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Citations de Dominique de Saint Pern (92)


Louise de Vilmorin, femme du monde, femme de lettres. Lancée. Qui écrivait des romans, des pièces. Dont les poèmes inspiraient Poulenc. Femme d'esprit, aussi. Sa dédicace à Gaston Gallimard - Je méditerai, tu m'éditeras - , plongeait Edmonde Charles-Roux dans l'extase.
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Cette femme [Meryl Streep] est pure émotion. Elle réagit comme une plante à la lumière. Pourtant, on m'avait dit " c'est une cérébrale". Elle a fait des recherches extrêmement poussées pour ce rôle, comme pour tous ceux qu'elle a habités, elle a ingurgité l'oeuvre, épluché les biographies, les documents et les témoignages. (...)
"Clara...je ne me sens pas à la hauteur pour l'incarner. Je ne sais pas comment donner vie à cette femme qui est allée au plus profond d'elle-même pour y chercher le plus noir et l'a transformé en lumière. Elle n'est pas entrée en moi, or le tournage commence demain !" (p. 34)
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Au matin, en miettes, elle avait repoussé les persiennes su wagon. Une vague brûlante avait frappé son visage. La brousse à perte de vue, des troupeaux d'animaux qui, jusque là, n'existaient que sur les planches de dessins. Gnous, zèbres, antilopes... quelle ménagerie invraisemblable! Le train les frôlait sans les déranger. L'Afrique, l'immense et somptueuse Afrique, lui ouvrait les bras.
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Je ne crois pas qu'il faille tout publier. Les écrivains ne sont pas comme des poules dont tous les œufs doivent être mangés à la coque le lendemain matin. Je crois qu'il faut attendre.
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Il existe un dieu pour veiller sur les légendes en perdition. Pour sauver les étoiles un peu oubliées. Un ange gardien capable de quitter la table du banquet où les dieux festoient. Il existe, sinon comment expliquer.
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Si les Sept contes gothiques avaient été écrits à l'aide d'une flûte, un livre sur l'Afrique exigeait tout un orchestre. Il y aurait tant de voix à faire entendre. La voix ample des pionniers flamboyants, les glapissements des petits colons, celles tantôt criardes, tantôt pleines de sagesse des Somalis, des Kikuyus, le mutisme hautain des Massaïs. Il y aurait le tapotement léger des sabots de Lullu l'antilope sur le parquet ciré de Mbogani, les chuchotements de la forêt du Ngong, le souffle mystérieux de la plaine, les mille bruits du monde animal, et du vent, et les silences de la lune... Ca lui parut insurmontable.
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Parfois, les auteurs en voulant être originaux, en arrivent à gâcher le livre. Ici, D. de Saint-Pern a romancé en s'inspirant de faits réels la vie de K.Blixen, écrivain. Une vie des plus romanesques mais également des plus douloureuses en raison de la maladie, du deuil, de l'amour perdu. Un pari réussi pour ce très beau livre que j'ai lu d'une traite. Et qui m'a donné envie de découvrir l'oeuvre de la baronne.
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Quand certains s’accommodaient de l'infamie des "étoiles jaunes" cousues aux revers, l'annonce "Collections de haute-couture" continuait à faire frémir les femmes du monde. La frivolité avançait masquée, sous couvert d'une théologie de la résistance à l'ennemi, ces dames fortunées permettant à l'industrie textile française de tourner encore.
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" L'Afrique, l'immense et somptueuse Afrique, lui ouvrait ses bras. Une petite voix lui avait bourdonné au fond de sa tête: "L'Afrique aura raison de tes lunes noires." Alors, elle sut. Elle était arrivée quelque part, il lui serait enfin possible d'appartenir à un endroit, d'y posséder une maison à elle. Une poignée de minutes avait suffi pour savoir qu'entre elle et ce pays totalement inconnu des liens se tisseraient dont il lui avait été impossible d'imaginer la force."
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Elle serait méditerranéenne. Peut-être l'était-elle déjà, et par tous les pores de sa peau ; désormais, elle le serait en conscience. Méditerranéenne, cela voulait dire vivre les yeux ouverts sur l'avenir, sur le grand large, prête à danser la ronde main dans la main avec d'autres exilés du soleil, d'autres grands blessés, pour leur communiquer sa force vitale et se laisser envahir par leur appétit de vivre.
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Perdue dans un fauteuil démesuré, ses petits pieds chaussés d'escarpins battant le vide, la baronne avait esquissé le geste de se lever pour le saluer, mais elle en avait été incapable. Smith découvrait une vieille femme d'une extrême fragilité, si frêle qu'elle lui paraissait bricolée dans du bois flotté. Deux yeux perplexes le fixaient comme si leur propriétaire s'était réveillée en sursaut, un peu perdue. Il s'approcha, la vit mieux. Sous le bibi de lutin, une face étroite et blanche striée d'un enchevêtrement de fines rides, puis le nez aquilin, les pommettes hautes et l'expression ironique de la longue bouche. Les yeux d'un noir profond, eux, étaient bien vivants. Imlenses, cerclés de khôl, ils brûlaient d'une énergie extraordinaire. Smith vit une étincelle de gaieté danser au fond de la pupille. La voix de contralto qui sortit de la fragile carcasse l'étonnant. Mais très vite, ses gracieusetés faites, Karen retourna à sa légère apathie.
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Depuis la dérive des néo-safaris, Denys se passionnait pour les chasses photographiques. Il militait auprès du gouvernement britannique depuis deux ans pour que les safaris soient réglementés. En vain.
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"Il existe un dieu pour veiller sur les légendes en perdition. Pour sauver les étoiles un peu oubliées. Un ange gardien capable de quitter la table du banquet où les dieux festoient. Il existe, sinon comment expliquer.

Blixen. Karen Blixen. Ce nom n'évoque plus grand chose de nos jours. Pas davantage Isak Dinesen, son nom de plume. "Celui qui rit" en hébreu. Isak, la perpétuelle promise à un prix Nobel de littérature qui n'est jamais venu. Quant à la baronne Blixen...de son vivant déjà, ses jeunes compatriotes danois la croyaient morte. Sa vie et ses contes appartenaient à une époque périmée."

Clara Svendsen a vécu plus de vingt ans en compagnie de Karen Blixen. Jusqu'à sa mort à l'automne 1962.

En 1983, elle est contactée par la production d'Out of Africa. En effet, Meryl Streep qui doit incarner l'écrivain dans ce biopic souhaiterait en apprendre plus sur elle.

"Qui la connaît mieux que vous?

La connaître...Je l'ai vue, telle une bougie sur le point de brûler la dernière fibre de sa mèche, puis flamboyer à nouveau. Ou courbée par la souffrance, écrivant ses contes pour continuer d'avancer dans une nuit vivante. Je l'ai surprise à créer des romances avec des êtres de chair, brisant des couples pour en former d'autres avec les débris des premiers. Je l'ai connue tourbillon de foudre, cri de joie, incisive ou vulnérable, joyeuse, jamais la même, toujours poussée par son goût immodéré du jeu. Car elle jouait, comme les enfants dans leur toute-puissance s'inventent un monde malléable, comme les dieux s'amusent des mortels, à leur manière désinvolte et cruelle."

Après quelques hésitations, Clara s'envole pour Nairobi. L'occasion de découvrir les lieux qui ont hanté Karen Blixen tout au long de son existence...L'occasion aussi de parler d'elle, son "Honorable Lionne"...

Quand j'avais 12 ans, je me souviens avoir pris par hasard une vidéocassette dans la collection de ma grand-mère. Le titre Out of Africa m'avait plu. Je me souviens l'avoir lancée. Je me souviens être restée scotchée devant pendant deux heures. Et une fois fini, avoir immédiatement ré-entamé le visionnage.

On ne sait jamais quand on va tomber sous le charme d'un film. Et ce soir-là, la magie a opéré. Le pays, l'intrigue, Meryl Streep, Robert Redford, Mozart dans la nuit, un vol en avion...Autant d'ingrédients qui m'ont plu et qui continuent à me plaire quand je regarde de nouveau ce long métrage.

J'ai tenté de lire ensuite La ferme africaine. Mais je n'ai jamais réussi à poursuivre l'ouvrage. Avec cette sensation de passer à côté de quelque chose. Aussi, quand Baronne Blixen a été proposé dans la dernière Masse critique Babelio, je me suis dit que ce serait l'occasion d'en apprendre plus sur cette femme fascinante.

Elle est née en 1885 dans une riche famille danoise. A 9 ans, son père se suicide par pendaison.

Après avoir éprouvé une passion non réciproque pour son cousin, elle se marie avec son frère jumeau le baron Bror Blixen-von Finecke. Tous deux partent pour le Kenya où ils doivent gérer une plantation de café.

Bien vite, cette affaire périclite. Tout comme le couple de Karen et de Bror. Karen ne pardonne pas à Bror ses infidélités à répétition et la syphilis qu'il lui a transmise. Tous deux se séparent.

Entrée en scène de Denys Finch-Hatton. Treize ans de passion. Et puis, la ruine. Et la mort qui frappe Denys en avion.

Retour définitif de Karen au Danemark. A Copenhague, dans la maison familiale de Rungstedlund, elle se met à écrire sous le nom de plume d'Isak Dinesen. Succès fulgurant.

Et début d'une nouvelle existence? Ou début du déclin plutôt? Loin de cette Afrique qui lui manque tant. Quelques fulgurances de vie cependant, lors de ses voyages aux États-Unis ou lors de ce "pacte" avec Thorkild Bjornvig

Pour raconter ce destin extraordinaire, Dominique de Saint-Pern n'as pas choisi une structure linéaire. Au début, on suit Clara dans sa découverte de Nairobi et des anciens acteurs de la vie de Karen. Rencontres. Discussions. Et une vision de Karen toujours réinventée.

Puis, lors d'une conversation de nuit avec Meryl Streep près de la maison refuge de Karen, Clara dévide le fil des souvenirs.

Cette construction m'a semblé très intéressante. Non seulement elle dynamise le récit mais elle reflète plus le mécanisme de la mémoire et les méandres des réminiscences.

Au fil des pages, nous faisons donc connaissance avec la baronne Blixen. Une femme fascinante qui a marqué tous ceux qui ont croisé son chemin. Une femme cruelle, aussi. Tyrannique. Manipulatrice. Possessive. Amoureuse. Passionnée. Volontaire. Têtue. Machiavélique.

Je dois avouer que j'ai eu du mal à complètement adhérer à ce personnage. Autant j'ai ressenti de l'admiration pour cette noble danoise partie à l'aventure en Afrique et passionnément éprise d'un homme toujours en fuite, autant j'ai été choquée par son comportement à son retour au Danemark et sa façon de vampiriser tout son entourage. Et que dire de ce pacte avec le poète Thorkild?

Bref, vous l'aurez compris: un portrait féminin hors norme, une vie habitée par un souffle romanesque...et un ouvrage qui se lit d'une traite tant on ne peut rester indifférents aux événements qui nous sont contés. Grâce à Baronne Blixen, j'ai d'ailleurs retrouvé l'envie de me plonger dans les œuvres d'Isak Dinesen.
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Le destin. Quel bruit fait-il quand il décide de frapper ?

Karen se l'était souvent demandé. Elle était pourtant imbattable sur le sujet, mais le destin est plus malin que nous, n'est-ce pas ? Il peut fondre sur sa proie dans un fracas de tonnerre ou siffler telle la flèche sur sa cible mouvante ... Nous sommes des animaux sauvages, de tendres gibiers dont il connaît la trajectoire. Inratables. C'était un jeu qu'essayer de deviner. La forme. Le moment. Elle en était sûre, le destin frapperait à nouveau. Elle pouvait compter sur lui.
Il prit l'aspect d'une lettre.
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Denys ... Comment vous dire ... Il émanait de lui quelque chose de très spécial, quelque chose qui faisait croire en la dignité de la vie. Denys avait le pouvoir de donner une présence au silence.
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D'ailleurs, que sait-on véritablement de ceux que l'on a aimés... ils partent en vous laissant quelques souvenirs partagés et les bribes d'une histoire qui a été la leur, et entre ces bribes des silences où, recroquevillés, dorment leur vérité et l'ignorance vertigineuse que nous avons d'eux.
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J’avais une vraie sympathie pour les tracas de Thorkild, mais je devais rester loyale envers Karen, je préférai minimiser :
« Elle est comme ça. Mettre à l’épreuve. Faire passer des tests. Il y a toujours une contrepartie à son amitié, Thorkild, mais je sais qu’elle agit pour ce qu’elle pense être son bien …»J’aurai dû dire : « Elle ne veut pas te couper les ailes, non, ce qui l’intéresse c’est de contrôler leurs mouvements. » Mais je me suis tue, on ne fait pas la maligne avec un homme qui souffre.
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Karen voyait en ces "Nogma" le cordon ombilical qui reliait les indigènes à la nature. Un cordon si solide qu'aucune culture étrangère n'avait pu trancher encore."
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Il (le soleil) joue avec son propre reflet dans l'eau puis s'amuse à caresser le pelage tacheté des girafes, ou bien la fine accolade dessinée à l'encre de Chine sur les flancs des impalas venus se désaltérer; enfin, indolent, il glisse sur le plumage des flamants et le lac brûle soudain dans la lumière des couchants."
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"Blixen est une énigme... Votre film inventera un mensonge, qui deviendra une vérité, et cela pour l'éternité. Alors Meryl, dites-moi, quelle femme allez-vous raconter ?"
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