit sur la mer fait visiter au narrateur la ville de Boston engloutie par les eaux.

- « Animaux exotiques » : un être artificiel comportant des gênes humains et animaux cherche à découvrir le possesseur des souvenirs humains qui lui ont été implantés.

- « Sept anniversaires » (récit déjà paru en tant que hors-série dans la collection Une heure lumière) : une plongée vertigineuse dans le temps au cours de laquelle les êtres humains ont abandonné leur corps physique pour devenir des êtres numériques.

On notera également que la réflexion de Ken Liu n'est jamais simpliste : dans « Messages du berceau... », l'humanité du XXVIIème siècle semble avoir les moyens de refroidir la planète… Mais ce refroidissement est-il souhaitable ? Quelles conséquences va-t-il avoir pour les humains et les espèces qui se sont adaptés à une Terre plus chaude ?

Enfin, il faut saluer le travail du traducteur, Pierre-Paul Durastanti, et celui des auteurs de l'anthologie, Ellen Herzfeld et Dominique Martel, car la progression du recueil est aussi pertinente que le choix des nouvelles !

Lecture très fortement recommandée.



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La ménagerie de papier

Un recueil de nouvelles qui laissera une empreinte.

Un fil les relie. Les hommes, l'importance de la mémoire, la transmission.

Ces histoires et leurs personnages vont jusqu'à se fondre à l'univers et se perdre dans la nuit du futur, il n'empêche que même la nouvelle La ménagerie de papier, pourtant bien ancrée sur terre et au présent, se rattache à la même ficelle. Le même cerf-volant de papier.



Une nouvelle par ci une nouvelle par là, le lecteur voyage. Un recueil à ouvrir et à rouvrir pour laisser échapper des pensées subtilement profondes.
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L'homme qui mit fin à l'Histoire

J'ai enfin terminé L'homme qui mit fin à l'histoire.



Pour commencer, j'ai du mal à faire correspondre le titre avec ce que j'ai lu. En effet, je pensais à un quelconque rebondissement qui le justifierait, mais je suis peut-être passée à côté, à moins qu'il ne soit fait référence aux pans de passé qui s'effacent dès lors qu'ils sont observés par un "voyageur".



Le point positif de ce "roman", on va dire documentaire, n'est-ce pas, parce que ce n'est pas un roman, est que j'ai découvert des événements dont je n'avais absolument pas connaissance.



Le livre se présente donc sous forme de documentaire, entre interviews et témoignages, et j'ai avancé dans la nébulosité la plus complète jusqu'à presque la moitié du "récit", entre ce que je ne comprenais pas et ce qui ne m'intéressait pas vraiment. La physique et moi, on n'est pas potes.



Puis, un sursaut et la lumière fut : par un système de connexion de neurones trop complexes pour que je puisse en expliquer la cause, quelques lueurs de compréhension sont parvenues jusqu'à moi... trop fugaces pour que ça dure et l'auteur m'a vite à nouveau perdue, ou inversement.



Je ne sais que dire sur ce récit, sinon qu'il est à la fois génial et pas fait pour moi.



Je voulais le relire, en espérant qu'à la lumière de ma première lecture complète, la première moitié serait plus compréhensible, mais j'ai eu tellement de mal avec le dernier tiers que je n'en ai pas le courage.



Le texte est trop saccadé, je n'ai éprouvé aucune empathie ou presque, alors que les faits étaient plus qu'horribles, mais la narration est tellement froide et distante que pour arriver à s'immerger, du moins moi, c'était mission impossible.



Voilà, je suis désolée et je vous invite à lire les retours des lecteurs et lectrices qui l'ont compris et aimé. Je ne devrais même pas poster ce non-retour.
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L'homme qui mit fin à l'Histoire

Objectivement, et vu sa qualité littéraire et les questions qu’il soulève, je ne peux nier que ce livre vaut (probablement) plus que la note de 3,5/5 que je lui ai attribué, mais la lecture -en général- est, au moins pour moi, avant tout une question de sentiments et/ou d’immersion.

Et là, je n’ai réellement pas senti grand chose...



Le style, je devrais dire la « forme » d’écriture (un film documentaire raconté par le biais de présentations, d’interviews, débats, témoignages) m’a tenu éloigné de l’affectivité que j’aurais aimé éprouver pour les deux personnages qui, dans ce récit, ont rendu possible de jeter un (autre) regard sur le passé et l’Histoire.

Histoire qui, dans ce petit livre (dont je pense que l’aspect SF ne sert que de cadre) nous transporte dans la deuxième guerre mondiale, en Mandchoukouo, et aux atrocités des expérimentations humaines et médicales subies par des milliers de chinois (ainsi que des prisonniers politiques et de guerre), dans le camp de l’unité 731 alors édifié par les japonais dans le district de Pingfang.



Or, même si cette fiction (documentaire) espère nous ouvrir les yeux sur cet enfer inhumain, j’ai estimé que le véritable sujet de cette narration se trouve plutôt dans la confirmation du négationnisme des crimes de guerre, la responsabilité culpabilisante que les différents pays impliqués (la Chine, le Japon et les Etats-Unis) essaient de se refiler et aux controverses quant au rôle et la définition de l’historien.



Un livre qui m’a certes beaucoup intéressé (de la même façon qu’un documentaire peut m’interpeller à la télévision), mais qui, par sa présentation « distante » m’a écartée de toute émotion.
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L'homme qui mit fin à l'Histoire

Le documentaire : voilà une forme de récit de science-fiction plutôt originale.

Ce n’est pas la première fois que je la rencontre. Antoine Bello l’a pratiquée dans ses récits Go Ganymède ! et Éloge de la Pièce Manquante. Mais il vaut bien avouer que Ken Liu dirige l’exercice avec maestria.



Donc vous vous plantez devant votre télé et vous regardez ce documentaire – probablement sur Arte – qui mélange images d’archive, témoignages et micro trottoir sur un sujet brûlant autant que poignant.

On peut le voir comme un fils spirituel du film Shoah de Claude Lanzmann qui se fracasserait sur le rocher de la realpolitk. Deux universitaires développe un moyen d’assister en direct à des événements du passé et se concentre sur les exactions (le mot est carrément trop faible à la lecture de la novella) de l’armée japonaise dans un camp de Mandchourie dans les années 1930. Cela donne lieu à des descriptions de ce que l’homme peut faire subir à ses pareils qui vont au-delà de ce n’importe qui pourrait imaginer (j’essaie de me convaincre que c’est vrai, mais je suis certainement naïf).

Et là commence l’imbroglio politico-temporel. Le Japon s’excusera-t-il pour les exactions d’un régime du passé qu’il a depuis longtemps condamné? Les États-Unis seront-ils vraiment choqués des horreurs qui s’étaient abattues sur des Chinois qu’ils considèrent comme de dangereux rivaux sinon comme des ennemis ? La Chine elle-même, comment réagira-t-elle si on ne la laisse pas prendre les commandes des expériences temporelles ?



Ken Liu maîtrise à merveille le discours de chaque intervenant, sans jamais tomber dans la caricature : l’intellectuel chinois, le membre du Congrès américain, l’homme de la rue chinois ou américain, le témoin japonais… Les opinions contradictoires s’entrechoquent au point qu’il est impossible d’imaginer où se situe la vérité. La dimension émotionnelle n’est pas oubliée car l’auteur développe une tragédie personnelle bouleversante vécue par les deux chercheurs à l’origine du voyage dans le passé. Même la description de la physique à l’origine du voyage est judicieuse.



Impossible d’imaginer où se situe la vérité, disais-je. On comprend quand même que Ken Liu pousse un cri. Il nous met face à une horreur de guerre qui n’a jamais eu son Nuremberg. La réception qu’il imagine dans ce récit imaginaire, quoiqu’impeccable, n’est pas le principal. Le principal, c’est cette horreur.

Inhumaine ? Non, si humaine, malheureusement.

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L'homme qui mit fin à l'Histoire

Livre lu en format numérique.



Livre découvert lors de sa parution en numérique. le résumé et la couverture m'ont beaucoup intrigué. Par contre, l'écriture sous forme de documentaire m'a beaucoup dérouté. Sachant que le livre était court, j'en ai continué la lecture.



Le sujet traité est très intéressant mais quelque peu survolé, différents personnages prennent la parole pour nous en parler et principalement le Pr Wei et son épouse. Cela m'a néanmoins donné envie d'en savoir plus sur cette période de l'Histoire. Tout comme dans « État d'urgence » qui nous parlait d'eugénisme à la fin du livre, cette période méconnue entre le Japon et la Chine fait se poser pas mal de questions sur les pays en guerre et sur les exactions commises pour le bien de la paix... À se demander si ces gens arrivent ensuite à vivre avec leurs consciences ou s'ils ont effacé leurs mémoires comme un disque dur... L'histoire racontée dans ce livre est vraiment trop courte mais pour le bien de la science et de la médecine, certains sont vraiment prêts à tout. Ce qui me révolte le plus, c'est que les gouvernements n'ont jamais voulu reconnaître l'exactitude de ces faits pour le bien des victimes, car il fallait conserver la paix, jusqu'en 2002... L'espèce humaine est peut-être intelligente mais on peut se demander parfois à quoi ça sert, vu que tout ce qu'elle sait faire, c'est prendre le pouvoir par la force et les génocides de toutes sortes (eugénismes, chasse aux sorcières, Holocauste...).



Comme vous l'aurez compris, ce roman a été une bonne découverte pour la part historique mais pas pour la forme de documentaire. Pour ceux qui souhaitent approfondir leur vision de l'Histoire, je vous conseille de lire ce petit roman très intéressant, sinon il vaudrait mieux passer votre chemin, il est assez dérangeant dans son style. Pour ma part, j'ai « Ménagerie de papier » du même auteur que je lirais bientôt pour voir si son style se modifie.



Sur ce, bonnes lectures à vous :-)
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L'homme qui mit fin à l'Histoire

Le livre de SF de l'année, tout simplement



Sur un sujet d’une gravité extrême, Ken Liu évite les nombreux pièges dans lesquels un écrivain moins doué aurait facilement pu tomber pour nous livrer une novella d’une intelligence, d’une justesse, d’une habileté et surtout d’une profondeur (celle des questionnements qu’elle fait naître chez son lecteur) rarissime. Et tout cela, c’est à souligner, sans faire de l’aspect SF un prétexte ou un oripeau, en lui laissant une place nette, réelle, équilibrée dans l’intrigue. Intrigue qui aurait pu être un texte aride, pour esthètes de la SF ou de la littérature, mais qui pourtant ne l’est pas. On qualifie souvent Ken Liu de prodige, de génie littéraire, et ce texte montre que le qualificatif n’est en rien galvaudé. Et ce même si les révélations finales, si l’évolution de la situation des personnages, sont assez prévisibles.



Il me paraît cependant évident que ce roman court n’est malheureusement pas destiné à tout le monde : son sujet, l’horreur absolue (et pourtant jamais voyeuriste ou à intentions purement commerciales) de certaines scènes, font qu’il va laisser de côté une partie du lectorat. Ce n’est clairement pas un livre à mettre dans les mains d’une personne sensible, par exemple. Et pourtant… il participe à un devoir de mémoire, à une lutte contre le Négationnisme et le Révisionnisme, qui devraient en faire une lecture incontournable.



Bref, si vous pensez que vous avez les tripes pour plonger dans une des pages les plus sombres (mais pourtant « incroyablement » méconnue) de l’histoire de l’humanité, je vous conseille ce livre sans réserve. C'est clairement le roman de SF de l'année.



Vous trouverez une version beaucoup, beaucoup plus détaillée de cette critique (avec un point historique sur l'Unité 731 en propos liminaire) sur mon blog.
Lien : https://lecultedapophis.word..
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Toutes les saveurs

Dès ma 1ère lecture d’une œuvre de Ken Liu j’avais été subjuguée par cet auteur. Mon admiration ne s’est pas démentie depuis et Liu a intégré mon panthéon personnel des auteurs que je serais prête à suivre aveuglément. Le nom de Ken Liu suffit à me donner envie de lire un livre. C’est donc sans rien en savoir que je me suis plongée dans la lecture de la novella « Toutes les saveurs ». Mon amour pour l’auteur n’est pas prêt de s’éteindre. Quel délice ! « Toutes les saveurs » est une petite merveille.



Il est difficile de classer ce récit tant il est singulier. Cette novella a beau être publiée au Bélial dans l’excellente collection « Une heure lumière », l’aspect relevant de l’imaginaire est finalement très léger, très ténu. Pour autant, je trouve que « toutes les saveurs » a toute sa place dans la collection. En premier lieu parce que ce n’est pas la première fois qu’y est publié un texte dont les éléments SFFF sont minces (par exemple « Dragon » de Day). Ensuite et surtout parce que l’aspect imaginaire ayant beau sembler réduit il est à mon avis essentiel au récit, il en est à la fois l’ossature et le cœur-même.

A la lecture des premières pages, on est tenté de classer « Toutes les saveurs » dans le registre du western. A raison, le récit en a bien des atours : le décor de la petite ville en développement, les souvenirs de la Guerre de Sécession, les figures classiques des histoires de l’Ouest tels les affreux hors-la-loi sans foi ni loi… La novella va s’intéresser à la rencontre de deux cultures en suivant une petite communauté chinoise venue s’installer dans cette petite ville d’Idaho. Si la communauté chinoise n’a que rarement été mise en avant dans le western, elle fait tout de même partie de l’imaginaire collectif lié à ce genre pour peu que l’on s’y intéresse un peu. Quoi qu’il en soit, alors que le récit semble tourner autour d’une histoire classique, le gentil est contraint de tuer un gros vilain pour se défendre, Liu décide de nous emmener ailleurs, il y a longtemps, en nous racontant, par la bouche de son héros, l’histoire de Guan Yu, le dieu de la Guerre. « Toutes les saveurs » prend alors l’allure d’un conte. Vont alors s’entremêler le récit de la légende ancestrale et l’histoire se déroulant au XIXème siècle. Le mélange est parfait, les passages de l’un à l’autre sont d’une fluidité remarquable, il n’y a aucune sensation de rupture. La légende chinoise et le récit western se répondent dans une sorte de dialogue narratif. Finalement, il n’y a rien d’étonnant à ce que ces deux genres se marient aussi bien. L’un comme l’autre, le western et la légende folklorique, s’inscrivent dans le registre du mythe. L’ouest du western a donné lieu à des motifs récurrents et des archétypes au même titre que les légendes ancestrales. De plus l’histoire du dieu Guan Yu joue sur le ressort dramatique de la vengeance, thème ô combien récurrent du western. Selon moi, c’est bien cela, le fait que la novella joue sur une dimension mythologique, qui fait que « Toutes les saveurs » s’inscrit pleinement dans l’imaginaire et a toute sa place dans cette collection.



Cette richesse narrative est magnifiée par l’écriture toujours aussi séduisante de Ken Liu. « Toutes les saveurs » est un récit enchanteur plein de poésie. Ce charme est tout particulièrement présent lors des descriptions culinaires qui émoustillent les papilles et font saliver. Quant au récit de l’histoire de Guan Yu, il est à la fois épique et poétique et emporte totalement le lecteur dans sa magie.



Liu livre une nouvelle fois un récit beau, touchant, humaniste, subtil, magique, intelligent, fin, enchanteur… Je vais arrêter là cette vaine énumération de qualificatifs, la liste serait trop longue. « Toutes les saveurs » est une magnifique novella. Si vous ne connaissez pas encore Ken Liu, vous serez séduit. Si vous le connaissez déjà, vous ne serez pas déçu.



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La ménagerie de papier

J’avais été époustouflée par l’excellence de « l’homme qui mit fin à l’histoire », c’est donc avec plaisir et en toute confiance que je me suis lancée avec quelques amies babéliotes dans une lecture commune du recueil de nouvelles « la ménagerie de papier » du même Ken Liu. Comme il est compliqué d’évoquer cette lecture… Comment faire passer son ressenti lorsqu’on est au-delà du coup de cœur ? Comment évoquer avec mon peu d’éloquence la pertinence et l’intelligence des réflexions abordées par l’auteur ? Et puis comment faire ça sans trop en dire ? En effet, je tiens à laisser aux futurs lecteurs le plaisir de la découverte. Je ne vais donc pas faire un compte-rendu détaillé de ma lecture, simplement livrer mon ressenti face à ce qui est pour moi un sommet de la littérature SFFF. Oui, je vais loin mais quand on est face à un tel niveau d’excellence autant dire les choses telles qu’on les ressent. « La ménagerie de papier » est une œuvre grandiose, magistrale, sublime… Je m’arrête là, la liste des superlatifs pourrait être très longue…



Ken Liu est vraiment impressionnant. Il a un talent remarquable pour donner vie à un univers en très peu de pages. Il est capable avec une économie de mots de créer tout un monde, avec un background solide, un fonctionnement parfaitement exposé, des personnages consistants et vivants… Là où d’autres ont besoin de dizaines de pages pour mettre en place leur récit, Liu y parvient en quelques phrases. Et pourtant, jamais les récits ne paraissent désincarnés, ils ne se contentent pas d’être descriptifs. Il y a de l’émotion, du sentiment, de la chair, de l’âme… En effet, quel que soit le sujet abordé, Liu place l’humain au cœur de ses histoires. Tous les récits ont une dimension intime qui ne peut que toucher et parfois même bouleverser le lecteur. Chaque lecteur découvrira forcément dans ce recueil un texte qui trouvera un écho en lui, une histoire dont on a l’impression qu’elle a été écrite juste pour soi tant elle nous parle.

En plus de son immense talent de conteur, Liu montre ici son éclectisme. Il excelle dans tous les registres, maniant aussi bien l’humour que le drame. Et quelle écriture ! Fluide, élégante et poétique… Que du bonheur !



D’une intelligence inouïe, provoquant des torrents d’émotion, servies par une écriture magnifique, chacune des nouvelles de ce recueil est un petit diamant.

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La dynastie Dent de Lion, tome 1 : La grâce d..

Je connaissais l'excellence de ken Liu sur la forme courte grâce à la brillante novella « L'homme qui mit fin à l'Histoire » et au sublime recueil de nouvelles « la ménagerie de papier ». J'étais donc curieuse de savoir ce que l'auteur pouvait proposer sur un format long. Et long, son premier roman l'est. « La grâce des rois » pèse plus de 830 pages et il s'agit du 1er tome d'une trilogie. C'est avec une impatience teintée d'un peu d'appréhension que je me suis attaquée à cette brique. J'étais persuadée que « la grâce des rois » serait bon mais je pensais qu'il ne pouvait pas être aussi génial que ses autres ouvrages. Je me trompais, « La grâce des rois » est tout simplement magique. En très peu d'oeuvres Liu est entré dans mon panthéon personnel.



« La grâce des rois » est un roman de fantasy historique qui s'inspire de la guerre qui opposa le Royaume de Chu et le Royaume de Han, environ 200 ans avant JC, et qui se conclut sur l'avènement de la dynastie Han. Certains personnages du roman ont des traits communs avec les figures historiques réelles et l'auteur reprend certains événements marquants de ce conflit au long cours. Il s'agit donc d'une relecture de l'Histoire. Si le côté fantasy est assez léger, il est néanmoins essentiel au roman et lui apporte une tonalité particulière. « La grâce des rois » ressemble à ces chroniques de batailles qui enjolivent la réalité. Si ce n'est la forme, cela évoque un peu une chanson de geste.

J'ai vibré tout au long de ma lecture. Il y a des batailles épiques, des complots, du romantisme, de petites touches surnaturelles et aussi des engins volants et même . C'est pour ce dernier ingrédient que Liu a facétieusement parlé de silkpunk pour évoquer son roman. Attention, si cet aspect a une importance décisive dans le roman, il est peu présent. « La grâce des rois » est avant tout une très belle fantasy historique. J'ai retrouvé avec bonheur l'écriture de Liu, fine et teintée de poésie.

L'auteur donne vie à des personnages très charismatiques. J'ai aimé tous les personnages, difficile de choisir son camp dans le conflit qui oppose les deux héros tant ils sont, chacun à leur façon, attachants. Les personnages secondaires ne sont pas en reste. Qu'ils traversent furtivement le récit ou qu'ils soient longuement présents, ils sont tous intéressants et bien caractérisés, parfois en quelques lignes.

Le récit est très bien menée et alterne avec brio les impressionnantes batailles, les intrigues de cour et les passages plus contemplatifs. Malgré la multiplicité des personnages et la densité de l'intrigue, on n'est jamais perdu. Je n'ai même pas eu besoin une seule fois de me référer à la liste de personnages en début d'ouvrage.

Cette fresque martiale grandiose se double d'une intéressante réflexion sur la manière d'exercer le pouvoir et sur l'art de la guerre. L'auteur évite tout simplisme, ne donne pas d'opinion toute faite et invite subtilement le lecteur à réfléchir sur le sujet.



Ken Liu est décidément outrageusement doué. « La grâce des rois » est une lecture enchanteresse, une réussite à tous les niveaux : l'intrigue est une superbe relecture historique, les personnages sont magnifiques, l'écriture toujours aussi séduisante, les différents ingrédients parfaitement dosés, la réflexion intéressante… Tout simplement magique !



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