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3.43/5 (sur 70 notes)

Nationalité : Belgique
Né(e) : 1975
Biographie :

Historien, Gil Bartholeyns est responsable du master Sciences et cultures du visuel à la Faculté des sciences historiques, artistiques et politiques de l’université de Lille où co-anime le séminaire de l’École doctorale SHS et l’axe de l’IRHiS sur la culture matérielle et visuelle. Il est éditeur à Techniques&Culture, Modes pratiques et Terrain et collabore à L'Histoire, Critique, Le Débat.

Ses travaux portent sur les images dans l’Occident médiéval et la culture matérielle de l’Europe pré-industrielle. Il mène une réflexion et une ethnographie sur les usages et le statut du passé dans les arts (cinéma, photographie, jeux) et les sciences contemporaines.

"Deux kilos deux" (2019) est son premier roman.

Il vit à Bruxelles.

Twitter : https://twitter.com/Bartholeyns?lang=fr
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Gil Bartholeyns présente "L'occupation du ciel". De retour sur Terre, Clay, l'unique survivant d'une funeste mission de trois ans sur Mars, fait l'objet de beaucoup d'interrogations. Atteint d'une amnésie post-traumatique, il peine à se souvenir des conditions de son improbable voyage. Alors que la Californie est en proie à une vague d'incendies, son destin tragique écorne le mythe de la colonisation martienne et effraie l'agence spatiale, laquelle voudrait nier sa responsabilité dans le fiasco pour continuer son programme.

Citations et extraits (38) Voir plus Ajouter une citation
Le soir même, le journaliste Benjamin Manning commentait sur CAL•BC les images amateur des flammes colossales diffusées en arrière-plan et sa collègue pointait des pictogrammes d’incendie sur une carte virtuelle, après quoi Manning reprenait en expliquant avec une gravité professionnelle que les vents forts rendaient la situation très préoccupante. Il n’arrivait pas à boire son verre d’eau entre les témoignages et les nouveaux décomptes. La situation était localement hors de contrôle. Les feux progressaient à la vitesse du cheval au galop. leur propagation et leur nombre croissant dépassaient les capacités d’extinction. Dans quelques jours, on parlerait de « Complexe d’Août », les dizaines de foyers formeraient un système autogène. Certains fusionneraient. Et ces très grands feux étaient proprement inextinguibles. Comptant pour moins de cinq pour cent des feux de forêt, ils représentaient plus de quatre-vingt-dix pour cent des surfaces brûlées. Leur intensité était telle que les sols ne parvenaient plus à se régénérer. Ces généralités édifiantes finissaient par devenir des frayeurs ontologiques servies par un Manning doré comme une brioche. Au bas de l’écran, une bande défilante annonçait les premières victimes, les dizaines de milliers d’acres déjà avalées, les dégâts signalés un peu partout dans le pays, un hall de sport, des vaches sidérées par un mur de flammes, des maisons isolées dans une forêt devenue un faubourg sans fin, et Benjamin Manning, qui n’avait pas dû beaucoup dormir non plus, recevait sans cesse des nouvelles dans l’oreillette pour dire des choses comme « des nouveaux foyers… en Oregon… très dispersés… dans l’Etat de Washington… en Colombie-Britannique aussi… principalement dans le nord de la Californie… San Francisco pourrait se retrouver encerclé… Voyez ces chevaux hagards qui se précipitent dans l’écurie en flammes… »
Autant d’informations sans appel, allant de l’anecdote à la climatologie humaine.
La sécheresse des derniers mois, le vent chaud en provenance du désert, les allumages criminels, même le complot incendiaire n’était pas écarté. Des évacuations préventives étaient en cours un peu partout. Les gens remplissaient leur coffre. On quittait son pavillon, le coude sur la portière. « On n’est jamais trop prudents pour les enfants. » On accrochait la remorque. « On a pris tout ce qu’on a pu. On ne sait pas si on reverra notre maison. » Et celui-ci pleurait.
C’était le genre d’endroits où je suis né : une école et une église en brique rouge en arrivant, un parc à roulottes au bord de la rivière, un poste de police surdimensionné, une caserne de pompiers avec des drapeaux totémiques flottant mollement, des maisons de planches peintes, plus de voitures que de permis de conduire, des stères de bûches, des vélos couchés sur le bas-côté, un archipel de granges délabrées, de la ferraille agricole un peu partout, des piscines autoportées en juillet et, pour tout centre psychologique, un distributeur de bourbons glace de la chaîne 24/7 et un bar à tombola qui se donne des allures de repaire de trappeurs, le tout disposé de part et d’autre d’une voie principale qu’on n’emprunte jamais sans risquer la noce avec un semi-remorque. Des chiens aboient, un ballon roule, d’immenses oiseaux stoïques aux yeux jaunes tournoient dans le ciel en attendant un lièvre imprudent. C’est mon enfance, et les flammes y allaient.
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Avant que l’Agence ne m’installe sans compter dans ce vaste appartement d’altitude, où je me tiens à présent dans le silence affligeant des décisions sans retour, je venais de passer trois semaines en observation à l’hôpital. Une vie parallèle qui avait commencé par cette pensée, en me réveillant seul dans la chambre : Depuis combien de temps suis-je là ? J’avais dû dormir comme un bas-relief. Je me suis tourné dans le lit et je me suis vu dans le reflet de la vitre, en chemise à petits pois, sans barbe, sans souvenirs, et j’ai senti que je pleurais. Au-delà, il faisait nuit. C’était la nuit de Los Angeles, envahie de lumières pétillantes et de mouvements.
– Bonjour Clay.
C’était une voix douce et sûre de ce qu’elle disait.
– Je suis le docteur Anak. Comment vous sentez-vous ?
Le Dr Grace Anak a contrôlé le moniteur et l’infusion de glucose, acides aminés et lipides, pour me donner un peu de temps. Elle ne m’a pas demandé si je savais comment je m’appelais. Elle me l’avait peut-être déjà demandé. Combien de fois avais-je déjà vécu ce réveil ? Je parvenais à suivre son doigt. Je parvenais à mettre mes index l’un contre l’autre. Et tandis que le droit faisait Dieu et le gauche l’homme dans la Sixtine des tests fonctionnels, j’ai réalisé qu’Anita n’était plus là. J’ai su qu’Anita ne serait plus jamais auprès de moi ni nulle part, et je me suis rendormi.
La fois suivante, le Dr Anak me présentait le Dr Zolla Flores, une rencontre en mi bémol. Je savais qui j’étais. Je savais d’où je revenais. Mais j’avais oublié le reste et, si j’en crois sa déconvenue devant mon ignorance, ce n’était pas des choses qui s’oubliaient facilement. Le Dr Flores m’a promis qu’on allait essayer d’y voir plus clair, il ne fallait pas précipiter les choses.
Le lendemain, j’avais devant moi la Secrétaire générale de l’Agence spatiale martienne, accompagnée peut-être d’un conseiller juridique, un nouveau chef de bureau ou un communicant. La Secrétaire générale m’a expliqué que j’étais en quarantaine depuis huit jours, depuis le 25 juin. Je devais vraiment avoir l’air égaré pour qu’elle se donne la peine de préciser qu’on était donc le 2 juillet. Une commission d’enquête s’était constituée depuis l’incident survenu il y avait presque un an. Un an ? Comment tout ce temps pouvait-il être passé, qui me semblait n’être que deux ou trois mois ? Cela aurait dû être de l’histoire ancienne. J’aurais dû seulement être là pour corriger des détails, intervenir à la marge, rendre visite aux familles endeuillées de mes coéquipiers. C’était tout le contraire. Non seulement, j’étais très attendu, mais la possibilité de recueillir mon témoignage changeait totalement la donne.
D’une main légèrement levée depuis les draps, j’ai arrêté la Secrétaire générale. Qu’est-ce qui s’était passé ? Je les ai sentis troublés. Elle s’est touché le nez, l’autre a croisé les bras.
– Vous ne savez vraiment pas ?
j’ai été obligé de leur dire non.
– Vraiment ?
– Non, vraiment.
Passé leur surprise, ils se sont montrés comme soulagés, indécis mais apaisés. Satisfaits, même. Cela semblait changer la face du monde. Le soleil est venu baigner la chambre. La Secrétaire générale m’a alors exposé les faits connus à ce jour, presque rien, et le conseiller a pris le relais, arrivant vite à la pommade. Comment avais-je pu survivre et surmonter tant d’épreuves ? Tout ce temps passé là-bas ! Et ma prouesse du retour, s’injecter comme ça sur une trajectoire si tendue, et sans assistance en temps réel.
Le jour suivant, mes parents me faisaient signe depuis la fenêtre du couloir. Ma mère essayait de sourire, mon père s’est retourné pour s’essuyer les yeux, puis on les a laissés entrer. Ils m’ont baisé le front et parcouru de leurs vieilles mains douces, terrifiés et reconnaissants. Ils retrouvaient leur fils unique après plus de deux ans, mais dans quel état. Mon père m’a proposé de revenir à la maison, ma mère de reprendre ma chambre. Une convalescence estivale dans la Sierra, les cèdres, les papillons, c’était à espérer.
Le surlendemain, une journaliste est parvenue jusqu’à la chambre. Est-ce que j’étais inquiété ? Sur le moment, je n’ai pas compris. Comment avais-je fait ? Qu’est-ce qui s’était passé ? Toujours les mêmes questions. Elle a confirmé que les installations étaient jugées perdues et que j’étais le seul survivant. Aucune cause officielle n’avait encore été avancée, aucun bilan définitif établi. Et elle a eu cette étrange formule, comme remontant du fond des âges de la vérité : un seul témoin suffit mais il est nécessaire. Elle regardait sans cesse la vitre du couloir, sur ses gardes. Nécessaire et souvent embarrassant.
Les médias et les réseaux s’étaient interrogés tant et plus sur l’incident qui avait frappé MarsUnivers. Un vertige d’hypothèses et de clichés : c’était une maladie foudroyante, une tempête dévastatrice, une panne générale, une mutinerie… L’agitation médiatique était relancée. L’Agence était à nouveau critiquée pour son manque de transparence. On se demandait maintenant où j’étais, ce que j’avais à raconter. Personne n’avait accès à cette aile du bâtiment. La journaliste s’était faufilée. Est-ce que je lui donnais l’exclusivité ? J’étais trop amorti pour réagir.
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On a remis ça la semaine suivante, la ville étale et les palmiers frottés par le vent du désert jusqu’au siège de l’agence martienne, avec une Elsie Lokeleani psychopompe. J’ai fait un nouveau refus d’obstacle, cette fois au niveau des ascenseurs.
– Mais venez le leur dire vous-même !
Elle voulait que je répète ce que je lui avais servi dans la voiture. Ce qui me manquait le plus, ce n’était pas la mémoire mais un avenir, un temps où je pourrais commencer à entrevoir une vie possible. Je comprenais parfaitement ce que faisait l’Agence, m’entourer d’attentions pour qu’une fois remis sur pied, étançonné comme il faut, je sois en capacité de faire face au « drame » collectif de MarsUnivers et que je puisse prendre à part ce que je pensais encore être la chose la plus importante pour l’Agence : l’élucidation des faits ayant entraîné la perte sans doute définitive de la base opérationnelle et des modules d’habitation.
Mais ce jour-là, non, je n’en étais pas capable.
Quand je suis revenu dans la chambre, Ron-Le-Séquoia m’a couché comme une cuillère dans un tiroir. J’avais à nouveau la lourdeur d’une poire tombée de l’arbre. Une poire mûre qui s’écrase au fond d’un puits de gravitation de plus de six mille kilomètres. C’était l’image que nous avait servie le physiologiste de Houston, Gorky Hamilton, pour nous donner une idée de ce qu’on ressentirait lorsque nous serions de retour. Et Gorky Hamilton avait ajouté : lourds, lents, saturés, faiblards comme des oisillons, au moins pendant deux semaines, avec d’intenses rechutes. Je savais que je devrais me refabriquer une ossature, des muscles, un coeur. Il nous avait aussi prévenus : d’être là-bas il y aurait quelque chose de trop pour nos petites âmes humaines, et on le ramènerait avec soi. C’était arrivé à Carol Szocs, à Yul Evans… et pas question d’aller embêter Evans dans son ranch. C’était comme ça, on allait revenir légèrement autre que terrien, mais légèrement, c’était déjà beaucoup. Je n’étais plus tout à fait adapté aux conditions élémentaires de la vie terrestre. La vie extraterrestre avait modifié mon organisme. Non seulement je devais me refaire une santé mais, en réalité, aussi, une nature.
Comme un fait exprès, le jour suivant, Gorky Hamilton est venu me saluer derrière un immense bouquet de fleurs en papier de soie. Je n’ai pas eu l’impression que plusieurs années s’étaient écoulées entre nous, mais plutôt seulement quelques jours. Après des mots d’une extrême sollicitude, il m’a dit :
– Clay, on n’est pas que son corps, mais on n’a que lui. Vous devez essayer de retrouver cette fantastique sensation d’être vivant.
Cette sensation fantastique, je l’avais éprouvée en quittant le champ de force terrestre, me dévidant progressivement, et cette grâce organique ne m’avait pas quitté, même là-bas, jusqu’à ce que je me retrouve à nouveau sous l’influence de la Terre, brutalement soumis à une pompe de remplissage à grand débit. Je me réorganisais dans le vacarme de la rentrée atmosphérique, et je me suis réveillé à l’hôpital. Il n’y avait personne dans la chambre, sauf le reflet de mon visage et, au-delà, la ville infinie une nuit d’été. Depuis combien de temps j’étais là, en effet ? À quelle époque je vivais ? Pourquoi, étant allé si loin, j’avais l’impression d’avoir traversé le temps ? Qu’était-il arrivé à nos existences ? Que s’était-il passé ? Les réponses étaient en moi, mais inaccessibles. J’étais revenu, elles devaient revenir aussi.
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Dénombrer ses appareils domestiques est un exercice déroutant. Si vous vivez en appartement, vous devriez en posséder près de 70, plus de 120 si vous habitez une maison avec jardin. En moyenne, 450 kilos, nous apprend une enquête menée en 2016. Du lave-linge à la machine à coudre, de la tondeuse à la perceuse, de la hotte aux jouets motorisés, des téléphones aux ordinateurs, de l'appareil photographique aux montres, du chauffe-biberon à l'appareil à raclette, de l'aspirateur au robot mixeur, du ventilateur au four à micro-ondes... ils sont partout.

Ouverture : un grille-pain
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En attendant, c'étaient bien parce que tous ces animaux avaient été plongés, involontairement pour les une, volontairement pour les autres, dans la plus grande indifférence, c' était bien parce qu' ils avaient subi la transformation radicale de tout ce qui touche l' industrialisation, c' était bien parce qu'ils avaient été desanilalisés, tournés en machines thermodynamiques susceptibles d' optimisation jusqu'à une limite fixée en termes de bombe sanitaire qu' ils étaient en effet les plus à plaindre.
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Au cours de ces trois années immolées, il avait tout de même senti poindre le danger d’une morale, le risque d’une identification à toutes les pauvres créatures dont il avait senti le souffle. Somme toute, il était très différent d’elles, elles étaient très différentes de lui, et entre elles également. Ce serait dans le maintien de cette différence, dans la reconnaissance de celle-ci qu’il trouverait sans doute le moyen de comprendre ce qu’elles étaient vraiment et pourquoi il les avait jusque-là mangées comme si c’était du pain. Il entendait rester à sa place et faire des animaux les fiers représentants de leur espèce et d’eux-mêmes avant tout. Véloces et vigilants, les uns grouinaient d’un enthousiasme nerveux, dodelinant sur la pointe des pieds, les soies drues. Les autres, bien emplumés, caquetaient et prenaient des bains de poussière et des postures de défi. Leur dignité naturelle à tous impliquait de ne pas en faire des égaux mais d’avoir des égards pour leur nature, à égalité de ceux que nous pouvions avoir pour des amis. Sully n’allait pas leur retirer de surcroît ce qui les différenciait sans doute positivement de sa propre nation. Mais la chose dont il était sûr, et qu’il ne serait pas en mesure de décliner, était que tous ces compagnons étaient certes des créatures sensibles mais qu’il importait peu que cette sensibilité fût douée de raison parce que la souffrance n’était pas d’abord une question d’entendement mais de corps. Et ils avaient tous un corps, et ce corps était ce qu’ils étaient au plus profond de leur être qui sentait, par lui, tout ce qu’était pour eux le monde. Alors si le monde et eux ne faisaient qu’un à travers leur corps, celui-ci était le lieu absolu, le siège même de leur vie volée, douloureuse, et cela rendait son traitement plus préoccupant encore. Le corps était la seule chose qu’ils avaient et qu’ils étaient. En admettant qu’ils ne fussent que cela, et que Sully fût plus que cela, leur corps propre importait plus que son corps à lui dans l’évaluation d’une existence. Ils n’avaient aucun moyen de compenser, de surseoir, de s’adapter. Sully pouvait se faire une raison, les prisonniers se racontaient des histoires, les hommes trouvaient des issues de secours, des potions, des mots, le sexe, le sommeil. Ils prenaient les armes. Tôt ou tard ils opposaient une résistance. Alors que les injures faites au corps des bêtes s’accompagnaient d’épreuves insondables qui refluaient sans solution de continuité sur ce corps. Rien n’était plus psychosomatique. Les émotions négatives entraînaient un pessimisme chronique. Leur répétition installait des biais de jugement et une induction sociale qui modifiaient les comportements et la santé de tous. Et ce défaitisme conduisait presque toujours à des conduites visant les congénères. Les cochons se tortoraient le trognon. Les poissons et les poulets se beckettaient. C’était leur cinéma, leur drogue, leur décharge. La nociception frappait toujours deux fois. Aucun d’eux ne pouvait changer de vie. Leur vie, c’était eux, et on les faisait butter sur leur élan vital. Ils persévéraient quand même, mais perversement, par toutes sortes de comportements agressifs et délétères.
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Son fournisseur lui avait menti. (...) Frédérik se sentait responsable du poulet qu' il produisait et il avait toujours été serein: il mettais son.blé, il donnait de l'eau de distribution, et il y avait l' air . Après, si l 'aliment qu' il achetait pour ses poulets intoxiquait les gens, ça n' allait pas. Peut- être sue les autres s' en foutait, mais pas lui. Son fournisseur lui avait pourtant garanti la marchandise ; et en même temps, il savait comment ça se passait. L" origine des ingrédients changeait tout le temps selon le prix du marché et en tout cas de scandale on atteignait les seuils limités puis les lobbies montraient leurs trois rangées de dents et la tolérance est relevée.
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Frédérik voyait bien où ça menait de verdir totalement l' aviculture. Les produits étrangers feraient main basse sur le marché. Les petites bourses et la restauration rapide n' hésiteraient pas un instant , on pouvait leur faire confiance. Les agriculteurs tomberaient comme des mouches. On éduquait les jeunes au biologique mais pas à la pauvreté et on les berçait d' écologisme entre deux publicités pour les bagnoles.
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Il fallait être de grands décérébrés pour ne pas voir que les éléments de langage étaient d' émblee incompatibles avec les lois de la pratique.
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On n' en finissait pas de leurrer et d'ouater. Mais la méthode la plus efficace, c' était nous, notre désir de fermer les yeux.
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