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Nationalité : France
Biographie :

Née en 1962, Elise Thiébaut, signaléticienne et auteure, a d’abord travaillé dans la presse comme journaliste et secrétaire de rédaction, pour divers supports grand public ou institutionnels. Elle a ensuite collaboré avec plusieurs agences de communication à Paris, en qualité de conceptrice-rédactrice : Anatome, e/n/t/design, Acte-là... Depuis 1991, elle a développé une expertise particulière en matière de signalétique, en participant, au sein d’une équipe pluridisciplinaire, à la conception de la signalétique d’orientation et d’information du Musée du Louvre, projet terminé en 2001. Elle a participé à divers pro¬jets de signalétique ou d’exposition, notamment pour la RATP, puisqu’elle est l’auteure de 150 panneaux sur l’histoire du métro installés de façon permanente dans les stations, mais aussi pour le Musée de Sarran, le Musée de l’assistance publique ou le Conservatoire national des arts et métiers. Depuis 2004, elle intervient comme chargée de cours à la Head–Genève, pour l’animation d’ateliers de signalétique ou de communication. Elle a publié plusieurs livres, notamment Le Guide pratique de l’apocalypse (nouvelles) aux Editions Quintette, Le Théâtre du feu (essai), chez Actes Sud, Mokhtar et le Noyer centenaire (récit pour enfants), chez Larousse, ou encore Le Pacte d’Awa (ouvrage documentaire destiné aux adolescents), sur les mutilations sexuelles, chez Syros.
Elise Thiébaut est journaliste à Clara Magazine, le journal de Femmes solidaires,. Elle appartient par ailleurs à l’association "Avocats sans frontières-France" et a contribué particulièrement au projet "Défense de lapider" au Nigeria, dans l’affaire Amina Lawal
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Source : http://head.hesge.ch et http://sisyphe.org
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Le Sultan Shahriar, en représailles contre sa femme infidèle, décide de ne plus épouser que des vierges qu'il tue au matin pour être certain de ne pas être trompé.
Après de nombreuses victimes survient Shéhérazade, la fille du vizir, qui se propose en mariage.
Mais le soir de ses noces, elle raconte une histoire tellement passionnante qu'il est tenu en haleine et ne la touche pas.
Au matin, elle n'a pas fini l'histoire, et elle reste en vie jusqu’au soir pour lui raconter a suite, qu'il attend avec impatience.
Son récit magnifique fait de contes entremêlés lui permet de gagner la confiance du sultan, qui se résout au bout de mille et une putain de nuits à ne pas la tuer.
C'est dire à quel point le virginité est belle et bien une histoire de vie et de mort.
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En août 2015 [... une étude indépendante] révèle la présence de vingt à trente composants chimiques différents dans les spécimens analysés [six références de tampons des marques Nett, Tampax et Casino], dont on ne trouve aucune mention sur les emballages. Car, rappelons-le, les produits d'hygiène corporelle ne sont pas soumis à la même législation que celle qui s'applique pour les cosmétiques destinés à entrer en contact direct avec la peau* et à y demeurer plus de huit heures. La seule législation dont ils dépendent est celle relative à la fabrication du papier, si bien qu'ils ne sont contrôlés par aucune autorité sanitaire.
(p. 115)
[* alors même que les capacités d'absorption des muqueuses sont largement supérieures à celles de la peau]
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A ceux qui ne considèrent pas la protection hygiénique comme un produit de première nécessité, j'aimerais rappeler que c'est une des premières choses que demandent les femmes qui vivent dans la rue, dans des zones de guerre ou de grande pauvreté. Parce qu'elles ne disposent pas de protections, des millions d'écolières dans certains pays d'Afrique ne vont tout simplement pas à l'école quand elles ont leurs règles, et utilisent, selon un rapport de l'Unesco, des feuilles sèches, de la boue, de la bouse, des peaux d'animaux, des chiffons ou du papier hygiénique qui les exposent non seulement à l'inconfort, mais aussi aux infections, à plus forte raison quand elles ont été victimes de mutilations sexuelles.*
(p. 125)
* Comme 200 millions de femmes dans le monde, selon les statistiques de l'OMS dans son 'Aide-Mémoire' publié en février 2016.
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A cette époque [XVIIe siècle], on pense en effet que l'être humain complet est contenu en miniature dans le sperme, le sang menstruel se contentant de le nourrir jusqu'à la naissance - et même après, sous la forme du lait maternel qui en serait, d'après ces théories, la transformation, ce qui expliquerait que les règles ne s'écoulent pas quand on donne le sein à son enfant.
(p. 219)
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[...] après les injections et masturbations d'usage, je fus inséminée un dimanche par un interne italien qui sifflotait 'Avanti o popolo alla riscossa, bandiera rossa trionfera' * tout en poussant sur la seringue qui envoyait les spermatozoïdes de Monsieur Poignet dans mon utérus. L'infirmière me tenait la main en souriant, et m'affirma qu'après les avoir examinés au microscope, elle les trouvait « très sympas ». Je ne savais pas qu'on pouvait distinguer le caractère des spermatozoïdes au microscope. [...]
Neuf mois plus tard ou quasi, je donnais naissance à une petite fille porteuse du patrimoine génétique « très sympa » - même si à l'adolescence ce côté de son caractère s'atténua quelque peu, sans doute en raison du versant maternel sur lequel personne n'avait jugé bon de faire des remarques encourageantes lors des séances de monitorage.
(p. 203-204)
* 'En avant ô peuple, à la révolte, le drapeau rouge triomphera !'
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En Europe, les castrats ont connu leur âge d'or à l'opéra au XVIIe siècle, avec l'assentiment de l'Eglise qui voulait ainsi interdire aux femmes de se produire sur scène en les remplaçant par des hommes castrés. Sans vouloir diminuer l'importance du sacrifice cruel que cela a dû représenter pour les petits garçons à qui l'on coupait les testicules à l'âge de sept ans, il semblerait donc que, là aussi, il se soit agi de prendre la place des femmes, en s'appropriant, au sens propre, leur voix. La castration à des fins d'opéra n'a été interdite en France qu'en 1770.
(p. 80)
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Pourquoi avons-nous besoin d'un endomètre [muqueuse interne de l'utérus] aussi épais pour accueillir l'embryon ? Ce qui se passe à l'intérieur d'un utérus est une aventure de tous les instants : il y a d'abord la phase de desquamation pendant les règles, puis la phase de régénération, du 5e au 8e jour. Ensuite, ça s'emballe avec la phase de prolifération, puis la phase de transformation glandulaire, et enfin la phase de sécrétion glandulaire. Dans l'intervalle, l'endomètre passe de 0.5 mm au 5e jour du cycle à 3 mm au moment de l'ovulation, puis à 5 mm juste avant les règles. C'est un peu comme si vous décidez de refaire votre salle de bains tous les mois, en enlevant d'abord les enduits et papiers peints, puis en ponçant, en enduisant de nouveau, en repeignant une ou deux couches, voire trois, sans oublier le carrelage et la déco. Et puis à la fin, non, vous recommencez tout.
(p. 23)
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Ma première rencontre avec un tampon hygiénique a eu lieu en 1973, deux ans avant que j'aie mes règles. Mon frère, alors âgé de huit ans, avait trouvé dans le placard de ma mère une boîte de Tampax et s'en était servi comme canons pour jouer aux petits soldats. Ma mère jugea que le moment était venu de nous expliquer ce qu'était les menstruations. Mon frère en tira cette conclusion qui nous fait encore rire aujourd'hui : « Donc si je vois un jour une femme qui saigne, ça ne veut pas dire qu'elle a été assassinée ? »
Plusieurs hommes m'ont raconté depuis leur traumatisme d'avoir vu, par hasard, du sang couler d'entre les jambes de leur mère, et l'angoisse qu'ils avaient éprouvée à l'idée que les femmes - toutes les femmes ! - perdaient du sang comme ça, régulièrement, sans pleurer et sans demander un pansement. « Je ne pouvais pas m'ôter de l'idée que quelque chose ou quelqu'un avait fait mal à ma mère », me dit ainsi un ami, qui ne peut écouter la chanson de Léo Ferré, 'Cette blessure' *, sans pleurer à chaudes larmes. Mon frère, en apprenant que des femmes saignaient, avait d'ailleurs annoncé son projet d'aller combattre cet ennemi imaginaire qui s'attaquait à elles, ce qui permettait par la même occasion de conserver au jouet périodique son usage initial d'arme fatale.
Ma mère, qui avait déjà perdu une boîte entière de tampons dans la guerre secrète qu'il menait avec ses petits soldats, changea de cachette, le privant ainsi d'un usage récréatif du Tampax...
(p. 97)

* https://www.youtube.com/watch?v=heKPfMEQXIY ♪♫
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Quand j'étais adolescente, l'expression la plus courante pour dire qu'on avait ses règles dans mon cercle était 'les Anglais ont débarqué'. Je croyais comme tout le monde que cette phrase faisait référence au débarquement de juin 1944 sur la côte normande, mais l'expression remonte en fait à la guerre de 1815 quand les Français ont perdu la bataille de Waterloo [...]. Les Britanniques qui occupèrent alors la France avaient un uniforme rouge, ce qui donna naissance à cette comparaison ironique. Dans certaines familles, les Anglais avaient été remplacés par l'Armée rouge, mais je ne crois pas que mes parents [communistes] auraient supporté que je souille d'une référence à mes menstrues l'héroïsme soviétique qui nous avait sauvés du nazisme.
Aujourd'hui encore, on dit en Belgique ou en Grèce que les Russes sont arrivés, tandis qu'aux Pays-Bas on 'hisse le drapeau rouge', voire le 'drapeau japonais'. Les Hollandais aiment dire que 'La Ferrari est devant la porte' ou que c'est 'le moment des torpilles', en référence aux applicateurs des tampons hygiéniques. Le lexique populaire est riche de formules menstruelles imagées : avoir ses fleurs, ses coquelicots, ses jours, ses lunes, son rosaire pour les plus poétiques, son ketchup ou son coulis de tomates pour les plus gourmandes. A l'étranger, on reçoit souvent de la visite : d'une mémé en Pologne, d'une tante aux Etats-Unis ('Aunt Flo', avec un jeu de mot sur 'flow', qui signifie 'flux'), d'un cousin en Allemagne ou d'un marquis en Italie.
(p. 63-64)
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Comme l'écrivait avec humour la féministe américaine Gloria Steinem au début des années 1980, si elles arrivaient aux hommes et non aux femmes, « les règles deviendraient un événement masculin enviable et digne de fierté. Les hommes se vanteraient de la durée et du flot. Les garçons marqueraient l'arrivée de leurs règles, ce symbole tant attendu de virilité, avec des célébrations religieuses, et des fêtes strictement masculines. Le Congrès créerait un Institut national de dysménorrhée pour combattre les douleurs menstruelles et le gouvernement fournirait les fonds pour des protections sanitaires gratuites. » *
Seulement voilà : ce sont les femmes qui ont leurs règles et non les hommes. Et le coeur de l'affaire est peut-être bien dans cette répartition malheureuse.
(p. 9)
* Gloria Steinem, 'Outrageous Acts and Everyday Rebellions', Henry Holt and Compagny, New York, 1995 (1983)
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