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3.71/5 (sur 19 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Paris , le 26/06/1953
Biographie :

Denis Kambouchner, né dans une famille de journalistes (il est le neveu de Kamb, le dessinateur de Pif Gadget), est un philosophe et historien de la philosophie français.

Après une brillante scolarité parisienne (reçu 1er à l'École normale supérieure en 1974, puis à l'agrégation de philosophie en 1976), il a enseigné dans les universités de Besançon, Clermont-Ferrand et Paris X Nanterre, ainsi qu'à l'École normale supérieure (rue d'Ulm). Il est actuellement professeur à l'Université Paris I Sorbonne.

Élève proche de Jacques Derrida, il s'est orienté vers l'étude de la philosophie de Descartes depuis la rédaction d'une thèse d'État en 1990 sous la direction de Geneviève Brykman.

En 2000, il publie un traité de réfutation des positions pédagogiques de Philippe Meirieu, sous le titre polémique Une école contre l'autre.

Depuis 2019, il préside la Société française de philosophie.
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Avis à ceux qui n'ont pas “la bosse des maths” et aux laissés-pour-compte des équations : et si vous faisiez preuve d'imagination ? Fermez donc les yeux et méditez en bons cartésiens.  Dans ce sixième épisode, vous aurez la chance d'écouter deux brillants esprits, David Bessis et Denis Kambouchner. L'un est mathématicien et écrivain, l'autre philosophe et spécialiste reconnu de Descartes. Grâce à eux, vous explorerez une approche audacieuse des mathématiques, fondée moins sur la raison que sur l'imagination et l'intuition. Selon David Bessis, un bon mathématicien est avant tout un adepte éclairé du yoga mental, un pratiquant de la méditation, un aventurier de la conscience ! Et cela, Descartes l'avait parfaitement compris, peut-être même qu'il en avait rêvé. Les mathématiques ne sont pas ce domaine froid, aride ou même éthéré, réservé à une élite, que l'on nous enseigne trop souvent. Et si elles avaient plutôt quelque chose à nous dire de notre vie intérieure ? Constituent-elles, comme le pressent Descartes, une affaire hautement sensible ? Alors pourquoi continue-t-on de faire rimer cartésianisme avec rationalisme ? Gageons que cet épisode saura vous réconcilier avec les mathématiques et peut-être même vous convaincre qu'en toute logique, n'importe qui peut les aimer.

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Citations et extraits (28) Voir plus Ajouter une citation
Quoi qu'on y fasse, la lecture de Derrida reste difficile. Ne parlons même pas de lire Derrida tout entier : l'immensité du corpus rend la chose impossible, sauf défi herculéen.
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Le texte français assure ainsi la récurrence dans les Méditations d’un registre que l’on peut dire de conversation avec le lecteur, là où le texte latin reste plus strictement centré sur l’expérience propre du sujet méditant.
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De fait, l’expérience de la lecture des Méditations peut largement être décrite comme celle d’un certain théâtre intellectuel, ce qui suppose à la fois que le décor soit soigneusement planté, et que l’on sache à peu près ce qu’on va y voir.
[…] Et sur ce théâtre, le lecteur cultivé appréhendera le Cogito lui-même moins comme une découverte que comme une scène rejouée, dans un déroulement inédit, mais qu’on peut comparer avec des modèles augustiniens. […]
Dans ce théâtre intellectuel, le sujet des Méditations peut faire un moment comme s’il était seul au monde, et il le peut parce que la certitude d’être au monde avec d’autres hommes est en fait fondée sur des raisons complexes et difficiles à préciser. Mais lorsqu’il formule ses pensées, il sait fort bien qu’elles ne sont pas purement à son propre usage, et qu’elles ont des destinataires. Le point essentiel, c’est peut-être ici que ces destinataires ne sont pas et n’ont jamais été des objets – entendons : de cette catégorie d’objets qu’il y a un sens à mettre en doute. […] Mais qu’autrui ne soit pas un objet veut dire aussi qu’il n’est pas un objet pour la métaphysique (dont les objets sont, d’une part, moi-même ou mon esprit, Dieu et le corps, et de l’autre, les formes de la connaissance et les conditions de la certitude). Aussi ne fallait-il pas s’étonner de ne pas l’y trouver.
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Impitoyable paradoxe : explorer toute une complexité intellectuelle, se faire une règle de relever toute nuance un peu significative, réfléchir sur les tensions et les ambiguïtés qui se rencontrent dans les œuvres étudiées, c’est en principe offrir des armes contre toute caricature ou représentation simpliste, et notamment contre tout “récit hâtif” (…) touchant notre histoire culturelle. Mais en même temps cette complexité même placera d’emblée le “message” hors de la portée de ce que les nouveaux manichéens, si nombreux à présent de tous côtés, sont en état d’entendre. (…) Qu’y faire ? Tout au moins s’adresser à celles et ceux pour qui la lecture est restée chose sérieuse et à qui tient à cœur le destin des bibliothèques et savoirs naguère encore qualifiés d’humanistes.
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[…] à l’évidence absolue d’un Cogito porté à son point de plus grande rigueur formulaire […] se rattache la certitude acquise de l’existence de Dieu, certitude plus grande et première à raison de son objet, mais certes, sous un autre rapport, moins absolument immédiate et plus irréductiblement construite. De cette certitude de Dieu dépend à son tour celle des vérités mathématiques et de toutes les perceptions claires et distinctes (donc de ce qu’on appelle la « règle générale de vérité » elle-même) et par extension, celle de l’existence des corps et des principes de la physique, incluant les lois de la nature.
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[…] en perspective cartésienne, la méthode est la science des procédés à mettre en œuvre dans la résolution d’une ou plusieurs questions d’un genre déterminé.
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Deux traits frappent ici, et plus généralement dans les Regulae : la pleine efficacité de la recherche méthodique du vrai, représentée parfois de manière quelque peu triomphaliste ; et le fait que cette efficacité ou positivité ne soit conquise sur aucun état négatif qui le précède. L’ingenium, par définition encore, est en partie inné, ce dont témoigne l’allusion de la Règle IV à des semences de vérité implantées dans tous les esprits, semences qu’il s’agit seulement de cultiver, au lieu qu’elles soient étouffées par des études qui les contrarient, transversis studiis suffocata. […] [l’intuition] sait reconnaître ce qui est douteux et ce qui ne l’est pas, et seul l’intéresse ce qui frappe l’esprit par sa clarté et son évidence ; il ne s’occupe pas du reste.
Autre élément frappant dans le même traité : l’absence de Dieu – non seulement d’un Dieu qui pourrait nous tromper, mais aussi d’un Dieu vérace, « source de toute vérité ».
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La situation initiale est celle qu’évoque la Méditation II : je regarde par la fenêtre et vois passer des êtres que je juge être des hommes, mais je ne vois en fait que des chapeaux et des manteaux qui pourraient recouvrir des automates. Cette situation, qui sert à distinguer entre perception et jugement, est en réalité tout à fait fantastique, c’est-à-dire absolument impossible : la Méditation VI la renvoie à son caractère de fiction, avec les diverses raisons de douter de la Méditation I, taxées maintenant d’ « hyperboliques et ridicules ». A cette incertitude provisoire de la distinction de l’homme et de l’automate, la Méditation VI oppose dans sa dernière page une certitude pleinement acquise, qui est aussi d’ordre empirique, celle de la distinction entre le vrai homme et le spectre […].
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Pour ce qui est du « Dieu trompeur », par la figure duquel il est aisé de se laisser fasciner, il n’est en fait que le fantôme d’un instant, une ombre lointaine qui se dissout quand on s’en approche. « Dieu trompeur » : l’expression, que Descartes évite soigneusement, ne tient pas seulement du blasphème ; c’est une expression intrinsèquement contradictoire, si par « Dieu » nous devons entendre un être infini, autrement dit un être souverainement parfait, dont les perfections sont infinies. Or, comme indiqué au début de la Méditation IV, il est transcendantalement évident que si pouvoir tromper est puissance, vouloir tromper est impuissance. Et dès la fin de la Méditation I, pour que nul ne s’y trompe, Descartes avait écrit : « Je supposerai donc qu’il y a non point un vrai Dieu, qui est la souveraine source de vérité, mais un certain mauvais génie… »
[…] Sans un Dieu tout-puissant, « souveraine source de vérité », pas de réalité stable, et rien d’assuré non plus dans la pensée. Le sujet cartésien, de la sorte, ne se définit qu’en s’arrimant à l’infini.
[…] Pour autant qu’une métaphysique est nécessaire, celle-ci consiste certes presque toute dans la construction et dans l’ajustement d’un dispositif de protection de la connaissance, telle que Descartes la conçoit ; mais ce n’est pas pour autant qu’un défaut de protection ait été expérimenté sur un mode que l’on pourrait qualifier d’existentiel. Ce défaut est plutôt appréhendé comme une virtualité abstraite dont il convient seulement de démontrer l’irréalité par les moyens appropriés.
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Denis Kambouchner
Rendre justice à Descartes, montrer sa pensée dans la réalité de ses nuances, en allant au détail de ses textes, tout en tenant compte de leur contexte d’élaboration. C’est indispensable, parce qu’il a été victime, y compris au fil des commentaires scolaires, d’une sorte de durcissement de ses positions et de simplification de sa pensée. (...) On oublie l’extraordinaire diversité de ses intérêts. Ils ne se limitent pas aux règles de méthode, au cogito, à la puissance divine ou à la liberté humaine. Outre l’union de l’âme et du corps, les sens et les émotions, Descartes s’intéresse par exemple aux vents, à la neige, aux tempêtes, mais aussi à la formation du fœtus, au fonctionnement du cœur, à la reproduction animale. Il suffit de jeter un coup d’œil à ses textes pour découvrir un explorateur du monde attentif au moindre détail du réel. Les réflexions métaphysiques n’occupent en réalité qu’une partie limitée de ses pensées et de ses ouvrages. Tous les malentendus qu’on colporte à son sujet servent des “récits” schématiques, globalement hostiles aux Lumières. Et n’oublions pas sa morale, qui est admirable.
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