Le Docteur, quant à lui, finit par admettre l'existence de Robin, mais celle-ci ne sera pas retenue par l'Histoire, qui ne verra en lui qu'un être fictif. Ce qui importe, alors, c'est que ces personnages, fictifs ou non, soient une source d'inspiration. Le Docteur n’existe pas non plus, mais cet ouvrage, la machine temporelle rustique que vous tenez entre vos mains, n'est-il pas la preuve de son influence sur votre vie ? N'est-il pas la preuve de son importance ?
Politique, Doctor Who l'a toujours été. Sans entrer dans les détails, sans apporter de réponse définitive à des problèmes complexes, mais toujours en refusant d'ignorer les problèmes du monde, ce qui tend à rapprocher la série d'une universalité nécessaire et d'autant plus cohérente vis-à-vis de ses propres motivations.
David Tennant n'est pas là pour remplacer Christopher Eccleston, il est un nouveau docteur, qu'il faudra apprendre à aimer, sans pour autant renier les aventures vécus aux côtés du précédent. C'est ici que se terre le secret de la série et de son renouvellement perpétuel : chaque changement, qu'il concerne un scénariste principal, un acteur ou n'importe quel autre élément, ne doit en aucun cas prendre la place d'un autre dans le cœur des fans au sein de cette mythologie qui, tel l'univers, poursuit son expansion inexorable.
Malgré le pragmatisme dont il use pour couvrir ses émotions, le Docteur voit une vie perdue comme une vie gâchée, ce sont des rêves qui ne se réaliseront jamais, des espoirs réduits à néant. Si Doctor Who ne devait nous apprendre qu'une seule chose, ce ne serait pas la dénonciation des injustices, des inégalités, mais l’importance de prendre soin les uns des autres, de privilégier l'amour à la haine, pour nos semblables ou toutes les formes de vie qui partagent notre existence.
Ecce homo : voici l’homme. Ce fut la dernière leçon à laquelle j’assistai au collège avant de me faire virer. J’avais cassé la gueule de ce gros malin parce qu’il avait corrigé ma mère, parce qu’il s’était moqué de la façon dont elle utilisait une expression en latin pour expliquer une lèvre fendue, un bleu sur le bras ou une égratignure sur le coude. J’avais bien fait, même si, à l’époque, je ne savais pas encore que je gagnerais ma vie avec mes mains,
"C'est dur d'être Noir.
As-tu déjà été Noir ?
Moi, j'ai déjà été Noir une fois...
Quand j'étais pauvre."
Larry Holmes
Champion du monde des poids lourds
Lorsque j’arrêtai la boxe, j’abandonnai aussi la discipline, la fierté, la façon dont je drainais toute cette rage noire qui débordait de mon coeur et que je transformais en art sur le ring.
Oui, la boxe était un mode de vie, une éthique, l’alchimie de la sueur, du sacrifice, et arrêter avait été comme abandonner une confession, une austère religion de talc, de cuir et de liniment.
J’avais dix ans et la mort n’était encore qu’une idée abstraite, quelque chose qui n’arrivait que dans les journaux télévisés et dans les films, ou à un vieil homme du quartier.
La mort était une possibilité lointaine, tapie dans les pneus des voitures, dans la rue que nous traversions trente fois par jour pour aller jusqu’au terrain vague
Il me fallut plus de quinze ans pour comprendre que la petite image du visage du Christ accrochée dans la chambre de mes parents représentait mon propre visage.
Je le découvris dans les lavabos d’un vestiaire, à Mexico DF, après un combat en douze rounds qui n’avait pas dû dépasser le cinquième.