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3.33/5 (sur 87 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Lyon , 1971
Biographie :

Clovis Goux est un journaliste et auteur d'exofiction français.
Dans une biographie à peine romancée, il retrace l’ascension du duo The Carpenters et le martyre de sa chanteuse, emportée à 33 ans après avoir lutté en coulisse contre l’anorexie.

Source : everybodywiki.com
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Clovis Goux - La disparition de Karen Carpenter


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Surgis de nulle part, les Villageois affluaient vers une large bâtisse beige aux façades aveugles, le Hollywood Mall, comme si c'était jour de marché en France, dans une petite ville de Provence. Les voiturettes de toutes les couleurs prenaient d'assaut les places de parking et les seniors se retrouvaient sous les palmiers pour former des groupes qui papotaient. Les hommes portaient des casquettes ou des panamas, des polos ou des chemisettes colorées, des bermudas kaki et des Birkenstock, les femmes des visières, des marcels ou des T-shirts pastel sur des joggings ou des leggings, des sandalettes ou des Crocs. Tous avaient des cheveux blancs parfaitement coiffés et des lunettes de soleil. Des couples de vieux sortaient du mall en poussant des caddies remplis de fournitures, ils saluaient leurs connaissances au passage et formaient bientôt de nouveaux groupes au hasard de leurs rencontres pour commenter les bonnes affaires qu’ils venaient de réaliser, les prévisions météo ou les derniers potins des Villages. On prenait rendez-vous pour un barbecue, un concert virtuel des Beach Boys ou une partie de padel. On s’informait de la bonne santé de chacun, les sourires étincelaient, les rires fusaient et l’on s’étreignait de généreux hugs à tout bout de champ. De ce joyeux ensemble émanait le sentiment d’une communauté soudée, d’une utopie accomplie, d’un monde nouveau. Je consultai le plan du Hollywood Mall dessiné par mon père afin de me diriger sur le parking. p. 108-109
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La mélancolie est un baiser mortel, qui se pose sur nos lèvres durant un moment d'égarement, un poison vicieux dont on ne guérit pas, une maladie qui nous ronge à petit feu, un démon qui nous dévore jusqu'à ce qu'on lui livre son dernier souffle.
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En arpentant le Hollywood Boulevard qui filait à travers la ville telle une flèche, le paysage s’offrant à moi le long du trottoir de béton (dépourvu des étoiles de son homologue angelino) était d’une uniformité typique des Villages-Unis : les villas pastel d’un ou deux étages, les garages, les voiturettes de golf stationnées dans les allées, les buissons, les plantes grasses, les pelouses et les haies taillées au cordeau sous une infinité de cocotiers formaient un décor tropical et mutique. Y avait-il une vie derrière cette monotonie de façade ? Les Villageois se terraient-ils dans leurs habitations, fuyant le mauvais temps comme les vampires la lumière du jour ?
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"Mais la monotonie inhérente aux tournées est un poison insidieux qui gangrène le baume de la gloire. Chaque journée est similaire : tourbus ou avion, déjeuner, balance, loge, concert, repas, hôtel et ainsi de suite, les villes anonymes qu'on visite en dix minute se succèdent et se ressemblent toutes. Un diner sur Main Street, un magasin de souvenirs, une église, la nouvelle salle de concert est la même que celle de la veille et les ombres qui l'envahissent à l'heure du show applaudiront aux moments voulus. "Hello Phoenix!", "Hello Denver!", "Hello Memphis!", "Hello Atlanta!", "Hello Portland!", "Hello Minneapolis!", "Hello Springfield!"...Après le rush du concert, il y a toujours la descente, les autographes, les fans pour vous prendre en photo, un restaurant où l'on picore après le spectacle. [...] On rentre dans une chambre d'hôtel vide, l'air conditionné, y est toujours trop chaud ou trop froid, le lit "king size" est recouvert d'une couverture à fleurs en polyester, il y a une litho de sous-bois avec des biches, une télé allumée, un mini-bar, une boîte de somnifères. Le réveil sonne à 6 heures alors qu'on allait s'endormir. Un bol de céréales, une tasse de café, le bus qui vous attend, le paysage qui défile : des vendeurs de voitures, des stations essences, des vendeurs de voitures, des stations essences, des champs. L'arrivée dans une nouvelle ville avec cette impression étrange de faire du surplace au milieu de nulle part." (p.54-55)
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(Les premières pages du livre)
Cool Aqua
L’école fantôme

La découverte d’une école maternelle au sein des Villages-Unis de Floride fut un véritable choc tant son existence, sa présence même, était une monstrueuse aberration, comparable, si je peux me permettre cette analogie, à la construction d’un abattoir dans un parc d’attractions. Et pourtant, malgré son incongruité, malgré son effrayante absurdité, elle est là, sous mes yeux, cachée du reste de l’humanité par une modeste colline boisée, à quelques mètres seulement d’un des bunkers du golf Harold Schwartz où l’armée des Villageois pratique son swing à l’année comme autant de salutations aux feux d’un soleil éternel que de défis lancés à un ennemi invisible.
L’aube point en dessinant en ombres chinoises une ligne d’horizon hérissée de palmiers lorsque j’approche, lampe torche à la main, du bâtiment. Surmontée du drapeau de l’État sécessionniste – une étoile à cinq branches insérée dans un soleil bleu aux rayons rouges et blancs – qui flotte en haut d’un mât, l’école en briques se déploie sur un seul niveau dont les fenêtres aux cadres clairs sont obstruées par d’épais rideaux. En son centre, l’entrée principale se fait sous un fronton de faux marbre supporté par des colonnes doriques. La porte grillagée n’est pas fermée. Par-delà le portique de sécurité désactivé (je ne suis de toute façon pas armé), le faisceau de la lampe révèle un vaste couloir le long duquel sont disposés en vis-à-vis des casiers et des portemanteaux sur lesquels scintillent de petits cirés jaunes au-dessus de bottes de pluie rouges sagement alignées sous des bancs de bois qui filent en perspective. J’approche des casiers métalliques en faisant grincer ma paire de Converse sur le sombre linoléum. Sur chacun figure une plaquette avec un prénom : Judy, Carolyn, Jason… J’en ouvre un au hasard pour constater qu’il est vide.

J’entre maintenant dans une salle de classe et découvre quatre rangées de pupitres accolés à des chaises d’enfant faisant face au bureau de l’instituteur derrière lequel s’étend un vaste tableau noir. Une carte de la Floride est accrochée à son cadre et l’on peut lire RÉVOLUTION inscrit à la craie blanche sur le noir de l’ardoise. Les murs de la classe sont vert d’eau. On y a punaisé des posters d’animaux ainsi que des peintures enfantines. Il y a une mappemonde dans un angle à côté d’un miroir et d’une bibliothèque. Je m’approche. Le cercle lumineux balaye les livres, en révèle quelques titres : Les Aventures de Tom Sawyer, La Case de l’oncle Tom, Les Quatre Filles du docteur March, Max et les Maximonstres, Charlie et la Chocolaterie, Le Magicien d’Oz, Le Royaume fantôme… Je ne connais pas ce dernier ouvrage et tends la main pour m’en saisir : contre toute attente le rayonnage bascule vers moi lorsque je tente de l’extraire du bout des doigts et je me retrouve avec un ensemble compact, étonnamment léger, dans les bras. Sans un bruit, je remets en place les faux livres en remarquant que le reste de la bibliothèque est également composé de ces mêmes blocs qui d’ordinaire, vendus au mètre, servent à décorer les appartements témoins, les salles d’exposition de marchands de meubles ou les espaces détente de certains fast-foods. En revenant sur mes pas, je constate que les dessins d’enfants sont des reproductions : de simples photocopies couleur.
J’explore à présent la cantine : un réfectoire, des tables rondes et basses entourées de petites chaises, des néons au plafond, un distributeur de plateaux et de couverts, un buffet à bain-marie, un buffet réfrigéré débranché… Ici comme dans tout l’édifice, chaque objet semble à sa place, prêt à l’emploi, mais étrangement orphelin, dénué de sens, soulagé de sa fonction, dans l’attente d’un signal qui déclencherait une série d’actions. Une porte vitrée mène aux cuisines : la pièce est vide. Sur le sol carrelé, il y a seulement un balai à franges gisant à côté d’un seau à essorer.
Dans les toilettes face aux miroirs et aux lavabos, il y a des urinoirs pour adultes et pour enfants, pas de portes aux WC. Je tourne l’un des robinets, mais l’eau ne s’en écoule pas. Plus loin, je pénètre dans une salle de repos avec une dizaine de lits d’enfants. Ils sont faits au carré, à l’identique ou presque : une couette et un oreiller à motifs, voitures pour les garçons, poupées pour les filles. La pièce est aveugle. Il y a un miroir face à l’entrée.

En sortant par la porte arrière qui ouvre sur la cour de récréation, je me retourne vers l’école avec l’étonnante impression qu’à la manière des poupées russes, le bâtiment cache une reproduction de lui-même à échelle réduite. Au-dessus de moi, le soleil tente de dissuader l’arrivée de ténébreux nuages à l’horizon et le ciel se décline en un strident dégradé qui va du pourpre au jaune soufre en passant par le vert cuivré, soit les prémices d’un des fameux cocktail skies vénérés ici-bas. Le brouillard matinal surgi des marais environnants recouvre un périmètre délimité par des grillages et des arbustes. Je pose alors le pied sur le mot Earth, soit la première case d’une marelle peinte sur le sol en caoutchouc, et l’image d’un lutin en ciré jaune sautant à cloche-pied dans un tapis de brume (avec ses petites bottes de caoutchouc rouge !) jusqu’à la case Heaven frappe mon esprit. Devant moi il y a un toboggan et des balançoires. En m’approchant du portique, je constate qu’une des trois balançoires a été décrochée. Et je comprends à cet instant précis que c’est ici que mon père a trouvé la mort.

2
Le Vampire de la Goutte-d’Or

Un mois plus tôt, j’étais à Paris en train de tirer les vers du nez au Vampire de la Goutte-d’Or lorsqu’un numéro inconnu s’afficha sur mon téléphone. Je laissai la messagerie se charger du mystérieux appel. Après quelques années laborieuses dans le monde de l’entreprise où mes seules joies furent les repas thématiques de la cantine (pour le Nouvel An chinois les caissières étaient habillées en geishas et un orchestre de mariachis anima la semaine mexicaine), je me retrouvais au chômage ou plutôt en boîte de nuit. C’est sous les flashes d’un stroboscope qu’un compagnon de boisson me proposa, une nuit particulièrement arrosée, de «piger» pour le journal dont il était le rédacteur en chef adjoint. Je lui opposai le fait que je n’avais jamais pris la plume pour écrire un mot. «Ça tombe bien, moi non plus!» répliqua-t-il dans un grand éclat de rire avant de commander une nouvelle tournée. Et c’est ainsi que je devins journaliste.

Ma mission était simple: interviewer des freaks, déformer leurs propos, inventer des faits et prier pour que mes «sujets» ne trouvent pas mon adresse après avoir lu mon « papier ». Avec le Vampire de la Goutte-d’Or, ça allait être compliqué: il habitait à côté de chez moi, dans des caves aménagées rue Myrha. Longs cheveux noirs ondulés et graisseux, yeux bleus translucides maquillés au khôl, teint verdâtre parsemé de boutons d’acné, toujours vêtu d’une redingote noire moisie, d’un pantalon en velours, de chemises à jabot et de bottes de l’armée allemande, le Vampire dénotait dans ce quartier peuplé en majorité d’immigrés. Il était le seul à faire peur aux hordes de gamins des rues qui avaient fui la misère d’un pays en guerre pour semer la terreur dans les lavomatics du coin ainsi qu’aux mamas en boubou qui faisaient régner l’ordre sur le pavé et se signaient lorsqu’elles le croisaient : la patte de poulet qu’il arborait en pendentif (en exhalant une redoutable odeur de camphre) était le signe certain qu’il pratiquait le vaudou dans son terrier.

Murs tapissés de velours rouge, crânes d’animaux montés en lampes de chevet, mannequin démantibulé en table basse, mandalas d’insectes morts, Christ inversé, Sainte Vierge profanée… Son logis souterrain était un savant mélange entre la caverne d’un sorcier, l’antre d’une goule et la salle à manger d’Ed Gein. Ma première question fut simple: comment faisait-il pour se laver? Sa réponse, expéditive : d’un ongle peint en noir, il me désigna un bac à sable dans un recoin obscur de la cave voûtée avant de me dérouler les grandes lignes de son parcours ; en rupture avec des parents pharmaciens à Rouen, il avait découvert Aleister Crowley et le LSD durant ses années chez les jésuites avant de former Kadaverik Likidator avec deux amis de pensionnat (Lucifred à la basse, Muinomednap à la batterie). Le groupe fit rapidement son trou au sein de la scène black metal hexagonale, leur répertoire se composant d’un seul morceau, Life Is Death, joué ad nauseam sous l’influence de drogues dures, lysergiques de préférence. La légende voulait qu’ils parvinssent ainsi (grâce également à un volume sonore défiant l’entendement) à faire vomir leur public. Le Vampire avait-il des problèmes de voisinage ? « Seulement le jour où la concierge a trouvé un pigeon crucifié sur ma boîte aux lettres. Une déclaration d’amour d’une de mes fans », répondit-il avec un large sourire halluciné qui découvrit des canines limées en pointes. Son surnom lui était-il monté à la tête? Je profitai de cet instant d’incertitude pour lui demander la direction des toilettes. Il me dirigea vers un seau en métal près du bac à sable. Tandis que j’urinais dans le récipient, j’interrogeai mon répondeur. Une voix lointaine m’informa en anglais qu’il était arrivé un terrible accident à mon père. Il était décédé. Il fallait que je rappelle au plus vite. La foudre s’abattit sur moi au moment où je reboutonnais mécaniquement ma braguette, pulvérisant mon crâne, mon cœur et le reste de mon corps en mille particules. Anéanti, je revins au ralenti auprès du Vampire en balbutiant d’une voix blanche : « J’ai… perdu… mon… père… » Il y eut un moment de vertige qui sembla durer une éternité avant qu’il ne réplique d’une voix lugubre: «T’inquiète pas mon pote, t’en trouveras bien un autre.» Sans plus attendre, je regagnai au plus vite la surface de la terre.
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"L'anorexie devient une maladie publique, les articles se mulitplient et l'on parle bientôt d'un véritable phénomène social : à en croire les médias on assisterait à travers tous les Etats-Unis à une véritable épidémie d'anorexie chez les adolescentes, toujours à deux doigts de se faire vomir après avoir feuilleté un numéro de Vogue. En 1978, Hilde BRUCH publie ce qui deviendra son classique, The Golden Cage : the Enigma of Anorexia Nervosa, basé sur le témoignage de ses patientes. Interrogée par la magazine People, elle déclare alors : "Durant les années 1959, il était acceptable d'être une gentille fille bien conciliante. Si elle était suffisamment brillante et issue d'une classe supérieure, elle était supposée aller à la fac, faire la rencontre d'un brave gars issu de Harvard et se ranger. Maintenant la même fille va à la fac pour écrire une thèse et obtenir un poste à Washington. Les filles à l'esprit conformistes se sentent obligées de faire des choses qui demandent un grand degré d'indépendance pour être respectées et reconnues. Quand elles sont coincées, la seule indépendance qu'elles pensent avoir est de contrôler leur corps. Je suis convaincue que cette maladie est liée au mouvement des femmes, parce que c'est ce que les filles veulent : montrer qu'elles sont spéciales." ( p.87-88)
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"Il avait demandé à Yéhiel pourquoi il n'avait pas inscrit son nom au dessus du titre. Sans se détourner de sa tâche, le rescapé avait répliqué : "Ce n'est pas moi qui écris ce livre, ce sont les morts. Ils s'appellent Ka-Tznetnik et ils portent ce numéro." Alors Yéhiel avait remonté la manche gauche de son pyjama pour découvrir l'avant-bras sur lequel était tatoué à l'encre bleue : 135633."
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"L'anorexia nervosa, c'est cette maladie vénéneuse qui se déploie dans votre esprit à mesure qu'elle se nourrit de votre corps, cette fleur du mal qu'on chérit comme la plus addictive des drogues. Votre meilleure amie, la seule qui vous mènera bien à destination : au fond du gouffre. Karen, pas plus qu'une autre, n'est pas née anorexique. Une graine s'est déposée dans son esprit et s'est mise à germer. L'idée est devenue obsession et l'adolescente boulotte s'est progressivement transformée en squelette vidant ses viscères dans la cuvette des toilettes avec la régularité d'un coucou suisse. Karen est devenue lentement et sûrement cette conscience dure, indestructible, qui pense maîtriser son destin en contrôlant ses intestins, cette énergie folle qui implose, s'éteint, jusqu'à n'être plus rien, juste une voix, un souffle, une essence qui n'a plus qu'un seul but : atteindre le nirvana en taille fillette, silhouette Auschwitz." (p.73-74)
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"Les Carpenters sont au sommet. Richard réfléchit à la tournée à venir et au futur du groupe. Karen a l'aura d'une star et une star doit être mise en valeur, sublimée. Elle est pour lui la voix des Carpenters, et doit en être également l'image, abandonner la batterie derrière laquelle elle se cache depuis leurs débuts et franchir le cercle lumineux sur le devant de la scène. Ces quelques pas sont décisifs, mais Karen ne se sent pas prête, préférant pour l'instant rester en retrait avec les autres musiciens. Richard insiste. Elle cède et propose un compromis : chanter les chansons d'amour en front line, face au public, remplacée par un second batteur, et retrouver son instrument pour les morceaux les plus rythmés.


Alors qu'elle s'approche du cercle Karen a le pressentiment qu'il s'agit d'un piège, qu'elle va s'y consumer. Elle accomplit néanmoins son destin en franchissant cette frontière qui la sépare d'un nouveau monde, mystérieux et dangereux, celui des hautes solitudes, celui du star-system. Elle laisse dans l'ombre ses manières de petite fille, ses tee-shirts, ses jeans et sa batterie pour adopter les atours d'une étoile : robes longues haute couture, coiffures impeccables, maquillage sobre et élégant. Karen scintille désormais au centre des attentions. Elle est cet éclat vers lequel les regards convergent. Elle se doit d'être parfaite, car elle incarne aux yeux du public cette image idéale d'une jeunesse wasp, propre, travailleuse et respectueuse des traditions, qui redresse fièrement la tête après avoir été trainée dans la boue par les hippies. Les Carpenters, nouveaux croisés de l'Amérique blanche, repartent en tournée, enchaînent date sur date, reproduisant chaque soir à l'identique, pour un public conquis d'avance, les chansons qui ont fait leurs succès." (p. 55 - 56)
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Comme John Wilkes Booth, comme le premier de cette longue lignée d'assassins américains, John, veut entrer dans la légende en perpétuant cette tradition séculaire qui veut qu'un citoyen ordinaire change le cours de l'Histoire, prenne possession de son destin et de celui de la nation, en abattant le plus illustre d'entre eux. Alors son visage ne sera plus une masse informe, alors son nom sera à la une des magazines, alors son aura hantera les journaux télévisés. Alors, il ne sera plus un inconnu pour Jodie Foster. Pour cela, il lui suffit d'appuyer sur la détente, de tuer un Président, n'importe lequel.
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